elle était tout ce que tu n'étais pas ces derniers jours.
belle, vibrante ;
lumineuse et entraînante ;

quand elle passe la porte de ton bar, tu souris.
et frémis quand tu vois la personne qu'elle a s'est permis de ramener. mais tu ne pouvais décemment pas te permettre de le montrer. la jalousie te dévorait mais tu t'efforçais de l'oublier.

« Ça me fait plaisir de te voir Anya. » tu lui adresses un large sourire franc, aussi chaleureux que possible. « Enchantée Mérida. » Glaciale.

« Je finis d'encaisser mes clients et je suis à vous. » Et tu t'éclipses, pour éviter de griller la couverture peu épaisse qui te servait encore. Quelques minutes suffisent avant que tu ne reviennes vers tes nouvelles invités, tout en demandant à Amalia de terminer le reste. Ce soir, tu te permettais des largesses.

Tu te mets derrière le bar en sortant les bouteilles de gin et vermouth, deux verres que tu remplis rapidement avec l'alcool. Sans une considération pour Mérida - ce soir, tu n'étais pas vraiment capable. Tu te tournes finalement vers elle, une fois que ton verre et celui d'Anya sont remplis.

« Qu'est-ce que je te sers ? » le tutoiement aurait été naturel pour beaucoup, mais pour toi, il était simplement question d'habitude avec elle. Parce que tu t'imaginais encore qu'elle n'était au courant de rien.

« C'est une blague ? »

Tu poses ton verre avec fracas sur la table, trahie par la jalousie, et sous les regards interrogateurs posés sur toi, tu te tournes instinctivement vers Anya.

« Je veux dire... C'est pas une maison close ici, si Mark pense qu'il peut ramener les femmes ici pour les faire boire et les ramener chez lui, il se trompe. » TU dégaines ton iPhone plus vite que ce que tu aurais pensé « De toute façon, les hommes c'est tous les mêmes. » Les doigts tapent frénétiquement sur le clavier virtuel, et sans poser un regard sur les deux jeunes femmes, tu te forçais à te contenir, sachant pertinemment que ce que tu t'apprétais à faire était tout sauf une bonne idée.

« Je constate que tu ne perds pas de temps. TOUTES MES FÉLICITATIONS. » Et en relisant le message que tu savais que tu allais regretter dès que tu l'aurais envoyé, tu frottes sur l'écran avec ton pouce comme si ce simple geste t'aidait à réfléchir. Parce que tu hésitais encore à jouer le second degré ou à le couvrir d'insultes de t'envoyer ses conquêtes dans ton établissement. Tu corriges rapidement ce petit détail qui te tenait malgré tout à coeur. « Je constate que tu ne perds pas de temps. Je n'ai même pas besoin de chercher la nouvelle vient directement à moi, chez moi. TOUTES MES FÉLICITATIONS. »

Et comme pour te donner un peu de courage, tu termines d'une traite le martini que tu t'étais servi. Envoyé à Maxence. Tu te tournes enfin vers Anya et Mérida, sans trop t'attarder sur la seconde, pour éviter toute esclandre.

« Vos verres sont vides. Je vais vous les remplir. » Et tu t'empresses de repartir en direction du par, en prenant le soin de revêtir toute l'élégance dont tu te vantais, avant de revenir avec de nouvelles munitions d'alcool.

« T’as fouillé dans mon portable ? »

Et puis c’est le mien, pas le sien.
Aelys prit l’air outrée comme elle savait si bien le faire, mais se contenta rapidement de boire une nouvelle gorgée de martini plutôt que de s’attarder sur le fait qu’Anya était bien la seule de son entourage à s’autoriser à faire ça.

« Je crois que oui. Même si je préférerais que non. » et l’air moqueur des deux jeunes femmes en face d’elle avait eu raison d’elle - à croire que ses nerfs mis à rude épreuve ces dernières semaines n’étaient plus si solides. « Puis c’est bon, arrête de jouer la comédie Mérida. C’est Maxence qui a bavé j’suis sûre. » Elle sentait que les effluves d’alcool commençaient à embrumer sa lucidité, mais restait encore clairvoyante sur sa situation.

« Oui du coup pour te remettre les choses dans leur contexte, j’ai travaillé chez X-Trem Factory pendant plusieurs années. Disons que c’est un peu tendu entre Maxence et moi depuis toujours. Il y a quelques mois j’ai démissionné, en partie à cause de ces tensions justement. Et je suis revenue récemment en ville... »Et elle continua à faire un rapide résumé des événements, son mariage, sa vie là bas, sa situation aujourd’hui pendant plusieurs minutes, en réalisant le déni dans lequel elle était depuis le début. C’était pathétique. « Maxence est venu il y’a deux semaines ici. Pas la peine de lui mentir à lui non plus, il a tout de suite compris. Bref. »

Et elle termina le verre, qui n’était déjà plus le même que celui qu’elle s’était servie au début de la conversation. Elle finit par se tourner vers Blaze.

« Rassure-moi et dis moi que t’as pas vraiment couché avec Maxence ? » Elle avait besoin d’être sûr.  «  Je te dis ça parce que les relations entre collègues sont pas vraiment conseillées. Mais tu fais ce que tu veux.