IIl brûle, Heiji, par sa façon de vivre. Il y a cette violence, dans ses yeux, dans ses gestes et dans ses mots. Heiji, ce sont les paroles qui sortent plus vite que ses pensées. Ce sont les gestes brusques, stupides et irréfléchi. La sincérité à toute épreuve, incapable de mentir, quand bien même les mots peuvent être violent, vulgaire un peu trop souvent surtout. C’est celui qui démarre au quart de tour, s'énerve à la moindre contrariété, celui incapable de garder son sang froid.

C’est ce cliché de la racaille, qui traîne dans les rues au lieu de travailler, qui laisse sa trace sur les murs qu’il tags. Celui qui aime faire la fête, s’enivre d’alcool et de de fumée. Qui préfère gagner son argent en vendant du shit plutôt que d’avoir un travail honnête, qui profite des aides sociaux tant qu’il peut si il cela lui permet d’avoir un toit, qui n’a rien à foutre de son avenir. Celui qui fume comme pompier, squatte les skates parcs et rentre tard la nuit, ou tôt le jour.

Il brûle, Heiji, par ce coeur en or quelque peu dissimulé. C’est celui qui veut aider, celui prêt à utiliser ses poings pour ses proches, qui ne laisserait personne tombé. Le gamin insouciant, du moins ce qu’il en reste, celui qui pourrait donner à ceux qui le respecte, qu’il aime. Le besoin d’être accompagné, celui qui ne craint guère la solitude mais à ce besoin d’être entouré, quand bien même les fréquentations ne seraient pas toujours bonne.

C’est ce besoin de liberté, insatiable, celui qui veut vivre et se fout d’un lendemain qui peut être n’arrivera jamais, d’un avenir où rien de beau ne lui est toute façon promis. Et qu’importe, de toute manière. Il sait qu’un jour il mourra comme tout le monde, mais si au moins il peut mourir pour quelqu’un qui lui est cher, alors tant mieux.

Il brûle, Heij. par sa colère incontrôlable. Il y a la rancoeur, contre un système qui a ses yeux lui semblait déjà écoeurant. C’est celui qui veut se battre pour que les choses changent, que les responsables demain tombent. Celui qui pourrait se salir les mains, un jour, le plus tard possible, mais sait très bien qu’une révolution ne peut se faire sans sang.

C’est cette colère, contre lui-même. Les fautes qu’il met sur le dos des autres, les yeux bandés par cette haine contre lui-même qu’il refuse d’admettre. Celui qui tombe, l’âme brisée et la vie qui n’a plus de sens réelle.

Elle avait le regard triste, fatigué, et le sourire rempli d’amertume, la gamine encore mineur, et pourtant qui se voulait mère. Elle, dont les parents ont décidé que c’était une erreur, qu’elle ne pourrait pas assumer un môme à son âge. Celle qui a vu ses espoirs brisés, quand sans qu’on lui demande son avis l’enfant a été adopté, sans même savoir où le retrouver. Juste un nom, le seul témoignage d’un amour qu’elle n’aura jamais pu lui donner. L’enfant, c’était Chris, môme privé de sa mère mais héritant par sa nouvelle famille de ce prénom comme second.

Heiji, il avait la vie heureuse. L’amour de parents qui pour lui sont les siens, la vérité cachée qui un jour sera dites, pensaient-ils. C’était le gosse incapable de tenir en place, celui qui n’aimait pas l’école quand il fallait rester assit sur une chaise, mais l’aimait quand à la cour de récré il pouvait s’amuser avec ses premiers amis. Et celui qui prit naturellement la place du meilleur pote, Finn. Eux deux, inséparable, dont les jeux se partageaient toujours, les bétises aussi, quand bien même Finn avait ce quelque chose de plus sérieux, cette façon servir de chaperon à l’autre plus déconneur, les années passants.

Un jour, son pouvoir qui s’éveille de façon brutale, alors que sa mère lui demandait d'amener la poêle encore sur le feu. Juste un geste dans le but de couper le gaz, et les flammes qui part dans une direction étrange. Moment de perturbation, nouveau geste pour éteindre et cette fois-ci ça s’enflamme presque, lui qui coupe tout avant que la catastrophe arrive. Forcément, que ses parents et lui n’ont pas compris ce qui c’est passé, qu’il a fallu plusieurs conversations avant que l’hypothèse du pouvoir prennent place dans leurs esprits, qu’ils aillent voir un spécialiste pour en être sûr. Verdict, le voilà avec la capacité de contrôler le feu existant, et l’Astrophel Academy prêt à l’accueillir.

Se rappelle, la conversation avec Finn. Lui, qui l’envie d’avoir un pouvoir qu’il souhaitait obtenir aussi, le désir qu’il avait à devenir super-héros, proteger les gens comme il disait. Heiji, lui il ne comprenait pas.

Et le collège, il a dû le vivre séparé de son meilleur ami. La où il a commencé à secher, et les disputes avec ses parents quand ça s’apprenait. Les cigarettes, les joints et l’alcool goutés trop tôt surement, quand il n’avait que quatorze ans. La passion caché envers ses parents des tags, celui de la guitare qui s'est concrétisé à son anniversaire. Mais les notes trop basses, les mots trop présentes aussi, pour qu’il ne passe pas par la case redoublement à sa dernière année. L’envie d’abandonner, alors que ses parents désiraient le voir aller jusqu’à la fin du lycée.

C’est sans conviction qu’il l’a intégré, le sentiment de ne pas être à sa place parmi tout ceux qui désiraient un jour rejoindre un sponsor. Lui qui plutôt, revait rester loin de tout ça, d’en terminer avec l’école sans même savoir ce qu’il voudrait faire, plus tard. Le lycée, c’était une rencontre marquante malgré tout, d’abord dans une ruelle où il taguait, puis dans les couloirs de l’école. C’était cette gamine, Emily, dont il a fait la connaissance à sa dernière année quand elle venait d’entrer, et les fêtes où ils ont appris à se rapprocher, un peu trop sans doute.

Diplôme en poche, alors que même lui y croyait pas. Et ce projet lancé au cours de ses années lycées, celui de partir de la maison pour vivre en colocation avec Finn, qui se concrétise. Et la promesse de trouver rapidement du boulot, qui se réalise quand il postule à une offre de plongeur dans un bistro, premier poste qui se passait bien avec ses patrons et ses collègues qu’il appréciait.

Et il y avait encore Finn et son rêve, encore inatteignable quand aucun pouvoir ne semblait vouloir se manifester. L’espoir faible, mais pourtant il essaya de se faire embaucher comme super-héros.

Rêve de gosse brisé en morceau, quand il fut jugé inapte à rejoindre leurs rangs.

Heiji, il a merdé. Finn, il voyait un futur qu’il désirait se déchiqueter, parce que lui n’avait pas ce qu’il lui enviait depuis toujours. Et le roux, il n’avait pas les mots pour le réconforter, rien qu’un mépris pour cette société qui lui semblait fausse, stupide. Il a merdé, Heiji, il a laissé la dispute éclater et quand il était bien trop agacé pour comprendre, il a préféré claquer la porte et prendre l’air pour se calmer.

Quand il est rentré, il y avait le silence, Finn qui ne répondait pas à ses appels alors que les lumières étaient allumés. C’est dans la salle de bain qu’il le retrouva, bien trop tard.

Et c’est sa vie à lui qui se brise, la colère qu'il ne sait pas contre qui diriger. Ses parents, qui refusent de le laisser vivre là où il a retrouvé son ami, le laisse revenir à la maison le temps qu’il faudra pour se remettre. Les gestes et les paroles maladroites de ses géniteurs qui ne savaient comment s’y prendre dans le fond.

Il sombrait, Heiji. Il a fini par repartir de la maison, s’installer dans un studio à Hiawatha où il ne cherchait pas à se relever. Là où il a commencé à vendre du shit pour payer sa consommation, Emily comme toute première cliente, pour gagner un peu plus d’argent en plus du chômage dont il profite. De la vie correcte et simple est arrivée celle dont seul la rancœur guidait ses pas.

Et il a rejoint Mist