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Le mystérieux « Mist » dont l’apparition soudaine a récemment secoué la ville serait en fait une association de trolls désoeuvrés voulant profiter de la panique des récents attentats pour gagner plus de popularité sur les réseaux sociaux.
Il paraîtrait que le fondateur de la ville Edward Astrophel aurait été le descendant direct de Diogène, le philosophe grec qui vivait dans un tonneau. Incroyable !
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Et à la fin tu es las de ce monde ancien. Ft- Dimitri <3
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Delilah C. Moore
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MessageSujet: Et à la fin tu es las de ce monde ancien. Ft- Dimitri <3   Et à la fin tu es las de ce monde ancien. Ft- Dimitri <3 EmptySam 5 Jan 2019 - 20:48



Et à la fin tu es las de ce monde ancien. Ft Dimitri


Un rire cristallin fusait dans l’air.  Un sourire mélodieux, un regard embrumé déjà par la chaleur du soir.
Elle évoluait à son aise dans le monde de la nuit. Elle aimait voir les corps se contorsionner au rythme de la musique,elle se sentait à sa place. Elle aimait les ténèbres, les éclats de voix qui ne prenaient aucun sens, l’ivresse.
L’odeur de la transpiration, l’humidité.
Ici les mots ne comptaient plus.
C’était là qu’elle noyait ses sentiments, c’était là qu’elle nourissait sa gloutonne apathie, c’était là qu’elle faisait comme si tout allait bien. L’alcool faisait taire ses voix, disparaître ses visions. Elle n’avait pas besoin de lunettes, il n’y avait pas grand-chose à voir, seulement d’une robe qui attirerait l’attention et d’un peu de mascara.
C’était un bal masqué, où elle-même n’était qu’un masque, comme tous les autres. C’était le seul lieu où l’artifice était la loi, où le mensonge n’était pas un crime. Ces soirées de débauche étaient un refuge, le dernier lieu du lâcher prise. Les menteurs dansaient allègrement, unis comme un seul corps dans un allègre chaos.
Elle était venue avec l’un de ses clients – ce dernier espérait sûrement qu’elle repartirait à son bras. La soirée se passait sur un rooftop mondain dans Saten district, surplombant la plage. L’air sentait l’iodel et l’alcool, elle distinguait vaguement les guirlandes lumineuses savamment suspendues ici et là. Le bruit des ivrognes couvrait le bruit de la mer, mais elle l’entendait toujours, c’était de ce son qu’elle était ivre. C’était un appartement chic de style industriel – somme toute un lieu aussi beau que ce qui s’y déroulait ne l’était pas.
Un air lancinant revenait systématiquement dans son esprit alors qu’elle souriait à quiconque l’approchait et qu’elle laissait couler de sa bouche des mots aussi vides de sens que l’étaient ceux des autres.

Et à la fin tu es las de ce monde ancien.

Qui avait écrit ça ? Son cerveau embrumé fonctionnait au ralenti. Les profondeurs de sa mémoire lui étaient inaccessibles, comme toujours.
Elle sondait de son corps les lieux, tâtant le terrain, attirant l’attention tout naturellement quand sa voix flûtée franchissait ses lèvres. Elle souriait aux inconnus, complimentait les inconnues. Long time no see. Oh darling, tu es divine ce soir. Elle avait la nuit entière pour sombrer dans les bras d’un étranger ou pour succomber à une chaleureuse ébrité, pour danser jusqu’à ce que son corps se rompe, comme avant. Elle avait toute la soirée pour s’infliger ce qu’elle ne pouvait plus s’infliger autrement. Elle avait toute la nuit pour n’être plus qu’un corps au milieu d’un amas de corps bienheureux d’abandonner leur conscience. Comme eux elle dansait, et quand elle dansait elle rejoignait la partition de la nuit. Elle était une altération dans une partition irrégulière. Un dièse imprévu, un point d’orgue. Quelque chose qui détonnait dans l’harmonie générale.

Maintenant tu marches dans Paris tout seul parmi la foule.

Mais qui avait écrit ça ? Ces vers qui lui revenait par bribes, douloureusement de circonstance, criaient dans sa tête. Elle n’arrivait pas à lâcher prise, il le fallait. L’urgence battait à ses tempes, rendait ses mains pâles tremblantes. Elle reprit un verre, l’avalant d’une traite, souriante à nouveau. Il fallait qu’elle fasse taire toute émotion, sous peine d’être isolée à nouveau. Sous peine de faire tomber le masque.

Et tu bois cet alcool brûlant comme ta vie
Ta vie que tu bois comme une eau-de-vie


Qui avait écrit ces vers… ? Ca y est, elle se souvient : c’était Apollinaire. La réflexion lui vint et disparu aussitôt quand son regard rencontra celui d’un grand inconnu dont elle distinguait à peine la silhouette. Elle lui sourit, comme la lune semble parfois sourire dans le ciel le soir.

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Dimitri S. Osborn
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MessageSujet: Re: Et à la fin tu es las de ce monde ancien. Ft- Dimitri <3   Et à la fin tu es las de ce monde ancien. Ft- Dimitri <3 EmptyMar 8 Jan 2019 - 22:42

••• I

SONG | “My head was dizzy, but what of that? Float, stupid wooden head, and care nothing for tomorrow.”
― Irfan Orga,
•••

C'est au bout de tes doigts, Dimitri. Au bord de tes lèvres.
Narines prises et gorge brûlée.
C'est la salle de bain qui s'embue de vos déboires. Là où se frôlent le trop et l'excès. Surplus dans les yeux. T'as la tête rejetée en arrière, ta nuque reposant sur le rebord froid de la baignoire. Vous êtes trois, quatre peut-être à errer sans bouger, sourires fumeux sur vos limbes vaporeuses. Délires insensés, paroles brumeuses, entre rires éclatés et sourires déchirés.
Fragile illusion.
C'est votre cabane d'enfant, celle imaginée en draps tendus et accrochés maladroitement, celle qui peut s'effondrer à tout moment.
Instable.
On verra les dégâts demain.
Quand les sourires seront brisés, que le maquillage aura coulé, céphalés dans l'crâne et corps abîmé.
On verra demain encore que t'as pas dormi. Pas assez. Pas trop. On verra tes cernes, les bleuâtres pas très belles, ecchymoses que sommeil t'as fait. C'est les coups portés dans la nuit quand les yeux se ferment mais que ça suffit pas.
Ça suffit jamais.
C'est pour ça que t'es là, Dimitri.
Tu ne sais pas l'heure qu'il est, ni combien de temps t'es resté avec eux, à délirer peut-être un peu trop, les rires pris à l'arraché et le sourire coincé entre les dents. C'est la consomption de l'introversion et ta langue qui se délie.
On verra les dégâts demain.
Quand ça sera les regrets et les « pourquoi j'ai fait ça »
Tu te fais volubile maintenant, Dimitri. Maintenant que t'es épris. Maintenant que t'es sous l'emprise, on te reconnaît pas, pas vraiment, un peu, ça dépend de qui on parle, du toi vraiment ou du toi masqué. Puis l'envie surprend, exalte soudaine et désir important. Douceur névrosée. T'as le sourire souillé, Dimitri. Faut que tu sortes, que tu te lèves, ce que tu fais non sans difficultés, tanguant un peu, riant malgré tout, t'as l'sol qui se dérobe sous tes pieds, jambes qui flanchent, c'est marrant après tout, demain ça sera oublié
T'as ouvert la porte laissant entrer la musique étouffée, âcres odeurs de sueur, d'alcool et parfum mêlés. Les lumières te font cligner des yeux, ceux que la drogue a dilatés. Tu restes un moment à contempler la pièce bondée, tous ces visages maquillés de noir et paillettes, les corps lâchés, peau contre peau, les langues déliées et gorges dénouées, les bousculades alcoolisés, coups de coude sans faire exprès. Les rires et sourires qui se briseront demain. Exquises allégresses au fond de la gorge - Les vengeresses – nous le verrons demain. Et puis y a ton regard qui s'accroche au loin, t'allais juste le détourner et le laisser voguer parmi les visages flous et les bras levés mais elle t'a souri.
Sourire retourné.
Et puis son visage se perd, se noie dans l'océan humain, entre courbes expressives et regards éloquents.
T'oublies.
Tu n'es pas toi ce soir, Dimitri.
Tu ne l'es jamais vraiment mais la nuit c'est souvent pire.
Tu te reconnais pas. T'es dissonant et tu te le dis tout en souriant ici et là, à des visages inconnus qui te répondent, à part certains, les habitués, les défoncés que eux tu reconnais. Tu te le dis tout en te frayant un passage entre les corps mouvants, à la recherche d'une bouteille pleine, gobelet rouge en main, voilà quelque chose de plus important. Tu te les dis jusqu'à ce que finalement t'oublies aussi. Jusqu'à ce que l'alcool te l'oxyde, pensée noyée.
On verra les dégâts demain.
Amnésie nocturne.
Bousculades et heurts.
Et puis ça brise, ça perce, y a des sifflements, des voix qui grondent, les nerfs qui lâchent et l'alcool qui monte. Tu vois juste un poing partir pour venir se loger dans la mâchoire d'en face. Vaut mieux pas rester là mais t'as un cercle qui se forme autour de toi. C'est la masse attirée, la masse obnubilée. Ceux qui commencent à s'agglutiner pendant que toi t'essaies de t'en extirper, Dimitri. Mais tu la vois. Tu t'en souviens. La fille qui t'as souri. Elle est là elle aussi, entre les corps qui compressent, ceux qui cognent et bousculent. Tu grimaces en te retrouvant projeté vers l'arrière mais t'as le temps de tendre la main pour lui attraper le bras, tentant de l'attirer vers toi comme tu peux avant de pester à ton tour envers ceux ne se poussent pas.
L'altercation ne perturbe pas la soirée, animation pour certains, tant qu'elle reste localisée pour les autres.
     
     - Ils sont sérieux ?

Tu ne la regardes toujours pas, pas vraiment, t'as la vision qui se fait floue et les tympans qui sifflent, t'as juste les sourcils légèrement froncés avant que tu ne détournes le regard en posant tes yeux sur elle, enfin.

     - Ça va ?

Un léger sourire se forme sur ton visage, sourire en coin, de ceux dessinés par l'alcool alors que tes yeux te piquent, de ceux explosés par la drogue.

Mais on verra les dégâts demain.




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MessageSujet: Re: Et à la fin tu es las de ce monde ancien. Ft- Dimitri <3   Et à la fin tu es las de ce monde ancien. Ft- Dimitri <3 EmptySam 12 Jan 2019 - 0:08



L’ivresse faisait ses premiers effets. Les sons devenaient des couleurs, les couleurs des odeurs, les odeurs des caresses, le contact une musique. Elle le sentait, ce vertige. L’instant qui ne tenait qu’à un fil, avant qu’elle ne glisse complètement dans l’inconscience choisie. Qu’elle choisisse de n’être plus responsable de rien.
Ce qu’elle ferait cette nuit serait un problème pour la Delilah du futur. Pour la Delilah du jour, qui n’était jamais vraiment réelle, elle non plus, mais qui était tout aussi aveugle.
C’était ce qu’elle se disait à chaque fois, avant de se réveiller avec la sensation de brûler vive dans le lit d’un inconnu qui sentait la clope et l’alcool.
C’était ce qu’elle se disait à chaque fois, avant de se cogner une migraine qui n’en finissait pas et de vomir tout ce qu’elle pouvait au matin.
C’était ce qu’elle se disait à chaque fois, avant d’être envahie par ce vide écrasant, avant que ce trou noir envahisse son cœur et dévore ses entrailles, qu’elle soit accablée par la douleur. Par la sensation de souillure.
C’était ce qu’elle se disait à chaque fois, avant de connaître cette rechute qui le ramenait toujours plus vif et menaçant que jamais devant ses yeux. Lui.
C’était ce qu’elle se disait à chaque fois, jusqu’à ce que l’aube ne la rattrape.
Elle ne pouvait pas la fuir, cette maudite lumière. Si elle le pouvait, elle vivrait en permanence avec la lune comme seule compagne. Elle ne pouvait fermer les yeux tant qu’elle pouvait la contempler.

Le ciel s’emplit alors de millions d’hirondelles
A tire-d’aile viennent les corbeaux les faucons les hiboux


Encore ce poème. Zone. Les vers qui lui remontaient de façon aléatoire étaient la dernière chose à laquelle elle s’accrochait. Elle était sur le point de vaciller, oui. De chavirer, encore.
Mais la soirée, elle aussi, semblait déjà au bord du naufrage, avant que l’anesthésie générale qu’elle tentait d’opérer sur elle-même eut le temps de faire complètement effet.
Comme elle aurait voulu être un oiseau. Pour s’envoler haut dans le ciel. Planer au-dessus de la mer. Fuir cette infernale musique devenue insupportable capharnaüm. Embrasser la lune.
Comme elle aurait voulu être un oiseau et être libre de chanter jusqu’au point du jour.
Mais elle ne pouvait pas voler. Particulièrement pas ce soir. Le chant des oiseaux de nuit qu’elle espérait trouver en ces lieux était vite devenu un concert de hurlements bestiaux. Ses sens brouillés lui donnaient la nausée, elle ne voyait rien d’un tourbillon qui la happait peu à peu. Les pas de danse étaient devenus coups et heurts, elle ne se repérait plus. Elle avait peur. Dans quoi s’était-elle encore embarquée ?

C’était et je voudrais ne pas m’en souvenir c’était au déclin de la beauté


Et puis, quelque chose la tira de cet enfer en couleur. Alors que les lions rugissaient dans l’arène, il l’avait sauvée avant même qu’elle ne sache qu’elle aurait pu être une victime collatérale de leur affrontement.
C’était lui. Le garçon au sourire comme un croissant de lune qui avait disparu aussitôt qu’elle se retrouva entraînée dans cette valse infernale. La seule chose qui – lui semblait-il – étaient vraie au milieu de ce bal de masques.
    - Ça va ?
Sa voix était claire, couvrant vite le capharnaüm qui faisait rage dans sa tête. Elle s’y accrocha, comme seule bouée pour se sauver du naufrage. Elle prit un instant avant de lui répondre, recouvrant lentement ses esprits, les brumes dans son regard se dissipant peu à peu.
- Bien mieux maintenant.
Un petit rire complice s’échappa de ses lèvres. Un rire un peu embarrassé, un peu timide. Mais mélodieux, sincère.

Leurs regards se rencontrèrent à nouveau et elle resta muette un instant. Elle les vit dans ses yeux usés, ces mots qui la hantaient. Ces mots qui donnaient un sens à tout ce qui lui arrivait.

Et à la fin tu es las de ce monde ancien.


Il y avait la lassitude, oui. L’usure, les cicatrices, les marques, la crasse d’une vie poussiéreuse, pleine de moutons logés sous les meubles qui ne voulaient pas partir. La rouille qui se logeait dans sa matrice et qui la faisait fonctionner au ralenti, avec irrégularité, rapide un jour, le lendemain paralysée. Mais il y avait la révolte aussi, le feu. La lumière derrière le rideau qui attendait d’éclater au grand jour. Il y avait tant de chose dans ce seul regard.
Et dans ce sourire aussi.

J’ai vécu comme un fou et j’ai perdu mon temps


Elle ne le distinguait pas bien, mais elle en sentait la chaleur contenue. Elle n’y voyait rien, mais elle sentait bien qu’il irradiait quelque chose. Peut-être déciderait-elle de lui tenir compagnie jusqu’à l’aube, à ce garçon éreinté. Peut-être que lui n’avait rien contre les naufragées.
Elle lui sourit, encore, satisfaite, lumineuse cette fois-là.
Ils avaient beau être pratiquement collés l’u n à l’autre, la foule les compressant comme une machine aveugle, elle lui tendit la main, riant un peu.
- Je m’appelle Delilah, merci de m’avoir sauvée.
Elle lui sourit à nouveau, un sourire qui fleurissait au milieu d'une constellation tâches de rousseurs.
Elle ne lui demanderait pas qui il était ni quel était son nom. Ici personne ne le savait de toute façon. C’était une question trop intime. Il dirait ce qu'il voudrait, mais elle ne l'obligerait à rien. Elle n'obligeait jamais personne à rien. Tous ceux qui l'avaient suivie en enfer avaient fait ce choix librement.
Il n’y aurait pas de dégâts.

Cet édredon et nos rêves sont aussi irréels.

La bagarre faisait toujours rage. Ou peut-être était-ce déjà une autre. Les bribes violentes fusaient à ses oreilles, lui vissaient les tympans. Les rires stridents, les émanations nauséabondes, tout l'étouffait.

-      Fuyons cet enfer, veux-tu?

Sa main était toujours tendue.
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Dimitri S. Osborn
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MessageSujet: Re: Et à la fin tu es las de ce monde ancien. Ft- Dimitri <3   Et à la fin tu es las de ce monde ancien. Ft- Dimitri <3 EmptyLun 14 Jan 2019 - 23:14

••• II

SONG | “My head was dizzy, but what of that? Float, stupid wooden head, and care nothing for tomorrow.”
― Irfan Orga,
•••


C'est un léger signe de tête qui brise ton immobilité.
Corps lesté par la drogue.
Quand les grammes se font tonnes, poids supplémentaires dans les membres, jambes lourdes et bras tombants, quand sommeil et fatigue viennent. Quand sommeil et fatigue s'éprennent.
C'est un « tant mieux » silencieux quand ta voix se refuse à ta bouche, trop sèche, trop pâteuse, trop accidentée par les ravages que tu lui as causée.
Parce que souvent t'as les mots qui s'agrippent à ta gorge, Dimitri, qui te restent en travers, nausée de lettres, c'est quand tu dois vomir ce qui se bloque dans ta trachée.
Mais, Dimitri, tu t'épuises.
A forcer.
Tu t'épuises.
A jouer.
Sans cesse et sans répit.
Les conneries enchaînées, quand illusions et espoirs se mélangent, qu'on en boit les croyances qui disent qu'on pourra échapper aussi facilement, oublier aussi subitement tout et ça sans impacts ni dégâts. C'est l'amnésie forcée et dirigée contre soi-même, quand en se réveillant on ne se reconnaît pas. Quand en se réveillant on ne se reconnaîtra plus.
Et alors quoi on continue, on opère sur soit les changements qu'il faut faire, le temps d'une nuit, d'une soirée, bloc opératoire éphémère, quand on s'opère à coups de gobelet rouge et fumée, demain ça sera oublié
Demain, ça se fera oublier.
Pour toi aussi.
On verra juste dans tes yeux le dépôt, résidus et restes.
Les regrets et remords mais aussi ce qui n'a jamais pu sortir, les larmes retenues et émotions détenues.
Ce qui erre au fond sans jamais trouver la sortie.
Prisonnières en orbite.
Et alors vos regards se croisent, s'arrachent l'un à l'autre et elle, elle voit Dimitri.
Tu sais.
Dans tes yeux miroirs, les brisés aux milles éclats. Impacts ici et là.
Mais les siens en disent plus que son sourire, celui qu'on esquisse en gommant en même temps les traits hasardeux.
Avant que quelqu'un voit.
Que quelqu'un remarque.
Tu pourras voir quand ça sera fini
c'est c'qu'on dit.
Mais t'es un peu embrumé, Dimitri, un peu trop défoncé, un peu trop pas toi pour voir, un peu trop quelqu'un d'autre, un peu trop bizarre et instable avec tes penchants qui te font glisser un peu trop bas certainement.
Tu le sais.
Tu le vois.
T'as soudainement détourné le regard, cherchant un bouteille, traînant tes yeux sur les tables.
Proximité dérangeante et étouffante, non pas à cause d'elle, non pas parce que son corps est quasiment contre le tien, il y a là simplement le fait que tu puisses te voir dans ses yeux.
Trop nettement, trop précisément, trop profondément.
Quand les yeux d'en face sont si proches qu'ils se font reflets des siens. Mais tu n'aimerais pas voir, Dimitri, tu ne voudrais pas les voir ni les faire voir.
Parce que tu les sens, ces iris qui se font inquisiteurs.
Effraction dans la noirceur.
Les pupilles prises en flagrant délit.
Preuves dissimulées.
elles sont dilatées
quoiqu'un peu souillées
Tu passes alors une main tremblante dans tes cheveux, spams effacés d'un sourire qui te brise les commissures. Douceur anisé. Tu tends ta main, l'obligeant à être certaine, réprimant les tremblements qui s'éprennent, qui traduisent une insécurité naissante quand bientôt cette stabilité précaire prendra fin. Quand on se prendra les revers en pleine gueule et que les effets s'estomperont.
Lendemains hideux.
Mais pas encore.
Pas maintenant.
On verra ça plus tard.
Les dégâts.
Serrant brièvement sa main, tu retournes à son visage quelques secondes, reste de sourire sur tes lippes. Un visage doux et rire cristallin, de ceux qui peuvent se briser, Dimitri, tu le penses. Tu l'as regardes alors encore un peu, sourcils légèrement froncés ne pouvant t'empêcher de le faire comme elle, elle le fait.
Dialogue silencieux.
Quand les yeux se suffisent.
Tu voudrais voir, percer la barrière brumeuse, ce qui floute, savoir ce qu'il y a derrière mais t'es pas dans l'état, là, Dimitri. T'es pas en état. Et pourtant il y a à révéler. Vérités dissimulées et face cachée. T'oublies bien vite alors que tu baisses la tête en te pinçant l'arête du nez lorsque tu vois sa main toujours tendue, bafouillant un pardon maladroit si ce n'est inaudible.
-Sten
Tu ne t'encombres pas d'autres mots, pas d'autres syllabes, verbes et pronoms qui te semblent à présent inutiles. Gâchis. En trop et pas nécessaire.
Sten, deuxième prénom, pour pas dire Dimitri il est bien pratique.
Continuer ces conneries.
Il ne s'agit pas d'un mensonge, pas totalement, pas vraiment, protection dérisoire.
Contre quoi ou contre qui ? Au cas où des amis se feraient communs, simple reflex sans réflexion. Une réponse ni fausse ni vraie, un entre deux dans lequel tu te complais, paradoxe d'une instabilité constante. Parce que là on te reconnaît bien, Dimitri.
Tu jettes alors un œil par dessus son épaule, regardant au loin les corps débiles qui s’attellent à la violence sous les encouragements malsains.
Tu hésites un instant avant de laisser échapper un léger rire tinté de ce qu'on ne saurait définir. A vous de voir et d'interpréter ce qu'on ne sait quoi en penser.
-Hm … attends deux secondes je reviens.
Tu as vite à te frayer un passage entre les corps, jouer du coude pour parvenir à ton objectif, bouteille en vue avant de revenir vers elle, agitant légèrement le contenu en verre.
-Par contre, je sais pas du tout ce que c'est.
Tu hausses les épaules, peu importe. Peu importe vraiment tant que les effets sont là, quand les heures s'enfoncent dans la nuit, il faut le dire, il faut l'avouer, on s'en fout du goût, il passe après le degré.
Et le plus fort est préférable.
Léthargie de la raison et la morale.
Cerveau narcotique.
Les minutes sont comptées pour atteindre le sommet
celui d'avant la retombée
Tu passes une main sur ton visage, tiraillé entre tes airs empruntés et tes airs sans masque alors que viennent se rajouter les inspirations et gorgées. On ne saurait te cerner, mais tu veux sortir, partir de là, t'as l'impression soudaine que la musique a ralenti, que l'air t'asphyxie.
Quand respirer étouffe.
Tu sors maladroitement dehors, les mains dans les poches ne sachant même pas pourquoi tu restes avec cette fille, Delilah. Et pourtant tu restes.
Trop dans les vapes peut-être.
Et peut-être à cause de comment elle te regardait aussi. Il faut le dire. Peu-être à cause de ces yeux un peu, de comment ils semblaient s'enfoncer. Peut-être un peu à cause de comment elle était, finalement, tu ne saurais dire le pourquoi. Mais parfois il ne faut peut-être pas chercher.
-Tu étais seule ?
Simple question envoyée comme ça alors que vous commenciez à vous éloigner sur la plage en laissant la musique s'étouffer derrière vous.
Derniers échos de tumulte et fougue. Passions réprimées et déboires exaltés.
Les vagues poussées par le vent froid se faisant à présent plus bruyantes, reprenant leur droit.
Tu lui jettes un rapide coup d'oeil alors que tu te décides finalement à ouvrir la bouteille avant de la lever vers les rayons lunaires essayant de reconnaître l'alcool.
-Ah, rhum
Un léger rire vient adoucir ton visage alors que tu portes la bouteille à tes lèvres. Légères brûlures au fond de la gorge.  
C'est le liquide ambré qui se fait anesthésiant, préparant la gorge aux mots échappés et pris à l'arraché. Mais c'est aussi la chaleur apportée quand l'air hiémal griffe la peau. Il faut bien ça.
Prétexte.
Tes yeux coulent alors vers elle, tendant la bouteille.
-T'en veux ?
Quelques questions te viennent, Dimitri, brouillées et mal formulées dans tête, t'aimerais avoir le pourquoi elle a voulu partir avec toi parce que tu te doutes que c'est pas juste parce que tu l'as aidée à sortir de là, à moins que ce soit parce qu'il s'est avéré que tu aies été le premier à lui être tombé sous la main, tu ne sais pas, pas vraiment, t'es curieux, tu le serai mais là t'as juste l'esprit un peu trop ailleurs, pour une fois.
Peut-être un peu trop oxydé.
Peut-être un peu trop déglingué.
Parce que seule une remarque capiteuse parvient à se former dans ta bouche, glissant entre tes lèvres prisées par l'ivresse.
-Franchement, si l'océan n'était pas fait d'eau mais de rhum, genre de l'eau ambrée, ça ferait quand même pas mal beau … enfin, je crois, genre avec les reflets du soleil
[...]
Hm mais par contre si on boit la tasse, on peut facilement être bourrés
mais ça serait marrant ceci-dit

Débile et volubile.
Demain, tu t'en souviendras pas de toute façon.


Et c'était ce que t'espérais chaque soir.
Dimitri
Que la nuit effacerait tes déboires
...


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MessageSujet: Re: Et à la fin tu es las de ce monde ancien. Ft- Dimitri <3   Et à la fin tu es las de ce monde ancien. Ft- Dimitri <3 EmptyMer 23 Jan 2019 - 12:35



Et à la fin tu es las de ce monde ancien. Ft Dimitri


Le bal reprenait. Elle sentait le rythme la posséder à nouveau. Le sang battre à ses tempes.
Elle souriait.
C’était un tango.
Ils étaient tous les deux dans l’arène. Deux bêtes se jaugeant, entre crainte et fascination. Répulsion et attraction. Effrayés et captivés par leur propre image, qu’ils pouvaient lire dans les yeux l’un de l’autre.
Ils étaient prêts à se sauter à la gorge. Mais ils choisirent de danser à la place.
Une danse de signes, une danse qui s’oubliait.
Il n’était plus question de mots ou de vérités. Il n’était plus question de la réalité inquisitrice, de la vie dehors qui juge et qui condamne.
Il n’y avait plus qu’eux, deux corps perdus dans la foule, se jetant à corps perdu dans l’ignorance.
C’était ce contact léger comme une plume, ces mains qui se touchaient au milieu d’une atmosphère écrasante. C’était une brise au milieu de l’odeur de l’alcool.
Elle savait que c’était ce qu’il cherchait, lui aussi. Elle l’avait vu dans son regard. C’était un regard qui ne mentait pas, qui ne savait pas mentir. Ses yeux étaient comme les siens, dégoulinants d’une vérité qui fait mal. Dégoulinants d’un feu confiné cherchant toujours quelque chose à consumer. Une tempête refoulée prête à se déchaîner.
Se déchainerait-elle ce soir ?
Il l’entrainait loin de la foule. Elle suivait, docile. Elle ne demandait pas mieux. Elle répondait à ses questions, nonchalamment, machinalement. Les mots n’étaient que du vent. Ils se révélaient vraiment, vides de sens, simples formes capables d’enchaîner les corps.
Et qu’est-ce qu’on s’en foutait.

-Tu étais seule ?
- Je suis venue avec un fantôme, ne t’en fais pas pour lui.

Elle riait en pensant au pauvre bougre. Cet homme plein d’ennui et dont l’harmonie ne s’accorderait jamais avec sa dissonance.
Elle marche dans le sable et elle se sent vivre. La mer toujours ramène ses sens, plus vifs que jamais. L’atmosphère ivre qui l’étouffait s’estompe peu à peu. Elle respire.
L’air vivifiant lui pique les narines. Le sel dans ses poumons brûle les fumées qu’elle a respirées.
La mer créée de ces douleurs exquises qu’elle recherche en permanence. Ces douleurs que la musique fait ressentir parfois.
Elle ne dit pas non à la bouteille. La mer, c’est encore mieux extralucide.
Pour un peu, elle se jetterait à l’eau tout habillée. Si le garçon n’était pas là, peut-être l’aurait-elle fait.
Mais elle était contente qu’il soit là.
Leurs regards nageaient naturellement l’un vers l’autre. Il y avait encore des flammes dans ces yeux de cendre.
- Franchement, si l'océan n'était pas fait d'eau mais de rhum, genre de l'eau ambrée, ça ferait quand même pas mal beau … enfin, je crois, genre avec les reflets du soleil
[...]
Hm mais par contre si on boit la tasse, on peut facilement être bourrés
mais ça serait marrant ceci-dit


Elle ria à cette remarque naïve. Naïve en surface, elle le savait bien, comme la mer est éclatante quand on vole au-dessus de l’eau. Elle nous renvoie une image idyllique, un vague reflet – on oublie les profondeurs.
Ce serait beau, oui.

- S’il était fait de rhum, je le boirais tout entier.  Pour ne plus jamais me réveiller, et rêver jusqu’à la fin de mes jours. Je pourrais nager là-dedans pour toujours.
Elle souriait, l’air lointaine, les yeux
noyés par les vagues qu’ils contemplaient.
La mer, la lune qui brillait au dessus-d’eux, elle se sentait chez elle.
- « Et tu bois cet alcool brûlant comme ta vie
Ta vie que tu bois comme une eau-de-vie »
récite-t-elle à voix basse.
Encore ces vers. Sur ces mots elle s’exécuta, avalant une gorgée avant de lui tendre la bouteille. Une question dansait dans son regard : comprenait-il ?
- Si l’océan était fait de rhum, on pourrait vivre comme ça. Mais on vit déjà comme ça. Ce soir en tout cas, on peut vivre comme ça.

Le cerveau noyé dans l'alcool, elle peinait à en arriver au but. Mais quel besoin y-avait-il ? Dieu comme elle avait envie de nager.
Et de danser
Et de chanter.
La musique d’Apollinaire ne la quittait toujours pas, ce garçon à vrai dire faisait crier le poète en elle. Elle se sentait sa tombe et son firmament, toute sa vie n’était que poésie.
La poésie qui se déchaîne.
La poésie qui sublime les infamies.
Elle voyait ça en lui, aussi. C’est pour ça qu’elle l’avait suivi. Leurs regards enlacés, toujours. Elle était prête à danser. Avec son corps, avec son âme. Elle ne savait trop quoi encore, mais elle savait qu’ils dansaient.
Sur ces mots elle ôta ses chaussures, qu’elle laissa choir sur le sable sans se poser de question, s’avançant sans l’ombre d’un doute vers les vagues qui léchaient le rivage. Elle se planta là où l’eau caressait ses mollets, glaciale, vivante. Elle se tourna vers le garçon, les pieds dans l’eau et la tête dans les nuages, ivre, idiote et rieuse. Un sourire comme une cicatrice, un regard comme une invitation.

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Dimitri S. Osborn
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MessageSujet: Re: Et à la fin tu es las de ce monde ancien. Ft- Dimitri <3   Et à la fin tu es las de ce monde ancien. Ft- Dimitri <3 EmptyVen 1 Fév 2019 - 12:11

[quote="Dimitri S. Osborn"]
••• III

SONG | “My head was dizzy, but what of that? Float, stupid wooden head, and care nothing for tomorrow.”
― Irfan Orga,
•••



Vos regards se soutiennent et puis se sauvent, à celui peut-être qui aura les eaux les plus profondes, à celui peut-être dont les abysses seront les plus animées.
Lourds secrets et monstrueuses vérités.
Valses de paupières et battements de cils éphémères.
Et vous y revenez, encore et encore, cherchant des réponses à ces questions silencieuses, les jamais formulées, jamais bien dîtes, pas clairement en tout cas. Ces questions flottantes dont l'interrogation s'est formée dans vos pupilles dilatées, bouteilles à la mer qu'on laisse dériver. Celles que l'on pêche du regard.
Toi tu y reviendras, trop tôt sûrement quand tu devras encore penser autrement.
Et peut-être aussi que tu y repenseras, à ce soir là.
Vous, sombres silhouettes dessinées dans la nuit au bord du rivage, peut-être prêts à partir à l'abordage avec vos corps éméchés et vos yeux coulés. Quand il est temps de jeter l'ancre, pas d'éponge ici, quand il est temps de foncer tête baissée, n'abandonnant rien alors même qu'il le faudrait. On sait ô combien la mer peut s'avérer tourmentée, on sait ô combien l'océan s'étend alors vous virerez à l'excès, goûtant au trop en vous plaisant dans cette descente sublime et merveilleuse, si tout du moins ce n'est pas déjà fait.
Parce que vous tombez, encore encore encore encore encore et encore

aller au Pays peut bien amocher
à vous de trouver vos merveilles
avant de vous écraser

Tes yeux glissent sur L'eau qui se fracasse dans le sable tandis que les vagues alcools se cassent contre leur paroi de verre.
Tout est de bleu et d'ambre cette nuit.

-S’il était fait de rhum, je le boirais tout entier.  Pour ne plus jamais me réveiller, et rêver jusqu’à la fin de mes jours. Je pourrais nager là-dedans pour toujours.

Tu l'écoutes, la tête rejetée en arrière. Ne jamais se réveiller, hein ?
Idée plaisante quand on sait que les cauchemars t'attendent dans ton sommeil. Idée plaisante quand on sait qu'on aura plus besoin de se réveiller pour tenter encore une fois de fermer ces yeux qui ont tardé à le faire.
Calvaire que Séléné apporte.
Même rengaine.

-« Et tu bois cet alcool brûlant comme ta vie
Ta vie que tu bois comme une eau-de-vie »


Un murmure s'échappe de ses lèvres, inaudible, couvert par les bruits de l’océan qui laissent seulement quelques bribes te parvenir. Tes yeux s'attardent alors sur elle, délaissant ton liquide anesthésiant. Brisée et éprise. De ces corps aux penchants, cœur chancelant. Voilà ce qu'elle est, Delilah.
Tu ne dis rien. N'ajoutes rien, te contentant de ramener tes yeux à ta bouteille précieuse, l'agitant légèrement afin qu'un tourbillon s'y forme.
Là est ton océan à toi.
Une gorgée.
Puis deux.
Puis trois avant de perdre le compte. Trop. Sûrement trop. Comme à chaque fois après tout mais ton sourire remonte tandis que tes doutes se noient. Ton rire fait surface tandis que tes larmes s'enfoncent. Là est l'essentiel, là est l'important, là est ce qui prime, pause d'une nuit.
Le boire tout entier, a t-elle dit.
Ça sera fait.

-Si l’océan était fait de rhum, on pourrait vivre comme ça. Mais on vit déjà comme ça. Ce soir en tout cas, on peut vivre comme ça.

Ce soir n'est-ce pas ?
Tu te fais Alice, curieux et désireux, Alice goûtant aux gourmandises de minuit, savourant l'ombre et ce qui te fait autre.
Chute libre.
(à quand la retombée?)
Tu esquisses un sourire en laissant un rire racler ta gorge brûlante. Immolation des mots. Et tes sourcils se haussent quand tu l'as vois s'avancer vers l'eau qui semblait l'appeler. Rendez-vous nocturne.
Ce n'était pas convenu.
Mais l'imprévu est excitant, non ?
Tu l'as regardes alors, riant, elle est cette fille dans l'eau, saoule de naïveté et d'insouciance, du moins, c'est ce qu'on pourrait croire, ce qu'on pourrait penser si on ne faisait que la voir au lieu de la regarder.
Mais vous savez ce qu'il en est, Dimitri.
Tu le sais.
Et elle t'invite à la rejoindre, main tendue que toi seul peut voir, vous êtes les seuls conviés à cette soirée.
Ivresse nocturne.
Ton corps semble appeler à rejoindre la froideur de l'eau, liquide glacé qui apaisera ta peau enflammée. T'enlèves seulement ta veste à capuche et ton sweat  avant de t'avancer dans l'eau jusqu'à arriver à son niveau.
Regard espiègle.
Et puis tu continues, laissant l'eau s’immiscer sous ton t-shirt, frôlant ta peau ou plutôt la mordant, la température te faisant contracter tes muscles.
Mais t'aimes cette sensation, Dimitri, et puis t'as chaud, si chaud.
Tu veux sentir l'eau te couvrir.
Sentir le froid t'envelopper.
Alors tu te retournes en face d'elle avant de te laisser tomber en arrière, exagérément, théâtralement.
Représentation de minuit.
Et puis tu fermes les yeux alors que ton visage disparaît dans l'eau saline, ce bleu te portant, caressant tes lèvres, sensations accrues par les substances qui nagent elles dans ton sang. Tu refais surface, trempé, passant une main dans tes cheveux.
Tu sais, Dimitri, si tu pleurais maintenant, ça ne se verrait pas, tes larmes se perdraient au milieu de ses gouttes qui perlent sur ton visage.

« S’il est impossible de ne pas penser à quelque chose, il reste encore possible de penser à autre chose. »

Mais tu sais, Dimitri, que tu les bois.
Tu lui offres alors un sourire, de ceux au goût amer malgré le sel qui s'y est déposé.
Elle seule le sait.

-Alors imaginons-le rhum et disons que tout ceci n'est qu'un rêve.

Tu lui tends la main, l'invitant à venir plus profondément, à te rejoindre dans ce ballet d'eau improvisé, celui des brisés.

« Sur l'eau calme voguant sans trêve...
Dans l'éclat du jour qui s'achève...
Qu'est notre vie, sinon un rêve »

Chancelant, tanguant et maladroit. Tu fends alors soudainement l'eau, équilibre rompu, l'entraînant malgré toi dans ta chute.
Pardon. Mais peut-être faut-il apprendre à chuter pour mieux monter.
Apprendre à se noyer pour mieux respirer.
Et tu ris, laissant quelques éclats venir flotter à la surface de l'eau.

-On est deux maintenant.
(est-ce seulement deux corps trempés qu'il voulait dire?)

Tu te mords la lèvre, ravalant une grimace. Une douleur vive commence à s'étreindre de ton corps, parcourant ton ossature, la transperçant.
Non pas que tu n'en aies pas l'habitude, Dimitri.
Mais elle fait toujours aussi mal.
Pris de légers spasmes à la main tu continues de bouger, balayant l'eau du bout des doigts, laissant la lueur lunaire se refléter dans tes yeux.
Diversion.
Mais une question te brûle les lèvres et y restera suspendue, se répétant dans ta tête encore et encore si elle n'en sort pas.
Alice pose beaucoup de questions.

-Pourquoi t'as voulu partir de la soirée avec moi ?

Les yeux toujours absorbés par la lune, tu finis par la regarder, sourire en coin et le ton ironique

-Elle était pourtant inoubliable.

On connaît l'ironie d'associer inoubliable à une de ces soirées quand on sait que la majorité l'aura oubliée.
Lendemain fait d'amnésie et d'ivresse.
Doutes et questions pleins la tête.
Nausée et gueule de bois.
Quand la mémoire s'est faite passer à tabac
Inoubliable ?

« si l'on boit une bonne partie du contenu d'une bouteille portant l'étiquette : poison, ça ne manque presque jamais, tôt ou tard, d'être mauvais pour la santé. »



| citations issues d'Alice aux pays des merveilles, Lewis Carroll |
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Delilah C. Moore
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MessageSujet: Re: Et à la fin tu es las de ce monde ancien. Ft- Dimitri <3   Et à la fin tu es las de ce monde ancien. Ft- Dimitri <3 EmptyMar 12 Fév 2019 - 8:44



Et à la fin tu es las de ce monde ancien. Ft Dimitri


Les voici, l'un et l'autre, seuls au monde sur leur île imaginaire. Ce soir, la mer sera le seul témoin de leur débâcle, de leur noyade.
La nuit est à nous.
Il était venu jusqu'à elle, il avait souri comme un enfant avant de s'enfoncer dans la mer d'encre. Elle observait ce visage qui surgissait de la mer de larmes, visage d'albâtre, instant figé à jamais dans sa mémoire. Elle restait immobile alors que le sel lui dévorait les jambes. Ce sourire était une confidence.

-Alors imaginons-le rhum et disons que tout ceci n'est qu'un rêve.

Un rêve. C'était la seule chose à laquelle elle aspirait. Elle souriait alors qu'à son tour, il l'invitait. Le bal ne saurait s'arrêter.
Une feinte, le son de l'eau qui rugit à ses oreilles. Elle tombe avec lui, les yeux grands ouvert un instant dans l'eau salée. La lumière qui filtre sous l'eau trouble, instant éternel. L'eaui qui s'infiltrait dans ses fissures, la lavait, la purifiait de toute cette crasse. Silence, plus un souffle. Quelle paix.
Elle surgit à nouveau, renaissante, en éveil, la respiration vive. Son habit glacial lui colle à la peau, mais elle ne tremble pas. Ses lèvres brûlent sous le baiser du sel, mais elle sourit, un sourire allumé en dedans. Elle rit, animée soudainement par un feu qu'elle n'avait pas ressenti depuis longtemps. Si longtemps...

"Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l’autre hiver, plus sourd que les cerveaux d’enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N’ont pas subi tohu-bohus plus triomphants."


La poésie dans les oreilles et dans le coeur, elle riait comme une chanson, corps laxe flottant comme s'il avait toujours fait partie de l'océan. Les yeux pleins d'étoiles, elle souriait à la lune.

-On est deux maintenant.


Ces mots qui vinrent chatouiller ses oreilles la prirent presque par surprise. Elle tourna la tête en direction du jeune homme, le considérant un instant avec un air d'étonnement naïf. Et puis, elle sourit, acquiescant silencieusement. Ils étaient deux maintenant, peu importe ce que cela pouvait bien dire.
Quelque chose vint vite le troubler cependant. Elle sent l'ombre qui pèse sur lui, qui s'assied sur sa poitrine, l'empêche de respirer. Elle sent l'odeur âcre du doute. Inquiète, elle glisse dans sa direction, troublant à peine la mer immobile.

-Pourquoi t'as voulu partir de la soirée avec moi ?

Bien sûr qu'il voulait savoir. Mais cette question était-elle un leurre? Quelque chose clochait.

-Elle était pourtant inoubliable.

Un rire léger s'échappa de ses lèvres à cette remarque. Elle lui sourit, les yeux vissés aux siens.

"Parce que j'ai pu entendre la musique en toi." répond-elle. Paroles métaphoriques, mots comme un écran de fumée. Avait-elle besoin d'une meilleure raison? Tout le monde avait besoin de réponses, de justifications. Mais pas elle. Elle avait entendu sa musique, sentit ses blessures. Elle avait vu un miroir dans ses yeux. Elle ne demandait pas plus, et elle l'avait suivi.
" ... Et j'ai préféré ta musique à celle qui était là-bas. J'étais au bord de la migraine." ajoute-t-elle en riant.

"Peut-être qu'ensemble on la rendra inoubliable". ajoute-t-elle, un sourire joueur s'esquissant au bout de ses lèvres alors qu'elle s'approchait. Il n'y avait entre eux plus que l'eau froide et paisible et leur haleine ivre, respirations qui déjà discutaient.
Peut-être cette nuit là sera-t-elle de ces rêves que l'on oublie pas. De ces rêves qui nous hantent et qui inspirent les chansons.

"Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la Mer, infusé d’astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend"


Elle voulait se noyer dans un poème avec lui.

Citations extraites du poème "Le bateau ivre" d'Arthur Rimbaud.
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MessageSujet: Re: Et à la fin tu es las de ce monde ancien. Ft- Dimitri <3   Et à la fin tu es las de ce monde ancien. Ft- Dimitri <3 EmptySam 23 Fév 2019 - 21:38

••• IV

SONG | “My head was dizzy, but what of that? Float, stupid wooden head, and care nothing for tomorrow.”
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•••

Et vos yeux parlaient alors que ton esprit divaguait, alors que tes lèvres tremblaient de « pourquoi » qui tendaient à s'y suspendre.
Encore.
C'était cet adverbe qui te hantait, qui te restait en tête nuit et jour, celui qui te tenait éveillé. C'était lui que tu chantais, que tu criais, que tu murmurais souvent, trop souvent certainement. C'était lui qui t'accompagnait depuis petit, des questions au bout des lèvres, au bord du vide, prêtes à tomber pour la vérité.
Tu voulais l'entendre, Dimitri, tu cherchais la sincérité, le vrai, tout ce qui n'était pas entouré d'artifices, maquillé ou camouflé mais de quel droit souhaitais-tu cela alors que toi-même tu n'étais qu'un être emprunté ? De quel droit pouvais-tu demander la vérité alors que tu avais la bouche profanée par des mensonges ?
Aucun peut-être ...
Aucun sûrement.
Tu aurais pourtant aimé savoir te contenter de ce qui était, ne pas chercher à savoir ce qui avait mené à ce moment, ce qui avait poussé la vie. Tu aurais aimé, Dimitri, sincèrement aimé, mais c'était ainsi, tu disais. C'était tes pensées dont le sol venait d'être remué, eau translucide devenue marron, troublée par la terre. On ne pouvait faire autrement. La question t'avait échappé. Les mots, eux, tu n'avais pas su les rattraper mais il avait fallu que tu les sortes, après tout, comme un besoin vital, une urgence. C'était une interrogation qui pesait sur ta cage thoracique, un point qui sans lequel tu resterais à suffoquer, esprit étouffé.
Gorge serrée.
Tu le savais, Dimitri, tu connaissais cette sensation, elle te possédait depuis longtemps. Alors pourquoi ?
« Parce que j'ai pu entendre la musique en toi ... Et j'ai préféré ta musique à celle qui était là-bas. J'étais au bord de la migraine. »
Tu l'avais regardé sans un mot, esquissant un sourire qui se perdait dans les ombres de la nuit. Réponse étrange auraient dit certains, naïve peut-être aussi tandis que d'autres ne l'auraient même pas considérée comme une réponse, mais pour toi, Dimitri, s'en était une. Elle t'allait. Elle te parlait. Pour toi, elle avait du sens, pour toi, elle était sincère et n'était-ce pas ce qui comptait ?
C'était une de ces réponses balancer franchement, honnêtement, sans chercher à cacher, sans chercher des mots qui ne seraient jamais trouvés, sans chercher d'autres explications par honte de dire la vraie raison.
Simple réponse qui pourtant voulait dire beaucoup.
Parce que tu connaissais le temps qui était perdu à se fatiguer à en façonner d'autres, des mots, parce qu'on ravalait ceux qu'on ne pouvait dire. Qu'on ne se permettait pas de prononcer.
Dissimulation.
Censure.
Pas besoin des autres pour le faire quand la peur nous prend à la gorge et nous la noue.
Pas besoin des autres quand notre main se plaque à notre bouche.
« J'aurais pas dû dire ça. »
A ne rien dire, aucun regrets.
« Peut-être qu'ensemble on la rendra inoubliable. »
Un « peut-être » avait glissé entre tes lèvres, deux mots soupirés au détour d'un sourire esquissé.
Les yeux détournés, tu regardais la lumière de la lune épouser la surface de l'océan. C'était une lumière qui y flottait, qui ondulait, étoiles d'eau.
Constellation océan.
Et puis il y avait vous, Dimitri, deux corps embarqués dans l'eau, quand vos rires faisaient vagues et que vos sourires faisaient houle. Ce n'était que des paroles inaudibles, des sous-entendus, mots cachés, ce que seuls vous pouviez entendre.
Pouviez comprendre.
Ce soir-là, Dimitri, quand bien même vous étiez des inconnus, rien ne semblait vous le rappeler.
Ce soir-là, Dimitri, vous sembliez vous connaître plus que ce que vous prétendiez.
C'était se contenter de la présence de l'autre, du silence qui ne se faisait plus lourd ni pesant mais celui qui se faisait reposant et rassurant.
Peut-être que vous pouviez vraiment la rendre inoubliable Dimitri.


L'eau effleurait ta peau frissonnante, esprit embué d'ivresse et de reste d'extase.
Tu aurais voulu lui répondre, Dimitri, là, maintenant, tu aurais voulu pouvoir ignorer ce qui commençait à se faire encombrant, ce qui commençait à se faire oppressant.
Les mains qui tremblent, douleurs et grimaces qui fendent tes lèvres.
Ce qui prend à la gorge.
Ce qui prend aux tripes.
Mal dissimulé.
Tu aurais voulu que ça se passe autrement.
Te répétant "ça va passer" dans un coin de la tête, te persuadant qu'il n'y avait rien.
Que c'était rien.
Se faire violence.
Tu avais alors voulu bouger, Dimitri, t'avancer vers elle, parler, mais ton corps n'avait pas suivi.
Douleur vive dans les genoux.
Fulgurante.
Sciante.
Sol dérobé, corps plié.
Ce fut l'impression de muscles broyés, inexistants, comme si rien ne semblait pouvoir te soutenir à présent.
Tu flanchais, Dimitri, tu flanchais.
Le souffle coupé, ton buste disparut sous l'eau en un bruit d'éclaboussures.
Équilibre perdu et tasse bue.
Tes jambes venaient de céder.
Tu ressortis hâtivement de l'eau, toussant, crachant des poumons, jurant certainement un peu trop, te détestant certainement un peu trop aussi.
Corps de merde.
Putain de pouvoir.

Tu te sentais débile, Dimitri.
Honte dans les poumons.
Colère dans la gorge.
Tes jambes t'avaient lâché, encore.
Tu passas une main tremblante dans tes cheveux alors que ton regard se dirigeait vers le sol, mille choses semblaient se passer dans ta tête alors que tu te tenais là, vacillant, tenant maladroitement sur tes jambes, fatigué, exaspéré et énervé.
Tu te pinças l'arête du nez, secouant légèrement la tête, toussant encore pour tenter d’expulser l'eau de ta trachée. Tu murmuras un « désolé » qui se perdit dans l'océan, mot à la mer.
Un simple mot qui avait eu des difficultés à sortir.
Simple mot qu'il avait fallu arracher.
Pourquoi ?


Et c'était toi le corps à la dérive, Dimitri, un corps qui se brisait mais qui ce soir avait l'impression d'avoir brisé bien d'autres choses dont il craignait que les éclats ne se soient éparpillés.




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Delilah C. Moore
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MessageSujet: Re: Et à la fin tu es las de ce monde ancien. Ft- Dimitri <3   Et à la fin tu es las de ce monde ancien. Ft- Dimitri <3 EmptyMer 13 Mar 2019 - 14:10

Delilah C. Moore a écrit:


Et à la fin tu es las de ce monde ancien. Ft Dimitri


Elle respirait une prodigieuse fanfare. Des étoiles plein les yeux, des rires chantant au creux de ses oreilles, elle se laissait aller à une joie indicible. Le liquide doré dans ses veines pétillait - elle le sentait la faire vibrer tout entière, glisser entre ses lèvres quelque accent langoureux. Une tempête dansait dans ses entrailles, ses mains carillonnaient.

La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu’un bouchon j’ai dansé sur les flots
Qu’on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l’oeil niais des falots !

C’était une nuit de joie et sans regrets, une nuit où la honte avait fini par se taire. Elle ne s’y attendait pas – cela faisait bien longtemps qu’elle vivait avec ces gluantes étiquettes, qu’elle avait accepté tous les termes avec laquelle les Autres se plaisaient à la qualifier, tentant de la saisir, de la posséder.
Mais ils ne la définissaient pas – rien ne la définissait jamais. Il lui semblait que ce garçon, un parfait inconnu pourtant, ne cherchait pas à faire d’elle la prisonnière de ses mots, ni de ses préjugés. Un accord tacite passé entre eux : ni honte, ni jugement, seulement le moment. Comment juger son semblable, après tout ?
Alors elle se laisser aller à cette ivresse, a cette joie de se sentir un peu moins profondément seule le temps d’une nuit. Elle se laissait aller parce qu’elle le pouvait. Être poétique, elle dansait dans ses métaphores, il versait lui aussi. C’était une harmonie étonnante et nouvelle, une harmonie qu’elle célébrait silencieusement.


Mais, vrai, j’ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L’âcre amour m’a gonflé de torpeurs enivrantes.
Ô que ma quille éclate ! Ô que j’aille à la mer !

Elle avait trop pleuré, son visage était plein des cicatrices blanches, ses larmes étaient bouillantes. Elle ne voulait pas pleurer ce soir. On ne peut pas pleurer dans une mer de larmes.
Tout semblait aller pour le mieux. Elle sentait les fréquences de l’inconnu, elle sentait sa propre confiance.
Et puis ce fut la rupture.
Corps rompu, elle le vit s’effondrer, l’eau jaillir. Elle vit son visage meurtri, la honte soudaine qui noircissait son visage ingénu. Elle sentait qu’il avait peur – de ses questions peut-être, de son regard. Mais elle était inquiète. Elle ne jubilait plus, mais elle ne lui en voulait pas. Redescente.
Elle s’approche, silencieuse, le regard pâle plein de soucis. Visage lunaire en orbite près de la planète qu’était le garçon. Ses gestes étaient lents – il ne fallait pas l’effrayer, cet animal troublé.
Ses longs doigts se glissèrent dans la main du garçon, l'enveloppant. Ses deux mains prennent la sienne, elle scrute son visage, soucieuse.
"Tu as mal?"
Elle sentait que quelque chose clochait sévèrement. Elle n'aurait su dire quoi, mais cette noirceur qui émanait du garçon la fit frissonner. Comme il se détestait.
Peut-être qu’elle pouvait l’aider. Ceux qui entendaient le chant des sirènes ne ressentaient plus rien.
Elle chassa cette idée bien vite – il ne fallait surtout pas. En attendant ils se tenaient tous deux dans l’eau, lui rompu, elle inquiète, pressentant la tempête.

Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : je sais le soir,
L’Aube exaltée ainsi qu’un peuple de colombes,
Et j’ai vu quelquefois ce que l’homme a cru voir !


Mais elle connaissait les tempêtes, elle avait longtemps navigué. Elle avait survécu aux siennes, celles du garçon ne sauraient l’effrayer. Peut-être que demain matin ils se retrouveraient naufragés, mais qu’il y a-t-il de plus beau qu’un naufrage ?

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