avatars manga ☆ rp libre ☆ combats au rendez-vous ☆ venez participer ! on est gentils (⦿ ‿ ⦿)
Le PDG de la X-TREM Factory entretiendrait une relation des plus intenses avec sa vice-présidente. On espère que ce n’est pas cette affaire qui a distrait l’ancien Phoenix de son travail et qui a entraîné un manque de sécurité lors de la dernière conférence de presse de l’entreprise où à eu lieu une explosion causant la mort d’un de ses haut-gradés...
Le mystérieux « Mist » dont l’apparition soudaine a récemment secoué la ville serait en fait une association de trolls désoeuvrés voulant profiter de la panique des récents attentats pour gagner plus de popularité sur les réseaux sociaux.
Il paraîtrait que le fondateur de la ville Edward Astrophel aurait été le descendant direct de Diogène, le philosophe grec qui vivait dans un tonneau. Incroyable !
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Sujet: A G A I N ; ((nina)) Lun 18 Juin 2018 - 1:36
A G A I N
ft. nina
19:28 Coucou N-i-n-a (ma soeur épelle ton nom comme ça tout le temps, désolé) J'ai le calendrier des prochains matchs, si t'es toujours partante... samedi 26 à partir de 18h, ou le samedi suivant même heure Tu crois que tu pourras te libérer ? Hannah serait aux anges 19:34 Hmmmm laisse moi regarder dans mon emploi du temps de ministre 19:35 le 26 sera parfait !! :D 19:35 dis à Hannah que j'ai trouvé une perruque EXACTEMENT de la même couleur que ses cheveux ! trop hate de vous voir 19:36 j'espère que ça va bien se passer sinon je serai obligée de revenir la semaine prochaine :/ à samedi ! 19:41 Chère ministre, vous venez de faire une heureuse (et un heureux). On se verra à l'entrée, on distribue les places réservées à ce moment-là. La tienne est juste à côté d'Hannah, elle a insisté... ;DD A samedi, chère ministre ! 19:49 PS: Hannah est définitivement ravie de pouvoir prétendre être ta petite soeur l'espace d'une soirée
Toute la semaine qui s'est écoulée, Roman l'a passée à relire leur bref échange de textos, encore et encore, jusqu'à les connaître par cœur. Il l'a passée à appréhender, aussi, sur des détails plus ou moins importants — le camouflage de Nina, l'espoir que leur début de complicité n'était pas que passager, la crainte qu'elle annule au dernier moment pour une bonne raison ou pour une excuse quelconque. Il a envisagé mille scénarios, qu'il repasse encore en boucle dans son esprit entre deux taffes tirées sur sa cigarette — il est posté près de l'entrée du bâtiment, avec deux, trois autres types de son équipe, deux d'entre eux accompagnée de leur nana, pause clope générale dans l'espoir de faire retomber la pression, le trac d'avant-match. Certains sont déjà rentrés, d'autres attendent leurs proches pour distribuer les billets VIP qu'on leur a dégotés, comme à chaque fois — il guette la voiture de son beau-père, il guette Nina, aussi.
« Eh, vous là, retentit une voix dans leur dos, familière — leur coach. éteignez-moi ces cigarettes ! Vous allez avoir besoin de tout votre souffle si vous espérez gagner, ce soir ! — Mais, coach, on décompresse, là ! — Si vous avez besoin de décompresser vous pouvez aller faire quarante pompes dans la salle. »
Le ton employé tonne comme une menace subtile ; les éclats rougeoyants s'éteignent un à un à mesure qu'ils obéissent à l'injonction de leur entraîneur — puis se rallument sitôt qu'il retourne à l'intérieur, s'assurer que tout se passe comme prévu. Il a tout juste écrasé le mégot sous son talon qu’il entend une autre voix — plus claire, plus enfantine aussi, celle-ci — l’appeler, une seconde avant qu’une petite tête à bouclettes blondes ne s’immobilise de sa course effrénée juste devant lui — Hannah. Les joues roses, elle rayonne — l’éclat dans ses yeux trahit le pourquoi sans qu’il n’ait besoin d’indices.
« Elle est arrivée, dis ? Elle est arrivée ? — Pas encore, il répond, avant de se rattraper, sitôt qu’il discerne la déception dans les prunelles noisettes de sa cadette. Mais elle va arriver. Elle a dit qu’elle viendrait. »
Elle acquiesce, en jetant malgré tout un regard par dessus son épaule, comme si sa volonté à elle toute seule pouvait tout à coup faire apparaître Nina sur le parking. Il attire ton attention en agitant son billet devant elle, dont elle se saisit avec une moue boudeuse. Louise soulevée dans ses bras, il lui embrasse la joue et lui donne trois autres billets, qu’elle distribue à chacun de ses parents tout en n’oubliant pas d’en garder un pour elle — depuis qu’elle a compris comment la répartition des papiers colorés et numérotés s’effectuait, elle s’en donne à coeur joie à chaque match. Il accepte sans broncher l’embrassade de sa mère — habituelle, là encore — et la tape dans l’épaule de son beau-père, à qui il rend la gamine qui s’agite par envie d’être reposée par terre.
« Tu comptes nous présenter ton amie ? — Elle sera avec vous, et puis sin- — Elle est là ! »
Le cri strident l’a fait sursauter, bien malgré lui — dans la seconde il relève la tête et la regarder filer sans demander son reste. Par réflexe, il cherche un éclat rougeoyant, avant de se souvenir, mission incognito oblige. Et la belle, il ne l’aurait pas reconnue aussitôt si sa soeur ne lui avait pas plongé dans les bras — il est soufflé par la réactivité d’Hannah, mais c’est peut-être parce qu’elle connaît le visage de toute la famille Van der Rohe sous chaque couture pour les avoir si souvent vues à la télévision — tant elle paraît différente, les cheveux clairs. Elle paraît tout à coup un peu plus banale, un peu plus quelconque — et pourtant quelque chose chavire, en lui. C’est peut-être seulement son sourire, tout compte fait ; son sourire qu’il aimerait lui savoir destiné — la pensée lui traverse l’esprit avant que le moindre filtre n’y fasse barrage, et il met une seconde de trop à reprendre pied et réagir pour s’approcher d’elle, le pas léger, un peu pressé, un peu hâtif, trop impatient. Cette fois-ci, il ne se laisse pas devancer — c’est lui qui l’étreint, sans l’ombre d’une hésitation.
« Hey toi, ça fait plaisir de te voir. ((il s’écarte pour l’observer, un sourire au coin des lèvres qui creuse une fossette dans sa joue.)) Ça te va super bien. »
Comprendre par là : t’es superbe ; mais il ne sait parler qu’en euphémismes avec elle, il faut croire.
S’ensuivent le défilé des présentation — Amanda, ma mère, Arthur, mon beau père, et Louise, c’est la gamine qui est trop timide pour te regarder, ça n’a rien de personnel. Et à eux trois, c’est Nina — et ils savent déjà, plus ou moins, parce que sa soeur a été incapable de se taire, à l’abri de leur salon, mais ils réalisent pas vraiment, c’est plus trop de leur âge la téléréalité, avec ce sourire un peu taquin, un peu malin ; ça n’allait pas s’arrêter de sitôt.
Il lui tend le dernier billet qu’il lui restait — troisième rangée —, et le reste de la famille s’éclipse bientôt, pour savoir repérer leurs places sans déranger encore tout le monde. Ne restent plus qu’eux d’eux, à l’entrée du bâtiment, au milieu d’autres visages, d’autres familles qui s’engouffrent dans la salle pleine de bruit.
« T’imagines pas comme j’avais hâte, il souffle, déchiré gêne et honnêteté. Jusqu’à la dernière seconde, j’ai imaginé les six mille trois cent vingt-deux raisons qui auraient pu t’empêcher de venir. »
Et pourtant, les six mille trois cent vingt-deux raisons pesaient si peu dans la balance qu’au final, qu’importe les craintes elle est venue.
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C.A. "Nina" Van der Rohe
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Sujet: Re: A G A I N ; ((nina)) Lun 18 Juin 2018 - 11:09
— see you againnina and roman
Nina avait littéralement passé les quelques derniers jours à vérifier son téléphone toutes les cinq minutes -voire moins- et quand elle avait enfin reçu le message qu'elle attendait, elle n'y avait pas répondu dans la minute.
Elle avait d'abord informé sa meilleure amie qu'elle venait de recevoir l'invitation qu'elle attendait, ce à quoi Diana avait répondu que son engouement pour les activités "normales" tournait à l'obsession, puis elle s'était attelée à la tâche de répondre au texto qu'elle avait imaginé au moins une centaine de fois dans sa tête.
Comme d'habitude son imagination ne pouvait être plus loin de la réalité, mais l'échange de SMS s'était montré très concluant et le rendez-vous avait été fixé un week-end où elle avait déjà une sortie de prévu. Elle informa -sans aucuns scrupules- ses amis de son impossibilité de se joindre à eux et chercha dans ses contacts le numéro de son coiffeur.
« Hey Jamie, je te dérange ? —jamais, Nina darling— Il me faudrait une perruque blonde, tu sais, le blond des petites filles avec plein de reflets naturels ? Tu penses que tu peux me trouver ça ? »
Le jour J, Jamie avait envoyé ses artistes pour transformer Nina. Il avait fallu pas moins d'une heure de préparatifs pour dissimuler son épaisse tignasse flamboyante sous les fibres d'une perruque haut-de-gamme si soyeuse qu'elle semblait réellement appartenir à une petite fille de huit ans qui n'avait pas connu les ravages des produits cosmétiques, et bien que Nina avait prévu de sortir sans prendre la peine de se maquiller, l'équipe avait insisté en lui assurant que son visage était encore trop connu pour se permettre de ne pas redessiner ses traits. Une heure de plus avait été nécessaire pour un maquillage nude qui à la fin donnait l'impression qu'il n'y avait rien de plus qu'un peu de brillant sur ses lèvres et sur ses yeux.
À l'arrière de la voiture, Nina avait passé le trajet à lire et relire les sept pauvres messages échangés, auxquels elle n'avait délibérément pas répondu —elle détestait être celle qui finissait les conversations, avec un sourire aux lèvres et plein d’étoiles dans les yeux. Lorsqu’elle leva enfin la tête pour voir où elle était, elle reconnut le nom du campus qu’il lui avait envoyé pour qu’elle l’y retrouve, et se pencha vers son chauffeur pour lui demander de s’arrêter.
« Déposez-moi ici, s'il vous plaît. Je ferai le reste à pieds. »
Il s’exécuta, habitué à ce genre de changements de dernière minute lorsqu’il s’agissait de Nina depuis qu’elle lui avait demandé de s’arrêter sur une passerelle afin qu’elle rejoigne directement la mer sans avoir à passer par la plage, et Nina le remercia d’un geste de la main avant de se mêler au flot d’étudiants qui se dirigeaient visiblement vers la même direction qu’elle. Elle eut toujours ce vieux réflexe de couvrir son visage derrière ses cheveux, mais réalisa en croisant son regard dans le reflet de la façade d’une boutique qu’elle était si différente de d’habitude que ce n’était pas réellement nécessaire.
Elle portait un attirail simple composé d’une paire de jeans clairs, des sneakers hors-de-prix, mais c’était fréquent —elle croisa une fille qui portait les mêmes, à la seule différence que les siennes avaient ses initiales brodées sur le côté mais le détail était quasi-invisible— ainsi qu’un t-shirt des plus simples avec par-dessus un gilet à capuche des plus basiques. Parce qu’elle avait dit qu’elle passerait inaperçu, elle avait fait l’effort nécessaire pour tenir sa promesse.
En arrivant, elle avait spontanément cherché son téléphone pour regarder si elle n’avait pas reçu plus d’indications de la part de Roman, mais ne vit aucun nouveau message. Alors elle se contenta de suivre le mouvement de foule qui finit par la conduire à un énorme bâtiment qui pouvait très bien être un gymnase, malgré le fait qu’il soit plus petit que tous ceux dans lesquels elle avait pu mettre les pieds par le passé.
Elle chercha des têtes familières du regard, et n’eut pas le temps de les trouver qu’une tornade blonde lui sauta dans les bras. Par réflexe, Nina souleva la petite fille qui s’accrochait à son cou. Elles furent vite rejointes par Roman, et trois autres personnes derrière lui qu’elle devinait être des membres de sa famille. À sa grande surprise, il la prit dans ses bras, mais elle ne le repoussa pas puisqu’elle l’aurait fait s’il n’avait pas fait le premier pas. Contrairement à la dernière fois, Roman dégageait une douce odeur de tabac qui d’une certaine manière lui ajoutait un certain charme.
« J’ai mis un peu de temps à trouver mon chemin, se justifia-t-elle sans se départir de son sourire. Et merci. Blonde, comme promis ! »
Nina prit sa lèvre inférieure entre ses dents, parce que les papillons qui s’agitaient dans son ventre l’emplissait d’un sentiment d’euphorie auquel elle était habituée mais qui lui faisait toujours autant d’effet. Elle n’eut pas le temps de trouver une remarque pour lui retourner son compliment car il s’empressa de faire les présentations —Amanda, Arthur, Louise— et Nina arbora son habituel sourire radieux, celui qui fait d’elle une fille charmante et simple, qu’on apprécie dès les premiers abords. Ou qu’on qualifie d’hypocrite, quand les haters ne trouvent rien d’autre pour la descendre. Mais elle avait appris à passer au-dessus, depuis le temps.
La famille les laissa seuls –elle dut toutefois promettre à Hannah qu’elle se mettrait à côté d’elle– et la gêne qui l’avait envahie au moment de se quitter une semaine auparavant lui revint en pleine figure. Elle passa une main dans ses cheveux blonds qui cascadaient jusqu’à hauteur de ses reins, et leva les yeux vers Roman, légèrement prise de court par son honnêteté.
« Six mille trois cent vingt-deux raisons ? Elle eut un rire léger. Oh attends, laisse-moi toute les énumérer... »
Et comme c’était avec l’humour qu’elle contrait la gêne, Nina s’en donna à cœur joie. Elle partit des plus évidentes –une soirée prévue avec chanteurs et mannequins, un dîner, une après-midi shopping qui s’éternise, un rendez-vous important en Europe– pour aller vers des excuses moins valables –un problème dans son élevage d’alpacas en Amérique latine– en passant par des histoires un peu tirées par les cheveux. Quand elle eut finit, elle avait à peine atteint vingt d’entre elles.
« Ça fait beaucoup quand, même. J’ai préféré venir, c’était plus simple. »
Il y eut un petit instant de silence, pendant lequel elle se contentait de sourire, excitée par le petit flirt qui s’était instauré entre eux maintenant qu’Hannah n’était plus là pour jouer les entremetteuses.
« Je suppose que tu as pas le temps de me faire visiter… on se retrouve à la mi-temps, c’est ça ? »
HRP | la couleur de dialogue c'est #9ee3cc bc aquamarine nique trop les yeux sur ce code ;;
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Roman Wright
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Sujet: Re: A G A I N ; ((nina)) Mar 19 Juin 2018 - 17:13
A G A I N
ft. nina
« Six mille trois cent vingt-deux raisons ? »
si l’on tient compte d’à peu près mille et quelques raisons par jour, au bout d’une semaine, c’est à peu près ça — six mille trois cent et quelques raisons, sans doute certaines en doublon, mais c’était plus fort que lui. Et, pendant qu’elle en énumère quelques unes — des empêchements professionnels qu’il avait réellement craints à d’autres options qu’il aurait pu envisager pour se dérider — il en ajoute d’autres à l’édifice — un embouteillage provoqué par des hystériques devant les boutiques Xphone puisque la sortie du dernier modèle est annoncée pour le lendemain, un spectacle de mimes dans la rue définitivement plus passionnant que son match — mais en retient d’autres, les plus sincères et les plus franches, les peurs qui l’ont le plus inquiété jusqu’à ce qu’elle se tienne face à lui — finalement, tu t’es dit que ça n’en valait pas la peine, et que les caméras valaient quand même mieux que moi.
Après coup, il culpabilise — mal à l’aise d’avoir douté d’elle comme il l’a fait. Mais c’est qu’ils sont si différents, leurs mondes, c’est qu’elle a tout, tout ce dont on peut rêver alors, oui, alors, pourquoi est-ce que c’est lui qu’elle voudrait ?
« Ça fait beaucoup quand, même. J’ai préféré venir, c’était plus simple. »
Et ça suffit à faire de moi l’homme le plus heureux du monde. La pensée a filé sans filtre. Il balance d’un pied sur l’autre, l’espace d’un instant, mal à l’aise, et son regard esquive soigneusement le visage de l’adolescente, puis se recentre sur elle quand elle reprend la parole.
« Je suppose que tu as pas le temps de me faire visiter… on se retrouve à la mi-temps, c’est ça ? — J’imagine, oui. Et puis, aussi, si tu veux, après, on peut- — Campbell, Lockwood, quarante pompes après le match ! »
Roman tourne la tête en direction de l’entrée, et de ses deux coéquipiers de nouveau pris sur le fait, cigarettes à la main et qui tentent encore de se justifier, alors même que le ton et le visage du coach sont sans appel — ils le savent pertinemment, mais qu’importe, il s’agit d’une bataille d’honneur que de tenter d’en réchapper. à l’instant où l’entraîneur s’apprête à retourner une nouvelle fois dans le bâtiment, son regard croise celui de Roman et, sans plus de cérémonies, il lui indique la porte.
« Wright, c’est valable pour toi aussi. Va t’échauffer plutôt que de faire du gringue aux jolies filles, tu veux ? — Tout de suite ! ((puis, en se tournant vers Nina — mal à l'aise, quoiqu'il manque visiblement de temps pour s'embarrasser du commentaire de son coach.)) Troisième rangée, vers le milieu, de toute façon si Hannah te voit elle te fera sûrement de grands gestes en sautant sur son siège. »
Il rit sur les derniers mots — quoiqu’il sait très bien que sa soeur en serait parfaitement capable, intenable quand l’excitation s’empare d’elle ; enfant agitée, juste vibrante, vivante.
« On se retrouve après. Souhaite-moi bonne chance. »
Il cède sans y réfléchir à la pulsion de l’instant — il lui plaque un baiser léger sur la joue, avant de s’engouffrer dans l’entrée que l’entraîneur lui désigne toujours, à la limite de l’impatience. Au dedans, le coeur qui loupe un battement quand il réalise son geste — et, en boucle, il se traite d’imbécile à voix basse.
*****
Dernières recommandations, rappel de stratégie de début de jeu, les joueurs se tapent dans les mains — soulèvent au passage des nuages de talc autour d’eux — puis s’éparpillent sur le terrain ; Crows de l’université d’Astrophel en noir — à l’exception du sigle et de leurs numéros, cousus d’un jaune vif sur le tissu léger — et l’équipe adverse en en vert sapin et coutures blanches. En bord de terrain, Roman avise brièvement les positions de ses coéquipiers, échange un sourire avec ceux dont il croise le regard, avant d’oser un coup d’oeil en direction des gradins — à la recherche de sa famille, et de Nina, qu’il repère presque instantanément. Il devine Hannah s’adresser à Nina, des mots qu’il n’entend pas au dessus du bruit tout autour.
((La gamine s’est accrochée au bras de Nina dès qu’elle s’est installée à côté d’elle, et n’a cessé depuis de commenter sur tout et n'importe quoi qui lui passait par la tête — qu’elle n’aimait pas les gens qui parlaient trop fort dans la rangée juste derrière eux, et puis qu’elle préférait les dossards de l’équipe de son frère parce que le jaune c’est plus joli que le vert même s’il n’y en a pas beaucoup, et puis qu’elle aimait bien regarder les garçons qui font tourner les ballons sur leur index, que ce sont des magiciens, qu’elle aimerait bien apprendre. Entre deux flots de paroles au débit improbable pour une si petite fille, elle s’est tout à coup tue au beau milieu de sa phrase pour fixer la it-girl déguisée en clignant des yeux, comme si, dans la frénésie générale, elle n’avait pas prêté attention avant au changement dans l’apparence de sa starlette préférée — et qu’importe qu’elle le lui ait fait remarquer, la joie de la retrouver a brièvement éclipsé tout le reste. « Mais t’es trop trop belle comme ça ! » Les quelques minutes qui suivent, elle les passe à comparer les reflets de leurs cheveux, et à tresser maladroitement les mèches blondes de Nina entre ses petits doigts malhabiles — jusqu’à ce que son attention soit de nouveau accaparée par le terrain et les garçons qui s’y dispersent, annonçant le début du match sous peu. « Regarde Nina ! T’as vu, c’est Roman là-bas ! Et puis y’a ses amis aussi qui viennent des fois à la maison, le grand très grand c’est Asher, et puis celui qui est à côté du panier c’est Jasper. Ils sont gentils mais ils font que de m’embêter quand ils sont là ! » Finalement, elle ne se taira — à peu près — que lorsque résonnera le coup de sifflet de l’arbitre.))
Du mouvement attire son attention au milieu du terrain, et il se concentre sur le jeu — coup de sifflet, et la balle fuse dans sa direction. Il dribble, esquive l’adversaire qui se place en travers de sa route, passe le ballon au coéquipier qui se libère sur sa droite. L’action est rapide — dix-sept secondes plus tard, les deux premiers points sont décrochés par les Crows.
Lorsque résonne le deuxième buzzer, celui des vingt minutes et qui annonce la mi-temps, l’équipe d’Astrophel mène, vingt-neuf à vingt-cinq sur le tableau des scores. Ils échangent des high five, des sourires ; ils sont plus détendus qu’au début de la partie, sans pour autant relâcher la garde — ils savent qu’une seule erreur pourrait leur coûter la victoire ; ils l’ont souvent appris à leurs dépends.
Le souffle court, Roman se laisse quelques instants pour éponger son front, boire et récupérer, avant d’enfiler sa veste et de rejoindre Nina, à mi-chemin entre le terrain et les gradins.
« Alors, verdict ? Tu ne t’ennuies pas, j’espère ? »
Si tu savais ; si tu savais comme j’essaie de faire les choses bien, encore mieux que d’habitude rien que pour tes yeux.
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C.A. "Nina" Van der Rohe
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Sujet: Re: A G A I N ; ((nina)) Mar 19 Juin 2018 - 22:07
— see you againnina and roman
Nina n'avait vu ce genre d'échanges que dans les séries et les films, et était loin de se douter qu'elle le vivrait un jour. Et pourtant elle était bien dans un campus, comme une étudiante banale, à minauder des futilités pour faire rire un garçon comme les autres -qui croyais-tu berner comme ça, Nina ?- à l'écart d'une foule de gens qui passaient à côté d'elle sans la dévisager comme si elle était une bête de foire -ou dans le cas des gens comme Hannah, comme si elle avait fait quelque chose d'incroyable dans sa vie.
Elle esquissa un sourire quand celui qui semblait être leur coach disparut avec le genre de répliques cliché qui font toujours bon effet, et reporta son attention sur Roman. Comme elle s'y attendait, ils n'auraient pas la possibilité de partager de moment privilégiés cette fois encore -mais en même temps, ce n'était pas le but de l'invitation.
« On se retrouve après. souhaite-moi bonne chance. — Je sais pas si tu le mérites. Après tout tu- »
Roman ne lui laissa pas le temps de finir sa réplique sarcastique car il se pencha sur elle pour l'embrasser sur la joue. Son cerveau s'arrêta de fonctionner, et tandis qu'il prenait la fuite comme n'importe qui à sa place, Nina resta immobile, le regard vers la porte qui venait de se refermer. Finalement, elle attrapa sa lèvre entre ses dents pour retenir le sourire qui ne la quitta pas même lorsqu'elle retrouva Hannah et sa famille dans les gradins.
Elle proposa à la petite fille de grimper sur ses genoux le temps de s'occuper avant que l'arbitre ne siffle le début du match, et l'échange qu'elles eurent pendant les quelques petites minutes qui précédèrent aurait pu facilement les faire passer pour des soeurs. Amanda -mrs Wright l'invita à l'appeler par son prénom- essaya, entre deux respirations autorisées par Hannah d'engager la conversation avec cette parfaite inconnue que son fils avait sortie de nulle part.
« Tu dois vraiment lui porter chance pour qu'il ose t'inviter voir son match. — Ça ne m'étonnerait pas que ce soit juste pour ça que je suis ici avec vous. »
Elles se mirent à rire toutes les deux, et Nina fut soulagée de constater qu'elle était réceptive à son humour parfois "un peu limite" -pour citer sa mère dont les amis étaient légèrement trop susceptibles pour comprendre la subtilité de son sarcasme. Quand les Crows firent leur entrée, Hannah s'exclama et pointa son frère du doigt -impossible de le rater- et commença à faire de grands gestes dans sa direction. Lorsqu'il les remarqua enfin, et que son regard croisa celui de Nina, elle sentit le rouge lui monter aux joues mais ne put s'empêcher de sourire avec toutes ses dents. Et pour garder la face, elle lui lança un clin d'oeil -sa signature. Et le match débuta.
Nina était une férue de sport -de compétition en sport, comme la bonne américaine qu'elle était. Elle essaya de rester en place la première partie du match, mais lorsque la tension monta -un peu plus à chaque panier marqué par Roman ou l'un de ses coéquipiers, sa nature revint au galop et elle se retrouva à hurler en choeur avec le reste des supporters, comme s'il s'agissait d'une équipe qu'elle soutenait depuis des années.
« Eh bien, quel entrain ! — Je suis une grande fan de sport, se justifia-t-elle avec un sourire gêné. »
Amanda proposa une "pause pipi" à ses filles -plus Nina, mais ses cheveux blonds et ses grands yeux brillants auraient pu la faire facilement passer pour l'une d'elles- que Nina déclina poliment. Hannah voulut faire de même mais sa mère insista, certaine qu'elle viendrait la réclamer plus tôt qu'elle ne le pensait, et le groupe s'éloigna pendant que la it-girl descendait les marches, les yeux rivés vers le capitaine de l'équipe qui se dirigeait vers elle.
Comme si c'était naturel entre eux.
Elle s'arrêta avant que les gradins ne se terminent et s'appuya sur les rambardes en métal, et Roman fit de même depuis l'autre côté. Dans cette position, leurs visages d'ordinaire espacés de leurs dix centimètres d'écart arrivaient à hauteur l'un de l'autre.
« Pas mal, pour une team junior. »
Nina aussi, savait faire bon usage des euphémisme. Elle leva les yeux vers le panneau qui affichait les scores, l'air de réfléchir à quelque chose de très profond, puis finit par reporter son attention sur Roman.
« Alors comme ça je suis la première nana que tu ramènes à un de tes matchs ? Elle planta son regard dans le sien, hilare. Amanda a vendu la mèche, désolée pour toi. »
Elle ne serait pas la seule des deux à être embarrassée -après tout, c'était de bonne guerre.
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Roman Wright
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Sujet: Re: A G A I N ; ((nina)) Mar 19 Juin 2018 - 23:37
A G A I N
ft. nina
Il appuie son dos contre la rambarde, profite du répit pour étirer ses épaules et sa nuque, lentement, sans tout à fait lâcher du regard la it-girl accoudée de l’autre côté — ça lui évoquerait presque une fameuse scène de tourtereaux au bord d’un balcon, si le décor était différent d’un gymnase bondé, plein d’une odeur qui lui est familière ; cuir, bois, plastique, le tout éclairé de lumières vives artificielles. Quand même moins romantique que l’odeur du lierre et des roses sous le clair de lune, faut l’avouer.
« Pas mal, pour une team junior. — On se débrouille, il lance, rictus amusé aux lèvres — pas moins fier de son équipe. »
Il ne cherche pas à combler le silence qui s’étire, l’espace des quelques secondes qui suivent — il préfère porter sa bouteille à ses lèvres pour boire, en gardant un oeil sur le chronomètre des quinze minutes de pause. Il songe qu’il se grillerait bien une clope, mais la chaleur de l’intérieur et la présence de Nina le retiennent sans qu’il n’ait trop à tergiverser.
« Alors comme ça je suis la première nana que tu ramènes à un de tes matchs ? — ...Quoi ? »
Il a relevé les yeux vers elle, pris de court — comment elle sait ? à l’instant où l’idée évidente lui traverse l’esprit, Nina la lui confirme.
« Amanda a vendu la mèche, désolée pour toi. — Comme si tu l’étais, désolée, il rétorque, en soutenant son regard, le sien quelque part entre la gêne et l’espiègle. Mais donc, oui. J’ai déjà invité des potes de mon ancien collège, lycée, quand ils étaient de passage ici. Fin, genre, je sais plus si je te l’ai dit, je vivais à Prescott, avant, en Arizona. Donc voilà, bref. D’habitude ils sont au moins deux ou trois, et c’est plutôt des mecs avec qui je jouais au basket là-bas. »
Et quand c’étaient des filles, la relation qu’elles entretenaient avec le fils Wright était généralement plus claire que ne l’est celle de ces deux-là.
Il ouvre la bouche, dans un nouvel élan de parole, mais se ravise, fronce les sourcils avant de se tourner complètement vers elle — comme un instant de réalisation soudain, un détail qui vient tout juste de le frapper.
« Attends… T’appelles déjà ma mère par son prénom ? Il rit, doucement, se mordille l’intérieur de la joue, tic nerveux. T’es comme ça, toi ? Tu brûles souvent les étapes ? »
Il se rapproche de la rambarde — de Nina par la même occasion — et s’y accoude, les bras qui s’emboîtent dans les interstices laissés par ceux de la jolie blonde d’un soir ; contact discret de ses doigts sur le coude de l’adolescente, brièvement, avant qu’il ne les replie en prenant tout à coup conscience de ce qu’il fait. Alors, il relève ses prunelles anthracites vers la jeune it-girl pour plonger dans ses yeux à elle, un sourire un peu plus hésitant au bord des lèvres — presque timide, celui-là.
« Dis, je… J’ai pas eu le temps de te demander, tout à l’heure, dehors, quand le coach est arrivé. Son regard fuit, l’espace de quelques secondes, mais il se force à les reporter presque aussitôt sur elle — à ne pas se défiler. Est-ce que… Enfin, voilà, bref, est-ce que tu me laisserais te raccompagner chez toi, après le match ? Je veux dire, j’ai ma voiture, je vais être obligé de rentrer de mon côté pour la ramener de toute façon, alors, si tu veux… »
Il joue nerveusement avec le shooting sleeve à son poignet, sur lequel il a baissé les yeux malgré lui. Il lui faut trois secondes pour reprendre, avec un empressement qui manque le faire buter sur les mots.
« Je te propose pas ça parce que je me sens forcé ou quoi, hein, genre, ça me dérange pas du tout, je te jure. Lentement, il ose la regarder de nouveau — peut-être parce que l’envie de voir ses réactions de ses propres yeux l’emporte sur le malaise, qu’importe la gaucherie. Ça me ferait vraiment plaisir si t'acceptais. »
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C.A. "Nina" Van der Rohe
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Sujet: Re: A G A I N ; ((nina)) Mer 20 Juin 2018 - 1:25
— see you againnina and roman
Non, c'est vrai. Elle n'était pas du tout désolée. Elle l'écouta avec attention, en essayant de se concentrer sur ce qu'il lui racontait sur sa vie sans se laisser distraire par des pensées un peu futiles -même s'il avait quand même une structure osseuse marquée au niveau du visage, et une voix plus grave que dans son souvenir. Le genre de pensées qu'elle allait se garder de lui faire remarquer.
« Mais c'est elle qui m'a demandé de l'appeler comme ça ! »
Nina éclata de rire, toujours penchée sur sa rambarde, ses longues mèches blondes pendant dans le vide. Lorsqu'elle leva les yeux, elle croisa les pupilles bleues -grises, plutôt- de Roman qui l'observaient avec attention, et ne put s'empêcher de battre des cils pour rester concentrée. Un silence léger s'installa entre eux tandis que le contact du bout des doigts de Roman sur son bras lui arrachaient un frisson.
Elle baisse les yeux sur l'origine des chatouilles sur le bout de son coude, et releva la tête pour observer le visage de Roman derrière ses longs cils couverts de mascara. Et elle résiste, Nina, à la tentation de réduire la courte distance qui sépare leurs visages. Parce que ça ne se fait pas, de déstabiliser le capitaine pendant la mi-temps.
« Dis, je… j’ai pas eu le temps de te demander, tout à l’heure, dehors, quand le coach est arrivé. — Hm ? »
Elle pencha la tête sur le côté, incrédule. L'espace d'un instant, Nina put sentir son cœur cogner fort contre sa poitrine et résonner dans ses oreilles. Elle s'attendait à mille et unes demandes de sa part, mais ne mit le doigt sur aucune tant ça chauffait, à l'intérieur d'elle. Et quand il cracha enfin le morceau, ce fut le retour des papillons au creux de l'estomac.
« On verra à la fin du match. Elle posa une main sur son torse et le poussa gentiment. Concentre-toi sur la partie au lieu de me faire des avances. »
Un coup d'oeil derrière lui suffit à Nina pour apercevoir la figure du coach qui s'approchait dangereusement de Roman -visiblement, le quart d'heure pendant lequel elle aurait aimé profiter de sa présence pour elle venait de s'écourter.
« T'as plutôt intérêt à gagner, Wright. »
Malgré son regard taquin, elle affichait tout de même le sourire qui disait « moi aussi, ça me ferait très plaisir que tu me raccompagnes. »
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Roman Wright
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Sujet: Re: A G A I N ; ((nina)) Jeu 21 Juin 2018 - 0:51
A G A I N
ft. nina
Il a du mal, Roman, à soutenir le regard de la belle ; du mal à ne pas vouloir disparaître à l’instant, s’enfuir sur le terrain, effacer ses mots — il se sent con, comme un adolescent de quinze ans qui tâtonne auprès de son premier amour, il se sent gauche et même carrément ridicule. C’est bien beau, de jouer le mec sûr de lui, bien dans sa peau, qui sait ce qu’il veut et où il va, c’est bien beau de faire genre, si le portrait s’effrite à la seconde où il sort de sa zone de confort — parce qu’il n’est pas si serein, l’étudiant ; qu’il se sent bancal et parfois à contre-temps, et qu’il ne sait pas y faire avec les filles, pas avec celles qui lui plaisent vraiment. C’est pour ça que souvent, il freine des quatre fers avant de s’embarquer dans quelque chose dont il ne saisit pas bien les codes — et c’est pour ça qu’il n’a jamais rien vécu de sérieux, qu’il n’est pas certain d’ailleurs d’en avoir vraiment envie à son âge, qu’il préfère penser au moment présent et pas à ce qui viendra ensuite. Et alors, si, et si, et si c’était le moment d’oser cueillir le jour pour de vrai ?
« On verra à la fin du match. »
Il s’apprête à protester — sur le ton de l’humour, quoiqu’il a tout un coup un doute à l’esprit, la crainte d’être victime d’une méprise, d’avoir mal interprété les signes, peut-être que c’est vrai, peut-être qu’on ne croit que ce que l’on a bien envie de croire, peut-être qu’on voit des signes partout quand on en a l’envie d’en voir, peut-être que- elle le bouscule doucement, coupe court à ses réflexions — bref contact complice, ça lui fait quelque chose au dedans qu’il ne sait pas décrire, l’idée qu’il y ait déjà ce petit truc qui pétille, cet élan si facile entre eux. Mais est-ce que ça veut vraiment dire quelque chose, dans le fond, tout ça ?
« Concentre-toi sur la partie au lieu de me faire des avances. »
Il avait entrouvert les lèvres dans un espoir vain de rétablir l’équilibre, mais les mots meurent sur ses lèvres quand il l’entend. Son corps tangue entre le rire franc et l’abrutissement ; c’est comme si elle avait lu dans ses pensées et qu’elle s’était décidée à ne pas le torturer plus longtemps, qu’elle avait eu pitié de lui et avait choisi de faire taire ses doutes plutôt que de les alimenter. Elle vient d’admettre qu’elle sait pertinemment quel jeu il joue, et le ton employé n’avait rien d’un reproche.
L’esprit au vague — aucun mot ne lui vient alors qu’il voudrait bien lui répondre, trouver la phrase qui claque bien, celle que le héros d’un teen show ou d’un roman young adult sortirait d’instinct. Lui se retrouve simplement hébété, quelque part entre le déni et l’euphorie. Il n’est capable que d’un sourire mal assuré — mais ses yeux parlent pour lui, et de façon un peu trop limpide, sans doute.
Comme pour se donner contenance, il éprouve le besoin de décrocher son regard, de reporter son attention sur d’autres détails que ceux de son visage encore trop près — alors, il suit le mouvement des prunelles de l’adolescente il se perdent quelque part au dessus de son épaule, avise le coach qui s’approche de lui à grands pas pressés, et à son plus grand dam, si prévisible que c'eût été.
« Eh, joli coeur, on t’attend pour discuter stratégie. Y’a jamais meilleur moyen d’emballer une fille qu’avec des prouesses sur le terrain, alors tu ferais mieux de te ramener illico presto, c’est tout à ton intérêt. — Tout de suite ! »
Il a deviné comme le fond d’un rire dans le ton de l’entraîneur, qui lui donne pourtant plutôt l’air bourru, habituellement — les gars l’aiment bien, sauf quand il les malmène jusqu’à l’épuisement, quand bien même c’est peut-être qu’ils cherchent.
« T'as plutôt intérêt à gagner, Wright. — Vos désirs sont des ordres, Votre Altesse. »
Il esquisse une courbette inachevée, avant de reculer plus encore ; il soutient son regard quelques secondes supplémentaires, comme pour sceller une promesse en non-dits, puis rejoint son équipe en petites foulées sur le bord du terrain — de nouveau, il se recentre sur le jeu à venir, il lui a juré de gagner, et il n’a qu’une parole.
((Hannah, elle, commençait à s’impatienter ; maman l’a occupée du mieux qu’elle pouvait, en tâchant de n’avoir pas l’air de trop observer son fils et cette fille, qu’il n’avait pourtant pas présentée comme autrement qu’une amie — mais des amies de Roman, elle en a connues des tas, parce qu’il a souvent été entouré, même lorsqu’il cherchait la solitude ; un aimant à autrui et de l’entourage par poignées. Et c’était différent — ça l’est toujours, pour une mère, qui sait les regards de son enfant, et ses rires, et ses maladresses, et tous ces gestes inconscients qu’il répète lorsqu’il s’embarrasse. C’est différent et, alors, elle ne peut pas s’empêcher d’être curieuse, de laisser traîner le regard de leur côté, sans en avoir l’air — tendre et attentive. Elle donne le change quand Nina revient vers eux — parce qu’elle l’aime bien, pour l’instant, cette fille polie, vive et spontanée — et libère enfin sa petite fille de son emprise qui, aussitôt, lève des yeux inquisiteurs en direction de la it-girl — peut-être un léger picotement de jalousie, parce que ce n’est pas elle que son frère est venu voir, cette fois ; le sentiment se dissipe tout aussi vite pourtant, et elle revient s’installer sur les genoux de la jeune vedette de téléréalité. « De quoi tu parlais avec Roman, dis ? » Pour le coup rien qu’une curiosité d’enfant, si indiscrète qu’elle soit, pourtant encore innocente — parce qu’elle ne saisit pas vraiment le jeu de flirt qui s’est installé entre son grand frère et son idole, ce sont des nuances qui lui échappent, elle est trop jeune encore, pour elle les garçons on leur tient la main dans la cour de l’école quand on est amoureuse ou on leur jette des boulettes de papier quand ils embêtent les filles. Sans doute, dans le fond, n’est-ce pas plus mal d’avoir la candeur d’une enfant de sept ans.))
Lorsque le coup de sifflet résonne dans la salle et que le chronomètre des dix minutes et des vingt-quatre secondes s’enclenche, tout s’enchaîne en une poignée de mouvements — le panier est marqué par l’équipe adverse qui a saisi le rebond. S’ensuit une montée fulgurante dans les scores des deux équipes, et un écart dans le nombre de points qui ne cesse de s’élargir puis de se réduire. Sur les dernières secondes du troisième tiers-temps, Roman réceptionne un no-look-pass et s’élance — plus petit mais plus vif, cross-over pour briser les appuis d’un défenseur sur la droite qu’il contourne prestement. Il perce les défenses jusque dans la raquette, et donne de sa détente sans laisser au pivot le loisir de lui voler la balle — ses doigts frôlent le bord du cerceau tandis qu’il y pousse le ballon. L’action était belle — impossible de nier — mais à la réception ses appuis se rompent, et il heurte le plancher du dos et des coudes sans douceur. Pourtant, il éclate de rire et se redresse dans la seconde, trop habitué à tomber pour s’inquiéter des quelques hématomes qu’il découvrira sans doute de çà et de là sur sa peau, demain.
Il frappe dans la main tendue d’Asher, à l’instant où le buzzer annonce la fin de l’avant-dernière phase — le début du dernier tiers-temps, les dix minutes qui peuvent changer la donne. Mais les Crows mènent encore, quoique leurs adversaires les aient brièvement dépassés en début de deuxième mi-temps — ils ont repris les droits sur l’empire de leur score, et ne compte plus en céder une seule miette. Roman souffle des indications stratégiques au coéquipier qui vient prendre sa place le temps de quelques minutes, et lui rejoint le banc pour s’y avachir avec un certain plaisir, trop heureux de poser une bouteille froide à peine sortie de la glacière contre son front — du même coup, il profite du répit pour lancer un regard en direction de ses supporters favoris dans les gradins, un sourire à Nina et un signe de main à ses frangines.
Lorsqu’enfin il reprend sa place sur le terrain pour les dernières minutes de jeu, plus rien n’est à refaire — il faudrait qu’ils tombent raides morts ou laissent délibérément leurs adversaires marquer pour qu’ils les rattrapent et les surpassent. Le buzzer résonne une dernière fois, et les résultats se figent pour de bon sur le cadran — cinquante-neuf à quarante-cinq, et ce sont les supporters des Crows qui s’en donnent à coeur joie dans les gradins. Les joueurs ne sont pas en reste — trop heureux de faire bonne impression, et d’assurer peu à peu leur place en tant que première équipe de l’université d’Astrophel City.
L’extase vaguement retombée, restent toujours la fierté diffuse et les membres déjà ankylosés qui laissent miroiter de superbes lendemains de courbatures à n’en plus finir. Les gradins se sont déjà en partie vidés, certains joueurs ont déjà rejoint les vestiaires — Roman, lui, reste un peu en arrière, pour rejoindre sa famille et puis Nina. Louise s’est déjà endormie dans les bras de son père, et les yeux d’Hannah luttent pour ne pas céder face au poids de la fatigue — alors, les au revoir s’esquissent ici, à l’intérieur du gymnase qui se vide peu à peu. Bientôt, Nina et lui ne sont de nouveau plus que tous les deux — et, quelque part, il adore ces instants volés.
« Vos désirs étaient des ordres, Votre Altesse et j’ai, comme vous pouvez le constater, pris grand soin de m’y tenir à la lettre. »
Son regard, même fatigué, parvient encore à pétiller de ce quelque chose de presque gamin qui ne le quitte jamais vraiment — ce qui lui reste de l’humour d’un enfant qu’il n’a pas tout à fait barricadé en lui.
« Si Votre Altesse n’y voit pas d’inconvénient, le gentilhomme que je suis va s’empresser d’aller prendre une douche dans les vestiaires, histoire que sa compagnie soit moins désagréable à Votre Altesse s’il faut partager l’espace clos d’une même voiture. »
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Sujet: Re: A G A I N ; ((nina)) Jeu 21 Juin 2018 - 22:17
— see you againnina and roman
Comment pouvait-elle encore pouvait qu'elle n'allait pas succomber, quand il la regardait comme ça ? Elle lutta pour se contenir de ne pas sauter par dessus le garde-corps pour lui sauter dans les bras, et se contenta de reculer elle aussi sans que son regard ne quitte le sien -jusqu'à ce qu'il se retourne pour retrouver son équipe.
C'était des petits instants futiles, un peu volés, qui se passaient dans la foule là où personne ne regardait jamais -dans l'intimité des joueurs, qui venaient chercher un peu de réconfort auprès de celles et ceux qui les aimaient assez pour venir les encourager au milieu des gymnases bondés.
« De quoi tu parlais avec roman, dis ? — Je lui ai fait promettre de gagner le match. Tu penses qu'il pourra tenir parole ? — Ouais ! Roman gagne tout le temps, il est trop fort. »
Nina éclata de rire et se replaça près d'Amanda, en acceptant avec plaisir la bouteille d'eau qu'elle lui tendit. Quand elle croisa son regard dans le processus, Nina sentit quelque chose passer entre elles, car elle sut presque immédiatement que cette femme n'avait rien raté de ce qui venait de se passer là où Roman et Nina se pensaient à l'abri des regards. Elle sentit le rouge lui monter aux joues et se cacha derrière ses cheveux, juste avant que le match ne redémarre.
La it-girl ne perdit pas son entrain, même lorsqu'on croyait qu'elle avait déjà explosé son quota d'énergie lors de la première partie du jeu. Elle se leva à chaque ovation -c'était une bonne chose qu'ils ne soient entourés que de supporters des Crows parce qu'elle se serait pris au moins deux baffes depuis le début de la partie- et hurla en chœur avec la petite Hannah chaque fois que sa voix ne portait pas assez le nom de son frère.
Et quand le buzzer sonna la fin du jeu, l'euphorie gagna la foule, en diapason avec celle des joueurs et à laquelle Nina se joignit avec plaisir. Elle se retrouva même bras dessus-bras dessous avec la fille qui se trouvait à côté d'elle, qui arborait fièrement les couleurs de l'équipe.
La joyeuse famille et leur invitée descendirent les gradins pour accueillir leur champion. En aidant Hannah à descendre les marches, Nina réalisa qu'elle luttait violemment contre le sommeil. Elle eut un sourire amusé lorsque la fillette remarqua l'intérêt que lui portait la starlette, et après avoir félicité Roman pour son jeu, Amanda et Arthur annoncèrent leur départ. Nina s'accroupit près d'Hannah dont les paupières se fermaient de plus en plus à mesure que le temps passait.
« Tu reviendras ? On pourra aller au parc la prochaine fois... marmonna Hannah en se frottant les yeux. »
Nina prit la petite fille dans les bras en lui promettant qu'il y aura une prochaine fois, sans pour autant préciser où et quand -elle avait trop peur de faire des promesses qu'elle ne saurait tenir. Elle salua le reste de la famille et les regarda s'éloigner avec un regard attendri, avant de se retourner vers Roman -et à cet instant, elle réalisa qu'ils étaient de nouveau seuls, pour la troisième fois de la soirée.
« Je n'en attendais pas moins de vous, Monsieur le Capitaine, fit-elle en se prêtant au jeu et en sortant l'accent le plus pompeux possible. »
Elle éclata de rire à sa dernière remarque et lui donna rendez-vous à la sortie. Quand ils se quittèrent, elle ne put s'empêcher de risquer un regard en arrière -pour le regarder s'éloigner avec le reste de l'équipe en direction des vestiaires.
En retrouvant l'air frais du dehors, Nina s'assit sur le muret en pierre qui marquait les limites du campus et sortit son téléphone pour faire défiler les divers fils d'actualités qui continuaient à s'activer dans son monde. De temps en temps, il lui arrivait de lever la tête, regarder les gens partir avec un sourire aux lèvres, malgré leurs cheveux emmêlés et leurs visages fatigués. Elle reconnaissait là la dégaine des étudiants, une chose qu'elle ne connaîtrait jamais car elle avait été élevée en étant toujours impeccable -même lorsque, comme aujourd'hui, elle ne faisait rien de plus qu'une activité normale.
Malgré sa volonté de se faire passer pour l'une d'elles, elle faisait un peu tâche avec ses cheveux parfaits et l'absence d'imperfections sur son visage de poupée.
Elle était perdue dans son fil Instagram quand des voix s'élevèrent depuis le gymnase. L'équipe de basket et les cheerleaders sortirent en faisant le maximum de bruit possible, ce qui arracha un sourire à Nina -qui s'élargit quand émergea la tête de Roman parmi le groupe. Lorsqu'ils arrivèrent à sa hauteur, certains lui lancèrent des sourire l'air de dire "salut ma jolie" tandis que d'autres disaient plutôt "on sait pourquoi -pour qui- tu es là" tandis que les filles avaient plutôt tendance à la regarder avec curiosité, ou compassion.
Elle ne s'attarda pas sur eux pourtant, son attention totalement focalisée par le sportif aux cheveux encore mouillés qui s'avançait dans sa direction. Une fois qu'il arriva à sa hauteur, elle rangea son téléphone dans sa poche.
« Je peux toujours appeler un taxi, si vous comptiez fêter votre victoire. »
Et pour ponctuer sa phrase, son ventre se mit à gargouiller violemment, lui arrachant un hoquet de surprise. Son visage vira au cramoisi et elle se cacha derrière sa masse de cheveux, qui lui parut soudainement bien fine par rapport à ce dont elle avait l'habitude.
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Roman Wright
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Sujet: Re: A G A I N ; ((nina)) Sam 23 Juin 2018 - 22:10
A G A I N
ft. nina
Promesse de se retrouver à la sortie ; Roman ne peut s’empêcher d’avoir ce sourire à la commissure de droite qui s’élargit, renforce la fossette légère en un guillemet qui ne s’achève pas. L’instant d’après il recule et se tourne pour rejoindre au trot le reste de son équipe qui s’enfonce dans les vestiaires — le territoire des hommes, le carnage. Les voix éclatent, chants sonnent à moitié faux mais tout le monde s’en fout, ça se bouscule jusque sous les douches brûlantes et, avec l’exclusivité masculine de la pièce, les plaisanteries douteuses commencent à pleuvoir — il ne faut pas longtemps avant que les vannes scabreuses se dirigent vers lui et, surtout, cette jolie nana qu’il a invitée.
« Eh, Wright, depuis quand tu péchos sans nous tenir au courant ? — Depuis que de un, j’pécho pas, il marmonne — et l’hilarité qui se répand en ricanements autour de lui en dit bien long sur le crédit qu’ils accordent tous à ses paroles. De deux, même si c’était le cas, j’crois pas avoir signé pour tout te raconter. — Putain le con, il est mordu ! — Au fait, je la connais à peine. — Et alors ? Moi aussi j’connais à peine ma meuf. — Mais toi tu l’as baisée direct ! — C’est elle qu’était carrément en chien ! »
Roman décroche, l’espace de quelques instants, les yeux clos sous l’eau brûlante qui soulage ses muscles endoloris qu’il étire lentement, pas bien certain de savoir éviter les courbatures du lendemain. Mais c’est sans compter sous les coups qu’il entend porter contre la cloison sur sa droite.
« Du coup tu comptes pas la pécho ? Comme ne vient rien d’autre qu’un silence, il reprend. Non parce que sinon, moi, je la trouve plutôt canon, j’veux dire, si t’es pas intéressé, moi, je- — Putain Jasp, t’es lourd. J’ai juste ramené une amie à un match, c’est quoi ton problème ? »
De l’autre côté de la cloison, à défaut de le voir de ses propres yeux, il devine tout de même le rictus de Jasper.
« T’as pas répondu à ma question, Wright. — Aucun de vous ne l’approche, c’est clair ? — Plus que clair, joli coeur ! »
Cette fois-ci, Roman ne se joint pas à l’éclat de rire général qui résonne contre le carrelage des murs.
Lorsque l’attroupement des joueurs et des petites amies de la plupart sortent du gymnase, ils chahutent, te tannent, se cherchent, et le vague accrochage du vestiaire paraît déjà oublié — c’est qu’il a l’habitude, Roman, ses potes sont chiants, et d’autres auraient moins de patience que lui, mais lui laisse couler, souvent, parce qu’ils sont cons mais pas méchants. Il a troqué l’ensemble de son équipe contre une paire de jeans sombres, un débardeur blanc à l’effigie de la marque pour hommes et une veste légère, grise, laissée ouverte. Il a déjà ses clefs de voiture à la main, son sac balancé sur son épaule — les fratboys ont proposé que Nina se joigne à leur soirée, mais lui a décliné. Les matchs et les soirées, il y en aura un tas d’autres, interchangeables ; et ça, à ses yeux, interchangeable, Nina ne l’est pas. Les frères avant les meufs, il connaît — mais ce soir, ce soir à la vérité il s’en fout.
Sitôt qu’il aperçoit Nina — et de savoir qu’elle l’a véritablement attendu lui fait un petit quelque chose, et il se gifle mentalement ; tu croyais vraiment qu’elle allait s’enfuir comme une voleuse ? — il se détache de quelques pas du groupe pour se glisser à ses côtés, sourire aux lèvres — bien trop ravi, heureux qu’elle soit là, ce soir.
« Je peux toujours appeler un taxi, si vous comptiez fêter votre victoire. »
Il fronce les sourcils en l’entendant, ses paupières qui se plissent brièvement — il fait mine d’être vexé, mais sa voix et ses traits se tiennent plus près de l’amusement que du piqué. Et puis, avant qu’il ait eu le temps de répondre, elle s’embarrasse toute seule — et il éclate de rire, parce que c’est plus fort que lui.
« Tu tiens tant que ça à te débarrasser de moi ? Problème, je crois pas qu’abandonner une demoiselle affamée soit très bien vu par le code d’honneur du gentleman, en fait... »
Il ignore les quelques ricanements qu’il devine derrière lui, les remontées des conversations de vestiaires dont ils ne se lasseront pas tant qu’il n’aura pas conclu, sans doute. Il se penche vers elle pour accrocher son regard qu’elle a dissimulé sous les mèches blondes de sa perruque, baisse la voix, et leur conversation n’appartient brièvement plus qu’à eux deux.
« On y va ? »
Il n’attend qu’un signe, avant de taper dans les mains de ses coéquipiers et de saluer les copines d’un simple sourire poli — bien moins lourd de sous-entendus que quelques uns qu’il a pu deviner, adressés à Nina. Asher hausse rapidement les sourcils par deux fois, mime l’un de ces gestes obscènes — poing serré devant la bouche et langue en mouvement régulier contre l’intérieur de la joue — qui l’insupportent, et auquel il ne répond qu’en roulant les yeux, passablement agacé. Il se tourne vers la it-girl, une légère grimace sur les traits, de crainte qu'elle n'ait vu l'échange — et ses yeux disent désolé. Un signe de la tête plus tard pour l'inciter à le suivre, il se dirige vers sa voiture, garée au milieu des autres, celles des autres joueurs qui démarrent bien vite et puis s'effacent vers leur nuit de débauche — il sait qu'il sera inutile de chercher à contacter le moindre d'entre eux, demain —, alors qu'il ouvre la portière du côté passager pour laisser monter Nina.
« Votre carrosse est avancé, mademoiselle Van der Rohe. »
à la suite il contourne le véhicule et jette son sac sur les sièges arrière de la voiture, puis se glisse enfin derrière le volant. Il s’étire sur son siège, avant de lever les yeux vers Nina à ses côtés.
« On peut aller manger quelque part si tu veux, j’ai la dalle aussi. J’ai pas franchement les moyens pour un restau’ cinq étoiles, mais si t’es pas trop regardante sur la malbouffe, j’connais un ou deux petits diners sur la route. »
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C.A. "Nina" Van der Rohe
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Sujet: Re: A G A I N ; ((nina)) Mar 3 Juil 2018 - 0:18
— see you againnina and roman
Elle ne manqua pas les regards explicites des garçons qui passèrent près d'elle, ni les regards un peu intrigués, admiratifs et parfois jaloux des filles qui les accompagnaient. Et sur la dizaines d'étudiants qui passèrent près d'elle, Nina eut l'occasion de voir tous les sentiments qu'elle suscitait chez les gens -même si elle avait sa couverture, elle jouissait encore de ce privilège que de retourner le cerveau de ceux qui croisaient son chemin.
Mais elle ne s'y attarda pas -comme d'habitude- et préféra se concentrer sur le seul avis qui comptait ce soir, celui du capitaine de leur équipe victorieuse. Et quand il s'approcha d'elle, Nina eut un léger mouvement de recul qu'elle ne contrôla pas, et fut soulagée de constater qu'il ne le remarqua pas. Elle s'en inquiéta mentalement, car elle avait toujours été très à l'aise avec les garçons -un peu moins avec ceux qui lui plaisaient, visiblement.
« Ouais, on y va. »
Elle eut un sourire tendre qu'elle n'adressa qu'à lui, comme si tous ceux qui les entouraient ne comptaient pas, et descendit de son muret en rangeant son smartphone dernière génération dans sa poche, qui vibrait encore de notifications venues des quatre coins des Etats-Unis.
Et ils se mettent en chemin vers la voiture, lui embarrassé par ses amis et elle complètement ailleurs -elle n'a pas envie de dire qu'elle est habituée mais c'est le cas, on lui a appris à passer outre ce genre de regards et commentaires à son égard parce qu'elle n'en finirait plus. Le monde de la célébrité était foncièrement toxique et elle n'était pas certaine de vouloir le lui révéler.
« T'étais vraiment pas obligé ! ria-t-elle lorsqu'il lui ouvrit la portière. »
Nina s'installa et, par réflexe, elle ouvrit le miroir pour savoir à quoi elle ressemblait -sa perruque n'avait pas bougé de même que son maquillage qui la rendaient méconnaissable- et le referma aussitôt que Roman eut fait le tour du véhicule pour se placer côté conducteur.
« Tu sais que je me serais contentée d'un fast-food si... »
... si ça me permet de rester un peu plus longtemps avec toi. Sérieux, Nina ?
Elle ne poursuivit pas sa phrase et se bouffa les lèvres -qu'est ce qui lui prenait de parler sans réfléchir ?
Nina se tourna vers la fenêtre sans adresser un regard supplémentaire vers Roman, de peur de croiser son regard et virer au rouge écrevisse -sa hantise, parce qu'elle était grillée à des miles à la ronde et que c'était franchement embarrassant. Elle se ressaisit rapidement et lança une exclamation venue de nulle-part, comme si ce qu'elle venait de ne pas dire n'était pas arrivé.
Roman parqua son véhicule devant l'un de ces dinners un peu vintage comme on en trouvait beaucoup au bord des routes des villes d'Amérique -quoique ceux de la cote Ouest avaient leur cachet particulier que Nina appréciait bien- et Nina sortit de la voiture en première, un peu étouffée par la légère ambiance gênante qu'elle avait instaurée en parlant sans réfléchir avant.
« Elles sont vraiment mimis tes petites sœurs, lança-t-elle en s'installant à une table près de la fenêtre. Et ta mère a vraiment été adorable, aussi. Merci de m'avoir invitée, t'étais vraiment pas obligé. »
Il y avait des tas de choses qu'il n'avait pas été obligé de faire et pourtant c'était ce qui les avais menés là, alors que rien ne les y destinait. C'était peut-être ça que Nina appréciait tant, chez lui.