Un fracas se fit entendre depuis le salon, suivi d'un juron étouffé. «
Mon chéri, tout va bien ? » La voix de Naomiie s'éleva depuis le couloir. «
Ouais, t'inquiète M'man. » Il sortit de la cabine de douche, se sécha rapidement et enroula la serviette autour de sa taille, avant de ramasser son téléphone tombé par terre après sa tentative ratée de décrocher le combiné.
Le nom affiché sur l'écran lui arracha une exclamation de surprise.
«
Jonah ?—
Tu fais quoi, là ?—
Je -euh- vais bien, merci de t'en soucier c'est vraiment sympa-—
J'ai pas le temps. Viens à la maison, ma sœur va prendre dix kilos si elle continue de s'enfiler toutes les glaces du frigo en vidant la boîte de mouchoirs... »
Elros voulait rétorquer qu'il n'y avait pas moyen que Diana prenne autant de poids juste en mangeant des glaces -et que de toute manière quel était vraiment le problème si cela arrivait ?- mais la fin de la phrase le fit tilter.
«
Comment ça ?—
Oh je vais pas te faire un dessin. Réfléchis un peu Mr. Premier de la classe. »
Bip. Bip. Bip.* * *
Il avait encore les cheveux mouillés lorsqu'il se présenta devant le portier. Et heureusement que ce n'était pas la première fois, auquel cas il ne l'aurait certainement pas laissé entrer ; lui, avec son jean troué par l'usure, son sweat délavé et le paquet douteux qu'il tenait à deux bras comme s'il menaçait de se déchirer s'il le lâchait ne serait-ce qu'un peu.
«
C'est une urgence, se justifia-t-il. »
On lui laissa l'accès à l'ascenseur, et il attendit sagement les douze secondes nécessaires pour gravir les vingt étages de l'immeuble dans lequel vivaient les Harrington-Levy -au sommet, parce que Matthew et Judith valaient
au moins ça.
«
Elros ? Qu'est-ce que tu fiches là ?—
Bah la politesse c'est vraiment pas un truc, chez vous. »
Il la toisa de haut en bas, pas vraiment surpris de la voir enveloppée dans un tissu aussi brillant -et qui avait l'air de coûter aussi cher. Elros voulut lui demander comment elle pouvait trouver du confort dans ce genre de fringues mais s'abstint.
Elle allait encore le traiter d'ignare et il n'avait pas assez d'énergie pour mener ce genre de débats avec elle.
«
Bonsoir, Diana. Moi aussi je suis content de te voir. »
Il lui tendit le sac de courses pour qu'elle puisse voir ce qu'il y avait à l'intérieur.
Et leva les yeux au ciel face à son air ébahi.
«
J'ai pas eu le temps de faire des crêpes alors je me suis dit que j'allais ramener de quoi les préparer ici. »
Non, ce n'était définitivement pas le genre d'activités qui lui parlaient, à elle.
«
Fais pas cette tête, c'est hyper facile. »