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Le PDG de la X-TREM Factory entretiendrait une relation des plus intenses avec sa vice-présidente. On espère que ce n’est pas cette affaire qui a distrait l’ancien Phoenix de son travail et qui a entraîné un manque de sécurité lors de la dernière conférence de presse de l’entreprise où à eu lieu une explosion causant la mort d’un de ses haut-gradés...
Le mystérieux « Mist » dont l’apparition soudaine a récemment secoué la ville serait en fait une association de trolls désoeuvrés voulant profiter de la panique des récents attentats pour gagner plus de popularité sur les réseaux sociaux.
Il paraîtrait que le fondateur de la ville Edward Astrophel aurait été le descendant direct de Diogène, le philosophe grec qui vivait dans un tonneau. Incroyable !
Le rictus insolent et la démarche indolente ; huit heures et demie a sonné depuis plus d'une demi-heure lorsqu'il se glisse dans l'enceinte de l'Academy. Arrêté pour contrôle habituel — sécurité renforcée oblige, depuis les attentats qui ont secoué la ville — il décline son identité dans un soupir, un haussement d'épaules pour seule justification de retard. Loin est l'habitude — lui toujours ponctuel quand on l'attend, et plus encore quand on ne l'attend pas ; sur l'exception on fermera les yeux, et lui n'estimera jamais avoir à se justifier à l'égard de quiconque pour ses écarts de conduite épars.
Pas même à ses collègues, et encore moins à celui du jour — donnée négligeable dont il a tout de même retenu pour la forme et à force de l'entendre, mais auquel il adresse à peine un regard lorsqu'il pousse la porte de la vie scolaire, dont s'échappent trois gamins de freshman year, suintant par tous les pores la bonne nouvelle d'un professeur absent.
« Laisse-moi deviner, il lance, sans l'effort d'un bonjour ni d'une moindre politesse. Miss Park, la prof' de littérature ? »
Il laisse tomber son sac au pied du bureau, s'avachit sur le deuxième fauteuil laissé libre près de son collègue et s'amuse distraitement à le faire pivoter de droite à gauche, le regard qui traîne sur l'écran d'ordinateur allumé sur le logiciel d'appel des classes.
« Tu as déjà pris de l'avance, à ce que je vois, il ricane, sarcastique et désagréable, mielleux quand il reprend. Tu m'en as laissé un peu, j'espère ? Je serais déçu d'avoir déjà à prendre ma pause café. »
Hayden Myers
Date d'inscription : 19/12/2015 Messages : 78 Dollars : 52 Crédits : Moi même
Le calme, dans la vie scolaire. Ca l’arrange, Hayden, quand il doit travailler. Maintenant que la plupart des élèves ont pu avoir leurs autorisation de sorties, ne reste que trois élèves, il va pouvoir très vite retourner sur le reste du boulot. Soulagement, en quelque sorte. La porte s’ouvre, côté employé, et le roux regarde rapidement. Jefferson. Il s'apprête à saluer.
- Laisse-moi deviner, il lance, sans l'effort d'un bonjour ni d'une moindre politesse. Miss Park, la prof' de littérature ? - Bonjour à toi aussi
Il soupire, le regard à nouveau tourné sur les élèves. Un peu lasse, quand il sait, peu, mais suffisament pour savoir que son collègue n’est pas vraiment des plus sympathiques. Il se contente de s’occuper des trois derniers élèves, ces gamins beaucoup trop impatients de pouvoir quitter l’établissement.
- Tu as déjà pris de l'avance, à ce que je vois. Tu m'en as laissé un peu, j'espère ? Je serais déçu d'avoir déjà à prendre ma pause café.
Regard tourné vers la chevelure blanche, déconcerté. Hayden se sent s’agacer bien vite, mais essaye de garder son calme. Il se saisit de la pile de papiers sur lesquels sont marqués les élèves absents des premières heures et les mets entre eux, plus près de Ian.
- Tiens, tu veux du travail, en voici.
Quand bien même il serait incapable de laisser quelqu’un bosser seul.
Tension légère dans la pièce, agacement sous-jacent qui élargit le rictus rogue du plus jeune des deux. Il n’a pas besoin d’observer l’autre qu’il devine la contrariété, déjà, alors qu’ils ne respirent le même air que depuis un instant — mais un instant, c’est l’éternité, en si mauvaise compagnie que celle du Jefferson irrévérencieux.
Froissement léger de papier, il lève les yeux de la liste des appels à passer — il a reconnu l’écriture de sa collègue et colocataire sur l’un des post it accrochés au bureau, l’arrondi des chiffres et des lettres sur les noms qu’il déchiffrait jusque là, déjà las. Les absents de la veille, les parents à contacter si les élèves ne sont pas de retour aujourd’hui — il s’ennuie déjà. Et ces listes de coches que l’autre vient de poser sous son nez n’arrangent rien — d’interminable croix à reporter sur le logiciel qui refuse une fois sur deux de s’exécuter.
« Hm… Ça peut attendre, non ? Nous ne sommes plus à dix minutes près, je crois… »
La faute à qui ? Sa mauvaise foi n’ira sans doute jamais en s’améliorant.
Il fait pivoter son siège pour observer son collègue dans les yeux — le sourire plus avenant, mais le regard allumé d’un quelque chose déplaisant.
« Ça te tente, un café, avant qu’on s’y mette ? — Euh ? — surprise, sur les traits de l’autre ; il s’en repaît avec un plaisir à peine dissimulé. Ouais, s'il te plait. — Génial, il lance, jovial, en reportant son attention sur les listes de noms. Sans sucre pour moi, je te prie. »
À quoi d’autre pouvais-tu bien t’attendre, Hayden ?
Hayden Myers
Date d'inscription : 19/12/2015 Messages : 78 Dollars : 52 Crédits : Moi même
- Hm… Ça peut attendre, non ? Nous ne sommes plus à dix minutes près, je crois… - Non ça n’attends pas. Ou alors tu terminerais tout seul, pour rattraper ton retard.
Il s’agace de plus en temps, jette un coup d’oeil rapide aux feuilles qu’il va de poser, hésitant à malgré tout en saisir une pour faire avancer le boulot. Tout, pour qu’il parvienne à ne pas rester le plus longtemps possible.
- Ça te tente, un café, avant qu’on s’y mette ? - Euh ?
Il fronce les sourcils, surpris. Mais il y a quelque chose de peu rassurant chez l’autre, dans son sourire. Le roux ose, malgré tout.
- Ouais, s'il te plait. - Génial. Sans sucre pour moi, je te prie.
Sérieusement ? Hayden reste scotché à son siège, abasourdi. Mais se lève, malgré tout. Et il va le faire, ce café pour deux personnes. Avec la machine qui fait des cafés dégoûtants, mais tant pis. Et il prend le sucre, en met dans les deux gobelets, un deuxième dans celui de droite. Et il touille bien, que le sucre soit parfaitement fondu, avant de le poser à Ian.
- Voilà, ton café.
Lui boit le sien, tranquillement. Et si Ian rale, il en a qu'à s’en refaire un
Il s’attend à un refus, à une insulte, à un regard peu amène au moins, mais rien ne vient. L’autre n’a qu’un instant de trouble, comme pris au dépourvu et décontenancé, avant de se lever et de s’effacer du côté de la machine à café. Sourcil haussé, Ian l’observe brièvement, avant de s’en retourner à la lecture des post-it éparpillés, certains qu’il arrache du bureau et jette dans la corbeille sous le bureau — les informations passées, les listes entièrements raturées, les choses dont plus personne n’a besoin et qui prennent inutilement de la place sur leur poste de travail.
Les pas de son collègue le forcent à relever la tête, et le café fumant qu’on pose devant lui et dont il se saisit — ni merci ni quoique ce soit en réponse à l’autre en passif-agressif. À la première gorgée la brûlure anesthésie ses papilles et il ne réalise pas — à la seconde il réprime une grimace et déglutit avec dégoût. L’enflure.
« Ah, il me semble que tu as fait erreur, il lâche, et comme si de rien n’était — pas d’accusation dans son ton, il paraît presque amusé. Tu ne serais décidément pas très bon serveur, si tu confonds les commandes… »
Il pose son verre encore plein — loin du bord, loin des documents et du clavier, par mesures de précaution — et se penche pour ouvrir son sac échoué à ses pieds. Pas peu satisfait de son effet à venir, il en tire un thermos sobre au couvercle encore bien chaud — lorsqu’il ouvre le bec, un sifflement léger s’échappe de l’intérieur, assorti d’une vapeur légère et d’une odeur de café renforcée.
« Heureusement, l’expérience m’a appris qu’il fallait être prévoyant, et que l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même. »
Comme pour ponctuer sa phrase, il boit trois gorgées chaudes et amères qui effacent le goût répugnant de l’autre — sur ses lèvres un sourire redevenu mauvais ; dans ses yeux, un éclat moqueur et provoquant.
Et celui à ses côtés, sans l’ombre d’un doute, qu’il prend pour un con.
Hayden Myers
Date d'inscription : 19/12/2015 Messages : 78 Dollars : 52 Crédits : Moi même
Ian grimace. Et Hayden, ca le satisfait ne serait-ce qu’un peu, cette vengeance légèrement stupide. En même temps il l’a cherché, son collègue, ne serait-ce que pour le manque de politesse quand il vient poser les cafés
- Ah, il me semble que tu as fait erreur. Tu ne serais décidément pas très bon serveur, si tu confonds les commandes…
Sauf qu’il ne l’est pas actuellement, serveur. Et surtout pas celui de Ian, heureusement. Il garde ça pour lui, mais son regard agacé trahit sa pensée. Ian se penche sur son sac, sous le regard du roux qui tente de comprendre ce qu’il fait. Surprise, quand un thermos apparaît entre les mains de son collègue.
- Heureusement, l’expérience m’a appris qu’il fallait être prévoyant, et que l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même.
Ian boit, il paraît maintenant soulagé d’avoir fait disparaître le goût dégueulasse et trop sucré sans doute, du café précédent. Et il y a ce sourire, mauvais, moqueur. Hayden rêve, de lui arracher le thermos et de lui foutre le contenu sur la tête. Mais il ne peut pas, pas ici, pas au boulot. Et ce n’est pas sur qu’il en serait capable, ailleurs. Alors il prend sur lui, encore, ne fait comme si il avait rien entendu et poser son gobelet après avoir bu quelques gorgées, se saisit de la première feuille sur la pile et se met au travail.
Il parvient, encore, à rester calme. Mais un mot suffira pour de bon à le faire exploser.
L’autre se mue dans le silence ; seule réaction décente qui n’implique ni la familiarité ni l’illégalité — quoiqu’il doive en fantasmer toutes les possibilités, toutes les méthodes dont il pourrait user pour lui faire ravaler son sourire et son impertinence constante. Mais rien ne vient qu’un calme plat, et l’autre, bien plus sage, qui ronge son frein et centre son attention sur le tas de feuilles amassées entre eux deux — occupation plus agréable que la simple présence du zèbre impudent à ses côtés,
Lui sirote son café serré du bout des lèvres, l’espace de quelques instants supplémentaires puis, dans un élan de grande philanthropie peu routinière, décide de faire preuve de clémence — une mansuétude éphémère, mais quand il donne, mieux vaut encore prendre avant qu’il n’arrive au terme de sa bienveillance et ne referme la main sur le joyaux promis. Alors, il saisit le combiné téléphonique, avise la liste des absences que l’autre reporte, cherche les numéros dans les dossiers de l’ordinateur et les compose, les uns après les autres, pour remplir les cases de justification — malade sans certificat pour la plupart d’en eux, rendez-vous extérieur presque aussi souvent, raison personnelle assez fréquent. Ceux qu’il ne parvient pas à joindre, il surligne les noms au stabilo jaune sur les listes, pour plus tard.
Le temps d’un tiers des noms, il se tient tranquille — puis, sa patience arrive à bout, cette envie de bouger, de parler, d’observer, de faire autre chose que la même chose à répétition, et c’est plus fort que lui, au zèbre de l’esprit. Il s’étire et recule son siège, soupire à l’instant où une gamine de sophomore entre dans le bureau pour se plaindre d’un retard de ses parents et réclamer un billet d’entrée en cours — surtout pas essoufflée, bien pomponnée, coiffée sans mèche qui dépasse, on devine sans l’ombre d’un doute qu’elle s’est pressée jusqu’ici, évidemment.
« Tu t’en occupes, Hayden ? »
Lui, bien sûr, est trop occupé — il s’agit de ne pas laisser trop refroidir son café, il faudrait être fou.
Hayden Myers
Date d'inscription : 19/12/2015 Messages : 78 Dollars : 52 Crédits : Moi même
Heureusement, Ian se met au travail. Ca permet au roux de se concentrer lui aussi sur la paperasse, et le calme peu à peu. Il en oublierait même la présence un peu trop indésirable de son collègue, si ce n’est que sa voix qui vient à ses oreilles lors de chaques coups de téléphone. Mais au moins, l’irritation le quitte, ne serait-ce qu’un petit moment. Si bien que malgré le fait que Ian d”un seul coup se décide à ne plus bosser, éloigne son siège du bureau, pour le moment Hayden ne dit rien. Tant qu’il ne compte pas le laisser faire tout le boulot.
La porte s’ouvre, et ça sonne comme Hayden comme une bref pause dans le boulot actuel, pas plus mal quand il trouve cela toujours un peu trop répétitif à son goût. Il lève le regard sur l’adolescente venant demander une permission d’entrer en cours. Gamine un peu trop fraiche et en pleine forme quand elle prétend s’être dépêché, mais soit.
- Tu t’en occupes, Hayden ?
Ca ne semble qu’une question, presque poli, mais pour le roux cela ressemble un peu trop à une obligation, ou alors ce n’est que le résultat de l’exaspération qu’il fait preuve depuis que Ian est entré dans la pièce.
- Faut bien, j’imagine.
Le ton bas à l’attention de son collègue, il soupire, jette un coup d’oeil à l’heure avant de prendre le nom et la classe de l’élève. Quinze minutes de retard pour un cours de deux heures. Bon, il la laisse y aller, signe le mot et la regarde s’en aller. Se décide, cette fois, à lancer un regard énervé à l’autre.
- Et sinon, à quel moment tu te décides d’être capable autre chose que d’être agaçant ? Je commence à en avoir sérieusement marre, de ton mépris.
Et voilà, c’est sorti.
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Garance
Date d'inscription : 01/01/2017 Messages : 125 Dollars : 83 Crédits : myself (kit) Localisation : Saten District
Dans la vie, on se doit d’être honnête envers soi-même pour avoir le recul nécessaire dans une situation qui ne nous enchante pas. Il faut constamment remettre ses acquis en question, ses habitudes, toujours se demander : « est-ce que je veux continuer à faire ça encore longtemps ? » Pour ma part, la réponse est un non catégorique en ce qui concerne mon job en tant que pionne à l’Académie d’Astrophel. C’est un boulot classique, intéressant, qui me donne une couverture solide et dont le salaire me permet de justifier mon train de vie –classique, peut-être un poil plus élevé que la moyenne des foyers modestes. La vérité, c’est que des thunes j’en ai à ne plus savoir quoi en faire ; entre les contrats de Farfallina, ceux de Blizzard, et ce que je gagne avec les paris de mes courses, j’ai eu le temps d’accumuler en peu de temps une somme que, plus jeune, je n’aurais jamais oser espérer effleurer. Mais je vis dangereusement, et dans ce milieu il faut couvrir ses arrières –impossible pour moi de ne pas avoir de travail qu’on considérerait normal quand la majorité de ma fortune est répartie aux quatre coins du monde, placée dans des paradis fiscaux, des endroits de confiance sous d’autres noms, d’autres identités –si un jour Garance XXX doit disparaître, j’aurais de quoi retomber sur mes pattes malgré tout.
« Emmenez-moi ce jeune homme effectuer sa colle au bureau de la vie scolaire s’il vous plaît mademoiselle. »
Le ton excédé de l’enseignante lui tire une risette narquoise qu’elle ne montre qu’à l’élève qu’elle est censée accompagner. Il a l’allure des mômes qui aiment le bazar, encore plus qu’en ils en sont l’instigateur –des gamins chiants mais sans qui le job serait trois fois plus ennuyant. La porte close, je fais un signe de tête au morveux pour qu’il me suive, ce qu’il fait les mains dans les poches avec un sourire sarcastique.
« C’est toi la pionne muette, hein ? »
Je ne réponds pas, me contente de lever les yeux au ciel –les enfants de cette académie ne me connaissent pas tous mais apparemment ma réputation me précède.
« T’es vraiment le meilleur genre de meuf en fait : bonne mais silencieuse ! »
Je m’arrête, me retourne pour le jauger du regard –je profite pleinement de mon mètre soixante-dix-huit pour le regarder de haut d’une œillade longue et pénétrante, suffisamment embarrassante pour qu’il tourne le regard en premier. Ces gamins, ils aiment tester les limites, mais il en faut peu parfois pour les déstabiliser. Un ricanement inaudible plus tard, je passe les portes de la vie scolaire et je vous toise, toi Hayden –je hoche la tête dans un salut minimaliste mais poli– et toi, Ian –je ne cache pas mon agacement de voir une nouvelle fois de la matinée ta sale gueule antipathique et le montre d’un soupir bruyant– en pénétrant dans la salle. Je tire une chaise et un bureau libre, claque des doigts et le montre à l’adolescent pour qu’il prenne place le temps que je cherche de quoi l’occuper pendant sa colle. Mais avant de fouiller dans le tiroir rempli de feuilles d’exercices qui servent généralement à cette utilisation, je dépose bruyamment sur ta table la pile de feuilles d’émargement que j’ai récupéré en faisant le tour des classes ce matin. Je ne me casse même pas la tête à t’expliquer ton job –t’es assez malin pour deviner ce qu’il te reste à faire même si des fois on pourrait se poser la question. Un regard appuyé, un sourire sardonique, et je te laisse à ta paperasse avant de m’en aller fouiller dans les tiroirs à exercices pour faire les pieds à cet abruti de gamin que je dois me coltiner.
Faut pas le prendre personnellement Ian, c’est juste que tu vois, ta tête, je la supporte déjà suffisamment à la maison pour ne pas avoir à faire semblant de t’apprécier au travail.
Gamine rapidement expédiée, la bouche en coeur et les yeux poudrés, Ian ne peut s’empêcher de rouler des yeux lorsqu’elle sort de la pièce en roulant des hanches — typiquement le genre nana populaire qui fantasme sur son prof’ de littérature de quarante balais. Il espère du calme, un temps mort qu’il passe à boire et regarder à l’écran la liste de absences qui restent à justifier — une part de lui aimerait bien cocher par défaut et sans se donner la peine d’appeler, mais pas sous le regard de son collègue. Répit de courte durée — Hayden se tourne vers lui, avec ce regard de celui aux nerfs irrités ; Ian, lui, sourcil haussé, attend la sentence sans la craindre.
« Et sinon, à quel moment tu te décides d’être capable autre chose que d’être agaçant ? Je commence à en avoir sérieusement marre, de ton mépris. »
Il lève les yeux au plafond, encore — il ne sait pas encore s’il va daigner lui répondre qu’une bourrasque glaciale entre dans la vie scolaire, en la simple personne de Garance. Elle soupire en le voyant, et lui ne la voit simplement pas — se réfugie dans son dédain habituel, à défaut d’avoir le loisir de deux heures d’affilée sans être forcé de respirer le même air que sa colocataire. Faudrait vraiment qu’il aille voir ailleurs si les salaires sont pas meilleurs, et les gueules plus agréables, un jour, qu’il se dit. Sur ses talons un gamin qu’elle envoie s’asseoir du côté des pupitres des collés, le genre branleur à l’air suffisant — ils lui plaisent bien, ceux-là, les réfractaires à l’autorité, du genre à égayer les matinées un peu moroses comme celles-ci.
Ian se lève et s’approche du bureau de l’élève, le fixe jusqu’à ce qu’il se lasse et lui tende de lui-même la feuille de colle reçu de son enseignante — feuille qui était pourtant là, sous ses yeux, à portée de main, mais c’est toujours plus amusant de voir les autres lui céder.
Même pas le temps de tourner les talons, son attention attirée par une Garance bruyante — quel intérêt d’être muette, hein ? — et le bruit des feuilles qui se plissent — son familier et qui ne présage jamais rien de bon. Dans le mille, d’autres listes, d’autres coches, il se disait bien que jusqu’ici, la pile était fine, quand même.
« Merci, Garance, il lâche, presque acerbe, un rictus figé sur les lèvres, en appliquant sur la fiche de colle le tampon daté de l’établissement. Que ferais-je donc sans toi, sinon m’ennuyer sans labeur ? »
Il se rassoit sur son siège, déjà lasse, et glisse la nouvelle pile de feuilles sous la première — tout à coup plus conséquente, traître du nombre de classes de l’établissement. Heureusement que les salaires en valent la peine, quoiqu’il n’en ait dans l’immédiat pas plus besoin que ça — l’héritage pécuniaire des Jefferson l’arrange, mais prévoir pour la suite vaut toujours mieux, et ne compter que sur soi-même, tant que faire se peut.
L’air de rien, et même un peu nonchalant, il attrape la feuille qui surplombe le tas, et reporte les émargements du papier à l’écran, coche les absences des cases vides et, sur la droite, la liste des parents à contacter s’allonge à mesure — merveilleuses heures en perspectives.
« Tu comptes le babysitter, ou bien ? il lance en direction de Garance, sans lever les yeux de son écran. Si tu as mieux à faire tu peux nous le laisser, on se fera un plaisir de le martyriser pour toi. Pas vrai, Hayden ? »
La vérité, c’est surtout qu’il aimerait bien admirer un autre paysage que sa belle gueule à elle — peinture de sarcasme silencieux, et c’est encore pire que si elle pouvait parler ; à croire que le silence ajoute cette touche de charisme qui manque à la parole. Pourquoi n’a-t-il pas encore démissionné, déjà ?