sur-doué + passionné + adore les jeux de logique et de stratégie notamment les échecs  + calme + souvent en retrait + a parfois du mal à s’intégrer même s’il fait des efforts + ne sait pas toujours comment il doit se comporter de peur de mal faire + en quête de sens + très sévère avec lui-même + joue souvent le mec sûr de lui et décontracté + a peur de lui-même + solitaire + essaie de faire des efforts + fume du cannabis pour se calmer car est en permanence entrain de réfléchir + a décroché de l’école par manque d’intérêt + préfère apprendre par lui-même + très sensible avec la musique + il a du mal à prendre des décisions s’il est confronté à un problème ne pouvant être résolu uniquement par la logique comme un problème sentimental + altruiste + parfois impulsif mais travaille énormément sur lui-même pour ne jamais perdre le contrôle de son don + a horreur des mensonges + sincère + curieux + doux quand il se dévoile un peu + fais du skate + porte souvent des sweats + se cache derrière des apparences + n'aime pourtant pas faire semblant + acharné + fais de la photo + peur de s'attacher + Introverti +

Il faudrait avoir accès aux coulisses pour savoir que l'envers du décor n'est pas aussi beau que le spectacle qui nous est offert. Voir ce qu'il y a une fois que les rideaux se ferment. Ce qu'on aurait pu discerner, spectateurs, derrière les pendillons. Si on s'était penchés, si on s'était donnés la peine, si on s'était refusés à se laisser prendre par ces artifices et ces conneries.
Voir que c'est pas très beau

On saurait ce qu'il y a, quand les masques tombent et que le maquillage coule. Quand le fond de teint ne camoufle plus les larmes et la fatigue qui se sont accumulées. Quand c'est le bleu glacé qui orne les yeux et les vaisseaux éclatés qui se dissimulent sous une couche de correcteur et qui s'oublient avec un peu de noir et de paillettes.

Paraître au lieu d'être

On saurait que ce sont les Hommes qui se font prestidigitateurs. Illusionnistes à temps partiel et que Dimitri est bon, qu'il est doué. Qu'il est de ceux qui savent jouer, de ceux qui se sont façonnés un masque, un beau, un solide, se mussant sous un costume pour se donner des faux-airs et tromper les regards. Parce que les meilleurs sont ceux dont les boniments sont les plus convaincants.

Et qu'il l'a bien compris

Mais la vérité, c'est pas ça. En aparté il le dirait, Dimitri, à un public choisi, le privilégié qui se ferait détenteur de vérité. Il dirait ce qu'il ne dit pas. Ce qu'il ne dit jamais. Ce qu'il ne sait pas dire.
Parce qu'il n'est pas celui que l'on voit, Dimitri. Pas vraiment. Pas totalement. Il a pris les allures d'un mec qu'il n'est pas, celui confiant et décontracté, un que rien semble pouvoir ébranlé, que la préoccupation n'atteint pas.

Il aimerait vraiment que ça soit vrai, Dim

Mais il ne veut pas qu'on sache, Dimitri. Il ne veut pas qu'on voit que tout ça ne tient qu'à un fil. Qu'il suffit de tirer, pour que son costume s'effile. Qu'il suffit qu'on lui plonge la tête dans l'eau pour que son maquillage s'enlève. Parce que c'est pour s'illusionner, se rassurer. Détourner l'attention. Cécité d'inattention qu'on se doit de maîtriser quand on se fait illusionniste. Parce qu'il faut un grand sourire pour cacher ce que les yeux disent. La fragilité insoupçonnée. Les doutes qui le prennent à la gorge, le besoin de donner du sens qui se fait dévorant, la peur et la crainte qui le rongent et le consument. D'abord les os puis la chair. Ce qui le bouffe jusqu'au sang. Ce qu'on ne voit pas sous son déguisement.
Parce qu'il peut se briser, Dim mais il peut briser aussi. Bien des os mais bien des cœurs.
Parce qu'il peut vaciller à tout moment.

Craquer
Suffit de voir ses yeux.
Parce que ça se voit.

Parce qu'en le voulant, on pourrait le voir. On pourrait savoir, s'il ne les fermait pas si fort, parce que le truc, c'est que même avec un masque, on voit les yeux. Et ses yeux à Dimitri, ils en disent long. Ils disent beaucoup. Peut-être trop. Certainement trop à son goût. Et on a envie de s'y perdre, dans ses yeux . Parce qu'ils parlent bien plus que lui. Parce qu'on y retrouve les restes de ses rêves et cauchemars. Parce qu'eux disent les mots qu'il a ravalés. Qui restent coincés. Il faut bien regarder. Pas juste un peu. Pas juste comme ça. Il faut y plonger, parce que c'est au fond que l'on voit que ça s'éreinte, que l'on voit l'incertitude. Le regard perdu, l'air ailleurs. Parce que c'est dans les abysses que se perdent ce qui n'a jamais été retrouvé.

là où l'on perd les larmes et chimères
épaves des sentiments passés

Alors ils sont beaux ses yeux mais Dim, il en a des cernes. Des bleuâtres pas très belles. Parce que Dim, il s'oublie. Que la nuit le refuse, aussi. Que Morphée, il ne le veut pas dans ses bras. Un jour, il se prendra en pleine gueule la réalité des choses et il comprendra pas. Mais Dim, il est comme ça, dominé par ses envies, ses émotions et sentiments et que des fois il va trop loin.

faut se l'avouer
que des fois ça part en vrille

Que des fois il part en vrille.
Pensées en fissions et la tête qui implose. Parce que ça l'use, Dim, que ça l'abîme. Les questions qui lui brûlent les lèvres, lui les incendient. Les doutes qui l'embrasent et le foutent à terre. Ceux qui le prennent à la gorge et aux tripes. Parce que ça met à mal, ça fout au sol ces conneries. Ça fait rager, l'ignorance et l'impuissance. Ça fait flipper. Quand on ne maîtrise pas. Plus. Suffit de regarder ses yeux pour y voir les tourments qui s'y fracassent. Pour voir que ça se fissure en lui, qu'il a envie de cracher les mots et bâcler ses gestes, de tout arrêter mais c'est des coups à déconner ça, peut-être un peu trop. C'est pour ça qu'il s'en demande beaucoup, Dim, plus qu'on pourrait le penser. Parce qu'envers lui-même, il est dur et intransigeant. A outrance. A l'excès. Démesurément.

Et il pense avoir les épaules assez larges et solides pour tout supporter
mais il voit pas, Dim
comment il se broie les os


Et Dimitri, il a besoin qu'on l'aime. Il le dira pas mais il a besoin de se sentir exister. Besoin de se sentir important, d'avoir du sens. Et même si ça ne se voit pas forcément, pas tout de suite, pas au premier regard, il est doux Dim. Il aime beaucoup. Il aime fort. Il s'attache pas facilement, faut pas déconner, faut pas croire, y a beaucoup de raisons qui font que c'est pas le cas. Qui font que ce sera jamais comme ça. Mais quand il aime, Dim, c'est à s'en casser l'coeur. À s'en briser des côtes. Il a souvent besoin de plâtre Dim, de pansements, de bandages. Des garrots aussi des fois. Parce que ça saigne. A l'intérieur. Et quand il y pense, il se dit que c'est pas logique de s'attacher autant, d'aimer autant, de pouvoir aimer aussi fort parce que c'est pernicieux cette histoire, c'est vicieux. Des coups à se perdre. A perdre beaucoup. Pari risqué que de donner sa confiance. Pari risqué que de donner un bout de soi. S'abandonner chez l'autre quand on sait les ravages que ça peut faire. Quand on sait les cicatrices que ça laisse. Quand on sait que ça écorche à vif, que ça brise, que ça enfonce, que ça arrache et que ça lacère. Infirme. Mal des autres. Fractures au cœur et éclats d'âmes. Lambeaux de soi.




L'océan fait se perdre les yeux en lui, fait pencher les corps de ceux qui veulent tenter de discerner ce qu'il y a au fond. Ce qui se cache dans ses abysses. Ce sont des étincelles éparpillées à sa surface quand le soleil vient l'effleurer. Ce sont les coups d'épaules des vagues, les bousculades quand Tempête est annoncée. Quand elles lacèrent les côtes, avalent le sable. Eau instable prête à briller autant qu'à se briser.

“The rest, is silence.”  

― William Shakespeare, Hamlet

.