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Le PDG de la X-TREM Factory entretiendrait une relation des plus intenses avec sa vice-présidente. On espère que ce n’est pas cette affaire qui a distrait l’ancien Phoenix de son travail et qui a entraîné un manque de sécurité lors de la dernière conférence de presse de l’entreprise où à eu lieu une explosion causant la mort d’un de ses haut-gradés...
Le mystérieux « Mist » dont l’apparition soudaine a récemment secoué la ville serait en fait une association de trolls désoeuvrés voulant profiter de la panique des récents attentats pour gagner plus de popularité sur les réseaux sociaux.
Il paraîtrait que le fondateur de la ville Edward Astrophel aurait été le descendant direct de Diogène, le philosophe grec qui vivait dans un tonneau. Incroyable !
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I R O N Y ; ((jonas))
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Roman Wright
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MessageSujet: Re: I R O N Y ; ((jonas))    I R O N Y ; ((jonas))  - Page 2 EmptyJeu 6 Juin 2019 - 14:46

 
irony
ft. jonas
Il devine le regard de l'autre qui se déporte sur une enseigne quelconque en approche, et s'empresse de tirer deux bouffées rapides sur la cigarette qu'il n'achève pas ; il éteint la braise contre le mur de crépis et glisse ce qu'il reste de la tueuse dans le paquet — du même temps, il note dans un coin de son esprit de passer au bureau de tabac en bas de sa rue dès le lendemain matin, puisque les trois clopes qu'il lui restent ne feront pas long feu entre ses doigts. Constat numérique effectué, il lève de nouveau les yeux vers Jonas — sa voix dont il n'a pas perdu le fil, lui attentif même quand il n'en a pas bien l'air.

Et c'est plus fort que lui, le sourire au bord de ses lèvres — c'est d'entendre les intonations familières des passionnés et de deviner l'éclat dans les prunelles, la lueur vive de ceux qui sont fous de quelque chose et que rien n'emprisonne ; c'est d'imaginer que d'autres ont aux veines ce même or coulé, cette même âme vendue au diable pour trembler, trembler pour un rêve (grandiose ou dérisoire).

Sans un mot — son regard à l'instant rendrait tout discours superficiel et inutile — il emboîte le pas de l'autre dans le bar qui, somme toute, se confondrait sans peine avec l'un ou l'autre de ses concurrents. Ambiance légèrement feutrée, musique sourde étouffée contre les murs épais, quelques degrés de trop qui rendent le sweat inconfortable sur sa peau, fréquentation bruyante mais pas trop délirante — le bouquet coutumier auquel Roman s'est habitué jusqu'à l'apprécier (désormais dans son élément là où, plus jeune adolescent, il se sentait comme à côté de la plaque et moins à son aise).

Installé face à l'autre, il laisse brièvement son regard survoler la pièce et les tables voisines, les tabourets alignés le long du bar envahi d'une foule animée, avant d'en revenir à son vis-à-vis — retour de question qui le force à l'attention.

« Et toi, alors ? Quelles sont ces choses qui te donne envie ? J’espère que cette fois tu es prêt à me parler un peu de toi. »

Il fronce le nez, gamin pris en faute, et laisse filer un rire qui se noie dans le bruit ambiant.

« C'est de bonne guerre, il ricane, en relevant les manches de son pull jusqu'à ses coudes — à son poignet montre bon marché mais fonctionnelle ; sur sa peau lignes d'encre encore fraîches — avant de reprendre, avec dans la voix comme un soupçon d'insolence. Si t'as pris le temps de survoler mon profil et pas juste de cliquer sur ma photo, tu sais sûrement que j'étudie en histoire… encore faut-il que ce genre de détails importe. »

Le rictus en dit long — peut-être trop ; il insinue l'air de rien qu'il sait comme est l'autre (avide de chair, et entre deux corps-à-corps apprendre ce qui se trouve sous la peau n'attise pas l'intérêt le plus vif), sous le couvert d'une boutade nonchalante (oh, il n'en a donc pas fini de se brûler !)

Plus détendu qu'il n'a pu l'être lors de leur première entrevue, les signes sont visibles — bien loin de la nervosité, ses épaules sont relâchées, lui un rien affalé contre le dossier de son siège, ses jambes croisées (cheville sur le genou), l'une de ses mains se distrait avec un briquet sur la table tandis que l'autre repose sur sa cuisse. Ce soir, il ne se sent plus en danger.

« A côté de ça, j'aide ma mère qui tient une boutique d'antiquités. Ça n'attire pas foule, mais on trouve toujours quelques amateurs de jolies choses un peu vieilles et désuètes… Puis c'est un truc que j'adore, zoner les brocantes de collectionneurs et les ventes aux enchères à la recherche d'une perle rare sous-estimée à revendre. D'ailleurs, y'a trois-quatre ans, dans l'ancienne boutique, on avait trouvé un lot de vieilles bobines de grands classiques, genre Titanic et Psychose. Je te le donne en mille : on a trouvé acheteur dès le lendemain. »

Interrompu par le serveur à qui il adresse un sourire — poli, mais pas que ; parce que le jeune Wright est chaleureux par nature et qu'il ne peut s'empêcher de distribuer un peu d'humain dans l'authentique de ses risettes —, il passe commande (shooter habituel ; il y a des habitudes auxquelles on ne se soustrait pas) puis laisse à Jonas le soin d'en faire de même. Ce n'est que lorsque le serveur s'est éloigné vers une autre table fraîchement envahie qu'il reprend parole, comme si l'interruption n'avait jamais eu lieu.

« J'sais pas vraiment ce que j'ai envie de faire, pour être honnête. C'est compliqué, à tout juste dix-huit ans, d'avoir les idées fixes et déjà des projets en boîte, genre dans deux ans je fais ça, dans cinq je suis là, dans dix j'aurai accompli ça… Y'a un demi-millier de trucs au moins que je kifferais faire, mais de là à choisir un seul chemin tout tracé… Y'a moyen que je finisse par papillonner, de l'archéologie aux archives, en passant par la restauration d'oeuvres d'art ou… Bref, tu vois le délire. »

Le rire qui s'échappe du fond de sa gorge est un rien hésitant, un peu bancal — il effleure de son pouce les lignes d'encre noire sur son avant-bras, le regard égaré dans l'enchevêtrement des tracés. Ça ne dure qu'une seconde, avant qu'il se reprenne — il tente le trait d'humour, comme pour balayer des esprits les faiblesses qu'il laisse entrevoir.

« Pour le jour où t'auras ton propre cinéma, ça veut dire qu'il y a tout intérêt à se mettre dans tes petits papiers pour avoir des places gratuites, non ? »

Il renvoit la balle d'un jeu habile et mesuré, quotidien — parle de toi, et laisse-moi t'écouter en silence, puisque celui-ci me plaît si bien.
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Jonas Sutter
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MessageSujet: Re: I R O N Y ; ((jonas))    I R O N Y ; ((jonas))  - Page 2 EmptyJeu 6 Juin 2019 - 15:00


Roman

Jonas
IRONY
Intention porté sur toi, distraction vague sur les voix et les conversations autour de vous. Eux, parfait inconnus qui sert à Jonas de distractions quelques secondes, quand bien même tu lui sembles bien plus intéressant que tout le reste. Son absence discrète ne dure d’ailleurs peu, quand tu prends la parole, le silence qui n’aura pas bien été long.

« C'est de bonne guerre. Encore une fois, si t'as pris le temps de survoler mon profil et pas juste de cliquer sur ma photo ou si tu m'as écouté, tu sais que j'étudie en histoire… encore faut-il que ce genre de détails importe. »

Pour lui, aucune importance, et sans aucun doute que tu l’as compris, et l’intention de te convaincre du contraire ne lui vient pas. Après tout, l'intérêt est minime quand tu es celui qui a engagé la conversation la dernière fois, quand le seul objectif sur internet est la baise. Finalement, que tu ne sois pas suffisamment naïf pour croire le contraire le fait sourire, l’amusement visible dans son regard.

« A côté de ça, j'aide ma mère qui tient une boutique d'antiquités. Ça n'attire pas foule, mais on trouve toujours quelques amateurs de jolies choses un peu vieilles et désuètes… Puis c'est un truc que j'adore, zoner les brocantes de collectionneurs et les ventes aux enchères à la recherche d'une perle rare sous-estimée à revendre. D'ailleurs, y'a trois-quatre ans, dans l'ancienne boutique, on avait trouvé un lot de vieilles bobines de grands classiques, genre Titanic et Psychose. Je te le donne en mille : on a trouvé acheteur dès le lendemain. »

Et c’est bien loin de ces personnes qui lui racontent leur vie qu’il fait mine d’écouter, c’est l'intérêt réel dans ses pupilles et l’air un poil déçu, après tout ça aurait pu être lui, l’heureux propriétaire de tels trésors. Les mots qui lui viennent à l’esprit comme réponses se bloquent, ne sortent pas et l’attention va au serveur qui approche, lui lance un sourire et un bonjour amical, habitué au bar comme lieu de détente entre collègues et des serveurs les plus anciens. Il écoute ton choix, et c’est une bière pour laquelle lui opte.

« J'sais pas vraiment ce que j'ai envie de faire, pour être honnête. C'est compliqué, à tout juste dix-huit ans, d'avoir les idées fixes et déjà des projets en boîte, genre dans deux ans je fais ça, dans cinq je suis là, dans dix j'aurai accompli ça… Y'a un demi-millier de trucs au moins que je kifferais faire, mais de là à choisir un seul chemin tout tracé… Y'a moyen que je finisse par papillonner, de l'archéologie aux archives, en passant par la restauration d'oeuvres d'art ou… Bref, tu vois le délire. »

Il tait l'incompréhension. Pour lui, qui a toujours vu son chemin tout tracé, tes mots semblent bien étrange, un poil irréaliste, et pourtant te laisse sans réponse, t’observe toi et ton rire, baisse les yeux sur ton bras dont il devine le tatouage vaguement révélé sous la manche de ton sweet. Dans ton regard, un doute visible qu’il ne comprend pas, et dont il ne cherche guère plus loin.

« Pour le jour où t'auras ton propre cinéma, ça veut dire qu'il y a tout intérêt à se mettre dans tes petits papiers pour avoir des places gratuites, du coup ? »

Il faut quelques secondes pour qu’un sourire amusé s’étire sur ses lèvres, ne répond pas de suite pour autant et tourne les yeux sur le serveur et son plateau contenant vos boissons, remercie quand le sien est posé et sans attendre vide le contenu de la bouteille dans le verre, boit quelques gorgées en ne te quittant pas des yeux un seul instant. C’est seulement une fois le verre reposé sur la table et la paume de sa main droite tenant sa tête que Jonas laisse échapper un rire rapide.

« Tiens donc, c’est que la demande peut porter à confusion… Te serais-tu décider à me donner ce que tu m’as refusé si brutalement la dernière fois ? »

Il laisse quelques secondes de silence encore, le sourire qui en dit long sur le non sérieux de ses propos. Pas qu’il dirait non, mais pour le moment il ne te considère pas partant quand bien même te faire changer d’avis serait un jeu intéressant.

« Et puis, il te faudra être patient si tu comptes tenir jusqu’au jour où ça arrivera, ça n’est pas pour demain, malheureusement. Je me demande jusqu’à où ton avarice te poussera, Roman.»

Après tout pour lui, du moins le croit-il, tu n’auras guère de place dans sa vie. Collègue passager, peut-être, qui sait où ce moment passé à cet instant vous mènera tout les deux par la suite.

« Juste par curiosité, ta mère travaille sur Astrophel ? J’aimerais bien voir si j’ai un jour la chance de tomber sur ce que j’ai visiblement loupé quelques années auparavant. »

Mais, peut-être, songe t-il à forcer la main un peu au destin au nom d’une revanche personnelle à prendre.
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Roman Wright
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MessageSujet: Re: I R O N Y ; ((jonas))    I R O N Y ; ((jonas))  - Page 2 EmptyJeu 6 Juin 2019 - 15:34

 
irony
ft. jonas
Il adresse un remerciement distrait au serveur qui dépose les verres et la note entre eux – note que l'étudiant ramène aussitôt vers lui, signe tacite qu'il paie la tournée pour cette fois – puis se saisit du shooter qu'il ne boit pas encore. S'agit simplement d'occuper ses mains, d'une façon ou d'une autre, en écoutant Jonas dont il ne saisit pas aussitôt le sous-entendu – il lui faut une poignée de secondes pour finalement percuter, et une grimace légère s'imprime sur ses traits, lui bien peu ravi de voir une énième fois sa mauvaise entreprise lui revenir à la figure ((mais c'est de bonne guerre, sans doute, alors il ne pipe mot et s'incline sans un geste sous ce qui s'apparente à un semblant de reproche à son oreille)).

« Tu ne connais pas la règle des trois rendez-vous ? On n'en est qu'au deuxième, c'est un peu précipité… Il serait dommage de brûler les étapes de notre idylle, n'est-ce pas ? »

C'est plus fort que lui, le rictus qui s'étire sur ses lèvres et le ton léger, un rien moqueur que prennent ses mots – le sérieux c'est trop pour lui, il lui faut tourner en dérision toutes les minutes embarrassantes de son existence, détourner délibérément l'attention de ses faux pas et de tous les malaises engendrés, faire genre c'est rien, relancer sur une connerie plus grosse que lui ((et tout ça, il sait si bien faire qu'il n'y réfléchit même plus quand il enchaîne les vannes douteuses)).
Comme pour achever de noyer le moment de malaise, il porte son verre à ses lèvres et le descend d'une traite brûlante qui le fait frémir une seconde.

« Juste par curiosité, ta mère travaille sur Astrophel ? J’aimerais bien voir si j’ai un jour la chance de tomber sur ce que j’ai visiblement loupé quelques années auparavant.
Affirmatif, il répond en acquiesçant simplement. Une petite boutique retapée à neuf en face de l'entrée nord du parc Moondance, juste à côté d'un fleuriste. »

A l'instant où il prononce ses mots, dans un coin de sa tête file l'idée qu'il n'a plus pris le temps, ces dernières semaines, de frapper à la porte de l'enseigne de son amie, qu'il n'a plus non plus pris le temps d'un message pour prendre des nouvelles quelconques ni tuer les heures autour d'un déjeuner improvisé dans la brasserie d'à-côté – comme ils en ont pris l'habitude depuis les premiers jours, presque un an auparavant, quand Roman n'était encore qu'un nouveau résident sans trop de repères et qui ne comprenait pas bien les plans des réseaux de métros, et qu'Harley avait été l'une de ses premières compagnies locales ((la première, même, si l'on oubliait les cours et l'équipe)).
Il note en silence de lui écrire un texto à la première occasion pour rattraper le temps perdu, lui qui s'est trop égaré entre études, entraînements, recherches de ce job finalement décroché au cinéma, boutique de sa mère et babysitting bénévole de ses frangines – lui qui a visiblement oublié qu'il n'a que dix-huit ans et toute une vie pour la prendre au sérieux ((sauf qu'il a commencé trop tôt, bousculé par la vie, pris de court il a choisi de ne plus se laisser avoir et de tout contrôler, les heures mises en boîte dans les cases d'un emploi du temps qui ne laisse que peu de place aux surprises)).

« Si tu passes le week-end t'as de grandes chances de tomber sur moi en train de lire un vieux classique derrière la caisse ou dans un rayon, n'importe quel autre jour dans la semaine c'est prendre le risque d'être séquestré par les bavardages sans fin de ma mère. »

Il affiche un sourire vaguement narquois, le regard pétillant – sa mère, sacré numéro mais qu'il adore, qu'il aime d'un amour fou et inconditionnel, plus brave que lui encore et qui lui a tout donné quand elle le pouvait et encore aujourd'hui, tout ce qu'il cherche à lui rendre au centuple mais qui ne sera jamais assez.

C'est après s'être égaré dans ses pensées l'espace d'une seconde qu'il se ressaisit, un éclat vif dans les yeux qu'il pose sur son vis-à-vis – et qu'il ne quitte du regard que lorsque le serveur passe à proximité et qu'il le hèle d'un « excusez-moi » pour attirer son attention et commander un deuxième verre ((bière pression, classique, indémodable)). Alors, seulement, il se recentre sur Jonas en face de lui, intérêt non dissimulé.

« J'sais pas si ça t'intéresse, mais d'ici deux-trois semaines, y'a un petit cinéma de marginaux à deux heures d'ici qui ferme ses portes, la faute à la faillite causée par les cinémas trop modernes d'aujourd'hui. Ils organisent une vente aux enchères histoire de récolter des fonds et d'ouvrir une nouvelle salle ailleurs, et forcément, en tant qu'antiquaires, ma mère m'a proposé de m'envoyer y faire un tour pour voir si je ne peux pas y dénicher un ou deux trésors. »

Il laisse planer un silence de quelques secondes – tout juste assez pour laisser potentiellement germer l'idée de ce qu'il pourrait lui proposer, de manière si soudaine et spontanée.

« J'étais pas trop chaud pour me taper quatre heures de route aller-retour tout seul, mais je me dis qu'en bonne compagnie d'un connaisseur ça pourrait être plutôt sympa. ((c'est à cet instant que revient le serveur, bière à la main qu'il dépose sur la table et que Roman porte à ses lèvres pour en boire une gorgée pétillante)). T'en dis quoi ? »
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Jonas Sutter
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MessageSujet: Re: I R O N Y ; ((jonas))    I R O N Y ; ((jonas))  - Page 2 EmptyJeu 6 Juin 2019 - 15:44


Roman

Jonas
IRONY
Il observe du coin de l’oeil tes doigts qui se saisissent de la note que le bleu n’a pas le temps de lire, en devine le prix sans le voir mais n’en dit rien, il a d’autres propos, d’autres délires en tête qu’il laisse simplement son sourire le remercier en silence avant de prendre un air bien plus coquace. Et ta grimace, Roman, est signe pour lui de victoire dans sa plaisanterie.

« Tu ne connais pas la règle des trois rendez-vous ? On n'en est qu'au deuxième, c'est un peu précipité… Il serait dommage de brûler les étapes de notre idylle, n'est-ce pas ?
- Voyons, pour qui me prends-tu ? Je fais toujours les choses dans les règles de l’art, surtout quand il s’agit d’une idylle aussi plaisante que la nôtre. Et puis, je ne faisais que m’assurer le fond de ta pensée. »

S’en termine le sujet, pourtant si amusant à ses yeux, quand le bleu t’interroge sur bien autre chose, qui dans le fond l'intéresse tout autant que ton corps dont tu l'as privé.

« Affirmatif. Une petite boutique retapée à neuf en face de l'entrée nord du parc Moondance, juste à côté d'un fleuriste. »

Il visualise sans aucun mal l'endroit, mais les deux boutiques lui semblait jusqu'à la inexistante, en porte un intérêt seulement aujourd'hui. Mais la prochaine fois qu'il viendra, sans aucun doute dans un avenir très proche, dans le quartier en question, il aura une pensée pour toi Roman.

« Si tu passes le week-end t'as de grandes chances de tomber sur moi en train de lire un vieux classique derrière la caisse ou dans un rayon, n'importe quel autre jour dans la semaine c'est prendre le risque d'être séquestré par les bavardages sans fin de ma mère. »

Il t'observe, sourcils haussés devant une information qu'il tente d'imaginer. Lui, quand il connaît de sa mère les conversations toujours mesuré, ni trop longue ni trop peu, et la discrétion à première vue pour s'imposer sans que personne le remarque. Rien de l’image très bref que tu lui racontes, qui te fais sourire au point de l’amuser lui, de le faire lâcher un rire une fois quelques gorgées de sa boisson ingurgité.

« Je me préparais à la deuxième éventualité alors. Après tout, ça dépendra principalement de mon emploi du temps. »

Pourtant, lui sait d’avance que c’est un week-end, sans savoir réellement quand le bleu le pourra, car l'intérêt est de te voir, quand bien même la curiosité est présente. Entre toi et les trésors qu’il pourrait trouver là-bas, il se demande ce qui ferait son plus beau trophée.

« J'sais pas si ça t'intéresse, mais d'ici deux-trois semaines, y'a un petit cinéma de marginaux à deux heures d'ici qui ferme ses portes, la faute à la faillite causée par les cinémas trop modernes d'aujourd'hui. Ils organisent une vente aux enchères histoire de récolter des fonds et d'ouvrir une nouvelle salle ailleurs, et forcément, en tant qu'antiquaires, ma mère m'a proposé de m'envoyer y faire un tour pour voir si je ne peux pas y dénicher un ou deux trésors. »

Jonas le sait déjà concernant sa fermeture, entre les discussions avec ses, désormais vos, collègues et le sujet lu sur internet, qui sur l'instant l'a attristé, vaguement. Et bien entendu, il a eu vent de la vente, qui bien avant toi et ta proposition qu'il devine déjà, il se voyait s'y rendre si l'occasion s'y présentais, malgré la distance.

« J'étais pas trop chaud pour me taper quatre heures de route aller-retour tout seul, mais je me dis qu'en bonne compagnie d'un connaisseur ça pourrait être plutôt sympa. T'en dis quoi ?
- Que je suis entièrement d'accord pour t'y accompagner, et ravi de ta demande. »

Sur ces mots il se saisit de sa veste pour en sortir son portable, le deuxième, celui où pourrait être collé l'étiquette “gens sans importance", qu'il agite brièvement devant toi, sourire aux lèvres.

« Ca sera plus simple d’échanger nos numéros, tu ne penses pas ? Au moins pour se prévenir en cas d'imprévu, quand bien même on sait où se trouver tout les deux maintenant. »

Ô, Roman, si tu savais combien il rit de toutes ces opportunités, de ce destin qui vous ramène de façon si étrange à vous retrouver, et de la façon dont toi tu t'y entraîne un peu plus.
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MessageSujet: Re: I R O N Y ; ((jonas))    I R O N Y ; ((jonas))  - Page 2 EmptyJeu 6 Juin 2019 - 15:45

 
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ft. jonas
« Que je suis entièrement d'accord pour t'y accompagner, et ravi de ta demande. »

Il hausse un sourcil, en vérité surpris de la facilité avec laquelle l'autre accepte ce bout de route en compagnie d'un presque inconnu – mais peut-être devrait-il plutôt se surprendre de lui-même, et de l'aisance gagnée aujourd'hui, de la simplicité qu'il trouve à être celui qui prend les initiatives, quand ça lui ressemblait autrefois si peu ((quand il était celui qu'on oubliait simplement, celui qui, dans un groupe, demeurait silencieux pendant que tout autour de lui on échangeait, braillait, débattait en tous sens en une joyeuse cacophonie qui ne lui seyait à l'époque pas si bien)).

« Ca sera plus simple d’échanger nos numéros, tu ne penses pas ? lance l'autre, en agitant son téléphone portable sous le nez de l'étudiant, le ramenant du même coup à l'instant présent – lui qui s'était une fois de plus égaré dans ses pensées. Au moins pour se prévenir en cas d'imprévu, quand bien même on sait où se trouver tout les deux maintenant.
Un cellulaire ? Vraiment ? s'esclaffe le plus jeune, un éclat pétillant au fond de ses prunelles cendrées. Je t'aurais cru adepte des moyens un peu plus… classiques, vintage, je ne sais pas. La lettre manuscrite, le fax ou le hibou voyageur, entre autres… »

À ses lèvres, un rire discret ; sans prolonger plus longtemps la plaisanterie il vient se saisir du smartphone et pianoter sur les touches pour inscrire son numéro dans le répertoire de l'autre, un par coeur machinal qui ne signifie pas grand chose – même pas la promesse de se recontacter ; peut-être qu'il fera route seul et qu'ils ne demeureront que collègues et de loin, de l'idée il ne s'en formalise même pas ((ce n'était qu'une proposition sur un coup de tête, après tout, et il ne fera pas scandale d'un désistement quelconque, les heures de route en solitaire il sait les occuper, pourvu qu'il ait au moins trois ou quatre bons albums de rock à écouter – et à l'ancienne ; les disques un rien rayés dans les pochettes qu'il conserve dans sa boîte à gants)).

Entrée validée, il rend le portable à son vis-à-vis, et se saisit du sien pour jeter un coup d'oeil sur l'heure et ses notifications – commentaires sur Instagram, nouveaux messages sur la conversation Discord de sa promo, et quelques conneries qui semblent s'enchaîner sans fin sur celle de son équipe de basketball ((une bande de joyeux lurons aux hormones en surchauffe ; la conversation se résume à quelques dates et plans sérieux éparpillés au milieu de commentaires salaces sur les cheerleaders de l'université et de plans foireux pour la prochaine soirée à venir dans la résidence pavillonnaire du pivot remplaçant – ou plutôt, celle de ses parents)). Il verrouille l'écran sans s'attarder, un rire désabusé au fond de la gorge, et se recentre sur Jonas en face de lui.

« Bon et sinon, tant qu'à faire, parle-moi de toi, mais genre, du genre.... À part le cinéma à l'ancienne et les intérimaires sur les sites de rencontres – son regard à l'instant est appuyé, un rien narquois –, qu'est-ce que tu aimes ? Faire, lire, regarder, n'importe. Je veux du croustillant. »

Et ses prunelles pétillent d'un entrain sincère – lui si naturellement incliné vers autrui, lui sans tant d'artifices et qui rêve naïvement d'un monde qui serait aussi simple et spontané que lui. Lui si innocemment intéressé par les autres et, à l'instant, par l'autre en face de lui – et qu'importe s'ils doivent s'ignorer toutes les fois d'après si le courant ne passe pas, lui est de ceux qui chérissent tout ce qu'ils possèdent des autres, même s'il ne s'agit que d'une heure ou deux et de quelques passions, de quelques ennuis, de quelques projets pas même amorcés ((lui ne croit qu'en ce qu'il apprend des autres de lui-même, qu'en sa propre opinion, qu'en ses propres expériences et même si elles le brisent parfois)).

Il ne pense pas à l'après – lui ne songe qu'à ce verre partagé, et aux conversations volatiles dont il sera peut-être seul à garder la trace – comme un besoin maladif de s'accrocher au présent –, le seul instant qui compte vraiment, même s'il ne dira jamais vraiment pourquoi ça lui importe autant.
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Jonas Sutter
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MessageSujet: Re: I R O N Y ; ((jonas))    I R O N Y ; ((jonas))  - Page 2 EmptyJeu 6 Juin 2019 - 16:06


Roman

Jonas
IRONY
« Un cellulaire ? Vraiment ? Je t'aurais cru adepte des moyens un peu plus… classiques, vintage, je ne sais pas. La lettre manuscrite, le fax ou le hibou voyageur, entre autres.
- Et bien, utiliser mon oiseau spécialement dressé pour te contacter aurait pu être sympa. Mais vois-tu je me suis dis que, si jamais un imprévu de dernières minutes arrivait, j’aurais plus d'espoir à ce que le message te parvienne rapidement avec un téléphone. »

Il en rigole, se satisfait d'autant plus de te voir prendre son portable. Te laisse le temps d'enregistrer ton numéro en sirotant sa boisson, le récupère peu de temps après, et regarde avec un sourire le nouveau contact enregistré, créé une nouvelle conversation et pianote rapidement sur son portable.

«  Hello captain ~ »

Jonas envoi, sourit quand il remarque que tu as déjà ton téléphone en main et range le sien dans sa veste, se demande ce qui te subjugue sur ton appareil l’espace de quelques secondes, quels notifications de tels applications, réseaux sociaux, peut te captiver dans ta vie de tous les jours et peux en dire long sur toi. Tu te reconcentre rapidement sur l’instant présent, lui te remercie intérieurement de ne pas traîner suffisamment sur ton téléphone pour lui laisser le temps de croire que ca vaut mieux que lui.

« Bon et sinon, tant qu'à faire, parle-moi de toi, mais genre, du genre... À part le cinéma à l'ancienne et les intérimaires sur les sites de rencontres, qu'est-ce que tu aimes ? Faire, lire, regarder, n'importe. Je veux du croustillant. »

Le bleu hausse un sourcil, ne s’attendant pas véritablement à une telle question, lui qui c’est pourtant permis une interrogation silencieuse te concernant juste avant. Mais ça le fait rire, autant de direct de ta part, et quelque part lui plait énormément. Il y aurait beaucoup à dire, sur ses centres d'intérêts, et sur sa façon de vivre, dont il tairait certains points à n’importe qui.

«  Tu sais que tu dois être une des seules personnes à poser ce genre de questions de façon si spontané en ayant l’air véritablement intéressé, du moins sans l’intérêt d’un fanboy ou d’une fangirl derrière ? »

Il ricane, réfléchit rapidement à comment tourner ses phrases le temps d’une ou deux gorgées d’alcool. Il se demande, aussi, si tu cherches du concis, ou si tu es prêt à l’entendre parler des minutes durant. Et dans le fond, ca serait bien plus simple de parler sans réfléchir, de simplement laisser les mots sortir.

«  Plus sérieusement… Si je dois commencer par ce que j’aime par dessus tout, je dirais sans aucun doute qu'il s'agit de ma vie telle qu'elle est actuellement. Avec le plaisir que j'ai tous les matins de me lever pour aller travailler, la satisfaction en sortant du travail. Mon temps libre, j'aime le passer avec mes amis à faire la fête, aller en boîte de nuit et en ressortir avec une fille ou un homme, mais de ce point tu t'en doutais je pense ? »

Il lâche sa question avec un rire, en profite pour faire une brève pause, te laisse assimiler ces informations avec une nouvelle gorgées, pose son verre qu'il regarde l'esprit ailleurs. Et avec un sourire, si sincère quand il pense à tout ce qu'il possède, tout ce qu'il aime démesurément, là où la haine et la crainte qu'il peut faire ressentir à autrui fais parti. Si il te parlait de ça, Roman, comment réagirais-tu ?

«  J'aime l'alcool et le bon vin, les repas en famille, la France dont j'ai des centaines d'images à l'esprit, que ça soit de Nice  la ville natale de ma mère, et de nos vacances la bas depuis mon enfance. Que de Paris dont j'ai eu l'occasion de visiter les plus monuments. Et la langue de Molière dont j'aime encore découvrir des mots, des expressions, malgré mon apprentissage avancé de la langue. J'aime cette fierté qui m'anime quand je suis capable de regarder un film français en vo et que je n'ai besoin d'aucun sous titre, ou quand je parviens à terminer un livre français sans aucune difficulté.»

Pour lui, les meilleurs souvenirs sont liés à cette langue qui n'est pourtant pas celle de sa nationalité. Mais ce sont des souvenirs, ô combien merveilleux quand ils ont été vécu dans ses yeux d'enfant autrefois, des projets liés à ce pays qu'il aime tant, qui le submerge et font animer son regard d'étincelles.

«  Mais j'aime aussi les paysages d'ici. Ceux que j'ai l'occasion de voir lors de mes longues virées à moto, quand je peux partir sans rien devoir à personne des jours durant. Et les jours plus tranquille, à l'inverse, où je reste chez moi à entretenir la maison, même si il est vrai que c'est plus par nécessité que réel plaisir. A cuisiner aussi, surtout quand je reçois du monde. Cuisiner pour soi c'est bien, mais j'ai plus tendance à être sérieux en cuisine quand j'invite des gens. Et puis, j'aime aller dans les salles de sport ou tout simplement courir dans les parcs ou les rues de la ville, écouteurs dans les oreilles avec un fond d'électro pour me motiver. »

Et le reste, si il y a véritablement des choses qu'il a oublié de raconter, sans compter ce qu'il omet délibérément, ne sont que des points sans réels importances. Des précisions qui, si tu le souhaite, un jour tu apprendras de toi-même.

«  Il est évident que je souhaite en savoir tout autant de toi, Roman. Alors à ton tour, raconte-moi ce qui peux te faire vibrer, sourire et te rendre vivant. »

Sauf que Jonas lui, pourrait en faire ses armes de vengeance.
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MessageSujet: Re: I R O N Y ; ((jonas))    I R O N Y ; ((jonas))  - Page 2 EmptyVen 7 Juin 2019 - 0:47

 
I R O N Y
ft. jonas
« Tu sais que tu dois être une des seules personnes à poser ce genre de questions de façon si spontané en ayant l’air véritablement intéressé, du moins sans l’intérêt d’un fanboy ou d’une fangirl derrière ?
Je sais. »

Il a entendu le discours tant de fois qu'il ne s'en étonne même plus ; aucune arrogance dans son affirmation, son ton est léger, presque amusé. Il se sait parfois déroutant dans sa simplicité, sa spontanéité, et les réactions en face de lui ont ce quelque chose qui parvient toujours à le faire rire. Il n'a pas toujours eu cet intérêt honnête pour autrui ; mais apprendre à faire parler les autres pour ne pas avoir à parler de lui-même l'a forcé à écouter, écouter sans arrêt et jusqu'à savoir apprécier. Il a appris que l'Homme avait toujours une histoire à raconter, et qu'elle regorgeait chaque fois de détails intriguants et fascinants dont il était depuis à la recherche — d'un vulgaire échappatoire il avait su tirer un enseignement quotidien.

Menton appuyé dans la paume de sa main, coude sur la table, sourire aux lèvres, il se prête à ce jeu dont il connaît les règles ((ses propres règles)) par coeur : il s'agit d'entendre les entre-lignes, de déchiffrer les expressions de son visage, de décrypter les intonations de sa voix. Les mots ne sont pas seuls porteurs de la vérité ((bien au contraire ; ceux-là, et il le sait bien, on les déguise comme on l'entend, on les tord et les distord pour leur donner la forme qu'on veut, on les modèle à l'image de nos mensonges pour embobiner le monde entier)), chaque geste compte, chaque virgule, chaque inspiration. Et, chez l'autre, tout traduit ce qu'il exprime de vive-voix — comme s'il était véritablement de cette espèce rare au bonheur sans faille, de ceux qui ne connaissent de l'échec ni la douleur ni la honte, de ceux à qui tout sourit, de ceux qui, peut-être, n'ont jamais eu à se battre pour faire entendre leur voix ou réaliser leurs projets les plus fous. Il y a quelque chose de captivant à l'écouter, lui si différent, lui si confiant, lui altier et quelque part cavalier ; la dose de salaud en bonne mesure sous une gueule d'ange et le récit sans accroc.

« J'imagine que tu n'as pas l'habitude de passer plus de deux nuits d'affilée sans être en bonne compagnie, pas vrai ? »

L'idée lui importe peu ; il n'a jamais condamné ce qu'il se passe dans les draps des uns ou des autres — quand bien même la réciproque n'a jamais vraiment été respectée, et qu'on l'a charrié et moqué plus d'une fois de le voir se dérober en soirée lorsqu'une nana s'attardait un peu trop longtemps dans un collé-serré improvisé. La baise sans lendemain, les corps poussés l'un contre l'autre par l'ivresse et les basses, ça n'avait jamais été son truc — on l'avait surnommé « le poète maudit » dans les vestiaires, quand il avait vulgairement rétorqué que toutes les pipes du monde ne vaudraient jamais une nuit blanche de confidences et de rires étouffés.
Il n'a jamais nié le désir qu'il éprouve parfois au premier regard sur les courbes indolentes d'une inconnue, en boîte ou dans la maison des delta sigma psi — mais coucher, baiser n'est pas dans ses cordes ; sans doute n'est-ce le fardeau que des sensibles, mais tout au plus il n'a toujours su que faire l'amour ((et l'admettre, dans une équipe de gaillards un rien machistes, c'était prendre le risque de perdre en crédibilité mais, puisqu'il n'avait jamais eu honte de lui-même ni de sa tendance au romantisme, le respect des autres n'avait pas faiblit — et les brimades n'étaient toujours que bonne enfant)).

Rire au fond de la gorge, Roman avale une gorgée de bière tandis que l'autre finit sa tirade — et le plus jeune, bien malgré lui, ne peut dissimuler l'éclat d'admiration qui traverse brièvement son regard.

« Donc en fait t'es carrément bilingue ? J'en aurais rêvé, mais c'est difficile avec un enseignement cent pour cent scolaire de vraiment développer la moindre capacité de communication en situation réelle à l'étranger… »

Il se souvient encore de ce voyage scolaire en Espagne, en première classe de lycée — il s'était, avec deux de ses potes et sa petite-amie de l'époque, égaré dans les rues de Saragosse, avec des téléphones portables rendus inutilisables par des réseaux qui n'étaient pas américains ((depuis, il avait pris un forfait à l'internationale)), sans carte et sans piper trois mots d'espagnol ((il savait tout au plus décrire un tableau ou faire un commentaire de texte de deux cent mots, mais demander sa route, ça, il ne se souvenait pas que ç'avait été au programme de l'année)). Ils avaient tourné en rond pendant près de quatre heures, avant de trouver enfin quelqu'un qui parlait anglais plutôt que français ((il n'avait jamais réalisé à quel point c'était une langue omniprésente avant d'avoir été confronté à une ville latine)) et qui avait su les guider jusqu'à leur auberge. Par la suite, et il s'en rappelle avec un rictus, ils n'ont plus osé s'éloigner à plus d'un quartier lors des temps libres.

« Et en prime t'as de bons goûts musicaux… T'as tout pour toi, ou bien ? »

Il ricane brièvement, avant de se reprendre. Il boit une gorgée d'alcool avant de s'enfoncer un peu dans son siège, et il laisse filer quelques instants de silence, le temps d'ordonner ses pensées — il ne sait pas bien quoi répondre, lui qui aime tant se taire, alors la nervosité le pousse à entamer l'intérieur de sa joue du bout des dents, jusqu'à ce qu'il hausse les épaules et se jette à l'eau.

« L'histoire. J'ai pas choisi ce cursus par hasard, ça m'a touj… Non, pas toujours, mais depuis que j'ai commencé à m'y intéresser au lycée c'est devenu une idée fixe, et j'ai rattrapé tout le retard que j'avais pris dans le domaine en un seul été à bouffer tous les bouquins sur le sujet que j'ai pu trouver dans la bibliothèque du patelin où je vivais avant. »

Il ne peut empêcher son sourire de creuser sa fossette à droite, aux souvenirs qui lui reviennent en mémoire — il poussait les portes de la bâtisse presque tous les jours, empruntait à foison, dévorait dans les deux jours qui suivaient, et recommençait le même schéma à répétition. Le documentaliste et lui avaient fini par échanger et, au bout de deux mois, ils se tutoyaient tous les deux — Roman l'avait même poussé à lire certaines archives, à s'intéresser aux oeuvres d'historiens plus ou moins connus du rayon dédié, jusqu'à passer des heures entières à discuter et débattre des sujets.
Quelquefois, Roman se demande encore ce qu'il est devenu — s'il se souviendrait de lui, s'il revenait dans la ville qui l'avait vu naître et grandir.

« J'sais pas, je trouve ça fascinant, les mécanismes qui poussent les hommes à évoluer, changer, se faire la guerre puis faire la paix, les rapports qu'entretiennent nos gouvernements entre eux, les alliances, tout ça… Et surtout, la façon dont toutes ces choses sont racontées. Toujours d'un oeil vainqueur, toujours pour redorer l'image de la cité qui écrit sa mémoire. L'impartialité n'existe pas en histoire, peu importe ce que disent les soi-disant savants de la matière. Et c'est ça qui en fait tout le charme, je trouve. »

Il marque une pause, le regard porté sur son vis-à-vis, la pinte à ses lèvres pour descendre trois gorgées de la pression. Verre reposé sur la table, il passe sa langue sur ses lèvres, secoue la tête.

« Sinon, globalement, je crois que j'aime aussi la vie que je mène aujourd'hui. Je sais pas encore quoi faire quand j'aurai mon diplôme, vers quel métier m'orienter, quelle formation, quel projet, mais ça m'inquiète pas. Je sais que j'ai les moyens de réussir à peu près tout ce que je déciderais d'entreprendre. Genre, si je décide de tout plaquer pour le basket — je suis dans l'équipe junior locale, meneur et capitaine, et oui mon pseudo vient de là, un délire avec une pote qui ne m'appelle que comme ça, oui juste une pote — bref, je pense être capable de m'en tirer. J'dis pas que j'entrerai dans la NBA, même si on a déjà vu des joueurs de génie d'un mètre soixante quinze, mais je pourrais quand même y faire carrière. »

Brièvement, un rictus s'imprime sur ses traits.

« Et pour résumer, j'aime l'alcool, les soirées démentes de ma fraternité, le bon rock, la bonne pop, j'rêve d'assister à un match de la NBA, j'suis le babysitter bénévole de mes deux frangines, je sais faire cuire des pâtes et me servir d'un micro-ondes, j'adore courir tôt le matin quand tout le monde dort encore ou lézarder devant Netflix quand j'ai la flemme, et… voilà ? »

Omission volontaire ; il ne prononce mot sur ce qui le fait réellement vibrer, ce qui le fait trembler, sa passion des premières heures, sa raison d'être — il ne dit rien des carnets noircis de plomb, rien des croquis inachevés, rien des aquarelles ni des fusains, rien des nuits blanches à griffonner, rien des portraits qu'il passait son temps à croquer, rien des crayons qu'il n'ose plus toucher. Sa faille, sa faiblesse — il ne laisse rien filer, puisque de toute façon tout ça n'a plus aucun sens aujourd'hui ((croit-il, l'écervelé)).
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