Elle sourit à la vie, Kazuko.

Et la vie lui sourit à Kazuko.

On raconte que des fées ont un jour débarqué sur Terre pour éclairer nos vies et sauver l'humanité grâce à leur lumière, leur joie de vivre et leur espoir.

Eh bien, je pense que ceux qui croient à cette légende penseraient que Kazuko est une de ces fées s'ils la connaissaient.

Toujours joyeuse, toujours souriante, toujours aimante, toujours éclairante, toujours passionnée, toujours paisible, douce Kazuko.

Elle danse, sourit à la vie et tend la main à ceux qui en ont besoin, gentille Kazuko.

Elle aime le contact, Kazuko. Elle vous sautera dessus sans prévenir quand elle vous verra, que ça fasse longtemps ou non, tellement elle sera contente de vous voir. Mais elle sera capable aussi de garder ses distances si vous n'aimez pas sa familiarité ou si la situation ne s'y prête guère.

Elle n'est pas timide Kazuko, même si elle se gêne facilement et que ses joues deviennent rouges dès qu'elle commet une gaffe, que vous la complimentez ou que vous lui dites à quel point vous êtes son plus grand fan.

Elle a le cœur sur la main, Kazuko. Elle aime tout le monde, humains comme animaux et elle est toujours prête à vous aider, à vous écouter, à trouver une solution à vos problèmes, à vous sauver de mille manières.

Elle est naïve, Kazuko, elle rêve d'un monde meilleur. Un monde dans lequel il n'y aurait plus qu'amour, bonheur, joie, altruisme et entraide. Un monde où chacun aurait un toit et à manger. Un monde où tout le monde serait en sécurité, où il n'y aurait plus de mal, que du bien sur Terre.

Mais en même temps, elle est si forte Kazuko.

Parce qu'elle croit dur comme fer à ses valeurs, à ses rêves, à son idéal et en l'humanité tout simplement.

Si vous vous moquez d'elle et de ses illusions, si vous riez à ses paroles pleines d'idéalisme, elle se contentera de vous fixer avec un sourire triste, la tête haute et continuera seule son chemin vers la réalisation de ce monde meilleur.

Tout en laissant traîner sa main derrière elle, au cas où vous changeriez d'avis et décideriez de l'aider à accomplir ces belles choses qui semblent si impossible et hors de la portée humaine.

Elle aime prouver que les femmes ne sont pas toutes faibles et superficielles. Que chaque femme même est forte, courageuse et possède de la valeur à sa manière. La gente féminine mérite d'être respectée, qu'importe ce qu'elle est ou ce qu'elle fait.

La modestie est une de ses valeurs et il ne sera pas rare que vous la voyiez gênée si vous lui demandez un autographe, lors d'une conférence de presse, d'une demande d'interview ou d'une apparition à la télé.

La passion l'anime et elle fait ses différents métiers avant tout pour ça. Que ce soit en tant que super héroïne, en tant qu'écrivain ou illustratrice, elle fera toujours passer sa passion avant la gloire, le feu des projecteurs et l'hystérie des fans.

Elle est pensive Kazuko. Elle pense à beaucoup de choses. A sa vie, à ses choix, au monde qui l'entoure, à ses idéaux, aux rumeurs qui circulent ou encore aux sentiments qu'elle éprouve pour son entourage.

Elle n'est pas naïve, Kazuko, même si elle en a parfois tant l'air.

Et elle sait regarder et surtout écouter.

Son sourire semble vous apaiser, son regard semble vous transpercer, sa voix vous rassure, sa douceur vous illumine.

Oh, si étonnante Kazuko, si parfaite, si imparfaite, Kazuko.

° A une filleule, Luana la fille d'Horus son ami d'enfance, qu'elle aime comme sa propre fille et qu'elle gâte plus que de raison
° A une passion pour le thé sans doute liée à ses origines asiatiques et en possède une grande collection rangée dans des boîtes toutes plus kawaii les unes que les autres sur les étagères de sa cuisine
° Aime beaucoup les fleurs et l'ikebana (art floral japonais) grâce à sa mère fleuriste et a pour habitude d'en glisser une dans ses cheveux tous les jours en changeant d'espèce régulièrement
° Elle participe également de temps en temps pendant son temps libre aux expositions de sa mère aux côtés de cette dernière, même si ça la rend toujours nerveuse de montrer ses œuvres florales
° Possède d'innombrables peluches et d'objets divers plus kawaii les uns que les autres qui décorent sa chambre et le reste de son appartement qui est un peu une caverne d'Ali Baba
° A dédié une pièce entière de son chez elle à l'univers du livre, de l'écriture et du dessin. Elle lui sert tout à la fois de bibliothèque, de bureau professionnel ou de refuge et elle y passe beaucoup de temps
° Un de ses grands rêves est d'aller au Japon pour découvrir le pays natal de sa mère qu'elle n'a jamais vu
° Elle aime organiser régulièrement des pyjama party avec ses copines et ses collègues féminins malgré son âge et se comporte toujours en hôte exemplaire. Ces petites fêtes privées et intimes ont beaucoup de succès auprès de la gente féminine qu'elle côtoie
° Elle est très contente de pouvoir exercer sa passion pour l'écriture et le dessin de manière professionnelle et a toujours un carnet, de quoi écrire et griffonner sur elle. Il lui arrive aussi de marmonner et de s'enthousiasmer toute seule quand elle a des idées pour ses romans, ce qui peut surprendre voire effrayer son entourage
° Elle possède deux inséparables apprivoisées qui portent les noms de Paulie en hommage au film " Paulie, le Perroquet qui parlait trop " et Picchu en hommage aux " Mystérieuses Citées D'Or "
° Elle aide bénévolement Horus dans son refuge pour animaux car elle tend la main à toutes les créatures de cette Terre
° Parfois, son côté gamine ressort, faisant sourire, rire ou provoquant l'agacement, même si ça arrive surtout avec son entourage le plus proche. Mais elle reste mature et professionnelle quand il le faut, heureusement.
° Elle est d'ailleurs très gourmande et raffole tout particulièrement des mikado au chocolat et des sucreries typiquement japonaises tels que les konpeito

Les Sullivan.

Une famille ordinaire sans histoire relativement appréciée des habitants de leur quartier paisible de Saten District et de leurs proches. La maman qui porte le doux nom de Kairi exerce le métier de fleuriste dans une des nombreuses boutiques de la ville alors qu'Alan, son mari, travaille comme technicien - et inventeur à l'occasion - au service de la riche famille O'Hara.

Mais Alan et Kairi sont également les heureux et fiers parents de trois filles qui font leur bonheur jour après jour.

Aiko, Kazuko et Sakura.

Mais celle qui nous intéresse surtout aujourd'hui c'est leur cadette dont le nom ne vous est peut-être pas inconnu. Mais si voyons, qui ne connait donc pas ne serait-ce que de nom la grande romancière Kazuko Pixie ?!

Ah, vous voyez. Vous la connaissez. Et oui, qu'est-ce que vous croyiez, c'est bien un pseudonyme, un clin d'œil volontaire à son pouvoir et à ce que les gens la prennent le plus souvent.

Une fée.

Ne nous égarons cependant pas. Et si on reprenait son histoire depuis le début ? Ah, j'étais sûre que ça vous intéresserait... C'est parti pour le récit de sa vie que vous imaginiez peut-être autrement qui sait ?


Comme je le disais, Kazuko est née comme deuxième fille d'Alan et Kairi Sullivan. Elle a toujours eu une vie bien remplie, mais relativement tranquille. Et surtout heureuse, ce dont elle a toujours été reconnaissante.

Petite, elle aimait regarder les bouquets et arrangements floraux que faisait régulièrement sa mère pour décorer leur maison ou pour simplement s'amuser. Elle aimait aussi jeter un œil dans l'atelier de son père pour découvrir ses dernières inventions et ses derniers robots avec lesquels elle pourrait - peut-être - jouer.

Observer sa grande-sœur étudier ou s'occuper plus tard de sa petite-sœur l'amusait aussi beaucoup. Tout comme caresser le chat de la maisonnée, aider ses parents du mieux qu'elle le pouvait de son jeune âge ou encore tenir en secret un journal intime.

Un rien l'a toujours amusée, notre petite Kazuko. Son bonheur, elle l'a toujours trouvé auprès d'elle dans les choses simples de la vie et les rencontres ordinaires, mais magiques que la cadette Sullivan pouvait faire.

Et elle le prouva encore une fois quand il fut temps de rencontrer celui qui deviendrait son meilleur ami, Horus O'Hara, le fils du patron de son père que ce dernier lui présenta un jour en accord avec son supérieur.

Même si Horus avait quelques années de plus, leur âge était suffisamment proche pour qu'ils puissent s'entendre à merveille et apparemment le fils du grand patron n'avait pas beaucoup d'amis.

N'écoutant que son grand cœur, étant une grande curieuse et surtout toujours partante pour se faire de nouveaux amis, Kazuko accepta de le rencontrer. Même si le père de son futur grand ami l'intimidait et que, malgré sa sociabilité, elle avait tendance à être un peu timide lors de nouvelles rencontres.

Mais comme ce fut Horus qui prit l'initiative de la prendre par la main pour l'emmener dans son jardin où ils pourraient jouer autant qu'ils le voudraient et que son sourire et sa joie de vivre étaient irrésistibles, la petite fille qu'elle était alors se laissa emporter.

Son rire se mêla à celui déjà présent du garçon... Et ai-je besoin de préciser que depuis ce jour ils furent inséparables ?


Kazuko fixa le miroir avec une certaine intensité, clignant des yeux et se demandant vaguement si ce qu'elle voyait existait bien. Son reflet était le même que tous les jours si on oubliait les deux grandes ailes translucides aux reflets violets et roses qui se déployaient dans son dos.

Depuis quand elle avait des ailes ?! C'était Horus, l'oiseau de leur duo ! Comment avait-elle pu faire pour ne pas se rendre compte qu'elle en avait également ?! Ah, si ça se trouvait sa nouvelle paire d'ailes fraîchement sorties venait d'apparaître.

Était-ce possible qu'elles se soient préparées à l'intérieur de son corps pendant tout ce temps pour n'éclore que maintenant ? Comme un paillon sort de sa chrysalide après avoir été chenille ?

Tiens, d'ailleurs, ne ressemblaient-elles pas à des ailes de papillon ? Elles semblaient beaucoup plus fines que celles d'Horus et surtout elle ne voyait pas de plumes. Ce qui n'était pas plus mal, les plumes d'Horus lui chatouillaient assez souvent le nez comme ça.

Des ailes de papillon donc... Oh ! Non ! Elle avait la réponse !

Décidant d'arrêter de se prendre la tête avec les raisons de l'apparition de son pouvoir, Kazuko sortit de sa chambre à toute vitesse, dévalant les escaliers et criant avec une grande joie et une tout aussi grande excitation.

- Maman ! Je crois que je suis devenue une fée !

Mais au lieu de se jeter sur sa mère qui venait d'apparaître dans le couloir, encore tout groggy de sommeil vu qu'on était dimanche matin, Kazuko se jeta sur le téléphone du hall pour faire la chose la plus importante à ce moment précis.

Appeler Horus pour lui annoncer la nouvelle.

Ben quoi ? Je ne vois pas ce que vous reprochez à son sens des priorités.
Et de toute façon le téléphone servirait surtout à lui demander s'il était libre, là maintenant tout de suite, afin de lui annoncer la nouvelle et de lui montrer en face à face ses magnifiques ailes colorées.

Sauf qu'un toussotement amusé, mais ferme dans son dos lui indiqua que sa mère pensait qu'il était trop tôt pour déranger les O'Hara et que surtout elle ne se passerait pas du traditionnel petit-déjeuner en famille.

Pff.

La jeune Sullivan s'approcha discrètement de son meilleur ami en pleine conversation avec ses camarades de classe et mit ses mains sur les yeux d'Horus tout en faisant un clin d’œil complice aux autres pour qu'ils ne dévoilent pas sa présence.

Cela faisait quelques jours qu'elle était rentrée à l'Académie d'Astrophel maintenant qu'elle avait un pouvoir qu'elle devait apprendre à contrôler. Bon, le sien n'était pas le plus dangereux, ni le plus difficile, c'était surtout fatiguant d'apprendre à sortir et rentrer ses ailes comme elle le voulait, mais au moins les cours étaient intéressants.

Kazuko avait toujours aimé l'école donc ce n'était pas vraiment un problème, surtout qu'elle n'avait eu aucun mal à se faire de nouveaux amis. Non, ce qui l’ennuyait surtout, c'est qu'elle avait dû dire au revoir à son ancienne école, à son professeur et à ses camarades.

Mais bon, elle pourrait sûrement les revoir, n'est-ce pas ?

Et maintenant, elle pouvait voir Horus entre les cours, à la récréation et à la cantine le midi donc c'était quand même très chouette. Elle adressa d'ailleurs un sourire innocent à son meilleur ami, le regard malicieux pour le faire fondre et se faire pardonner de son petit tour.

Qui avait dit qu'elle était toujours la plus sage d'eux deux hein ?


Kazuko virevolta devant son miroir pour admirer ses magnifiques cheveux roses fraîchement acquis. Elle avait toujours aimé ses cheveux au naturel, mais un peu de changement ne faisait pas de mal.

Bon, la jeune fille avait eu beaucoup de mal à convaincre ses parents. Enfin, sa mère surtout parce que l'idée avait beaucoup amusé son père et qu'il laissait toujours beaucoup de liberté à ses filles.

Du moment que ça ne concernait pas de substance illicite ou de garçons, bien évidemment.

Mais Kairi venait d'une famille japonaise stricte et avait un peu de mal avec cette fantaisie qu'était la nouvelle teinture extravagante de sa fille cadette. Surtout que pour elle, il était dommage de teindre d'aussi beaux cheveux qui ressemblaient d'ailleurs beaucoup aux siens.

Cependant, après avoir utilisé mille stratagèmes qui allaient de la promesse de ses bons résultats à des yeux de chiot battu, Kazuko avait finalement obtenu gain de cause. Et le résultat était là, face à elle, dans le miroir.

Les yeux pétillants de joie et de malice, l'adolescente attrapa son sac préparé un moment déjà et sortit de la pièce. Elle avait hâte de voir ce que Horus allait penser de ses cheveux ! Lui avait bien les cheveux argentés alors elle savait qu'il ne se moquerait pas.

Et puis toute façon, il n'avait pas intérêt, hein.

Mais avant de partir pour passer la nuit chez son ami d'enfance comme bien souvent en fin de semaine, la jeune fille passa au salon pour embrasser toute sa famille et souffler un " merci " discret dans l'oreille de sa mère en passant.

- Amuse-toi bien ma chérie, se contenta de dire Kairi avec un sourire chaleureux et maternel.

Parce que le bonheur de sa fille comptait plus que les traditions, non ?


Kazuko regarda avec tristesse son meilleur partir pour un temps indéterminé. Elle aurait pu lui courir après pour le retenir ou le supplier de rester, mais elle savait au fond d'elle que ce n'était pas la peine.

Ils n'étaient plus des enfants d'une part et de l'autre elle sentait depuis longtemps qu'il n'allait pas bien. Ses relations avec son père étaient tendues depuis pas mal de temps maintenant et elle-même savait qu'elle aurait étouffé à sa place.

Il avait certainement besoin de changer d'air comme il lui avait d'ailleurs justement expliqué et il reviendrait quand il serait prêt. Et elle l'attendrait, c'était certain. Parce que son cœur battait plus fort que jamais en sa présence...

Oh, comme elle avait de la chance d'avoir Alan comme père. Il serait toujours fier d'elle, de ce qu'elle était et de ses choix quels qu'ils soient. Tout comme sa mère malgré son exigence, Aiko et Sakura.

Sa famille et Horus étaient ses piliers.

Et elle les rendrait fiers en écrivant ce bouquin qui lui trottait sa tête depuis un moment.

Pourrait-elle devenir écrivain ? Et pourquoi pas écrire des best-sellers ?

Qui sait.

En tout cas, elle ne saurait pas avant d'essayer, n'est-ce pas ?

Et le départ d'Horus la confortait dans son idée. Quand son ami reviendrait, ce serait cool de lui apprendre qu'elle était devenue célèbre, non ?

Si ça pouvait l'aider à digérer son départ et son absence tout en la faisant vivre de sa passion, il n'y avait pas à hésiter.

Kazuko esquissa donc un sourire triste, mais doux et referma doucement la porte en retenant ses larmes, préférant refléter dans ses yeux sa nouvelle détermination.

- Quand tu reviendras, j'aurai une surprise pour toi, tu verras, souffla-t-elle doucement.


Kazuko s'avança vers Horus et le prit dans ses bras, le serrant fort, presque à l'étouffer sous le regard amusé de sa nouvelle femme. La rose le lâcha bientôt et le sermonna avec un air faussement sévère pour ne pas lui avoir donné assez de nouvelles à son goût, heureuse de retrouver leurs jeux.

Puis elle l'ignora pour se présenter à Paloma comme il se devait et admirer la fille de son meilleur ami. Et quand ce dernier lui demanda d'être la marraine, c'est avec beaucoup d'émotion et de joie qu'elle accepta, les larmes aux yeux.

- Tu verras, Luana, tu as le meilleur papa possible. Et la meilleure marraine, plaisanta-t-elle en regardant sa nouvelle filleule avec la même tendresse qu'elle avait toujours réservé à Horus.

Pour reprendre contenance, elle alla fouiller dans le meuble de l'entrée et brandit bientôt un article de presse ainsi qu'un livre à son nom qu'elle fourra dans les bras de son meilleur ami avec un sourire amusé.

- Moi aussi, j'ai une surprise pour toi. Je n'ai pas chômé pendant ton absence tu vois.

Pendant que Horus était visiblement trop abasourdi pour parler devant son désormais statut d'écrivain quelque peu célèbre en ville, elle entama une conversation enjouée avec Paloma qui semblait très admirative en jetant des regards amusés à l'homme de sa vie.

Mais du coup malgré sa joie de le revoir, de rencontrer la femme qui le rendait heureux et sa toute nouvelle filleule, son cœur se serrait douloureusement depuis qu'elle avait ouvert la porte.

Parce que son amour n'était de toute évidence pas réciproque. Et ça faisait mal, malgré tous ses efforts pour se persuader que voir Horus était heureux était le plus important. Et, bien sûr, c'était le cas, mais...

Ça faisait mal quand même, voyez.

L'amour était parfois cruel, n'est-ce pas ?


Kazuko était nerveuse. Elle fixa l'enveloppe qu'elle avait dans les mains comme si le papier pouvait la mordre. Cela faisait quelques temps qu'elle avait posé sa candidature chez le sponsor XTF pour devenir super héroïne officiellement.

Elle avait suivi les cours à l'Académie comme toute dotée, mais à l'origine, elle ne pensait pas que ce serait pour davantage que d'apprendre à contrôler son pouvoir...

Continuer ses études jusqu'au bout, puis devenir écrivain lui avait largement suffi, mais aujourd'hui elle voulait en faire plus. Même si ce métier de super héroïne était plus du spectacle et de la mise en scène que de la véritable justice, elle voulait y croire.

Et puis, elle avait toujours été douée pour les apparences alors... Pourquoi pas ?

Mais elle avait longtemps hésité au choix du sponsor à rejoindre. Bien évidemment, Farfallina et les laboratoires Carvel&Son avaient été écartés d'office. Elle, super-vilaine ? Oui, je sais c'est très drôle à imaginer.

Restait Persona et X-TremFactory... Avec un père inventeur qui lui avait transmis son goût pour la robotique même si son propre savoir était purement théorique, le choix aurait pu être vite fait.

Cependant, le deuxième l'attirait davantage pour des raisons qu'elle n'expliquait pas. Peut-être que les sauvetages spectaculaires qu'elle voyait souvent à la télé était une piste pour son attirance. Après tout, ce que la jeune femme voulait c'était aider les gens, même pour de faux...

Après avoir pris une profonde inspiration, elle déchira l'enveloppe et déchiffra la lettre à l'intérieur, souriant jusqu'aux oreilles en voyant la réponse plus que favorable à sa demande.

Un contrat de super héroïne l'attendait de toute évidence et elle se voyait déjà sur le terrain en costume à sauver les gentils et vaincre les méchants... Peut-être qu'elle demanderait à son père de l'aide pour son gadget ?


Kazuko regarda la photo avec une certaine nostalgie douloureuse. Dessus on pouvait la voir en compagnie d'un homme qui passait affectueusement un bras autour de ses épaules et l'autre autour de ceux de sa femme. Une petite fille se tenait devant eux avec un grand sourire, prenant la main de sa marraine dans une main et celles de son père et de sa mère dans l'autre.

- Je promets de prendre soin de ta fille comme tu l'as toujours fait, Pal', souffla la rose doucement avec tristesse et compassion.

Parce que même si elle avait toujours été amoureuse de son mari, comment aurait-elle pu cautionner ce qui s'était passé quelques temps à peine ? Elle ne comprenait pas. Comment pouvait-on faire ça ?

Comment pouvait-on tuer des gens de cette manière et avec un tel détachement ?

Elle n'était pas pro-sponsor bien qu'elle travaillait désormais pour l'un d'eux. Mais elle n'était pas prorévolutionnaire non plus, surtout depuis les dernières actions de Mist, cette mystérieuse organisation qui avait commis plusieurs attentats, dont celui au siège de son propre sponsor.

Horus avait perdu sa femme ce jour-là. Elle avait perdu une amie et plusieurs collègues. Et surtout Luana avait perdu une mère.

Alors non, elle ne pouvait cautionner les actes de Mist.

Mais elle ne voulait pas non plus s'enfoncer dans la vengeance. Ni dans la haine ou tout autre sentiment noir. Cela ne ramènerait pas Paloma et leurs autres victimes. Et elle n'était pas assez naïve pour croire que Mist était le seul à blâmer.

XTF, Persona et les autres sponsors devaient eux aussi avoir de lourds et sombres secrets à cacher. Tout le monde en avait, même elle, même si le sien ne causerait de tort à personne sinon à elle si elle le gardait secret comme prévu.

Parce que comment elle pourrait avouer la vérité à Horus maintenant qu'il avait perdu sa femme et que sa fille était orpheline ? La mémoire de Paloma devait rester et être préservée à tout prix.

Être aux côtés de ceux qu'elle aimait était déjà bien suffisant, non ?

- Je suis désolée, souffla-t-elle avec les larmes aux yeux au portrait souriant de son amie défunte sans trop savoir pourquoi. Tu ne méritais pas de mourir. Ta fille ne méritait pas de devenir orpheline et Horus de perdre celle qu'il aimait. Mais je ne peux pas te promettre de te venger, j'espère que tu pourras me pardonner un jour pour... ça et pour le reste.

Secouant la tête pour se reprendre, faisant voler ses boucles roses depuis tant d'années maintenant et essuyant ses larmes, Kazuko sortit de chez elle avec ses affaires pour aller travailler. Son sourire revint bientôt sur ses lèvres car il ne disparaissait jamais longtemps.

La vie était trop précieuse pour qu'elle laisse sa dureté l'atteindre. Et la vie continuait pour elle, Horus, Luana, ses parents, ses sœurs, ses amis, ses collègues, leurs familles et pour tous les habitants d'Astrophel encore en vie. Alors pourquoi gâcher cette belle journée en se laissant abattre ?

Elle avait des collègues et des amis à soutenir et consoler dans cette dure épreuve de deuil, du travail à faire et surtout elle devait réfléchir à ce qu'elle achèterait pour Luana et Horus quand elle irait chez eux après sa journée de boulot.

Et peut-être qu'elle commencerait à organiser une nouvelle pyjama party pour ce week-end ?