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Le PDG de la X-TREM Factory entretiendrait une relation des plus intenses avec sa vice-présidente. On espère que ce n’est pas cette affaire qui a distrait l’ancien Phoenix de son travail et qui a entraîné un manque de sécurité lors de la dernière conférence de presse de l’entreprise où à eu lieu une explosion causant la mort d’un de ses haut-gradés...
Le mystérieux « Mist » dont l’apparition soudaine a récemment secoué la ville serait en fait une association de trolls désoeuvrés voulant profiter de la panique des récents attentats pour gagner plus de popularité sur les réseaux sociaux.
Il paraîtrait que le fondateur de la ville Edward Astrophel aurait été le descendant direct de Diogène, le philosophe grec qui vivait dans un tonneau. Incroyable !
les rumeurs


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Ambroise ♦ SHIVERING.
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MessageSujet: Ambroise ♦ SHIVERING.   Ambroise ♦ SHIVERING. EmptyMer 26 Oct 2016 - 15:52

Tu renifles, appuyé contre le mur du renfoncement dans lequel t’as trouvé refuge, près de la porte arrière du bâtiment — du genre métallique, réservée au personnel, qui grince dans un boucan effarant lorsqu’on essaie de l’ouvrir ; le coup à savoir précisément quand est-ce que quelqu’un s’en va fumer sa clope ou revient à son poste après sa pause. Le genre, aussi, qui reste quelquefois ouverte en plein été, mais que l’on préfère garder close les jours comme celui-là, qui sont un peu plus froids. Ou bien, ce n’est que dans ta tête ? Tu frissonnes. Et ce n’est pas faute à la saison : il fait encore chaud, bientôt l'heure de la débauche, le soleil se couche tard, les scolarisés sont en vacances. Mais toi, t’as froid ; toi, t’as pas envie d’être là. Mais c’est le jackpot, cette mission — t’as pas attendu longtemps avant d’accepter. T’as tout de suite vu les intérêts, les thunes, et le calcul s’est fait aussitôt dans ta tête. Avec c’te somme, tu t’épargnerais le manque pour quelques semaines supplémentaires.
Ta clope entre les lèvres, t’esquisses un sourire amer — dire que t’as vendu ton âme au diable pour un truc qui ne te fait même plus vraiment de bien.

Tu montes un peu le volume de ton oreillette, l’enclenches. « Tu m’préviens quand j’peux y aller. » C’est la troisième fois que tu le répètes, en moins de dix minutes. A chaque fois, t’as l’impression que ta voix tremble un peu plus que la précédente. Plus les minutes passent, et plus le malaise se fait sentir — les tremblements, l’envie de vomir, le froid qui te prend de l’intérieur. Tu réalises, tout à coup, dans un éclair de lucidité — cette porte close, c’est la peur qui les prend tous aux tripes. Depuis que les explosions, que les attentats ont secoué les quatre coins de la ville, on ose moins sortir. On se terre chez soi, on attend, on regarde les chaînes d’informations, l’estomac en vrac, inquiets à l’idée que ça recommence. Tu commences à t’en douter, toi, que la bombe de la place centrale n’était pas hasardeuse. Quelqu’un sait que vous zonez là-bas, vous les Supers des labo’. Tu ne peux plus te dire que c’était un simple hasard, une vulgaire coïncidence — pas alors que Persona a été touché en suivant ; encore moins depuis que l’Académie a, à son tour, été prise pour cible.
C’était ça, au fond, le pire, à tes yeux. Et t’avais béni les cieux qu’ils soient tous en vacances, qu’aucun de ceux que tu connais n’ait été sur les lieux. T’as fait partie de ceux qui se seraient rongé les sangs, qui auraient dû se faire violence pour ne pas saturer les lignes comme beaucoup d’autres l’auraient fait.

Tout à coup, un grésillement à ton oreille, le signal. Tu frémis, laisses tomber ton mégot par terre et l’écrases sous ta semelle, avant d’enfiler ton masque. Du même coup, tu remontes la fermeture éclair de ta veste, sombre, unie, sans fioritures — à l’intérieur, t’as toujours aussi froid. Tu tends l’oreille, t’entends vaguement les pas, et puis le crissement strident de la porte. Tu laisses à peine le temps au type de sortir une cigarette de son paquet que tu surgis dans son dos, et l’attires dans le renfoncement. Tu le plaques contre le mur sans trop de ménagement, tu le fais taire d’une main contre sa bouche, et l’intime au calme en posant l'index sur tes lèvres. Tu le sens qui tremble, panique, trop pour se débattre — il a les bras libres, pourtant, la terreur le tétanise. Tu sais pertinemment ce qu’il doit éprouver, et tu te détestes pour ce que tu fais. Un instant plus tard, tu le retiens pour qu’il ne s’effondre pas — t’as usé de l’une de ces méthodes basiques qui provoquent une perte de connaissance quasi-immédiate, l’un de ces points de pression à la base du cou. Dangereux, il paraît, mais tu maîtrises, à force de préférer les silences forcés temporaires aux définitifs.

Alors, tu te glisses à l’intérieur du bâtiment, par la porte pas tout à fait refermée. Tu jettes un oeil à l’écran de ton téléphone, au plan détaillé des bureaux que vos supérieurs ont été avisés de vous envoyer. Tu sais à peu près où tu dois aller, si t’as bonne mémoire du moins ; mais après ? « T’es où ? » tu souffles d’une voix à peine audible, dans le micro accroché au col de ta veste. Et t’attends, dans l’ombre d’un mur, ton arme entre les mains — elles tremblent, c’est immonde, tu détestes ça, et tu détestes ce que t’es en train de faire. T’entends les bruits, des pas, des voix, des ordinateurs et des imprimantes — et ça te rappelle le bureau où bossait ton père, avant ; avant de grimper un peu plus haut sur l’échelle sociale et de l’emploi. T’as un instant de flottement, t’inspires — c’est un partenaire d’X-Tream Factory, c’est différent, ce sont des ennemis, des cibles à effrayer, du spectacle à donner, une attention à détourner, des liasses à empocher à la clef.

Tout ça pour quoi, au final ?
Tout ça pour t’bousiller, putain.
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Ambroise Fox
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MessageSujet: Re: Ambroise ♦ SHIVERING.   Ambroise ♦ SHIVERING. EmptyMer 26 Oct 2016 - 21:58





ambroise & romeo
«shivering»

──C'était tombé comme ça, un ordre lancé au hasard avec un collègue pêché au hasard, et tout ça laissé dans un dessin chaotique qui avait pris forme au fond de son esprit torturé. Ambroise n'avait pas l'habitude qu'on l'associe à d'autres. Ses employeurs avaient pris l'habitude de la laisser seule, parce qu'elle se suffisait à elle-même et que ses dernières associations avaient toujours mal tourné. Oh, Ambroise ne s'était jamais plaint de ses partenaires, mais c'est eux qui n'avaient plus eu l'occasion de le faire. C'est qu'ils avaient trop tendance à lui donner des ordres, à Ambroise, et qu'elle avait toujours eu un certain dégoût pour toute forme d'autorité. Des mauvais souvenirs, sans doute.

──Elle avait toujours attendu qu'on lui fasse la morale mais c'était drôle d'imaginer que des gens qui la payaient pour qu'elle sème le chaos et la mort puissent oser lui parler d'éthique. Au lieu de quoi l'idée avait plu - l'image d'une folle furieuse qui déchirait ses compagnons, ça leur plaisait, comme publicité. Sauf que cette fois, leur gars, ils le voulaient de retour en un seul morceau - ça faisait partie du contrat.

──Alors pourquoi l'avoir choisie elle ? Pourquoi t'avoir choisi toi ?

──Elle te sent stressé et ça la fait rire. Elle voudrait te traiter de fillette mais elle doit être discrète, c'est qu'elle est entourée de gens, là où elle est et qu'il faudrait pas qu'ils remarquent qu'elle est pas des leurs. Ils lui avaient donné une perruque, elle avait même enlevé ses lentilles. C'est qu'Ambroise, en blonde aux yeux verts, elle avait presque l'air crédible. Si elle avait su que c'était si facile, d'avoir l'air un peu jolie.

──Il lui avait fallut quelques secondes pour t'ouvrir la voie et t'envoyer le signal. Quelques secondes avant que tu rejoignes l'étage. Et tu poses des questions ridicules, parce que tu la vois, Ambroise, elle est là, mais c'est peut-être la perruque qui te trompe. Alors un sourire se dessine au bord de ses lèvres et elle met le jeu en marche, elle laisse tomber une bombe et elle rit. T'as cinq secondes pour te mettre à l'abri. Elle active le micro.

─ Cours, fillette, ça va péter.

──Cinq secondes et ça explose, c'était pas grand chose, ça n'a blessé qu'elle et elle s'en fiche, mais ça a fait peur à tout le monde et ça a noyé la pièce de fumée, la panique s'était installée dans le bureau et le rire d'Ambroise avait fini de couvrir tous les cris de l'assemblée. Peut-être que pour la discrétion, elle était pas exactement ce qu'on pouvait appeler une professionnelle. Cinq secondes, ça avait suffit pour se débarrasser de la perruque et enfiler son masque à oxygène ; elle avait toujours cet uniforme débile qui lui donnait l'air d'une secrétaire - une de ces suceuses qui passaient sous le bureau.

──Son sang s'était déversé de ses bras et de ses jambes au sol, avait entouré la pièce de son odeur infecte. Elle avait ri, parce que ça l'avait jamais gênée, que son sang décore le paysage alors que les autres autour le regardaient avec une mine effrayée.

─ C'est l'heure de jouer mes amis ! elle appuie sur son dernier mot, comme pour se rassurer qu'elle n'était pas seule. On dira que le premier qui ouvre la bouche meurt, c'est amusant, non ?

──Elle sourit, le regard attentif, persuadée que l'un de ces lâches finirait par dire un mot, et elle espère pouvoir montrer l'exemple. Mais ils se pissent tous dessus et ils osent rien, même respirer ils le font avec leur cul. Alors elle se sent contrariée et elle serre les dents.

──Normalement, quand les Autres ont peur, ils crient, ils pleurent, mais là, rien. Pourquoi ? Elle s'énerve, fronce les sourcils et crache sa haine sans complexe.

─ J'ai toujours été nulle au Roi du Silence, moi, comment ça se fait que vous soyez tous si doués ?

──Et puis son regard croise celui d'une enfant, une gamine, au milieu de tous ces adultes responsables. Elle était morte de trouille, elle tremblait, mais elle non plus, elle n'avait pas ouvert la bouche. Alors Ambroise elle s'approche, elle lui attrape le bras et elle l'emmène plus loin, et sa mère se décide enfin à protester. Elle crie. Elle crie pour son enfant, qu'elle n'aurait pas du amener au travail, aujourd'hui. Et Ambroise elle rit, parce qu'elle a enfin une perdante.

──Elle s'approche de la petite fille et elle lui chuchote quelques mots, près de ses larmes qui roulaient. La petite fuit, court, et le regard d'Ambroise lui promet d'être en sécurité jusqu'à ce qu'elle quitte la pièce. Et son sang se met à devenir glacial, solide et menaçant, mouvant selon ses désirs imperceptibles.

─ Perdu.

──L'amour, quelle bien triste faiblesse. On ne pouvais être fort avec l'amour. L'amour, ça avait fait hurler cette pauvre femme dans la foule, l'amour ça avait fait naître des larmes au bord de ses yeux, qui refusaient de couler tant la colère avait laissé place à la crainte. La haine s'était plantée dans ses yeux et Ambroise s'était mise à frissonner. Un de ces doux frissons d'excitation quand la situation la prenait aux tripes.

──Dieu qu'elle aimait ça. Se sentir vivante.
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MessageSujet: Re: Ambroise ♦ SHIVERING.   Ambroise ♦ SHIVERING. EmptyMer 8 Mar 2017 - 14:24

HRP : pardon pour le changement de personne à venir ; voici venu le temps où je ne sais plus écrire au tu %D et pour le gros changement de --- de j’sais même pas quoi. j’suis partie en yolo total.

Folie. Les traits de son visage, son sourire qui n’a plus rien de sain. Pourquoi avoir insisté pour que l’on fasse équipe ? Elle joue sur un autre terrain, ses crimes ne sont pas les miens ;
j’agis pour des contrats
elle par plaisir morbide.

Elle et moi, c’est passif-agressif — je préfèrerai qu’elle m’aime bien, mais je crois qu’elle ne verrait pas d’inconvénient à m’arracher les yeux si l’occasion se présentait. En haut, on m’a sorti qu’on avait l’air de pas si mal s’entendre — ils nous ont vraiment regardé, ou c’est simplement qu’ils savent
qu’au fond
j’en aurais rien à foutre de
quoi
crever ?
si elle pète un plomb ?

Fin bref, j’divague ; trois secondes, mais c’est assez, trop, même — j’entends le grésillement dans mon oreille, suivi de près par sa voix. « Cours, fillette, ça va péter. » J’cille à peine, j’me contente de reculer d’un pas derrière le mur. Je pense pas qu’elle irait lâcher une bombe capable de grands dommages
— on a parlé d’otages
de peur
de menaces
de spectacle
pas de bâtiments en ruines et de corps en morceaux.

Boum.
Ça tremble ; pas si fort que je m’y attendais. Elle a fait du petit jeu pour cette fois — mais j’ai l’impression que c’est trop beau.
J’aurais songé à des cris, des pleurs
il n’y a que du silence
j’aurais cru à des bruits de pas effrénés
des tentatives de fuite maladroites
— personne ne bouge.

Immobiles.
Ils sont tous
complètement
immobiles.

Tétanisés par la peur.

Il n’y a que le bruit de leur respiration saccadée, celui des feuilles qui s’échouent sur le sol après avoir été soufflées par l’explosion. La plupart sont à terre, réflexe de sécurité, prostrés, à la merci du monde entier..
Et au milieu, debout, dressée, les bras et les jambes sanguinolents, elle.
Elle et son rire
elle et sa folie.

J’reste comme ça, de trop longues secondes, à la fixer, à me prendre de fascination pour le carmin qui peint sa peau, y dessine des sillons, des chemins qui empruntent mille directions différentes.
Drôle de métaphore du destin.

« C'est l'heure de jouer mes amis ! »

Je reprends pied avec la réalité, je m’approche ; pas trop près, suffisamment pour que tous comprennent qu’elle et moi, on joue sur le même terrain
— dans la même équipe
il paraît.

« On dira que le premier qui ouvre la bouche meurt, c'est amusant, non ? »

J’grimace, un instant — sous mon masque, une seconde, j’étouffe.
Cette fille est dingue.

Silence.
Encore, toujours
ce silence pesant
ce silence angoissant.
Ce n’est plus de la peur, ce n’est plus de la terreur, ils sont éteints à l’intérieur.
Je crois connaître ce sentiment qui prend qui saisit au moment où notre esprit se détache de notre corps, ou plus rien ne nous atteint. Pas même l’idée de mort
l’idée de douleur
— l’idée de fin.

Rien. Plus rien ; je devine des regards écarquillés
embués de larmes
mais vides
vides
ô Ciel, tellement vides.

Et c’est moi qui suis
terrifié.

Elle parle, mais je n’écoute plus ; il y a la gamine, ses petits pas sur le sol couvert de poussière et de papier, il y a un hurlement qui déchire le silence
l’entaille
le lacère si fort
avec tant de rage et de désespoir que j’en sens la morsure, la douleur, là
juste là
quelque part entre
mon bide
et ma gorge.

« Perdu. »

Elle va la tuer.
Elle va la tuer.
Cette femme — cette mère. Aimée ; aimante. Cette innocente — au mauvais endroit, au mauvais moment. Concours de circonstances — hasard, hasard, seulement du hasard. Toujours ce putain de hasard, ce mauvais sort. Je crois murmurer, Blast inaudible à l’oreille d’une sourde ; supplique
prière
je t’en prie, pas ça.

« BLAST ! »

J’explose — je tire. Ça la frôle elle, ça brise une vitre, et le froid s’engouffre tout à coup à l’intérieur. Les papiers volètent
volètent
glissent sur le sol tout doucement
caresse singulière.
J’avance, je me saisi de son poignet — pauvre demeuré, pauvre fille, pauvre cinglée — pour la détourner de sa cible, de sa proie. Qu’importe, si j’en deviens la prochaine victime ; quitte à crever en martyr, autant le faire bien.

« Ne fais pas ça. »

Ne lui donne pas d’ordre on m’a dit. Mais je m’en fous — je m’en fous. J’ai peut-être encore trop de coeur, trop d’humanité — faiblesse, pour beaucoup. Mais je m’en fous.

« Si tu veux tuer quelqu’un ici, tue-moi d’abord. »

Rictus.

« Mais on t’a demandé d’pas l’faire, hein, chérie ? »

Baltringue.
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MessageSujet: Re: Ambroise ♦ SHIVERING.   Ambroise ♦ SHIVERING. EmptyJeu 13 Juil 2017 - 0:49





ambroise & romeo
«shivering»

──Ça avait peut-être l'air d'un acte héroïque, ce que tu faisais là, pour les misérables qui te regardaient, un mélange de stupéfaction et d'espoir naissant dans leurs regards terrorisés. Et son regard te toise, à Ambroise. La balle lui avait écorché l'épaule, et ça avait suffit à la mettre hors d'elle. Une lueur inquiétante s'était allumée dans ses pupilles vides d'amour, et les sourcils froncés, la mâchoires serrée, elle avait relevé une main et tout autour d'elle se relevait le sang qui avait coulé de ses plaies. Sa voix rauque déchirait le silence dans ce qui ressemblait à un grognement.

─  Tu veux mourir ?

──Le menace était réelle. Les ordres n'avaient jamais vraiment eu d'importance pour Ambroise. Ils résonnaient dans un crâne vide. Et toi, tu prétendais pouvoir survivre après un tel affront, fanfaronnant – inconscient. Son rire inonde la pièce, hystérique, son regard devient fou et le sang, glacial, se lance à l'assaut de ta main qui la retient, de ta gorge, de tes chevilles qui te soutiennent. Elle t'écorche, son sang se mêle au tien. Et elle se retourne vers son public qui tentait de s'enfuir, espérant que le chaos la divertisse assez pour les laisser partir.

──Mais Blast avait l'esprit plus vif que n'importe qui lorsqu'il s'agissait de son métier.
Un corps était tombé, inerte, un dernier souffle percutant ses lèvres comme une supplication. Et un cri avait enfin retentit dans la foule d'imbéciles qui se pissaient dessus.

─ Y a-t-il d'autres volontaires ? Elle s'était retournée vers toi, et avait ri, d'un rire froid et cynique. Ose encore une seule fois égratigner la moindre parcelle de ma peau et je traquerai tes proches comme des proies.

──Son sang était retombé en flaques contre le sol, et elle avait froncé les sourcils, décidément affaiblie par les migraines qui lui prenaient la tête. Elle avait attrapé une aspirine dans sa poche et l'avait avalée rapidement, faisant claquer sa langue contre son palais.

─ Tu es faible. Pourquoi t'ont-ils associé à moi, crois-tu ? Peut-être qu'ils imaginent me museler ? J'ai démembré les deux derniers abrutis qui m'ont servi de coéquipiers alors penses-y une seconde. Que fais-tu à mes côtés dans cette opération que j'aurais certainement pu mener seule ?

──Elle avait plissé le nez, haussé un sourcil. Ambroise ne savait rien des raisons qui avaient poussé ses supérieurs à la coupler à toi. Mais au plus elle y pensait, au plus elle se demandait si leur but était de t'éliminer toi ou de la contrôler elle.
──Et dans un cas comme dans l'autre, elle se sentait profondément trahie, une rancœur muette naissant au fond de son cœur pourri.
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MessageSujet: Re: Ambroise ♦ SHIVERING.   Ambroise ♦ SHIVERING. EmptySam 5 Aoû 2017 - 7:45

« Tu veux mourir ? »

C’est glacial, c’est fatal,
et le sang comme une arme
et le regard qui hurle « tuer ».

C’serait con, mourir comme ça, en Super Vilain que je ne suis pas, que de nom, que de masque, trop normal pour en être. Mais c’est du spectacle, seulement du spectacle, ce sont des scénarios de terreur, pas du vrai sang, pas de la vraie mort.

J’avais oublié que certains se prenaient un peu trop au jeu,
que certains, comme elle, prenaient un plaisir malsain
un plaisir vulgaire
au jeu du chat et de la souris — plus marrant avec de vraies vies.

Y’a comme un « non » qui hurle dans tout mon corps ; l’instinct de préservation qui s’accroche toujours plus que moi-même, ce connard qui me tient en contre-jour quand je cherche à tout prix l’obscurité, quand je cherche à tout prix à crever.

Y’a comme un « non » qui hurle et qui fait trembler l’intérieur
y’a comme une plainte de douleur je ne sais pas si c’est de moi ou d’un autre
y’a comme du sang et les chevilles qui cèdent et le lino sous les mains
et le sang en gouttes épaisses en arabesques fines
tracé envoûtant sur la peau trop pâle maladive blafarde couleur héroïne

Une plainte et un frisson d’horreur — un autre s’est écroulé.
Le silence, les sanglots — pas les miens la gorge nouée quand sous le corps immobile s’étire une flaque de sang qui imbibe les feuilles et le costard à peine trop large pour les épaules carrées. Des lunettes, une alliance à l’annulaire gauche, une montre plaqué or, téléphone dernier cri tombé dans la chute, écran allumé et giclées écarlate en parure.
Les détails, seulement les détails — faudrait oublier que ça pue la mort, d’un seul coup.

« Y a-t-il d'autres volontaires ? Ose encore une seule fois égratigner la moindre parcelle de ma peau et je traquerai tes proches comme des proies.
Désolé de savoir viser. »

C’est plus fort que moi ; même la voix rauque, blessé, l’épée de Damoclès au dessus de la tête, le goût de l’insolence, l’attrait du danger. Comme l’appel du vide, en plus concret : je n’ai plus le contrôle de rien, ni de mon équilibre ni du volant, ça pourrait se finir dans le ravin ou sur les rochers en contrebas
je suis l’équilibriste sans talent
elle est l’ouragan qui fait trembler le fil.


Je me relève, le dos contre le mur pour appui — le temps d’aviser la douleur et ma résistance, faudrait pas s’écrouler. Je porte ma main saine à ma gorge, sensation tiède et poisseuse sous les doigts, passe encore. Les chevilles sont plus douloureuses, vague souvenir de fêlure d’avoir trop voulu me la jouer, perché sur un skateboard pour impressionner les filles.

Je ferme les yeux, j’inspire ; la douleur est vive, pas insupportable — auto-persuasion ; je sais qu’elle aurait pu faire pire. Suffit d’entendre les bruits de couloirs qui n’en sont pas tellement, à peine exagérés.
Cette fille est folle.
Cette fille est folle.

Faudrait p’t’être voir la gosse cassée, la gamine brisée, les fêlures sur le palais de verre, faudrait p’t’être voir le château de cartes tremblotant sous les mains fragiles
faudrait p’t’être essayer de voir la princesse que l’on n’a pas secourue sous les airs de méchant du conte
mais pour cette fois, pour cette fois,
allez vous faire foutre avec vos beaux principes
cette fille est folle.

« Tu es faible. Pourquoi t'ont-ils associé à moi, crois-tu ? Peut-être qu'ils imaginent me museler ? J'ai démembré les deux derniers abrutis qui m'ont servi de coéquipiers alors penses-y une seconde. Que fais-tu à mes côtés dans cette opération que j'aurais certainement pu mener seule ? »

Je ris, ça m’échappe, ça me dépasse
c’est ténu, c’est rauque — j’me marre comme si elle pouvait pas me transpercer le coeur avant que je n’ai eu le temps du moindre mot, du moindre souffle
j’me marre comme si je n’avais pas peur
comme si là, dans la poitrine et sous les côtes, ça ne palpitait pas
tachycardie isolée.

« Parce que tu crois qu’on me donne plus d’informations qu’à toi ? On est tous dans le même bateau, Blast. On est des pions, on est de la poudre aux yeux, comme tes chers otages. »

Et je m’interroge, maintenant ;
pourquoi m’ont-ils associé à elle ?
pourquoi cette folie, pourquoi cette connerie ?

« S’ils cherchaient sincèrement à faire de toi une chienne docile, tu penses bien qu’ils t’auraient refilé quelqu’un capable de contrer ton pouvoir, histoire qu’il crève pas en cinq minutes. »

Je serre les poings — grimace quand la douleur engourdie se ravive.

« C’est du spectacle et t’en fais un putain de massacre. Pourquoi ? Qu’est-ce que tu cherches, à la fin ? »

Et j’me marre, encore — j’peux pas m’en empêcher
c’est comme de rire de l’absurdité de la situation
rire de l’absurdité du monde qui m’claque à la gueule
rire de son absurdité à elle
de mon absurdité à moi.

Rire, de tout, d’elle et de nous
prendre le risque de crever, je m’en fous.

Putain mais c’est quoi mon problème, à la fin ?
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MessageSujet: Re: Ambroise ♦ SHIVERING.   Ambroise ♦ SHIVERING. EmptyVen 10 Nov 2017 - 16:13





ambroise & romeo
«shivering»

──Elle ricane, se sent maître des lieux. Le spectacle devient absurde, immonde. Elle l'observe, et son nez se plisse, ses sourcils se froncent, son regard noircit. Les otages effrayés par l'horreur chuchotent entre eux, profitent de l'inattention de leur bourreau, de la diversion de leur sauveur. Le massacre n'était jamais un spectacle pour Ambroise – le chaos était une symphonie qu'elle préférait engendrer et s'en délecter seule. Il était dans ses pattes.

──Bien sûr, les sponsors l'ont couplée à lui par hasard – parce qu'il leur fallait quelqu'un et que c'est malheureusement tombé sur lui. La bonne poire. Avaient-ils parié quant à sa survie ? Elle ricanait à nouveau, d'imaginer les hommes en costume dans leur grand bureau rire de la potentielle mort de son nouveau compagnon. Elle ne leur ferait pas ce plaisir.

──Pas cette fois, pas tout de suite en tous cas.

─ Tu joues aux vilains, mais ça te sied finalement très mal, pas vrai?

──Un souffle siffle entre ses lèvres, imperceptible, le regard perçant détruisant ses convictions. Elle s'était apaisée tout à coup, et la froideur de ses mots devenait encore plus inquiétante que l'ardeur de ses crimes.

─ Je te comprends. J'aurais aimé faire le bien.

──Ses mots paraissent irréels tant le contexte était absurde. Elle était sur le point de tuer une mère devant sa fille ; quel bien était-ce là ? Elle ferma les yeux, les rouvrit quelques secondes après en observant les mines macabres. Abasourdis, terrorisés, ils lui rappelaient le monstre qu'elle avait toujours été. A l'orphelinat aussi, ils la regardaient pareil. Elle serra des dents, des poings.

─ On n'aime pas toujours ce pour quoi on est nés. Mais toi t'aurais pu être quelqu'un d'autre. Qu'est-ce qui te retient à mes côtés ?
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MessageSujet: Re: Ambroise ♦ SHIVERING.   Ambroise ♦ SHIVERING. EmptySam 20 Jan 2018 - 12:15

« Tu joues aux vilains, mais ça te sied finalement très mal, pas vrai? »

Mon rire s’étrangle ; réduit au silence.
Les murs s’écroulent ; ou s’amoncellent, je ne sais plus. Les frissons glacés et les regards tout autour n’existent plus — mon attention toute entière sur elle.

J'ai jamais prétendu porter l'habit du mal avec élégance ;
encore moins avec envie.


Regard détourné, je tente un pas et puis recule aussitôt ; d’un coup d’oeil devine le sang qui coule encore sur mes chevilles et imbibe les tissus, millièmes écorchures sur un corps que j’afflige déjà de tant d’autres — réflexe idiot, mes doigts se resserrent sur l’avant-bras dévasté dont les ravages sont soustraits au monde par la manche du sweat léger que l'écarlate qui s'écoule en fins sillons des vaisseaux déchirés de ma main imprègne lentement.
Combien faudra-t-il vivre encore ?

« Je te comprends. J'aurais aimé faire le bien. »

Et mes yeux cherchent les siens ; l’instant de stupeur, et puis le tremblement — je crois qu’une seconde, je l’aperçois, la gamine qu’on a vendue aux loups. Mais sitôt que j’y songe l’idée se dérobe — l’esprit buté qui refuse de croire, se cantonne aux idées fixes
plus faciles
position de victime — égocentrisme
toujours si facile
ai-je déjà pris le moindre des risques pour vivre ?

« On n'aime pas toujours ce pour quoi on est nés. Mais toi t'aurais pu être quelqu'un d'autre. Qu'est-ce qui te retient à mes côtés ? »

Une seconde, les contours sont flous ; vague remontée d’une douleur qui n’est pas physique — celle-là même qui me bouffe les entrailles depuis trois ans révolus, mes travers, mes démons ; mon tort et je l’ai tuée qui tourne en boucle.
Quelqu’un d’autre ?

« Les thunes, sans doute, je lâche en ricanant, et c’est amer, et c’est mauvais — et mes mots sonnent faux, je ne saisis pas, ça ne fait plus sens. J’crêchais dehors et on m’a ramassé en me proposant de signer un contrat, de faire du grabuge pour un peu de thunes. J’ai pas réfléchi trois mille ans sur c’que ça ferait de moi, tout ça.   »

De nouveau, dans sa direction, un pas et puis deux ;
et si elle est folle, que suis-je ?

A l'instant ce n'est plus rien qu'elle et moi ; le spectacle n'est plus, et les limites j'outrepasse — dans les retranchements la force ; essaie.

« Et toi, alors ? Qu’est-ce qui te plaît, dans… tout ça ? Dans le feu et le sang ? Pourquoi t’es comme ça ? »

Mon équilibre tangue, à ses épaules je me raccroche, vers elle un regard qui n’a pas peur —
devrais-je te craindre ?

« Pourquoi tu pourrais pas, toi aussi… être quelqu’un d’autre ? »
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MessageSujet: Re: Ambroise ♦ SHIVERING.   Ambroise ♦ SHIVERING. EmptyVen 14 Sep 2018 - 16:41





ambroise & romeo
«shivering»

──Ses pupilles assassines avaient fini par fustiger chaque parcelle de son être. Des pensées très claire étaient venues parasiter l'esprit de Ambroise, Blast, lui murmuraient des haines. Il n'avait aucune idée de quelle (dé)structure aléatoire et destructrice composait son être et conditionnait ses gestes et ses paroles.

──Le malheur de Ambroise, c'était que son cynisme était devenu lucide, et que malgré toute conscience et avec toute son honnêteté, elle était incapable de bienveillance. Elle n'était jamais rien de mieux qu'une mauvaise personne.

─ C'est comme ça. Ici bas il ne peut pas y avoir que des héros. Leur système n'aurait plus de sens.

──Elle était devenue amère et, quelque part, sa froideur était encore plus inquiétante. Quand exploserait-elle à nouveau ? Ambroise était tempête, le calme ne durait jamais longtemps.

─ C'est cette ville qui a créé Blast. Je suis née de ça.

──Et dans la foule de monde, un corps s'effondra - évanoui - et le rire de Blast résonna comme une seconde menace.

─ Toi tu t'es juste trompé de voie.

──La panique, silencieusement, avait frissonné dans ses membres. Elle se délecta du moindre souffle, du moindre gémissement, des larmes épanchées avec retenue et frayeur ; ça lui rappelait quel pouvoir elle avait sur ses otages, et ça lui faisait du bien.

─ Mais il n'est pas trop tard. Arrête-moi. Et aujourd'hui tu seras le héros que tu aurais du être.
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MessageSujet: Re: Ambroise ♦ SHIVERING.   Ambroise ♦ SHIVERING. EmptyJeu 25 Juil 2019 - 1:29

« C'est cette ville qui a créé Blast. »

Les mots cognent, percutent, plus fort peut-être qu'ils n'auraient dû — comme un éclat de lucidité soudain, l'absurdité de cette ville et de ces gens, l'absurdité de la situation et de nos plus simples existences.

Cette ville maudite de feu et de cendres,
cette ville maudite de pure folie.

Un engrenage malade — la gangrène ravage.

Tout à coup, le sol semble tanguer, vaciller, le monde perd l'équilibre — ou c'est simplement moi, qui ne tient plus debout. Epuisé, vrillé par les douleurs qui restent encore des coups qu'on m'a donnés, démangé par le manque qui court mes veines, les brûle, les ronge ; acide sulfurique couleur liqueur de vie.
Mes poings se serrent et les fondations tremblent — j'ai mal et ça me prend jusqu'au coude, jusqu'à l'épaule, jusqu'à la nuque, le corps entier noué, tendu vers le vide, tendu vers le rien.

« J'suis pas un héros, Blast, je lâche — le rire amer, la voix enrouée. J'suis pas non plus le méchant, j'suis pas la star, j'fais rêver personne, trembler personne. J'suis rien de tout ça, j'suis qu'un anonyme, un mec tombé là par hasard et qui court juste après les thunes parce qu'il n'y a qu'ça qui compte pour subsister. »

Un pas, qui hésite quand le geste est douloureux mais qui s'en affranchit — trop digne, trop fier, trop d'ego que j'n'ai jamais su ravaler. C'est pour réduire la distance entre nous — et te frôler toi c'est goûter au parfum grisant de la folie ((à quand le prochain éclat aliéné qui pourrait me déchirer ?)).

« Je n'sais rien faire d'autre que suivre les scripts et obéir aux ordres des scénaristes pour faire du spectacle, avec des complices, des figurants et des effets spéciaux. Mais ça… — un regard balaie la pièce ; l'apocalypse, les larmes, la terreur dans les yeux de ceux qui ne comprennent pas. Ça, ce que tu fais, c'est pas de la fiction. »

Et ça m'file la gerbe, j'suis gelé — j'dois être bien pâle, trop fragile, trop sensible, donnée négligeable que ta démence pourrait en un instant supprimer.

« Et moi, la vraie vie, j'ai jamais su gérer. »

J'voudrais bien te demander d'en finir, de me tuer comme t'as déjà dû en tuer d'autres, de mettre un terme à la mascarade, j'te dirais bien que j'en ai plus rien à foutre et que ça m'arrangerait d'en finir une bonne fois pour toutes, mais j'crois que ce serait mentir — depuis quelques semaines y'a une fille qui m'trotte dans la tête, c'te fille, et c'est fou, Blast, c'est fou, mais j'crois ;
j'crois que pour elle j'pourrais esquiver les balles et regarder de nouveau des deux côtés avant de traverser.

J'crois qu'pour elle j'pourrais m'accrocher encore un peu à la vie, survivre dans un dernier sursaut — alors j'te supplierai pas de m'achever ((mais moi j'pourrais te tendre la main, te dire, te dire —

te dire que tout reste à tenter, qu'on sait jamais,
que toi non plus t'es pas née gamine de feu et de sang,
que toi aussi, tu pourrais être une héroïne, ou même pas
juste une môme, une adolescente, une femme
une anonyme à qui ça suffirait
)).

J'me berce d'illusions — désolé.
Mais j'peux pas m'empêcher de sourire — de te sourire.
Sans un mot — volatile.

C'est que je réalise seulement que peut-être, peut-être que tu ne m'effraies pas.
Peut-être, peut-être que je ne te hais pas.
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Ambroise ♦ SHIVERING.
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