tell my friends I'm coming down, we'll kick it when I hit the ground
Rem n'a pas le quotidien le plus calme du monde.
Même en omettant ses petites...excursions, disons, avec son cousin, une journée typique dans la vie de Rem n'est pas exactement ce qu'on pourrait qualifier de tranquille. Et pourtant, certaines choses lui sont devenues si communes, si banales, qu'elles ne lui font plus grand chose, au final. Il ne voit plus aucune raison de s'en plaindre.
Ses cauchemars en sont l'exemple parfait.
Ils ont toujours été là, nichés dans un coin de sa tête, à ne jamais, jamais le quitter – mais bien qu'ils soient devenus de plus en plus intenses, de plus en plus vifs, de plus en plus fréquents au fil des années, Rem s'y est accoutumé. Malgré la douleur, malgré les crises, il a fini par les accueillir comme quelque chose de normal—comme quelque chose qui fait
partie de lui(Il tente de les ignorer, de prendre de l'avance, mais il sait qu'un jour où l'autre, ils finiront par le rattraper.)
Ses horaires de travail aussi, sont un bon exemple.
Rem n'est pas totalement dupe – il sait pertinemment que la famille Cortesi est suffisamment aisée pour leur permettre de vivre, lui et Lisandra, seuls dans un appartement sans avoir à lutter pour joindre les deux bouts. Mais il s'y est attaché, à son travail—à ses petits boulots, à leur ambiance, aux différents visages qu'il y croise, chacun empreint d'une chaleur différente, aux expériences et attitudes plus variées les unes que les autres.
(Et une voix distante au fond de son esprit se pose une myriade de questions – mais au final, sa vie actuelle lui convient très bien. Il n'est pas seul, après tout.)
Là où le travail en fast-food finit par l'éreinter un peu, les livraisons lui paraissent toujours aussi attrayantes. Une commande peut en dire beaucoup sur la personne qui l'a passée, et il trouve ça parfois amusant de voir le contraste qu'il peut y avoir entre les deux. C'est sa manière de se divertir, entre deux tâches répétitives.
Aujourd'hui, c'est un paquet plutôt banal. Une boîte de taille raisonnable, qui produit un peu de bruit lorsqu'on la bouge – un bruit plutôt familier de papier, de papier-bulle qui frotte contre les bords du carton. Probablement pas grand chose.
Il toque à la porte, trois fois – et elle s'ouvre, le laissant face à face avec son client. Un autre jeune homme, qui ne paraît pas beaucoup plus âgé que lui.
« Bonjour, c'est pour votre livraison... monsieur Tiriluna, c'est ça ? »Au moment où Rem s'apprête à lui tendre le paquet, il entend un autre bruit ; mais celui là, il n'a pas l'habitude de l'entendre. Un bruit de déchirure – suivi d'objets tombant au sol, dans un cliquetis de métal. Il baisse les yeux, et y voit ciseaux, lames, aiguilles, jonchant le sol en vrac dans un enchevêtrement de papier.
« ...ah. »C'est embêtant.
ft. Dix Tirilunadate // fin décembre