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she's a shooting star, a piece of dream
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Citoyens
Shizu «Alice L.» Nori
Shizu «Alice L.» Nori
Date d'inscription : 19/08/2016
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Crédits : ambroise (avatar) et romeo (signature) ces dieux sur terre *sob*
Citoyens
MessageSujet: she's a shooting star, a piece of dream   she's a shooting star, a piece of dream EmptyVen 19 Aoû 2016 - 0:35

shizu «Alice liddell» nori
Et ce qu'elle l'était, rêveuse, tendre Alice.
You're human;
Nom Nori
Prénom(s) Shizu
Âge 18 ans
Surnoms Alice.
Orientation sexuelle hétérosexuelle
Groupe Civile
Nom de scène Alice Liddell
Ce qu'il pense de la situation à Astrophel Shizu est de cette population qui s'amuse du spectacle ; non pas qu'elle s'en délecte ni s'en passionne spécialement. Elle a surtout conscience qu'il s'agit en grande partie de faire dans le spectaculaire, et appartenant elle-même au monde du spectacle, elle s'y intéresse. Quoiqu'elle n'est pas spécialement fanatique de violence et que c'est parfois un peu trop ; elle n'est ni pour ni contre, totalement neutre. Cela l'intéresse, et le côté héros l'amuse.
Métier Idole (chanteuse), leader d'une girl band nommée SHOOTING☆STARS, qui compose à ses heures perdues, comédienne et mannequin (de façon beaucoup plus épisodique, évidemment).
Nationalité américaine et japonaise (par adoption)
ft. miki hoshii (the idolm@ster)
Non pas une princesse ; elle n'a plus rien d'une princesse. Appelez-la Reine.
Physique;
Tout commence par un rire ; peut être parce que tout commence ainsi, avec elle.
Il y a cette silhouette dansante, là au milieu des pavés et des regards interloqués, il y a cette silhouette qui rit aux éclats, cette silhouette qui fascine. Libre, elle danse de sa liberté, elle se meut telle une brise légère, alors que l'or de ses boucles blondes la caresse en rythme ; elle est ce vent frais qui baisse les paupières et se laisse guider, simplement, tendrement.
Alors, qu'est-ce qui est si captivant, chez cette silhouette sans prise aucune avec la réalité du commun des mortels ?

Peut être, cette absence de contrainte apparente, peut être, cette impression aérienne qui se dégage d'elle, de chacun de ses mouvements. Il est étrange chez elle cette sensation de ne jamais pouvoir la saisir, de ne pouvoir que tendre la main et attendre, attendre que ses grands yeux d'un vert piquants ne se posent dessus, attendre qu'elle n'y réponde. Et alors ce sont des ongles parfaitement manucurés sur de longs doigts délicats qui entrent dans notre champs de vision, c'est observer cette perfection jusqu'aux petits détails.

Les détails, ils sont aussi importants que l'aspect général, n'est-ce pas ? Et elle y porte un soin particulier, de toute évidence. Alors, il y a ces longs cils que l'on devine clair sous le mascara, longs et sombre, ce teint joliment rosé, ce maquillage qui lui donne un aspect parfaitement naturel, jamais trop, ces lèvres rosies qui donnent envie de les croquer ; alors, il y a cette jolie parure argentée, discrète mais que l'on devine coûteuse, ces couleurs qui s'assortissent toujours superbement bien sans jamais en faire trop.
Elle n'en fait jamais trop, elle est sublime de sa subtilité, de sa beauté naturelle, de cette lueur qui fait scintiller ses grands yeux et briller sa chevelure dorée.
Non, Shizu n'a pas besoin d'artifices, pour faire se tourner les regards sur son passage ; il lui suffit d'être elle-même, colorée et délurée, avec une complexité inexistante quand elle ne s'époumone pas sur scène. Elle n'a pas besoin d'étalage de richesses, pas besoin, non plus, d'être aussi scintillante qu'un phare en pleine nuit. C'est simple : un seul sweat-shirt suffirait à ce qu'elle ait ce quelque chose d'unique, suffirait à la rendre si belle.

Même débraillée, elle est jolie. Bien qu'elle soit toujours emprunte d'une perfection et d'un contrôle du moindre détail, il lui arrive de tenter de se rendre discrète ; tâche peu aisée. Les gavroches sombres et lunettes de soleil ne suffisent pas à camoufler un attrait parfois quelque peu handicapant dans la vie de tous les jours. C'est qu'elle a ce charisme, et ce sourire aussi ; c'est qu'elle a ce quelque chose, cette démarche dansante et cette stature droite. Son dos est naturellement cambré, gravé de cette habitude des talons hauts, et rendant son port quelque peu altier ; elle est reine et n'y peut rien. Cette posture contribue à mettre en évidence ses courbes généreuses ; admirablement bien sculptée, elle est de ces gravures que l'on pense naturellement photoshopée, de ceux que l'on jalouse souvent un peu, de ceux qui ne sont pas totalement humains songe-t-on. Elle est tout simplement parfaite, et de cela non plus, elle n'y peut rien.

Pas qu'elle ait à s'en plaindre, évidemment. Au contraire, même ; il contribue à son gagne-pain. C'est cette enveloppe qui lui a permis d'être, entre autre, l'égérie d'une marque de haute couture et parfumerie ; cette enveloppe, qui lui permet d'attirer tous les regards et de briller sur scène ou derrière une caméra. Alors évidemment qu'elle n'ira pas s'en plaindre.

Shizu, elle ressort admirablement bien sur les tapis rouges, sous les parures aux prix ridiculement élevés, dans les robes parfaitement taillées ou les petits shorts de jeans plus classiques. Shizu, elle n'a pas besoin de froufrous pour captiver, et tout lui va si bien. Shizu, c'est un mètre soixante neuf de féminité naturelle et de tendresse colorée.
Shizu, on se demande parfois si elle est vraiment réelle.

Caractère;
L’on la voit souriante, toujours, l’on la voit rire aux éclats et lancer des clins d’oeils comme on allume des feux d’artifices ; Alice est lumineuse, sur les plateaux, sur le papier, sur scène. Alice, c’est un fragment d’étoile, qu’ils disent, un vrai soleil, une idole qui sait se faire aimer, comme si c’était inscrit dans ses gênes. Alice, elle a ce quelque chose de captivant, ce quelque chose qui vous pousse à la suivre du regard, ce quelque chose qui vous pousse à l’aimer, peut être. Alice, elle est parfaite et idéale, superbe fruit de fantasmes d’âmes désireuses de perfection.

Il y a ce sourire sur ses lèvres rosées qui ne s’efface jamais, cette bonne humeur qui peine à s’estomper et des mots toujours si bien choisis ; il y a cette excentricité qui n’aime pas se sentir trop sérieuse, cette liberté qui ne saurait être emprisonnée. Il y a toutes ces petites choses qui font fleurir des mots doux sur ces lèvres-ci qu’elle sait si bien faire sourire, toutes ces petites choses qui font se tourner les têtes et tendre les mains, les coeurs parfois, aussi.

Alice, elle a le monde a ses pieds, et la voûte céleste pour foyer ; Alice, reine de son univers qu’elle sait si bien gouverner, de quelques douceurs et touches de couleurs elle pare son décors. Alice, elle est si jolie, si polie, si gentille et lumineuse, Alice, elle est si mature, tellement qu’on en oublierait parfois ce regard d’enfant éternelle qui sait si bien toucher les âmes - ce regard qui contribue sans nulle doute à son charme.
Alice, on la fantasme, on la désire, on l’idéalise.
Alice, elle n’est jamais plus qu’humaine.

La qualité HD des photographies imprimées en des milliers d’exemplaires ne sert pas réellement son intérêt, au fond ; ces clichés ne sont que pâle copie d’une image parfaite et façonnée. Si Alice est si lumineuse et incroyable, Shizu ne l’est pas moins ; mais ce qu’elle a de plus, c’est d’être réelle.

Ce n’est pas de la publicité mensongère que d’exhiber en première de couverture son sourire lumineux et cette lueur dans la rétine qui la rend si vive ; Shizu, c’est un véritable rayon de soleil, un morceau d’étoile filante encore brûlant d’une vie qui l’anime. Il semble parfois impossible de la fatiguer, comme s’il s’agissait d’un puit sans fond d’une énergie positive. Shizu, elle porte le sourire comme on porte de l’or, elle le porte comme un roi porterait sa couronne. Shizu, elle sourit parce que c’est naturel, parce que c’est le meilleur des masques, parce que c’est ce qu’elle sait faire de mieux ; Shizu c’est un arc-en-ciel, un pot de peinture dans tous les sens et un rire inoubliable. Cristallin et communicatif, Shizu elle donne le sourire comme elle respire.

Tendre et colorée, délurée ; c’est de l’affection à foison et une palette d’émotions, un prisme d’une humanité qui brille dans ses grands yeux piquants. Shizu, elle ne déteste pas la normalité et s’y complaît de temps en temps ; mais surtout, elle aime voir grand, voir en couleurs, voir tout. Elle veut la vie, elle veut le rêve, elle veut tout et en même temps, et elle ne veut pas faire de concession ; capricieuse, voilà ce qu’elle est. De ces artistes qui ne savent jamais ce qu’ils veulent mais qui s’y raccrochent, de ceux qui ne veulent pas céder. Shizu, elle sait ce qu’elle veut, mais sans jamais rien concéder.

C’est une adulte, c’est une enfant ; c’est une maturité et une conscience travaillée, mais c’est des caprices et une attitude frivole, ce sont des réactions anormales et un rire aisé. Shizu, c’est un bon public, un sourire dans son regard quand elle se veut sérieuse, un comportement faussement rigide et le fou rire dans les rétines. Shizu, c’est pas celle qui se prend au sérieux, grand non ; Shizu, c’est celle qui s’embarque dans toutes sortes de projets, qui s’éclate, celle qu’il semble impossible de perturber tant elle s’adapte vite, tant elle n’a pas la moindre gêne à suivre un délire, même le plus étrange. Shizu, elle vit pour rêver, pour s’amuser, alors hors de question de se fermer ; elle veut vivre, maintenant, tout de suite.

Shizu est patience et calme olympien, de ceux dont on a l’impression que tout passe bien au-delà de la tête ; mais c’est qu’elle s’en moque sincèrement, Shizu. Si l’on devait tout prendre pour soi, si l’on devait se brusquer pour un petit rien, alors la vie serait fatigante, non ? Elle prend tout avec le sourire Shizu, elle lasse, elle irrite, peut être parce qu’elle ne saurait l’être pour les autres ; Shizu elle s’en fout, elle n’a cure de quelques détracteurs qui se prennent trop au sérieux - ou pas assez. Alors si elle répond, c’est avec le sourire, et les provocations ne sont rien de plus qu’un jeu supplémentaire - et qu’importe, au fond, qu’elle le perde. Tant qu’elle s’en amuse.

Shizu, c’est une emmerdeuse.
Qu’on se le dise.
Petite reine à la couronne colorée, elle s’amuse de tout, de rien, et dans ses petits plaisirs, il ne faut pas se le cacher, il y a bien casser les pieds de ceux qui cherchent les embrouilles. Shizu aime les piques à peines virulentes et le regard criant d’une innocence en papier mâché. Shizu aime voir la frustration dans les rétines de quelques petits chanceux. Shizu elle aime le challenge. Aussi bonne perdante soit-elle, d’ailleurs.
Petite reine qu’elle est, aussi, elle peine à ne pas tout contrôler ; ceux qui sont de sa cours, de son monde qu’elle chérit tant. Leader exacerbée dans l’âme, elle a parfois du mal à ne pas décider à la place des autres et à leur laisser leurs libertés. Même quand ils se font du mal. Il y a une distance à ne pas franchir qu’elle ne sait point laisser, une curiosité et une protection à ne pas brandir. Parce qu’elle est comme ça, Shizu : protectrice ; parce qu’elle est comme ça, Alice : curieuse.

Derrière son allure de perfection, la jeune fille cache quelques vices ; vices qu’il serait préférable ne jamais frôler. Shizu, c’est Alice, c’est une curiosité monstre au point où il en devient un défaut infernal, un besoin de tout savoir sur tout et tout le monde ; les secrets ne sont une bonne chose que lorsqu’elle les connaît et elle n’en a jamais assez. Il est cependant de positif chez elle ses lèvres scellées à tout jamais quand du mot secret est paré tout discours. Shizu est une vraie tombe qui ne ressortira - normalement - jamais le moindre mot à qui que ce soit.
Normalement.
Si ceux de la caste des gens qu’elle aime ne craignent strictement rien, il n’en est rien pour les autres. Shizu est une fouine, une fouine doublée d’un maître chanteur ; Shizu sait faire pression sur les autres, Shizu sait faire mal et arriver à ses fins, quoiqu’il arrive. Alors la jolie blonde, si elle est si gentille, il reste préférable de ne pas être détesté par ces grands yeux lumineux. Elle a beau bannir - le plus souvent - la violence, elle sait comment faire plus mal encore qu’avec une bonne droite.

Généreuse enfant, rêveuse adolescente, joueuse adulte ; c’est une multitude de facette et un langage toujours correct, c’est une retenue nullement visible et un sourire en permanence. Shizu, c’est cette fille aux mots comme du velours, dénué de noms d’oiseaux et agrémentés de rires. Shizu, c’est une fille qui a l’air décoincée et sans retenue aucune, mais dans le contrôle permanent, paradoxal mélange d’authenticité spontanée et de mascarade calculée. Shizu, c’est une actrice, une comédienne hors paire, c’est ne jamais montrer ses faiblesses pour en exhiber des créées de toutes pièces ; Shizu, elle ne pleure jamais, pas vraiment, Shizu elle rit tout le temps, même quand ça vient pas vraiment du coeur. Shizu c’est une grande rêveuse, et c’est tout ce qu’il y a de plus beau, chez elle : voir ses prunelles briller, voir son être scintiller d’une passion qui la consume en permanence - comme si elle était éternelle.
« Il y a des rêves qui vous font briller, qui vous font vibrer ; d'autres qui vous arrachent encore et encore des sanglots. »
Histoire;

I. JUSTE UN PETIT PAS
Ce sont deux billes piquantes posées sur le calme d'un ciel lumineux. Ce sont deux billes piquantes qui attendent patiemment, qui attendent avidement. Deux billes piquantes qui dévorent le coton céleste tout en tendant l'oreille, à l'affût du moindre son signalant ce qu'elle désire tant – ceux qu'elle désire tant. Deux billes piquantes d'un calme exceptionnel, disent les murmures, deux billes piquantes qui n'en ont cure.

Elle n'en a peut être pas assez, d'attendre. C'est un supplice, pourtant, d'attendre. C'est garder les yeux rivés sur un point et tendre l'oreille au moindre son, c'est sentir son corps être de plus en plus fébrile de seconde en seconde, c'est trouver le temps inexorablement long. C'est un supplice, une torture ; pourtant, elle veut attendre. Plus que tout, elle veut voir ce qu'elle attend avec le pouls qui s'accélère, avec les paillettes dans des yeux lumineux et des joues rosies. L'enfant attend, elle attend tournée vers la fenêtre entrouverte et son regard danse avec les ombres des rideaux. Elle attend sans jamais penser à quel point cela peut être lassant, comme si cette activité-là était passionnante. Les minutes s'égrènent et son regard se fait volatile ; alors qu'elles tentent désespérément de rester fixer sur la fenêtre ses pupilles dérivent jusqu'au cadrant. Elle aimerait qu'ils arrivent, là, maintenant ; elle aimerait qu'ils arrivent, parce qu'ils le lui ont promis.

Une promesse ; c'est quelque chose d'étrange, d'entendre pareil mot sortir de la bouche des grands. Ici, ils ne promettent plus rien. Ou tout au plus, un menu particulier pour le repas suivant. Ici, les grands ne disent plus « je te promets », les grands sourient mais c'est jamais lumineux, c'est jamais agréable, les sourires des grands, ici. Les murmures disent qu'ils ont pitié, les grands, les murmures disent qu'on sera jamais aimé par eux. Mais la gamine ne veut pas écouter les murmures, parce que les murmures ils ont tort ; les grands sont pas forcément méchants, les grands ils peuvent sourire pour de vrai aux enfants comme eux. Il y a des grands comme ces gentils japonais, ils sont capables de montrer un monde plein de promesses aux enfants comme eux. Ces gentils japonais qu'elle aime tant, ces gentils japonais qui font luire ses grands yeux quand ils lui disent au revoir. Elle aimerait bien qu'ils ne partent jamais, parce qu'elle les aime déjà de tout son cœur d'enfant.

Sauf qu'ils doivent rentrer chez eux, ces japonais. Parce qu'ils ont un « chez eux ». Alors elle leur sourit juste en secouant la main quand ils s'en vont, et elle court retrouver Sacha pour ne pas pleurer, pour s'amuser et ne plus être triste. Elle va voir cette petite fille au sourire timide, cette amie à la voix fluette ; Sacha, c'est cette brunette qu'elle colle en permanence, c'est sa meilleure copine dont elle ne sait peut être pas vraiment grand chose. Mais c'est pas grave pour elle.
C'est pas comme si « Alice » savait qui elle était elle-même, alors comment demander aux autres qui ils sont vraiment ?

Mais elle attend, la blondinette. Elle attend, l'enfant sans nom, la Jane Doe en bonne santé. Elle attend, cette fille-là qui n'a jamais eu d'identité-même ; Alice, elle aimerait bien des parents, mais elle n'ose pas dire « je vous aime » à ces grands qui viennent la voir si souvent. Elle ne baisse pas les yeux, ils ne brûleront pas non plus ; parce qu'elle n'est pas malheureuse Alice, et qu'elle n'a pas besoin de pleurer. De toute façon, pleurer c'est nul parce que t'as juste les yeux rouges à la fin. Du coup elle pleure pas Alice. Mais elle aimerait bien arrêter d'attendre maintenant, parce qu'elle sait qu'ils vont venir – ils le lui ont promis. Et si les murmures disent qu'on ne peut pas faire confiance aux grands, la blonde, elle leur fait confiance quand même.

Et elle a raison, c'est évident. Elle ne se laisse pas abattre, même s'ils sont un peu en retard. Juste un peu. C'est pas leur faute, ils ont un travail et il peut y avoir des bouchons. Ils vont arriver, parce qu'ils le lui ont promis. Alors elle attend obstinément devant sa fenêtre. Elle attend jusqu'à ce qu'un bruit de porte s'ouvre ; elle bondit, elle ne réfléchit plus et fonce. Mais c'est pas eux, et toute l'adrénaline et la joie tombent, pour ne plus former qu'un poids énorme d'une déception trop douloureuse. C'est la maman de Tim, explique Jennyfer, une des gentilles bénévoles de l'orphelinat ; et elle ne peut s'empêcher de l'envier, Tim. Il a trouvé une maman – ce qui n'est pas la chance de tous, ici. Mais elle s'interdit – encore – de se laisser abattre et lui sourit, elle lui sourit avant de retourner dans sa chambre. Elle garde ce sourire là, elle garde la banane la gamine, mais c'est dur. Et puis, un des garçons la regarde, et il n'a pas besoin d'ouvrir sa grande bouche pour qu'elle comprenne.

Ce soir non plus, elle ne pleurera pas dans son oreiller. Elle s'en persuade, parce que pleurer, c'est nul, ça sert à rien, juste à avoir les yeux rouges après. Alice trace et s'enferme dans ses couvertures, elle se bat contre ses yeux humides. Elle ne songe à rien, ou elle essaie du moins ; et c'est aux bras de Morphée qu'elle s'abandonne. Elle soupire et sombre, elle rejoint quelques rêveries plus douces que cette vie creuse de sens qu'on lui a offerte.
Elle a de ces rêveries quelques peu déprimantes au milieu d'un conte de fées, elle a milles et une pensées et tout un panel de couleurs ; elle est cette enfant au regard rêveur et aux songes fantaisistes, pas plus différente d'une autre. Alice est juste cette pile électrique d'une vivacité incroyable, ce regard clair et cette insouciance encore intacte ; Alice, c'est celle qui ne semble jamais tomber, celle qui tend la main et rit, de ce rire cristallin. Alice, comme l'appellent les gens ici, parce que Jane Doe, c'était sans doute trop déprimant.



Tout est brouillé, la lumière est tamisée, mais ses yeux peinent à s'ouvrir. C'est dans un râle qu'elle s'éveille, ses yeux collés et des joues humides. C'est nul de pleurer, mais quand on dort, on se maîtrise pas, pas vrai ? Alors ses mains viennent essuyer ses joues, son champ de vision tout flou se pose sur quelqu'un. Quelqu'un qui est là, assis à côté de son lit, et dont elle reconnaît immédiatement la silhouette, sans avoir à voir son visage.

« RYUUKO ! »

Son corps ne lui obéit pas vraiment et se jette en avant, s'agrippant peut être désespérément à celle qu'elle attendait tant. Les sanglots, elle les retient difficilement ; c'est comme si un poids la quittait, comme si tout lâchait en elle, toute une tension refoulée qu'elle peinait à ignorer. Mais ça y est, ça a lâché ; et elle la serre de ses fins petits bras, elle la serre et fait tout pour ne pas pleurer. Dans sa chevelure se perdent les fins doigts de pianiste de l'asiatique, tandis qu'elle se surprend à la bercer contre elle. « Je suis là », susurre sa voix au léger accent qu'elle trouve adorable. « J'ai quelque chose à te demander. » Alors elle l'écarte, et elle la fixe, pleine d'incompréhension. C'est sans préambule qu'elle la questionne, le regard clair, lumineux même, comme si toute l'attente du monde – et elle s'y connaît en la matière – et la crainte en même temps se lisait dans ces encres là. « Est-ce que tu aimerais que je sois ta maman ? »

***

On dit que les histoire commencent par un petit pas. C'est en fixant le trottoir qui borde la route à l'extérieur de l'orphelinat qu'elle y songe. Les contes aiment commencer par « il était une fois », mais l'histoire ne commence jamais vraiment avec des hurlements d'enfants. Ce n'est qu'un préambule, qu'une ouverture, mais pas le contenu lui-même. C'est pareil pour son histoire à elle. C'est maintenant qu'elle commence, son histoire, celle de Shizu Nori, comme elle s'appellerait à présent. C'était bizarre au début, parce qu'on l'a toujours appelée Alice, elle. Mais si Shizu Nori est la fille de Daisuke et Ryuuko Nori, alors la blonde veut bien s'appeler Shizu.

Alors c'est le début de son histoire, maintenant. C'est le début qui commence par un au revoir, juste un dernier regard et un dernier murmure. C'est une main qui se lève et des joues rosies, un regard luisant et l'espoir brillant. Et puis la voiture arrive, et celui qu'elle appelle désormais « papa » s'en extirpe, le sourire de trois kilomètres de long collé au visage. Sa petite valise dans le coffre, c'est à présent la portière qui s'ouvre et elle regarde l'intérieur de l'habitacle.

Et ça y est, elle se jette à l'eau, Shizu. Elle le fait, son petit pas.


II. UNE NOUVELLE VIE
Un flocon de neige tombe dans sa chevelure d'or sous le regard perplexe de sa mère. La brune ne niera pas être ravie de voir une telle complicité avoir fleuri entre ses deux filles adoptives, mais l'idée qu'elle vient de formuler lui semble... peut être pas incongrue, mais elle n'est pas sûre d'approuver. Non, il n'y a rien d'incongru à vouloir offrir un lapin à une enfant absolument fan de ces animaux-là ; ni même de voir une surexcitée de bientôt quatorze ans, et qui a déjà une vie remplie, proposer d'aider à s'en occuper afin qu'eux, grands qu'ils étaient et donc occupés – ça va ensemble – n'aient pas à gérer quoique ce soit. Cela n'a rien d'absurde, c'est même plutôt commun.

Il n'empêche, Daisuke est allergique aux poils, et elle n'est pas sûre que ce soit l'idée du siècle.

Peut être qu'elle devrait accepter. C'est le premier noël que va fêter la nouvelle petite famille, et ce serait bien de marquer le coup. Puis, pour July, une telle fête ne sera pas aisée, alors faire passer le tout avec un cadeau qui lui plairait vraiment, une petite boule toute douce et pleine d'affection, ça pourrait, somme toute, être une excellente idée. Ryuuko se demande si la blonde a fait un tel raisonnement, avant de l'entraîner presque de force, à la sortie du conservatoire et alors que les flocons tombent tendrement dans le ciel nocturne d'Astrophel, vers les boutiques. La connaissant, elle a dû prendre cet argument en compte – au moins pour la convaincre, au cas où elle refuserait. Cette enfant est une entêtée, en plus de savoir se montrer convaincante. Alors dans un soupire elle manifeste sa défaite et c'est un cri de souris surexcitée qui franchit le seuil des lèvres de la jeune adolescente.

C'est surprenant, de voir à quel point elle n'est jamais fatiguée, alors qu'elle n'arrête pas. En plus de l'école, un de ces établissements friqués et élitistes dans lesquelles la moyenne ne pourrait être inférieure à 16, elle enchaîne avec plusieurs heures de chant, danse et théâtre. Autant le dire, Shizu n'a que très peu de temps pour elle. Pourtant, elle arrive à rester aussi dynamique et vive. Ryuuko ne dirait pas qu'elle ne se plaint jamais – ce serait un énorme mensonge éhonté. Il lui arrive de râler – comme toutes les adolescentes sans doute – mais elle est sans doute tellement passionnée qu'elle s'y plonge corps et âme. C'est incroyable de voir comment tout ce qu'elle entreprend, elle le réussit toujours merveilleusement.

L'on peut aisément parler de fierté, aux yeux des Nori. Néanmoins, ils ne sont pas du genre à s'étaler en compliments ni même en affection démonstrative ; plutôt du genre discrets et pudiques, les signes d'attention se limitent généralement à quelques regards d'une tendresse sans fin, ainsi que des encouragements réguliers et une présence à toute épreuve. Et depuis que Shizu est entrée dans leur vie, les asiatiques savourent cette nouvelle vie. Elle est leur rayon de soleil, celle qui défonce la porte à coups de bonne humeurs et de feux d'artifices quand l'ambiance est pesante, celle qui attaque la morosité à coups d'éclats de rire. Elle est celle qui a radicalement changé leurs existences, celle qui, à elle seule, semble leur avoir donné un sens.
C'est sans doute ça, être parent.

Et puis y a eu July. C'est l'enfant sauvage, l'enfant cassée – l'enfant domptée par ces deux billes vertes qui doivent sans doute être magiques, à y réfléchir. L'enfant dont la vie s'est tout juste formée, tout juste brisée, là sous ses yeux impuissants, sous ses yeux jusqu'alors innocents. Shizu l'a adoptée tout de suite, quand elle est arrivée à la maison ; c'est sa sœur, sa princesse. Ça les fait sourire, les adultes ; ils ont cette petite famille si précieuse, dans laquelle chacun a sa place, chacun se serre à l'autre. Et ce noël sera leur premier.

La porte de l'animalerie s'ouvre sur le regard lumineux de l'adolescente, suivie de près par sa mère. Ryuuko est occupée à taper un sms pour prévenir son époux de leur achat, pendant que la blonde commence déjà à s'émerveiller devant quelques boules de poils parfaitement adorables. Elle est heureuse. Chaque instant le lui rappelle, Shizu est heureuse. Elle ne pense plus vraiment à sa vie à l'orphelinat ; peut être devrait-elle d'avantage songer à ses racines, mais elle est sans doute trop occupée à regarder vers l'avenir. Elle correspond toujours avec Sacha, ça prouve qu'elle n'a pas juste tout effacé non plus, pas vrai ? Et puis, elle n'y peut rien, elle, si elle ne peut s'empêcher de tout savourer ainsi, cette vie pleine d'amour, de richesses et de promesses. Pas que l'argent soit plus important que tout le reste ; juste qu'il ne faut pas se mentir, dans la vie, c'est plus qu'important.

Il ne lui manque pas grand chose afin d'être au summum du bonheur, à la blondinette ; juste que son dernier rêve se réalise, juste qu'elle puisse enfin monter sur une scène, chanter, danser, jouer. Shizu, elle rêve d'être chanteuse en plus d'être aimée, elle rêve d'une famille en plus d'être une étoile. Elle veut les deux, elle veut tout sans faire de concession ; elle est capricieuse sans doute, elle le sait. Réaliste ? Mais tant qu'elle se donne les moyens d'y parvenir, alors, cela restera réaliste. Elle a déjà un père, une mère, une sœur ; elle a déjà tout ça et un cœur qui bat si fort qu'elle a parfois l'impression d'être juste endormie. Mais tout ça est réel, comme ce petit animal qu'elle regarde sans plus vraiment le voir, comme sa grande maison ou son lit de princesse, comme cette petite fille chez qui les yeux brilleront quand elle verra cette petite cage avec son lapin à elle. Et alors son regard redevient aussi vif, lumineux, heureux.

Shizu Nori, elle est heureuse.


III. L'ENFANT STAR
Son regard ne se décroche pas de l'écran. Elle est comme médusée, fascinée ; c'est comme si sa vie défilait sous ses yeux, sur ce grand écran lumineux. Les lettres s'étalent en rouge sur fond blanc, et c'est tout en haut de l'écran que son regard s'arrête, dévorant les mots qui font fleurir un sourire heureux sur les lèvres de l'adolescente. Première place du top 20 depuis trois semaines…
Première place.
Troisième semaine.
C'est un rêve qu'elle vit, ça y est, elle rêve, elle y est, elle l'a presque atteint, le ciel, elle l'est presque, l'étoile. Elle est extatique, euphorique, comme la première fois, comme ce jour là, ce jour où elle n'y croyait pas vraiment. Elle y est Shizu, elle est là, aux portes d'une nouvelle existence brillante et glorieuse, au seuil d'une nouvelle aventure – l'aventure de sa vie, elle espère, l'aventure de sa vie, elle grave en lettres dorées. Il n'y a plus qu'à continuer d'avancer, c'est là, à portée de main. Non pas que ce sera aisé, elle le sait, mais elle a déjà le pied dedans, ça y est, elle est si près, elle ne peut pas échouer maintenant. Elle ne peut plus. Ce serait tomber de bien trop haut – chuter des étoiles.

C'était une autre audition, c'était un autre espoir, mais rien de bien concret peut être. C'était juste espérer, encore ; c'était tout donner, c'était briller ; c'était hurler à la lecture frénétique d'une simple lettre, d'un simple courrier qui serait un nouveau virage, un changement radical dans une vie. C'était cet instant qu'elle avait tant attendu, tant désiré ; cet instant précis où tout devenait possible, où rêver et vivre étaient deux choses synonymes, où rêver et vivre n'étaient plus deux choses différentes. Shizu ne rêvait plus ; elle vivait à présent. Elle en avait pleuré, elle avait couru tout ce qu'elle avait avant de sauter sur sa sœur ; elle avait crié de joie. Elle avait été si, si heureuse.

Seulement, ce n'est pas pour sa voix qu'elle attira l'attention, dans un premier temps.

Honnêtement, elle ne savait pas si cela changeait grand chose. Cela n'avait plus grand intérêt, une telle distinction, à présent. Il lui suffit de regarder ces quelques mots pour le savoir. Si c'est dans un film à gros budget qu'elle a percé, dans un rôle qui se voulait secondaire au début, c'est sa voix qui a tant ravi les critiques. N'est-ce pas ? Si c'est sur les tapis rouges qu'elle a défilé, le sourire aux lèvres et le bonheur dans les yeux, c'est avant tout dans les bacs qu'elle est le plus présente. Présente aux côtés d'une chanteuse de renom qu'elle admirait tant – est-ce possible, tant de chance dans une vie ? Pour son premier succès – elle espère – c'est dans un film qu'elle s'est dévoilée, mais c'est aussi et surtout sur la bande originale du dit-film. Cette bande originale qu'elle entend partout, où qu'elle aille, et qu'elle ne peut s'empêcher de fredonner, de sourire quand elle entend des gens la reprendre.

Elle a quinze ans qu'elle défile pour la première fois sous une vague de flash, la première fois qu'elle s'offre joyeusement aux exercices de pose et de discours préparés. Tout est calculé, Shizu est une actrice-née ; « c'est un vrai rayon de soleil » claironnent certains, « travailler avec elle, c'est quelque chose d'agréable et de fantastique », ajoutent d'autres. Et elle, elle, elle ne peut s'empêcher de sentir ses joues rosir, elle ne peut s'empêcher de ponctuer ses réponses de compliments, ses interventions de sourires charmants. Elle plaît, peut être un peu trop, de cette insouciance et cette vivacité adolescente ; elle plaît, de cette lueur incessante et cette force inattendue. Elle plaît des apparences, elle plaît d'une jolie voix et d'un joli teint. Parfaite, elle est parfaite dans son rôle, elle brille elle s'illumine.
Son rêve est là, à portée de main.

Et puis il passe la porte, son regard sombre se pose sur un éclat d'étoile, et un sourire lui répond. C'est le début, elle n'a qu'à avancer, encore, comme elle sait si bien le faire. Plus qu'à se redresser, s'avancer et à tendre la main. Plus qu'à tendre ses espoirs au bout de ses ongles vernis, plus qu'à tendre ses rêves aux creux de ses mains. « Enchantée », le devance sa voix fluette mais affirmée. « De même », répond-il sobrement, et c'est une poignée de main, un sourire peut être plus vrai, moins formel. « Je me présente, Alvaro Gabriel Valdez, votre manager à partir d'aujourd'hui. »


IV. TOMBE
« Franchement sœurette, tu devrais lâcher un peu des fois. Ça fait du bien, y'know ? »

Sa joue se gonfle, tandis qu'elle lui lance un regard entre las et courroucé. Regard tellement crédible qu'il lui arrache un éclat de rire – ce qui a pour effet le rosissement immédiat du teint de la jeune fille. Elle y peut rien, elle a beau être sous contrôle en quasi permanence – sans parler de fille coincée pour autant, contrairement à ce qu'il s'amuse à lui dire – dès qu'il rit ou la titille, elle devient toute chose et se sent profondément bête. C'est fatigant, honnêtement. Shizu n'est pas quelqu'un de particulièrement susceptible, pourtant, la moindre remarque prend des proportions dantesques quand elle sort de ces lèvres-là. C'est ridicule. Absurde. Frustrant. Ça lui ressemble pas.

Shane, c'est un chanteur d'un groupe qu'elle a croisé sur un plateau, une fois. C'est ce garçon là qui lance des clins d’œil complices alors qu'on lui remonte les bretelles, ce rebelle un peu, dans le genre bad boy au grand cœur. C'est un cliché sur pattes, mais un cliché tout bonnement adorable et attentionné. C'est ce type qui la charrie en permanence, qui rit de ses répliques ; c'est ce type qui veille sur elle, lui lance des regards qu'elle a du mal à interpréter. Il a plus d'expérience qu'elle ; dans la musique, dans la vie, dans les emmerdes aussi. Elle ne comprend pas toujours, Shizu, que s'il ne veut pas la voir, c'est pas qu'il l'apprécie pas ou que sa vie est parfois trop prenante, mais c'est qu'il est pas vraiment en état de voir cette fille-là, qui a peut être plus d'importance qu'elle ne le croit. Elle ne comprend pas Shizu, que cet autre monde auquel il appartient, il est pas vraiment pour les enfants – il n'est pas vraiment pour qui que ce soit, ce monde là.

Derrière elle, un an et demi d'une carrière tout juste naissante, des voyages et des rencontres, des photo shooting et des lettres admiratives. Elle a commencé à se faire son public, Shizu, elle est cette enfant star à la mode version fille. C'est des posters dans les chambres de quelques pré-ado, des musiques dans les casques audios, des salles qui se remplissent. C'est des coups d’œils tantôt timides, tantôt avides et admiratifs, quand elle se balade dans la rue. C'est moins voir sa famille aussi, mais on s'y fait ; c'est répondre plus aléatoirement aux courriers de Sacha, mais on fait de son mieux. C'est une toute nouvelle complicité, de celles qui donnent l'impression d'être de toujours, avec Alvaro. C'est tout ce qu'elle a toujours rêvé ; et même lui, c'est comme s'il était inclus dedans.

Shane, c'est la mascotte, le chouchou des adolescentes, répond Shizu quand il la vanne. C'est le bad boy qui joue au Roméo, c'est ridicule et il en rit. Elle a l'impression que rien l'atteint, elle a l'impression qu'il est invincible. Et elle, c'est l'enfant, l'enfant qui a la bouche grande ouverte comme une idiote, et ça l'énerve, oh ce que ça l'énerve. Il est l'ombre quand elle est la lumière, et elle ne le voit même pas ; Shane, c'est ce type, là, qui lui sourit et qui recule, sans qu'elle ne voit rien. Ou sans qu'elle ne veuille rien voir. Shane, c'est le reflet du miroir, c'est ce qui arrive quand on dérape. C'est une vulnérabilité maladroitement dissimulée, c'est une sensibilité qui fait crier les fillettes, mais c'est plus, tellement plus ; Shizu, elle le voit, ça. Et peut être que Shane, ça lui fait peur.

Peut être, aussi, qu'il a compris, et que ça aussi, ça lui fait peur. Peut être qu'il a fini par le voir, qu'elle était attirée la lumière, attirée par cette ombre qui la noierait complètement, par ce monde dangereux et fascinant. La musique qui vibre à vous en péter les tympans, le son qui anesthésie et les néons qui vous hypnotisent, les vapeurs insolites et les pilules colorées ; il y a cette part d'elle attirée par le danger, et peut être que ça l'effraie. Sans le voir il la tire, sans le voir il la plonge ; et c'est tête la première et de la curiosité dans le regard qu'elle se perd, qu'elle voit ce monde là, plus sombre et déjanté, plus effrayant mais qui a ce quelque chose de fascinant.

Alvaro parfois, s'inquiète ; Alvaro il a ce regard sévère, cette colère domptée quand il croise celui de Shane. Alvaro il est protecteur, Alvaro il en fait trop. Alors il y a les regards qui se lèvent et l'obéissance vacante ; Shizu ignore, Shizu continue. Elle continue jusqu'à ce que ce soit trop tard.

Il y a ce soir-là, une soirée presque comme les autres ; il y a ce soir-là, qui devait marquer un tout autre événement – mais elle n'en savait rien, la blondinette. Elle ne comprenait pas les regards complices, moqueurs, elle ne comprenait pas l'air embarrassé de Shane, ne comprenait pas sa maladresse soudaine. C'est comme si ses taquineries restaient dans sa gorge, et puis son regard se détournait et elle, elle fronçait les sourcils, l'interrogeait sans vergogne. Et ça riait de plus belle, autour d'eux.

Elle n'était pas faite pour être une soirée comme les autres – indépendamment de sa volonté. Mais tout a dérapé, tout s'est vu hors de contrôle – indépendamment de toute volonté. Et Shizu, elle n'a rien vu venir ; la déclaration qui aurait dû avoir lieu, l'overdose qui n'aurait pas dû.

Pour se donner du courage, ou parce qu'il était trop nerveux ; il a fait une connerie, Shane. Qu'importe le « pourquoi », quand les conséquences sont si cruelles ; il s'est enfermé dans cette petite pièce, il s'est « calmé », il s'est tué. Elle n'aurait pas dû le voir, Shizu ; il ne voulait jamais qu'elle le voit, quand il était comme ça. Elle n'aurait jamais dû le chercher du regard, n'aurait jamais dû réussir à traverser la foule, jamais dû trouver la porte, jamais dû l'ouvrir.
Après tout, qu'est-ce que cela aurait changé ?
Ça commence par une perte de conscience. Puis il y a des saignements nasaux ; il y a le souffle qui s'arrête peu à peu et le teint presque verdâtre. Il y a ce moment où la vie dégage le plancher, ce moment où plus rien ne répond. Mais Shizu, elle comprenait pas, Shizu elle essayait de le faire réagir, Shizu elle hurlait.
Mais Shizu, elle n'a rien pu faire.
Tout au plus, lui dire adieu, quand l'ambulance est arrivée en catastrophe.

***

Il y a des rêves qui se réalisent ; d'autres qui sont voués à ne laisser qu'un goût amer sur la langue. Des rêves qui vous font briller, qui vous font vibrer ; d'autres qui vous arrachent encore et encore des sanglots. Des rêves pour lesquels on se bat sans relâche, et d'autres qui nous font lâcher prise.
Ce rêve là s'était éteint.


V. COMME UNE BOUCLE INFINIE
Son regard se porte vers la télécommande, dans sa main. Elle commence à vaguement songer qu'elle devrait l'abandonner là et lancer un Disney, vu qu'il n'y a rien susceptible de monopoliser son attention à la télé. Si elle n'était pas seule à la maison, elle aurait pu facilement trouver une activité, quelque chose qui l'aurait temporairement – puisque tout n'est plus que temporaire, à présent – sortie de son état de dépression permanente. Dépression dont elle n'essaie même pas de s'extirper, par ailleurs ; si c'est pas stupide, pitoyable et complètement contraire à celle qu'elle est, ça. Se laisser aller. Ne pas se relever, ne pas se battre. Mais la lumière s'est éteinte, l'étoile est tombée.

Elle finit par s'extirper, presque péniblement, de son canapé absolument formidablement confortable pour aller chercher un film et revient avec un Disney – elle n'a même pas regardé lequel c'est. Alors elle retourne à son film et pendant que ça commence, son regard dérive.

L'appartement est bien rangé, à part quelques affaires étalées sur la table du salon. C'est un luxueux duplex qu'elle partage avec sa cadette, en plein centre ville. Ses parents étaient réticents à les laisser vivre seules, et d'ailleurs, ils passent la moitié du temps avec elles ; il n'empêche, c'est comme si elle avait besoin de s'éloigner d'eux. C'est risible, quand on sait à quel point elle les a attendu toute sa vie. Ils sont inquiets, elle le sait ; ils ont peur de la perdre, plus encore qu'elle ne se perd déjà. Shizu, elle la voit, la lueur d'inquiétude dans leurs regards, celle plus discrète dans celui de July ; Shizu, elle voit les efforts que l'on fait pour elle, elle voit tout ce qu'on fait pour elle. Mais elle est égoïste. Mais elle veut plus faire d'efforts, elle.

Une sonnerie, un sursaut ; et la voilà extirpée de quelques songes pesants. Elle remercierait presque la source de ce son, si en ouvrant la porte, ce n'est pas sur un – ex – manager particulièrement tendu qu'elle tombait. Sa bouche n'a pas le temps de s'ouvrir qu'il entre, et elle est bien contrainte de baisser les armes ; ses mains se soulèvent en signe de reddition et une grimace déforme son joli visage. La porte se referme et l'attaque et directe, frontale, sans détour ; il la connaît trop bien pour faire des détours, trop bien pour qu'elle ne puisse éviter la discussion qu'il a décidé d'avoir avec elle.

« Reviens sur la scène. »

C'est en plein milieu du salon, les bras ballants, les yeux écarquillés, qu'elle reste là, comme une idiote, à le fixer comme si un troisième œil venait d'apparaître sur son front. Pardon ?

« J'ai dégoté un contrat avec une boîte d'édition de disque qui te veulent toi. Plus précisément, ils te veulent pour faire un groupe – j'ai négocié pour que tu puisses en choisir toi-même la formation, à condition que l'on présente un projet solide. Il faudra présenter un morceau et s'il leur convient, il passera à la radio ; s'il est populaire, alors le groupe sera lancé. »

Quand il a fini son monologue, un silence s'installe. Son regard est vif, déterminé, sûr de lui. Il n'a plus l'intention de la laisser fuir, il n'a plus l'intention de la laisser faire. Il va la remuer, la sortir de son état larvaire absolument pitoyable et qui ne lui ressemble tellement pas. Et elle n'aura pas son mot à dire. Pour autant, elle reste là, à le fixer, comme si elle attendait une autre explication, ou même qu'il lui dise que c'était une blague, ou qu'importe.

« Alors comme ça tu décides pour moi maintenant ? Le tout sans me consulter au préalable ? »

Ce n'est pas réellement cinglant, pas froid ; juste las. Alors elle secoue sa chevelure et lui indique le canapé devant lequel défile une scène au cours de laquelle une fille chante sa vie le tout entourée de filins d'or. Cela a un petit quelque chose de comique, d'ironique, qu'elle s'empresse d'ignorer avant de s'affaler sans retenue aucune sur le divan – de la retenue, elle n'en a jamais eu, devant Alvaro.

« Pourquoi t'es venu me chercher, sincèrement ? Le monde de la musique s'est très bien remis de mon absence. De la sienne aussi d'ailleurs… »

Dans un murmure elle laisse s'échapper sa douleur, dans un murmure elle laisse transparaître le poids qui pèse en permanence sur sa poitrine. Elle ne l'a pas oublié, elle. Elle est incapable de l'oublier.

« Peut être. Mais toi pas, Alice. »

C'est presque un sursaut – un autre – et des yeux écarquillés qu'elle porte vers le brun. Depuis combien d'années n'a-t-elle plus été appelée ainsi ? Mais Alice n'existe plus ; c'est Shizu maintenant, tellement qu'elle ne se reconnaît plus que sous ce prénom là. Elle est Shizu, l'enfant adoptée, l'enfant aimée, rêveuse et lumineuse... à moins qu'elle aussi, elle n'existe plus ? Comme s'il devinait ses songes, il s'assoit sur le rebord du canapé d'à côté, les doigts emmêlés et le regard implacable. Elle le sait, il va parler, elle doit le devancer ; alors elle s'affole, ne réfléchit plus. Elle veut pas qu'il lui dise ces mots, elle veut plus avoir cette impression dans l'estomac.

« M'appelle pas comme ça. Je m'appelle Shizu. »
« C'est comme ça qu'on t'appelait avant de l'être, non ? »
« Avant comme tu l'as si bien dit, qu'elle s'agace ; sauf que je suis Shizu maintenant. Plus Alice. »
« Et qu'est-ce que ça change ? »

Il y a cet instant sublime où sa bouche s'ouvre, se referme. Cet instant où elle le fixe avec l'incompréhension la plus totale dans le regard, perdue qu'elle est en cet instant.

« Comment ça ? »
« Alice ou Shizu, c'est toujours toi. Pourquoi renier l'une pour l'autre, puisque c'est la même personne ? Qu'est-ce qui te gêne à ce qu'on t'appelle ainsi ? »
« Où tu veux en venir à la fin ? »

Elle commence à en avoir assez, de cette discussion stérile, inutile et complètement hors sujet. Parce qu'elle l'est, pas vrai ?

« Je trouve que Alice, ça ferait un très bon nom de scène. Si tu acceptais de le reprendre, évidemment. Alice Liddell, comme la gamine curieuse et aux rêves délurés. T'as beaucoup en commun avec cette gamine là, tu trouves pas ? Elle aussi, elle s'est perdue dans un monde qui l'a mangée toute crue. »

Cette approche est tellement violente et frontale que la jeune femme écarquille – encore – violemment les yeux avant de, cette fois, secouer la tête. Elle se relève d'un bond et place les mains devant elle, comme si elle tentait vainement de se protéger de ce qui lui tombe pourtant dessus : Alvaro est bien décidé à ce qu'elle revienne sur le devant de la scène.

« Stop. »

Et elle s'éloigne, pestant intérieurement, se demandant pitoyablement pourquoi sa sœur n'est pas là, ô combien elle aurait été moins mal en sa présence.

« Tu fuis encore, Alice ? »

Elle explose.

« ARRÊTE de m'appeler comme ça ! »
« Pourquoi ? »
«  Parce que, merde ! Alice c'était, c'était, c'était... c'était avant ! Alice c'est l'orpheline d'accord, Shizu c'est celle qu'ils ont aimé, et merde, je m'appelle Shizu ! »
« Parce que c'est pas Alice, qu'ils ont aimé ? »

Nouveau silence, encore plantés au milieu du salon, encore les bras ballants.
Cette discussion est stérile, c'est comme parler à un mur, et elle le sait – ou lui, plutôt. Mais lui est particulièrement obstiné.

« Parce que c'est pas Alice qu'ils ont rencontré, qu'ils ont aimé ? Qu'est-ce qui te gêne réellement à être appelée comme ça, dis moi ? Est-ce que c'est les journaux ? Est-ce que ce sont les souvenirs ? Est-ce que c'est parce qu'ils ont su qu'Alice était l'orpheline ? Dis moi sincèrement, honnêtement, sans détour ; dis moi Shizu, depuis quand est-ce que cela a le moindre sens à tes yeux ? »

Elle sait pas. Elle ne l'a pas, la réponse à sa question. Alors elle se contente de secouer la tête, de passer une main dans ses cheveux, de baisser ses défenses, de laisser sa voix se briser.

«  C'est pas moi, Alvaro. C'est pas ce qui compte. Il est parti, et j'ai rien pu faire. Voilà ce qui compte. »
« Alors c'est juste une histoire de deuil impossible à faire ? Tu crois que t'es la seule dans ce genre de situations ? »
« Attends, attends, attends, elle essaie de rester calme, « juste » une histoire de deuil ?! Tu te fous de ma gueule ? »
« C'est marrant comme tu peux devenir vulgaire d'un coup, alors que t'es toujours si polie et mignonne. »
« Oh ta gueule ! »

Et il rit. Et elle comprend pas. Et ça l'énerve. Puis il s'approche, lui tape le sommet du crâne et reprend cet air grave, sévère et calme. Cet air qui lui fait fermer sa grande bouche et qui la remet à sa place sans même qu'il n'ait quoique ce soit à ajouter.

« T'as l'intention de rester pitoyable toute ta vie, Shizu ? C'est quand que tu passes à la phase suivante du deuil ? J'ai pas l'intention d'attendre toute ma vie pour que tu réagisses gamine ; alors quand princesse se sera décidée, elle connaît mon numéro, elle n'aura qu'à me prévenir. Quand elle décidera de faire rêver à nouveau et de ne plus rester prostrée sur sa pauvre petite douleur. »

Ne lui laissant même pas le temps de répliquer, il attrape une pochette remplie de documents qu'il dépose sur la commode du salon avant de sortir comme un grand. Et Shizu reste là, encore et toujours, debout les bras ballants, à regarder d'un œil vide la fameuse pochette.

***

Quand July entre, la pochette est là, sur la table basse, devant une Shizu qui n'arrive pas à se décider, assise en tailleur sur le canapé. C'est comme si elle défiait ce pauvre amas de feuilles du regard. Elle a déjà osé le toucher, mais pas encore à l'ouvrir. Et même en entendant le son de la porte qui s'ouvre, elle ne se décide toujours pas à agir, continuant de fixer en silence la pochette cartonnée.

Les bruits de pas s'approchent, cessent. Il y a quelques secondes d'un silence pesant avant que les pas ne reprennent leur chemin et qu'une rousse ne s'installe timidement, silencieusement, à côté de sa blonde de sœur. July est là, la fixe sans avoir l'air de comprendre, puis son regard dérive et se pose sur la pochette qui leur fait toutes deux face. Alors ses doigts s'approchent et s'accrochent aux papiers, et c'est comme si l'hésitation et l'appréhension de Shizu devenait une peur réelle, tangible ; alors que sa cadette tourne les pages, elle reste là, flippée qu'elle est, le regard rivé sur la jeune fille qui semble plutôt bien se porter physiquement – contrairement à ce qu'elle pourrait songer, non, ce n'est nullement du charbon ardent.

Pourtant, son regard dérive et elle se surprend à regarder, timidement, par dessus l'épaule de la rouquine. Elle se surprend à décoder quelques inscriptions à la volée, à sentir des mots se graver dans son esprit comme un fer les aurait gravé dans sa chaire. Et c'est presque automatique, son regard se tourne violemment, ses paupières se baissent. Mais elle peut pas s'en empêcher ; les pensées reviennent, l'assaillent, les mots repassent encore et encore devant ses yeux fermés – ça la hante. Quand elle rouvre les yeux, c'est sur une pochette tendue qu'ils tombent ; et sans comprendre, Shizu relève un regard interrogateur. Que-quoi ?

« Tu devrais regarder au moins, tu sais. »

Tu devrais regarder ; mais ça lui fait peur, de regarder. Pourtant, ces mots sortent de la bouche de July, alors c'est comme si... comme si ses craintes s'estompaient, comme si ce n'était plus un canon braqué tout droit sur sa poitrine qu'elle avait là. Sa lèvre se mord et ses billes renvoient son scepticisme, mais elle finit par tendre la main, hésitante, fébrile, et se saisir du papier. La pochette atterrit doucement sur ses genoux alors qu'elle ose enfin tourner la première page, puis la seconde, la troisième ; et bientôt, tout le dossier se retrouve renversé sur la table basse, alors qu'elle en lit chaque ligne, chaque mot, que des paillettes se logent au creux de ses yeux et que ses joues rosissent. Elle lit, non, elle dévore le contenu du dossier et quand elle en a fini la lecture, elle reste là, interdite. Sans qu'elle ne comprenne réellement plus grand chose à ce qui peut se passer au fond de ses tripes, Shizu se tourne vers sa cadette ; sa voix est claire, plus que jamais, plus qu'elle ne l'a été pendant cette dernière année. Et pourtant, dieu sait ce qu'ils sont difficiles à prononcer, ces mots.

« Et t'en penses quoi, toi ? »

Les billes vertes de sa cadette se détournent, tandis qu'un soupire franchit ses lèvres ; Shizu ne comprend pas vraiment, mais en même temps, elle a oublié de réfléchir, là.

«  Que tu devrais refuser. »

Bim, en plein cœur. Elle se mord à nouveau la lèvre – mais elle n'a pas vraiment le temps de se fermer ou de paniquer, de pleurer ou de jeter ce dossier ; elle n'a le temps de rien que son regard vrille à nouveau dans ses billes écarquillées, un regard empli d'inquiétude, un regard plein d'appréhension.

« Non sérieusement, je n'ai pas envie que tu souffres une nouvelle fois en acceptant. Moi ça me fait peur, grande sœur. Mais... Tu es bien, là-bas. Enfin je sais que c'est ton rêve, et... Tu es resplendissante Shizu, quand tu es sur scène. Alors ça me fait peur, de savoir que tu pourrais resombrer. Pourtant, même si je n'en ai pas envie et que je dis que tu devrais refuser, j'aimerais te voir retourner là-bas. Pour que tu sois heureuse et resplendissante comme avant, grande sœur. »

Elle ne réalise pas tout de suite, Shizu. Elle ne réalise pas tout de suite que son regard se met à briller, ni qu'il devient difficile de garder une vue nette ; elle ne réalise pas tout de suite qu'elle peine à rester droite, le pouls calme. Elle ne réalise pas ; tout ce qu'elle comprend, c'est qu'un poids énorme vient de disparaître, subitement, et qu'elle arrive de nouveau à respirer ; et elle sait même pas pourquoi. Son corps fait un bond, ses bras s'enroulent autour du cou de la jeune fille et elle lâche les vannes. Si aucun sanglot ne dévale ses joues pour autant, elle sent son corps devenir plus léger, son envie de vomir s'envoler.

« Merci, t'es la meilleure des petites sœurs », qu'elle souffle.

Ça marmonne contre son oreille, et si elle n'était pas si soulagée, Shizu aurait pu en rire. Puis un simple « bon courage » lui retire ce dernier doute qui subsistait, cette dernière hésitation, cette dernière crainte ; bon courage, parce qu'elle le sait, elle en aura besoin. Parce qu'elle ne fuira plus.

« Pour me remercier, tu peux me faire à manger ? »


VI. LES ETOILES
Elle peste, le pas rapide, le regard brûlant.
C'est de l'arnaque.
Elle a beau tenter de rester calme à l'extérieur, intérieurement, elle rage, elle hurle et elle tape du pied – comme une gamine en plein caprice. À la différence près qu'elle estime ne pas être en plein milieu d'un caprice, d'être, au contraire, dans son bon droit ; contrairement à ceux qui lui imposent un choix qu'elle n'a jamais fait.

Le contrat stipulait très clairement qu'elle devrait décider elle-même de la composition des artistes de la band ; et voilà qu'on lui impose une gamine, midinette arrivée gagnante d'un concours télévisé de jeunes artistes. Oui, bien sûr. On la lui refourgue parce que c'est une étoile montante et que ça ferait sans doute pas mal d'audience – sauf qu'elle en veut pas, Shizu, de cette gamine ! Elle ne sait même pas comment elle est – bon, elle a bien regardé la dite-émission donc elle peut au moins concéder que la concernée est douée. Sauf que ce n'est pas seulement ça qui compte ; ce qui compte, aussi et surtout, c'est la cohésion du groupe, c'est qu'elles s'entendent et s'accordent toutes – elle veut pas d'un truc froid et commercial. Elle veut les faire rêver, ces gamine, leur décrocher des étoiles dans leurs grands yeux encore innocents ; elle veut pas d'une espèce de machine programmée pour faire du fric.

Alors oui, elle estime qu'elle a tout à fait le droit de pester.

Il n'empêche que cette pauvre fille n'a rien fait pour mériter la fureur de la blonde, alors elle va tenter de se montrer courtoise. Elle a même décidé de lui donner une chance – parce que non, si elle la veut pas, personne ne la lui imposera, et puis quoi encore – avant de se prononcer. Shizu a tout prévu : Biggi – de son prénom – croit se balader et aller prendre un café, innocemment, sans conséquences ; en réalité, c'est un rendez-vous minutieusement préparé, un véritable piège qui lui tombera dessus sans qu'elle n'y puisse rien et ne voit rien arriver.
Diabolique.

Et comme la rousse est mignonne – et normale – elle tombe bien gentiment dans son piège, finissant par s'installer à une terrasse d'un café branché. À sa vue, Shizu se lève de sa place, un peu à l'écart dans le café, avant de venir s'asseoir sans gêne aucune en face de sa proie, le tout armée d'un sourire de dix-huit kilomètres de long.
Et elle n'a même pas pitié.

Évidemment qu'elle est surprise, la jolie Biggi ; évidemment qu'elle comprend pas vraiment ce qui lui arrive, l'innocente Biggi. Pourtant, elle se prête bien volontiers à la conversation, et il ne faut pas bien longtemps à la blonde pour comprendre que sa vis-à-vis n'a absolument pas capté à qui elle parlait. Ce qui, en vérité, l'invite d'avantage à se détendre et à réellement prendre en considération ses propos ; ce qui, en vérité, lui permet de finir par intégrer l'idée que la miss pourrait faire l'affaire. En effet, plus la discussions s'allonge, plus elle le voit, ce quelque chose d'attachant, d'innocent et adorable, chez l'adolescente. Plus elle est convaincue, tout simplement.

C'est ainsi que sa première étoile eut le plaisir de découvrir, quelques jours plus tard, que la jolie blonde n'était pas une simple passante, et qu'elle avait un job.

***

Sa deuxième étoile, elle a au moins eu le loisir de la choisir de son propre chef.
Et elle eut beau affirmer à Alvaro que, non, ce n'était pas une puérile vengeance face à ce qu'avait fait la boîte, il n'arrivait pas à la croire. De toute façon, elle n'avait pas réellement de raison de se 'venger' ; Biggi est une jeune fille adorable et elle est même satisfaite d'avoir ainsi pu faire sa connaissance.

Dans tous les cas, Ashley, son mignon chaperon rouge, n'est en rien un revanche. Pour le coup, elle est d'avantage un coup de cœur. Un coup de cœur dans la salle d'audition, alors que la rousse chantait et enchantait ; un coup de cœur une heure plus tard, quand elle ravalait la face d'un type un peu trop lourd pour son propre bien.
Elle l'a vu, elle l'a adorée, elle l'a voulu.
C'est pas plus compliqué que ça.

Même si Alvaro a tenté de lui faire entendre raison – même si elle comprend pas bien pourquoi en vrai, la violence ça se contient au pire – elle s'est donc pointée le lendemain matin devant la porte de la famille Vasílis, tous sourires, contrat en main. Autant dire qu'ils ont eu du mal à comprendre, sur le moment. Mais ce ne fut pas bien compliqué au final, et elle eut tout le loisir de faire plus ample connaissance de la rouquine – et ainsi, d'affirmer son choix, ce contre quoi Alvaro ne put rien faire et donc, abdiqua.

Ainsi, sa seconde étoile signait fébrilement le bout de papier qui changerait à jamais son existence.

***

derrière son écran...
Pseudo kingyo
Âge ça change pas d'un compte à l'autre
Disponibilités ça non plus
Comment t'es arrivé sur le fo ? ça encore moins
T'en pense quoi ? ça... bah à moins d'être schizo...
Code du règlement ça non plus. :DD
Paris-Brest crémeux
Romeo R. Eastwood
Romeo R. Eastwood
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MessageSujet: Re: she's a shooting star, a piece of dream   she's a shooting star, a piece of dream EmptyVen 19 Aoû 2016 - 0:35

FEJIOJIO SHIZU SHIZU SHIZU SHIZU SHIZU
BLOOOONDIIIIIIIIE'S HEEEEEEERE. ♥♥

BLONDIE BEYBEY DE MON KOKORO QUE J'ATTENDAIS BEAUCOUP.
viens pistonner les Fallen Devils stp on t'aime tu sais//sbaff



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DES SALSIFIS, DES MACARONIS,
DES PARIS ET DES COMPLOTS

TOUT CA DANS TA FACE BAE. ♥

PS : je réitère mais la première staffieuse autre que moi-même ici présente qui approche c'te présentation avec son tag de validation j'la cuisine en carpaccio >:c //AIRBUS
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July L. Nori
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MessageSujet: Re: she's a shooting star, a piece of dream   she's a shooting star, a piece of dream EmptyVen 19 Aoû 2016 - 0:36

she's a shooting star, a piece of dream 5527283253022434158m3Ybaeb

SHIZUSHIZUSHIZUSHIZUSHIZUUUUUUUUUUUUU

LA PLUS MIEUX DES GRANDES SOEURS!! ♥ ♥

TROP TROP HATE DE POUVOIR RP AVEC TOI OwwwO (en gros, vais finir July, vite vite 8D)

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MessageSujet: Re: she's a shooting star, a piece of dream   she's a shooting star, a piece of dream EmptyVen 19 Aoû 2016 - 0:37

SHIZU MA CHERIE ELLE EST LAAAAAAA ♥
oui viens pistonner les FD & viens décoincer Meera au passage stp elle en a besoin tmtc qwq /out

JE SUIS TROP AMOUREUSE DE CETTE PERSOTTE.
JE SUIS TROP AMOUREUSE DE TA PLUME.
JE SUIS TROP AMOUREUSE DE TOI.
MARRY ME PLZ ? /out
(et bon courage pour ta fiche etou etou, des coeurs sur toi ♥)
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MessageSujet: Re: she's a shooting star, a piece of dream   she's a shooting star, a piece of dream EmptyVen 19 Aoû 2016 - 1:54

ashley t'aime. ♥
REBIENVENUE MI AMOR
♥♥♥♥♥♥♥♥
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MessageSujet: Re: she's a shooting star, a piece of dream   she's a shooting star, a piece of dream EmptyVen 19 Aoû 2016 - 10:48

SHIZUUUUUUUUUUUUUU LA SUPER POTO D'ARION **

Bienvenue (ouioui) à cette petite persotte fort sympathique, jotem, dépêches-toi de terminer ta fiche ♥♥♥ /dies

Et pour bien terminer ce message :

she's a shooting star, a piece of dream JoH9uH1
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MessageSujet: Re: she's a shooting star, a piece of dream   she's a shooting star, a piece of dream EmptyVen 19 Aoû 2016 - 11:04

NOMNOMNOMNOMNOM Cheering
REBIENVENUE A TOI ET SHIZU SXKJHGFKDXHGVSEGVSE
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MessageSujet: Re: she's a shooting star, a piece of dream   she's a shooting star, a piece of dream EmptyLun 22 Aoû 2016 - 16:40

Rebienvenue à toi

HAN SHIZUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU

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Mikhaïl A. «Q» Hopkins-S.
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MessageSujet: Re: she's a shooting star, a piece of dream   she's a shooting star, a piece of dream EmptyLun 22 Aoû 2016 - 19:16

REBIENVENUE MA PATATE CHEWIE D'AMOUR
Elle a l'air classe Shizu !
Tu m'excuseras si je lis pas ta fiche de suite, j'ai un mémoire à terminer et ta fiche est longue /dies/
mais promis je lirai !
On pourra discuter lien si tu veux ♥

J'sais pas si t'as finis ta fiche mais bon courage quand même xD (et bravo si tu l'as terminée)
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MessageSujet: Re: she's a shooting star, a piece of dream   she's a shooting star, a piece of dream EmptyLun 22 Aoû 2016 - 19:40


Rom ; COME HERE IN MY ARMS ♥♥♥♥♥
PLEIN DE LOVE DANS TA FACE U KNOO ♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥
elleestlàShizuwaitformeonvarphard--/OUT
tumetues/out

July ; VIENS ICI PETITE SOEUR DE MON COEUR QUE J'AIME ♥♥♥

Meera ; MEERA CHEWIIIE ♥ OUII SHIZU EST LA ET J'SUIS TROP CONTENTE QU'ELLE TE PLAISE BLBLBL QWQ ♥ (pour le mariage viens par là qu'on arrange ça %D /PORTE)

Allister ; et Shizu aime Ashley ♥ MERCI MY LOVE ♥♥

Heileen ; ARIANAAA//PAN merciii yeteeeeeeem >wwww< ♥♥ et ton gif. m'a kill. XDDDD t'es cute ♥/out

Seth ; AMOUR.
TON GIF.
TU ME CONNAIS TROP BIEN.
TU SAIS COMMENT TOUT DIRE AVEC UN SIMPLE GIF.//OUT
♥♥♥♥♥♥♥♥

Erwy ; GRAND FREEEEEEE--ah wait, mauvais compte Dx //PORTE
MERCIIII ♥ Et ce gif, omg la perfection %DD yetelovfort ♥♥♥ toi et ta cutie rouquine 83/PAN

Mickey ; j'ai immortalisé ton surnom tavu OUI J'AI VAINCU AU MOMENT OU T'AS POSTE STP %D /dies
tékaté j'te comprends. j'te résumerais l'histoire s'tu veux./dead LIEEEENS ♥ WHEN U WANT U KNO ♥♥♥
♥♥♥♥

ET. J'AI. VAINCUUU. ET TERMINE.
WALAAAA. J'VOUS AIME TOUS./dies
♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥
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