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Le PDG de la X-TREM Factory entretiendrait une relation des plus intenses avec sa vice-présidente. On espère que ce n’est pas cette affaire qui a distrait l’ancien Phoenix de son travail et qui a entraîné un manque de sécurité lors de la dernière conférence de presse de l’entreprise où à eu lieu une explosion causant la mort d’un de ses haut-gradés...
Le mystérieux « Mist » dont l’apparition soudaine a récemment secoué la ville serait en fait une association de trolls désoeuvrés voulant profiter de la panique des récents attentats pour gagner plus de popularité sur les réseaux sociaux.
Il paraîtrait que le fondateur de la ville Edward Astrophel aurait été le descendant direct de Diogène, le philosophe grec qui vivait dans un tonneau. Incroyable !
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Paris-Brest crémeux
Sujet: Re: Ange ♦ My strength for once. (flashback) Jeu 27 Juil 2017 - 22:31
my strength for once
ft. Y-Eden "Ange" Van Juong
Couloirs déserts, ça change de l’agitation du début de journée, quand le personnel et les patients se mêlaient, se croisaient, s’arrêtaient, s’appelaient au détour des allées, se glissaient les uns sur les autres sans s’accrocher. C’est l’effet précis que m’ont fait certains regards posés sur moi dans l’après-midi — comme ils ne voyaient rien, les prunelles couraient, effleuraient, dérapaient sans jamais s’immobiliser, sans jamais se fixer, comme si le monde n’avait plus pied, plus de centre de gravité, comme si tout n’était plus qu’un décor inanimé sans personnages qui vaille la peine d’être regardé. Une scène de théâtre sans comédiens.
Je rase les murs dans le dos de l’autre, un ange aux cheveux bruns et aux épaules carrées, à la dégaine d’homme raté, de môme pas encore terminé — comme l’hésitation dans l’être même. J’essaie de focaliser, sur lui, sur le trajet dans le dédale labyrinthique des couloirs de l’aile psychiatrique immense de l’hôpital, sur les écriteaux des portes, le bruit ténu de ses chaussures sur le lino, celui, lointain, d’une machine à café, tout, tout plutôt que la douleur dans le moindre de mes muscles, tout plutôt que les sueurs froides, la fièvre à m’en donner le tournis. Tout, plutôt que ce putain de manque qui me bouffe de l’intérieur — ça brûle, ça brûle putain.
Il s’immobilise, et je manque le heurter, il pose l’index contre mes lèvres et je m’astreins au silence. Mes prunelles s’agacent sur les portes vitrées des étagères pleines de cachets, à la recherche du flacon blanc désiré, ou d’un substitut quelconque — morphine, cachetons ; pourquoi pas une seringue tant qu’on y est, le briquet j’ai déjà, une cuillère, de l’eau ou du citron j’en aurai bien un midi ou un autre.
« Ils laissent jamais la salle vide longtemps, fait vite. »
J’imagine que c’est précisément pour éviter les dérapages comme les miens que les infirmeries des hôpitaux — encore plus ceux des établissements qui vous fouillent dans la caboche pour la retourner et y injecter un semblant de normalité, histoire de rentrer dans le moule des gens sains ((aussi malades que nous en vérité, juste un peu plus doués pour le dissimuler à la face du monde)) — sont closes ou gardées. Pour cette nuit, sans doute un coup de chance — un stagiaire, un interne pas encore préparé à ce qu’il peut bien se passer entre quatre murs envahis de tarés.
Je fouille les meubles, les tiroirs, profite d’une seconde où mon compagnon d’infortune regarde en direction du couloir pour glisser une seringue encore emballée dans la poche ventrale de mon sweat, d’une autre pour voler deux boîtes d’antidouleurs codéinés. Pas de honte, la même froideur mécanique que lorsqu’il s’agissait d’emprunter de l’argent à mes pères ou mes potes pour acheter ma came à Daemon. Réflexe clinique. J’tiendrai pas le coup ici sans ma défonce mentale. Les minutes passent, et je sais qu’elles sont comptées ; si l’on est pris en flagrant délit en train de vandaliser l’infirmerie, c’en est fini de la moindre chance de revenir ici à la pioche aux médocs. Impossible de mettre la main sur ce que je cherche — j’abandonne. Je vole deux boîtes supplémentaires de narcotiques, sans prendre le soin de me cacher cette fois, referme les placards, frôle Ange dans l’embrasure de la porte pour lui souffler un « on se casse » avant de m’enfoncer dans la pénombre des couloirs. Faudrait appuyer sur l’interrupteur, mais ce serait vendre notre présence aux médecins de garde.
J’enfonce mon butin dans mes poches, avance à pas lents pour ne pas égarer mon camarade dans l’obscurité — je m’habituerais presque déjà à ne pas être seul dans cet endroit malade.
« T’as une idée d’une porte qu’ils auraient pu laisser ouverte ? Histoire que j’sorte fumer et qu’on puisse prendre l’air. »
When your dreams all fail and the ones we hail are the worst of all and the blood's run stale
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Y. Eden "Ange" Jeong
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Mist
Sujet: Re: Ange ♦ My strength for once. (flashback) Mer 21 Fév 2018 - 1:01
ange & romeo
my strength for once
Il te dépasse pour entrer dans la salle pendant qu’tu restes à l’entrée, la porte presque fermé. Pas assez pour vous séparer de l'extérieur, juste pour ne pas vous faire repérer. T’entends les tiroirs s’ouvrir et s’fermer, les pas précipités de Romeo marteler le sol dans sa quête. T’oses quelques regards vers lui et tu déglutis a chaque fois, parce qu’il a ce regard et cette frénésie de l’homme qui joue sa vie. toi t’as plus rien à perdre de toutes façons.
T’es aux aguets, t’ecoutes le silence hors de la salle dans la peur qu’il y ait un truc pour le briser. respire. tes doigts commencent à s’agiter, courir sur tes manches. Vite. Vite. Vite. Vous manquez de temps, vous allez vous faire griller, reporter, enfermer. Mais Romeo te devance en fonçant vers toi, vers la sortie, te frôlant dans son élan avec un « On se casse. » discret mais audible. Tu t’fais pas prier et referme la porte derrière vous sans un bruit, toujours à l’écoute du moindre son. Juste vos respirations. soupir. Tu t’retournes et tu mets un moment à retrouver Romeo dans le noir -un court moment de panique où le souffle semble te manquer- juste le temps de t’habituer à l’obscurité. Puis vous marchez, arpentez les couloirs où les seuls sons qui résonnent sont vos coeurs charges d'adrénaline.
« T’as une idée d’une porte qu’ils auraient pu laisser ouverte ? Histoire que j’sorte fumer et qu’on puisse prendre l’air. » Tu plisses les yeux, plus par habitude que pour y voir vraiment quelque chose, fouillant ta mémoire. T’étais pas là depuis des lustres mais a peur frenetique de Felix t’avait envoyé dans bien des recoin à la recherche d’une solitude dont t’avais besoin sans avoir envie. Et le manque d'air constant dans tes poumons quand les souvenirs encore trop vifs de l’accident te revenaient en mémoire, t’avait mené là où il fallait. Alors tu hoches la tete -il ne te vois surement pas- avant de la tourner pour te repérer, lui attrape doucement mais fermement la main pour le tirer vers la bonne direction.
Gauche. Droite. Deuxième porte. Tu contournes des étagères dans une réserve, t’approchant de là où la lumière se faisait un petit peu presente -une petite fenêtre en haut orientée vers l’est qui laissait passer la lune. Tu le tires dans le coin, pousses de ton autre main quelques pots de fleurs qui barrent l’accès à une porte extérieur. « Avec les plantes, ils ont tendance à oublier l’existence de cette porte. Du coup c’est toujours ouvert. » Tu lui expliques à mi-voix. Tu pousses le battant gauche et te glisses à l'extérieur: c'était pas très grand, tout juste une petite terrasse entourée de barricades, mais c'était toujours ça de pris. Tu sens la fatigue s’emparer de tes muscles -t’as toujours pas bien repris de ton coma- et tu t’assied lourdement, toujours en silence. Tu pèses bien trop peu pour émettre un bruit sourd. Les yeux rivés vers le blond, tu tapotes la place à côté de toi avec un petit sourire timide.
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Romeo R. Eastwood
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Paris-Brest crémeux
Sujet: Re: Ange ♦ My strength for once. (flashback) Dim 13 Mai 2018 - 21:33
DISCLAIMER : for your eye’s safety, be sure to check out the spoiler below // pour préserver vos rétines, jetez plutôt un oeil du côté du spoiler en bas du post /out
Vague sursaut au contact tiède contre ma main — tes doigts qui effleurent les miens et puis les retiennent ; qui disent je suis là, t’en fais pas. L’obscurité ambiante me laisse à peine deviner les contours de ta silhouette — c’est dans des moments pareils qu’on découvre qu’il existe plusieurs nuances de noir, oui. Je te suis, un pas après l’autre, ma main libre qui ne se détache pas du mur près de moi — s’agit de garder le cap et l’équilibre. En remontant les allées mon genou rencontre le bord d’un banc, mon épaule l’angle d’un mur ; j’étouffe les plaintes, murmure en jurant à l’égard de ces obstacles qui se dressent sur ma route.
Et puis, la lumière. Pas grand chose — une vitre sans stores, et la lumière de la lune en une flaque rectangulaire étirée sur le sol. Si l’on y regarde bien, on voit les particules de poussière qui virevoltent en une danse désarticulée à la limite du clair-obscur. L’espace de trois secondes, je me laisse distraire par le spectacle nocturne — celles d’après, ta voix me rappelle à la réalité.
« Avec les plantes, ils ont tendance à oublier l’existence de cette porte. Du coup c’est toujours ouvert. »
Tant mieux pour moi, j’me dis, sourire aux lèvres, en me glissant dans la petite cour barricadée — je me dis que tout n’est pas perdu, que je n’oublierai pas la couleur de la nuit et le goût des cigarettes enfilées pour combler les heures d’insomnie. Au moins une chose qu’ils ne me prendront pas. Je m’étire, ferme les yeux et savoure la brise tiède de l’été sur mon visage, mon épaule là où la veste s’est à moitié retirée. Les premiers jours, les premières nuits de mes dix-sept ans ont quelque chose de doux-amer.
Tap, tap, tap ; petits coups sourds à peine audibles, je rouvre les yeux et avise ta main en invitation sur le banc. J’hésite — comme l’impression que ces prochaines semaines, je vais déjà passer trop d’heures assis loin du monde pour avoir envie d’y passer les moments les plus paisibles ; les plus agréables. Mais je flanche — parce que je te dois bien ça, pas vrai ? Je m’installe près de toii, épaule contre épaule et sans en éprouver la moindre gêne — le goût du physique, pour se rappeler que la solitude est un mythe de l’esprit, tangible.
« Merci mec, tu me sauves la vie, t’imagines même pas. »
Je tire mon paquet de clopes de la poche de ma veste, retire le plastique et glisse une cigarette entre mes lèvres, puis je tends le petit carton ouvert dans ta direction — tu fumes ? J’allume la mienne, tire une taffe réconfortante, une deuxième dans la foulée — besoin de chasser le goût de bile de ma gorge, et de défaire les noeuds de mon ventre et de ma poitrine.
Bientôt, les angoisses du début de l’heure ne sont plus qu’un vague souvenir — retranscrire tous les mots prononcés, j’en serais incapable ; décrire les sensations comme je les ai éprouvées aussi. Ne restent qu’une fatigue immense, des courbatures dans les muscles et une brûlure désagréable sur la langue et plus loin — du physique, seulement du physique, du reste le mental fait barrage. Reste la honte, aussi — celle de m’être montré comme ça face à toi. Comme s’il avait suffit de ça pour justifier ma place ici — dans ce putain d’asile.
« … Et toi, tu sais pourquoi t’es là ? »
Spoiler:
Vague sursaut au contact tiède contre ma main — tes doigts qui effleurent les miens et puis les retiennent ; qui disent je suis là, t’en fais pas. L’obscurité ambiante me laisse à peine deviner les contours de ta silhouette — c’est dans des moments pareils qu’on découvre qu’il existe plusieurs nuances de noir, oui. Je te suis, un pas après l’autre, ma main libre qui ne se détache pas du mur près de moi — s’agit de garder le cap et l’équilibre. En remontant les allées mon genou rencontre le bord d’un banc, mon épaule l’angle d’un mur ; j’étouffe les plaintes, murmure en jurant à l’égard de ces obstacles qui se dressent sur ma route.
Et puis, la lumière. Pas grand chose — une vitre sans stores, et la lumière de la lune en une flaque rectangulaire étirée sur le sol. Si l’on y regarde bien, on voit les particules de poussière qui virevoltent en une danse désarticulée à la limite du clair-obscur. L’espace de trois secondes, je me laisse distraire par le spectacle nocturne — celles d’après, ta voix me rappelle à la réalité.
« Avec les plantes, ils ont tendance à oublier l’existence de cette porte. Du coup c’est toujours ouvert. »
Tant mieux pour moi, j’me dis, sourire aux lèvres, en me glissant dans la petite cour barricadée — je me dis que tout n’est pas perdu, que je n’oublierai pas la couleur de la nuit et le goût des cigarettes enfilées pour combler les heures d’insomnie. Au moins une chose qu’ils ne me prendront pas. Je m’étire, ferme les yeux et savoure la brise tiède de l’été sur mon visage, mon épaule là où la veste s’est à moitié retirée. Les premiers jours, les premières nuits de mes dix-sept ans ont quelque chose de doux-amer.
Tap, tap, tap ; petits coups sourds à peine audibles, je rouvre les yeux et avise ta main en invitation sur le banc. J’hésite — comme l’impression que ces prochaines semaines, je vais déjà passer trop d’heures assis loin du monde pour avoir envie d’y passer les moments les plus paisibles ; les plus agréables. Mais je flanche — parce que je te dois bien ça, pas vrai ?. Je m’installe près de toii, épaule contre épaule et sans en éprouver la moindre gêne — le goût du physique, pour se rappeler que la solitude est un mythe de l’esprit, tangible.
« Merci mec, tu me sauves la vie, t’imagines même pas. »
Je tire mon paquet de clopes de la poche de ma veste, retire le plastique et glisse une cigarette entre mes lèvres, puis je tends le petit carton ouvert dans ta direction — tu fumes ? J’allume la mienne, tire une taffe réconfortante, une deuxième dans la foulée — besoin de chasser le goût de bile de ma gorge, et de défaire les noeuds de mon ventre et de ma poitrine.
Bientôt, les angoisses du début de l’heure ne sont plus qu’un vague souvenir — retranscrire tous les mots prononcés, j’en serais incapable ; décrire les sensations comme je les ai éprouvées aussi. Ne restent qu’une fatigue immense, des courbatures dans les muscles et une brûlure désagréable sur la langue et plus loin — du physique, seulement du physique, du reste le mental fait barrage. Reste la honte, aussi — celle de m’être montré comme ça face à toi. Comme s’il avait suffit de ça pour justifier ma place ici — dans ce putain d’asile.
« … Et toi, tu sais pourquoi t’es là ? »
Y. Eden "Ange" Jeong
Date d'inscription : 28/06/2016 Messages : 156 Dollars : 81 Crédits : velocesmells (arts) & ohprcr(arts) Localisation : Hiawatha District
Mist
Sujet: Re: Ange ♦ My strength for once. (flashback) Dim 22 Juil 2018 - 12:53
pardon.
My strenght for once #flashback
Xxange&romeoxX
Il a l’air d’aviser mais finit par s’asseoir à côté de toi. Tout prêt et vos épaules se touchent, mais tu ne fais aucun geste pour t’éloigner. Ca a un côté rassurant, le contact humain sans la douleur. Ca faisait longtemps. « Merci mec, tu me sauves la vie, t’imagines même pas. » Ton sourire se fait un peu plus assuré, et tu poses ton menton sur tes genoux. Lui aussi dans un sens. Tu le connais pas mais il a pas l’air bien méchant. C’est pas si compliqué comparé aux autres. Il a ce petit truc apaisant, ce petit truc qui te dit que peut-être, avec lui, ça pourrait aller. Tu le regardes du coin de l’oeil sortir une clope, et te tendre le paquet. Mais tu te souviens que t’as que dix ans alors tu secoues la tête, laissant tes doigts jouer distraitement avec le bas de ton pantalon. C’est un silence paisible. C’est rare le silence ici, avec tout les cris -ceux qui viennent du couloirs, des autres chambres, de l’intérieur- qui déchirent la nuit et réveils ceux qui peuvent dormir. Alors c’est paisible de se sentir loin de tout, avec un carré de ciel sombre au dessus de la tête et juste l’odeur de la cigarette. « … Et toi, tu sais pourquoi t’es là ? » Tu serres la mâchoire et te pétrifies. Pourquoi t’es là, Ange? Est-ce que tu le sais? Pas vraiment, non. C’est trop flou, ton réveil, et ils n’ont jamais voulu t’expliquer pourquoi ils t’envoyaient là. Parce que t’avais dix ans? Parce qu’ils n’avaient pas trouvé de responsable légal? Parce qu’ils ne savaient pas quoi faire d’un cas comme toi? T’aurais aimé juste rester, rester à l’hôpital pour te rétablir. C’aurait été tellement simple. Mais tu savais qu’ils ne voulaient pas, parce que c’était jamais simple, et qu’une partie de toi avait débloqué à ton réveil. T’étais perdu et personne n’avait vraiment voulu t’aider. « Je sais..pas vraiment. » Tu sais pas si tu peux lui dire. Tu sais pas s’il comprendrait tout, s’il te regarderait autrement s’il savait que t’avais dix ans. Dix ans de vécu. Mais ça devait se voir dans ta maigreur, dans ton visage perdu et tes yeux encore innocent d’enfants. Ca devait se sentir que t’avais aucune idée de ce que tu faisais, et que personne ne savait vraiment comment t’aider. Mais qu’est-ce que t’as à perdre encore? « Je sors d’un coma. Un long coma. Ils ont dit que ça allait pas alors. Ils m’ont mis ici. » Tu gardes les yeux planté devant toi comme si tu voulais pas voir ses yeux. Voir sa réaction. « Un coma de..neuf ans. » Tu te mords la lèvre et tournes la tête, avec toute la peur du monde dans tes yeux rivés sur Romeo. Pitié ne change pas tes paroles.
Spoiler:
Il a l’air d’aviser mais finit par s’asseoir à côté de toi. Tout prêt et vos épaules se touchent, mais tu ne fais aucun geste pour t’éloigner. Ca a un côté rassurant, le contact humain sans la douleur. Ca faisait longtemps. « Merci mec, tu me sauves la vie, t’imagines même pas. » Ton sourire se fait un peu plus assuré, et tu poses ton menton sur tes genoux. Lui aussi dans un sens. Tu le connais pas mais il a pas l’air bien méchant. C’est pas si compliqué comparé aux autres. Il a ce petit truc apaisant, ce petit truc qui te dit que peut-être, avec lui, ça pourrait aller. Tu le regardes du coin de l’oeil sortir une clope, et te tendre le paquet. Mais tu te souviens que t’as que dix ans alors tu secoues la tête, laissant tes doigts jouer distraitement avec le bas de ton pantalon. C’est un silence paisible. C’est rare le silence ici, avec tout les cris -ceux qui viennent du couloirs, des autres chambres, de l’intérieur- qui déchirent la nuit et réveils ceux qui peuvent dormir. Alors c’est paisible de se sentir loin de tout, avec un carré de ciel sombre au dessus de la tête et juste l’odeur de la cigarette. « … Et toi, tu sais pourquoi t’es là ? » Tu serres la mâchoire et te pétrifies. Pourquoi t’es là, Ange? Est-ce que tu le sais? Pas vraiment, non. C’est trop flou, ton réveil, et ils n’ont jamais voulu t’expliquer pourquoi ils t’envoyaient là. Parce que t’avais dix ans? Parce qu’ils n’avaient pas trouvé de responsable légal? Parce qu’ils ne savaient pas quoi faire d’un cas comme toi? T’aurais aimé juste rester, rester à l’hôpital pour te rétablir. C’aurait été tellement simple. Mais tu savais qu’ils ne voulaient pas, parce que c’était jamais simple, et qu’une partie de toi avait débloqué à ton réveil. T’étais perdu et personne n’avait vraiment voulu t’aider. « Je sais..pas vraiment. » Tu sais pas si tu peux lui dire. Tu sais pas s’il comprendrait tout, s’il te regarderait autrement s’il savait que t’avais dix ans. Dix ans de vécu. Mais ça devait se voir dans ta maigreur, dans ton visage perdu et tes yeux encore innocent d’enfants. Ca devait se sentir que t’avais aucune idée de ce que tu faisais, et que personne ne savait vraiment comment t’aider. Mais qu’est-ce que t’as à perdre encore? « Je sors d’un coma. Un long coma. Ils ont dit que ça allait pas alors. Ils m’ont mis ici. » Tu gardes les yeux planté devant toi comme si tu voulais pas voir ses yeux. Voir sa réaction. « Un coma de..neuf ans. » Tu te mords la lèvre et tournes la tête, avec toute la peur du monde dans tes yeux rivés sur Romeo. Pitié ne change pas tes paroles.
Romeo R. Eastwood
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Sujet: Re: Ange ♦ My strength for once. (flashback) Sam 4 Aoû 2018 - 0:22
my strength for once XxX ange♡romeo XxX
Un silence qui s’étire, et comme l’air qui crépite d’une tension que je regrette aussitôt — l’impression de m’être engagé sur un terrain glissant et de t’y avoir entraîné, et même si c’est qu’un renvoi de question j’me sens tout à coup pas légitime, on se connaît à peine, je t’embarque dans trois trucs illégaux à la suite ((vol à l’étalage, sortie sans permission, clope dans l’enceinte de l’établissement — tu fumes pas mais tu m’accompagnes, c’est pareil)) et j’crains. Juste, j’crains — tu me dois rien. Et si tu choisis de te taire, de changer de sujet, j’t’en voudrais pas — j’fermerais ma gueule, comme j’aurais mieux fait d’le faire y’a trois secondes.
« Je sais..pas vraiment. »
Je te jette un coup d’oeil en tirant une taffe nerveuse sur ma clope, j’m’étoufferais sûrement si j’étais pas si habitué aux bouffées pleines de nicotine, j’tire un peu trop dessus, y’a même un goût dégueulasse qui m’reste sur la langue après. Comment tu peux pas savoir ?
J’ai peur, un peu — t’as pas l’air d’un taré, on dirait pas que t’es du genre à te parler tout seul, à entendre des voix et à nier en bloc quand on te sort que t’es malade, ou alors j’ai pas envie d’me dire que t’en as l’air, j’sais pas, j’ai pas envie que la seule chose qui avait l’air pas si mal ((toi pour colocataire de galère)) vire en teintes de gris comme tout le reste ((m’laisse pas tomber, mec, steuplaît)).
« Je sors d’un coma. Un long coma. Ils ont dit que ça allait pas alors. Ils m’ont mis ici. »
J’retiens un soupir — soulagement contenu. J’sais pas trop si j’ai le droit de me réjouir ou pas, y’a rien d’heureux dans un coma, et ça se voit partout sur toi, les ravages, mais au moins t’es pas taré ((juste paumé, c’est ça ?)). Marvel m’a expliqué, lui qui connaît si bien ((par vécu et par études)), les dommages, au dedans comme au dehors. Parfois, au réveil, un besoin de vivre chaque jour comme le dernier, ou la terreur des heures au vide, de cette faille temporelle dans laquelle on a plongé et qui laisse hagard et désemparé. Un trou noir sans souvenirs et dont il faut se tirer, recoller les morceaux — parfois se souvenir de pourquoi, et c’est pas systématique. Mais, putain, en asile ?
« Un coma de..neuf ans. — … Oh. »
Le murmure a filé tout seul ; et mon regard dans le tien comme dérangé ((cherche une réponse)). À défaut de mieux et incapable de réaliser vraiment, je m’égare dans les chiffres ((valeurs sûres)). Je me demande quel âge t’as, j’essaie de soustraire, mon âge à peu près ((tu fais tellement jeune)), mais ça fait sept, huit — cette fois les chiffres ne me rassurent pas ((ils m’effraient)).
« Neuf ans ? … Je… Wow… »
Je secoue la tête, tire sur mon presque mégot comme un dingue ((mais le poison non plus n’a pas de réponse sensée à fournir)).
« Alors… Donc, neuf ans de ta vie à la trappe, et… Et ils t’envoient ici ? Genre, t’es censé… J’sais pas, réapprendre à vivre, tout ça, les codes de la société ou je sais pas quelle connerie, et eux ils… t’envoient… là ? »
L’absurdité, dans une autre situation, pourrait me faire rire — mais ici pas ; ici j’ai peur de faire les liens, de comprendre vraiment, de… d’avoir la millième preuve que ce monde n’en vaut pas la peine ((que j’aurais peut-être mieux fait de pas me rater, pour ce que j’aurais loupé)). Encore, secouer la tête, ouvrir la bouche et la refermer, chercher les mots — j’sais pas comment réagir et, va savoir pourquoi, j’ai même peur de te blesser sans le vouloir ((d’avoir les mots maladroits)).
« Ils sont… cons, ou bien ? ((grimace sur les traits, soupir en suivant — et puis j’me réfugie derrière mon barrage habituel, l’humour bancal et malhabile)). M’enfin, pour une fois que j’ai de la chance au hasard, j’vais pas me plaindre. J’aurais pu tomber sur l’autre folle qui s’parle toute seule. »
J’fais comme je peux ((désolé si j’sais pas comment m’y prendre)).
Spoiler:
Un silence qui s’étire, et comme l’air qui crépite d’une tension que je regrette aussitôt — l’impression de m’être engagé sur un terrain glissant et de t’y avoir entraîné, et même si c’est qu’un renvoi de question j’me sens tout à coup pas légitime, on se connaît à peine, je t’embarque dans trois trucs illégaux à la suite ((vol à l’étalage, sortie sans permission, clope dans l’enceinte de l’établissement — tu fumes pas mais tu m’accompagnes, c’est pareil)) et j’crains. Juste, j’crains — tu me dois rien. Et si tu choisis de te taire, de changer de sujet, j’t’en voudrais pas — j’fermerais ma gueule, comme j’aurais mieux fait d’le faire y’a trois secondes.
« Je sais..pas vraiment. »
Je te jette un coup d’oeil en tirant une taffe nerveuse sur ma clope, j’m’étoufferais sûrement si j’étais pas si habitué aux bouffées pleines de nicotine, j’tire un peu trop dessus, y’a même un goût dégueulasse qui m’reste sur la langue après. Comment tu peux pas savoir ?
J’ai peur, un peu — t’as pas l’air d’un taré, on dirait pas que t’es du genre à te parler tout seul, à entendre des voix et à nier en bloc quand on te sort que t’es malade, ou alors j’ai pas envie d’me dire que t’en as l’air, j’sais pas, j’ai pas envie que la seule chose qui avait l’air pas si mal ((toi pour colocataire de galère)) vire en teintes de gris comme tout le reste ((m’laisse pas tomber, mec, steuplaît)).
« Je sors d’un coma. Un long coma. Ils ont dit que ça allait pas alors. Ils m’ont mis ici. »
J’retiens un soupir — soulagement contenu. J’sais pas trop si j’ai le droit de me réjouir ou pas, y’a rien d’heureux dans un coma, et ça se voit partout sur toi, les ravages, mais au moins t’es pas taré ((juste paumé, c’est ça ?)). Marvel m’a expliqué, lui qui connaît si bien ((par vécu et par études)), les dommages, au dedans comme au dehors. Parfois, au réveil, un besoin de vivre chaque jour comme le dernier, ou la terreur des heures au vide, de cette faille temporelle dans laquelle on a plongé et qui laisse hagard et désemparé. Un trou noir sans souvenirs et dont il faut se tirer, recoller les morceaux — parfois se souvenir de pourquoi, et c’est pas systématique. Mais, putain, en asile ?
« Un coma de..neuf ans. — … Oh. »
Le murmure a filé tout seul ; et mon regard dans le tien comme dérangé ((cherche une réponse)). À défaut de mieux et incapable de réaliser vraiment, je m’égare dans les chiffres ((valeurs sûres)). Je me demande quel âge t’as, j’essaie de soustraire, mon âge à peu près ((tu fais tellement jeune)), mais ça fait sept, huit — cette fois les chiffres ne me rassurent pas ((ils m’effraient)).
« Neuf ans ? … Je… Wow… »
Je secoue la tête, tire sur mon presque mégot comme un dingue ((mais le poison non plus n’a pas de réponse sensée à fournir)).
« Alors… Donc, neuf ans de ta vie à la trappe, et… Et ils t’envoient ici ? Genre, t’es censé… J’sais pas, réapprendre à vivre, tout ça, les codes de la société ou je sais pas quelle connerie, et eux ils… t’envoient… là ? »
L’absurdité, dans une autre situation, pourrait me faire rire — mais ici pas ; ici j’ai peur de faire les liens, de comprendre vraiment, de… d’avoir la millième preuve que ce monde n’en vaut pas la peine ((que j’aurais peut-être mieux fait de pas me rater, pour ce que j’aurais loupé)). Encore, secouer la tête, ouvrir la bouche et la refermer, chercher les mots — j’sais pas comment réagir et, va savoir pourquoi, j’ai même peur de te blesser sans le vouloir ((d’avoir les mots maladroits)).
« Ils sont… cons, ou bien ? ((grimace sur les traits, soupir en suivant — et puis j’me réfugie derrière mon barrage habituel, l’humour bancal et malhabile)). M’enfin, pour une fois que j’ai de la chance au hasard, j’vais pas me plaindre. J’aurais pu tomber sur l’autre folle qui s’parle toute seule. »
J’fais comme je peux ((désolé si j’sais pas comment m’y prendre)).
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Sujet: Re: Ange ♦ My strength for once. (flashback) Sam 1 Sep 2018 - 14:25
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My strenght for once #flashback
Xxange&romeoxX
« ...Oh. » Ton coeur bat un peu plus fort devant ses yeux surpris et tu sens ta mâchoire trembler d'appréhension. Il a l’air de réfléchir, un peu perdu, mais il n’y a pas cet air dégoûté ou méprisant, gêné, que tu as l’habitude de voir. Alors tu te permets une lueur d’espoir dans tes yeux noirs. « Neuf ans ? … Je… Wow… » Tu hoches un peu la tête et te recroquevilles un peu plus. « Alors… Donc, neuf ans de ta vie à la trappe, et… Et ils t’envoient ici ? Genre, t’es censé… J’sais pas, réapprendre à vivre, tout ça, les codes de la société ou je sais pas quelle connerie, et eux ils… t’envoient… là ? » Tu le regardes, un peu perdu dans ses propos. Tu comprenais ce qu’il disait, mais là où tu t’étais dis qu’ils devaient avoir raison, tu ne savais plus trop maintenant. De sa bouche, tout ça sonnait faux.« Ils sont… cons, ou bien ? » Tu hoches vigoureusement la tête. « M’enfin, pour une fois que j’ai de la chance au hasard, j’vais pas me plaindre. J’aurais pu tomber sur l’autre folle qui s’parle toute seule. » Tu ris doucement et te détends quand tu comprends qu’il ne te lâchera pas. Ca fait chaud au coeur et plus de bien que tu ne le pensais. Ton regard retourne vers le carré de ciel noir et tu sers les bras autour de tes jambes. « Riley est gentille. Elle m’a dit qu’elle avait plein plein de voix dans la tête et que des fois elle savait plus trop ce qui était réel, tu vois? Je te la montrerais demain si elle sort de sa chambre. Elle ignore souvent les gens mais, elle est gentille. » Tu lui souris doucement avant de continuer sur ta lancée, plus que ravis de changer de sujet et de parler des internes que tu appréciais. Des interne qui t’appréciaient. « Il y a aussi Georgia. Elle est un peu plus jeune que moi, huit ans, et elle est bipolaire et parle presque pas mais elle est adorable. » C’était la deuxième qui t’avait approché. Le premier, Theo, était parti se coucher la trente-septième nuit et n'était jamais ressorti. « Je croise aussi Heather a la rééducation mais il soit pas dans cette aile. En tout cas je l’ai jamais vu. t’as pas besoin de rééducation hein? T’as l’air de bien marcher. » Mais tu ne sais pas trop, parce que toi aussi t’avais ré-appris à te tenir sur tes jambes et tu continuais à t’y rendre.
Spoiler:
« ...Oh. » Ton coeur bat un peu plus fort devant ses yeux surpris et tu sens ta mâchoire trembler d'appréhension. Il a l’air de réfléchir, un peu perdu, mais il n’y a pas cet air dégoûté ou méprisant, gêné, que tu as l’habitude de voir. Alors tu te permets une lueur d’espoir dans tes yeux noirs. « Neuf ans ? … Je… Wow… » Tu hoches un peu la tête et te recroquevilles un peu plus. « Alors… Donc, neuf ans de ta vie à la trappe, et… Et ils t’envoient ici ? Genre, t’es censé… J’sais pas, réapprendre à vivre, tout ça, les codes de la société ou je sais pas quelle connerie, et eux ils… t’envoient… là ? » Tu le regardes, un peu perdu dans ses propos. Tu comprenais ce qu’il disait, mais là où tu t’étais dis qu’ils devaient avoir raison, tu ne savais plus trop maintenant. De sa bouche, tout ça sonnait faux.« Ils sont… cons, ou bien ? » Tu hoches vigoureusement la tête. « M’enfin, pour une fois que j’ai de la chance au hasard, j’vais pas me plaindre. J’aurais pu tomber sur l’autre folle qui s’parle toute seule. » Tu ris doucement et te détends quand tu comprends qu’il ne te lâchera pas. Ca fait chaud au coeur et plus de bien que tu ne le pensais. Ton regard retourne vers le carré de ciel noir et tu sers les bras autour de tes jambes. « Riley est gentille. Elle m’a dit qu’elle avait plein plein de voix dans la tête et que des fois elle savait plus trop ce qui était réel, tu vois? Je te la montrerais demain si elle sort de sa chambre. Elle ignore souvent les gens mais, elle est gentille. » Tu lui souris doucement avant de continuer sur ta lancée, plus que ravis de changer de sujet et de parler des internes que tu appréciais. Des interne qui t’appréciaient. « Il y a aussi Georgia. Elle est un peu plus jeune que moi, huit ans, et elle est bipolaire et parle presque pas mais elle est adorable. » C’était la deuxième qui t’avait approché. Le premier, Theo, était parti se coucher la trente-septième nuit et n'était jamais ressorti. « Je croise aussi Heather a la rééducation mais il soit pas dans cette aile. En tout cas je l’ai jamais vu. t’as pas besoin de rééducation hein? T’as l’air de bien marcher. » Mais tu ne sais pas trop, parce que toi aussi t’avais ré-appris à te tenir sur tes jambes et tu continuais à t’y rendre.
Romeo R. Eastwood
Date d'inscription : 24/12/2015 Messages : 599 Dollars : 970 Crédits : bibi pour cette fois Localisation : Hiawatha
Paris-Brest crémeux
Sujet: Re: Ange ♦ My strength for once. (flashback) Mer 24 Juil 2019 - 12:32
Y'a un truc que je lis dans tes yeux et que je comprends pas bien — ça ressemble à du soulagement ? J'sais pas trop, ça dure qu'une seconde, et tout compte fait j'me fais sûrement des films — ou peut-être pas, qu'est-ce que j'en sais après tout ? ((Rien, je viens de le dire)). Je tire une bouffée assassine sur ma clope, renverse la tête contre le mur derrière le banc, les yeux fermés — je ne les rouvre que pour regarder les étoiles se diluer dans la fumée opaque que je recrache ((le poison que j'exhale)).
Je t'écoute me parler des autres — sans savoir si ça m'aide à les considérer comme un peu plus normaux, un peu moins fous, ou si ça m'effraie un peu plus de m'dire qu'ils sont pas si différents de moi ((humains et en détresse)). Pourtant j't'interromps pas — et je force mes pensées à ne pas trop s'en aller vagabonder loin de toi.
J'tique à un moment mais sans trop comprendre — un peu plus jeune que moi, t'as dit, huit ans, t'as précisé ; j'sais pas trop où ranger l'information, ni c'que j'dois comprendre ((pourtant, je le réaliserai plus tard, le puzzle n'était pas si compliqué à assembler)).
« T’as pas besoin de rééducation hein? T’as l’air de bien marcher. »
Malgré moi, j'sens le rictus qui s'étire sur mes lèvres ((amer)), et ça me brûle la gorge, l'acide habituel que je crache à la gueule des gens depuis des mois — mais j'la ferme bien sagement, parce que même en pensée mon sarcasme dégueule de vérité.
C'est qu'à grand renfort de rééducation on réapprend aux gens à marcher, courir, nager, conduire, parler, manger ; mais c'est quand dans ce capharnaüm de rien qu'on leur apprend à vivre ?
« Non, pas besoin. Mais je suis qu'à mi-temps ici. — j'hésite une seconde, mais j'me sens un peu obligé de préciser parce que j'en ai déjà trop dit. L'autre moitié c'est dans leur service d'addictologie et de désintox' je sais pas trop quoi là. »
Je hausse les épaules en étouffant les derniers mots dans une bouffée de nicotine — à l'expiration suivante je me tourne vers toi, nez froncé, légère grimace imprimée sur les traits.
« J'suis pas très sûr d'avoir envie d'apprendre à connaître les gens, ici, tu vois j'suis pas censé rester longtemps de toute façon et puis j'sais pas non 'fin c'est tout ça m'intéresse pas, c'est trop malsain. »
J'me mords la lèvre — réalise une seconde trop tard l'interprétation possible de mes mots. Vague panique qui s'empare de moi, et les excuses trébuchent sur mon palais à mesure.
« Je – euh, j'parle pas de… 'fin c'est pas toi hein, j'parle… Genre, les autres quoi, tu vois, c'est pas… C'était pas supposé sortir comme ça et – voilà, quoi… »
Tact sur vingt. ((standing ovation))
« C'est juste que… En vrai, ça m'fait flipper. Je comprends pas ce qu'on me veut, ce qu'on attend de moi, je… Je me suis jamais r'trouvé seul, avant… »
Pardonne-moi d'être aussi maladroit, mais j'suis pas grand chose d'autre qu'un gosse un peu paumé qui demandait juste qu'on l'aide ((et toi, au fond, t'as pas l'air si différent de moi finalement)).
Y. Eden "Ange" Jeong
Date d'inscription : 28/06/2016 Messages : 156 Dollars : 81 Crédits : velocesmells (arts) & ohprcr(arts) Localisation : Hiawatha District
Mist
Sujet: Re: Ange ♦ My strength for once. (flashback) Jeu 25 Juil 2019 - 19:19
my strength for once
L’espace d’un instant, ses lèvres s’étirent en un curieux sourire. Non, pas besoin. Mais je suis qu'à mi-temps ici.. La bouche d’Ange forme un ‘o’ étonné tandis qu’il essaie de ne pas se montrer trop déçu. cétait bien pour romeo, après tout. il en avait vu d’autres s’en aller, ange.L'autre moitié c'est dans leur service d'addictologie et de désintox' je sais pas trop quoi là. Il hoche la tête avec toute son innocence, juste sa sincère curiosité reflétée dans ses yeux. J'suis pas très sûr d'avoir envie d'apprendre à connaître les gens, ici, tu vois j'suis pas censé rester longtemps de toute façon et puis j'sais pas non 'fin c'est tout ça m'intéresse pas, c'est trop malsain. Ange cligne des yeux et hoche doucement la tête, incertain de vraiment comprendre. Lui ne s’était pas vraiment posé la question. Après tout, on lui avait dit qu’il sera là pour un moment. Ce n’était pas comme s’il avait une maison où rentrer. Une famille qui l’attendait. Tout s’était écroulé avec le bâtiment, engouffrant son corps et son adolescence là où on l’oublierait. Une mère auparavant fantôme d’elle-même et à présent endormi sous la terre polluée du bidonville. De vagues souvenirs de sourires familiaux restés de l’autre côté de l’océan. Il n’avait pour maison que son esprit, plongé dans un corps dont il peinait encore à s’habituer.
Donc non, il ne comprenait pas trop les paroles de Romeo, peu désireux de s’ouvrire aux autres. Mais il semble regretter ses paroles peu de temps après, peut-être devant le visage perdu de l’enfant. Je – euh, j'parle pas de… 'fin c'est pas toi hein, j'parle… Genre, les autres quoi, tu vois, c'est pas… C'était pas supposé sortir comme ça et – voilà, quoi… Un rire leger lui racle la gorge et Ange esquisse un sourire lui assurant de ne pas s’en faire. Pourquoi? La curiosité l’emporte encore. C'est juste que… En vrai, ça m'fait flipper. Je comprends pas ce qu'on me veut, ce qu'on attend de moi, je… Je me suis jamais r'trouvé seul, avant… Second ‘o’, seconde surprise. Il hésite un instant, les yeux rivés sur le genoux de Romeo, avant d’y poser la main. tap tap. Il s’éclaircit la gorge et se resserre sur lui-même, son aspect frêle exposé dans la nuit. C’est normal, tu sais. D’avoir peur. Tout le monde a peur ici, parce qu’on ne sait jamais vraiment ce qu’il va se passer. Où on va nous emmener. Son doigt effleure le sol, doucement. On est jamais vraiment prêt pour la solitude. Et même quand on pense l’être. Les gens partent souvent sans prévenir. un prénom.C’est normal d’avoir peur. Et même ici, on est souvent tout seul parce que personne ne peut vraiment nous comprendre. Mais même sans ça, il y a toujours des gens avec qui on peut être. Peut-être pas sur qui compter parce qu’on pense surtout à survivre. Mais des gens avec qui manger, par exemple. Et même s’ils disparaissent pendant la nuit il y aura toujours les souvenirs pour les maintenir en vie. Et puis si tu ne restes pas très longtemps, tant mieux! Les gens ne disparaissent pas d’ici toutes les semaines quand même. Tout les mois, peut-être. Il avait arrêté de compter, Ange.
ange & romeo //misha
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Sujet: Re: Ange ♦ My strength for once. (flashback)