Situation 2 - Ariana se réveille uniquement couvert d'une couette, complètement nue en dessous. Elle ne comprend pas ce qu'il se passe et ne voit ses vêtements nulle part. Ce n'est pas sa chambre, mais ce n'est pas non plus celle d'Emily qui se réveille au même moment en poussant un grognement sur un canapé plus loin à cause d'un mal de crâne, nue aussi, sans vêtements en vue, mais sous un plaid. Soirée trop arrosée? Drogues? Evanouissement dû à la fatigue? Kidnapping? A qui est l'appartement et où sont leurs vêtements?

tu ne comprends rien. les yeux encore mi-clos, tu portes une main à ton crâne. ça tambourine, et pourtant t'as aucun souvenir d'avoir bu. non, c'est plus simple que ça, tu ne bois pas - une fois tous les six mois.
positionnée sur le dos, tu roules sur toi-même. putain, une plainte mentale que t'aurais aimé vocaliser, mais t'as peur que ta voix te fasse défaut.
ok, réfléchir.
t'as une couette, mais t'es nue. où sont tes vêtements? un regard circulaire dans la pièce ; rien du tout. génial. et puis le silence se brise, what the fuck. tu ne sais pas qui a dit ça, mais ça te semble adapté à la situation. tu te redresses progressivement, maintenant assise sur le lit.

— je pourrais te poser la même question.

tu laisses échapper un soupir, tes iris cherchant du regard n'importe quoi qui pourrais te permettre de te couvrir plus que tu ne l'es.

— j'ai aucune idée de où on est, et je sais pas non plus qui tu es.

pour une raison qui t'échappes, tu retrouves ton téléphone sur la table de nuit, comme si tu l'avais laissé là volontairement. tu fouilles dans tes contacts et envoie un message à valentino. je sais pas où je suis, y a une meuf avec moi et elle crie. mais pas de réseau, alors ton message restera de ton côté seulement de la ligne.
plaisir.

— ariana. et toi? je suppose que dans ce genre de situations il vaut mieux commencer par se présenter. pas que ça m'arrive souvent, tu me diras.

en faisant attention à ne pas faire tomber la couette, tu te lèves. ton premier instinct t'intimes de te diriger vers un dressing, que tu ouvres. pas les tiens, mais y a pas mal de vêtements qui feront l'affaire.
t'en choisis quelques uns, et t'en lances un autre tas à ta « colocataire ».

— fais ton choix, c'est les soldes.

et si t'étais pas aussi inquiète de ce qu'il se passait, t'aurais probablement ri.
une fois habillée, tu remets la couette sur le lit et t'avances vers la porte. fermée. puis les fenêtres. verrouillées.
un plaisir.

— pas de réseau, et pas de sorties. je commence à être à court d'idées.

— ah ouais, effectivement, ça peut marcher comme ça aussi.

tu te retrouves partagée entre l'admiration et la surprise. tu t'attendais pas à la voir faire tomber la porte aussi soudainement, mais c'est sûr que ça offrait une solution sur un plateau. t'inclines légèrement la tête en marque de remerciement et marche en dehors de l'appartement inconnu pour te retrouver sur un palier très peu éclairé. par réflexe, tu tires ton téléphone de ta poche, mais sans grand succès - le réseau n'est pas revenu ici non plus.
t'en profites pour faire fonctionner l'option lampe torche pour voir où tu mets les pieds.

— bon bah, on descend je suppose?

et t'allies l'action à tes paroles, prenant soin de ne pas te ramasser à chaque marche, encore un peu dans le brouillard de la situation. après avoir descendu quelques demi-étages (ce qui est sûrement la pire invention de l'homme), tu commences à te demander combien d'étages à cet immeuble, et tu passes la tête par dessus la rembarde, sans vraiment voir le rez-de-chaussé.

— je sais même pas dans quelle partie de la ville on est mais j'espère ne plus jamais mettre les pieds dans cet immeuble.

faire la conversation a des inconnus a jamais été quelque chose de compliqué pour toi qui a grandi dans les quartiers populaires - les gens qui passent et repassent.
tu continues de descendre, et t'as de plus en plus l'impression que la cage d'escalier est sans fin. tu commences avoir mal à la plante des pieds - et t'es pas le type de meuf à te plaindre particulièrement.

— t'as entendu ça?

tu t'arrêtes et tu tends l'oreille, avec un peu d'inquiètude. comme si un brouillard vous entourrait, il se lève subitement et tu vois le bas de l'immeuble à une dizaine d'étages de là où vous êtes. mais le plus inquièter, c'est les bruits - des rochers qui tombent, quelque chose qui s'écroule.
l'escalier? tu lèves les yeux ; merde.
t'attrapes le bras de l'autre - emily - et commence à dévaler.

— cours!

Situation 2 - Seconde intervention ; Emily et Ariana sont sorties de la pièce et ont emprunté les escaliers.