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Le PDG de la X-TREM Factory entretiendrait une relation des plus intenses avec sa vice-présidente. On espère que ce n’est pas cette affaire qui a distrait l’ancien Phoenix de son travail et qui a entraîné un manque de sécurité lors de la dernière conférence de presse de l’entreprise où à eu lieu une explosion causant la mort d’un de ses haut-gradés...
Le mystérieux « Mist » dont l’apparition soudaine a récemment secoué la ville serait en fait une association de trolls désoeuvrés voulant profiter de la panique des récents attentats pour gagner plus de popularité sur les réseaux sociaux.
Il paraîtrait que le fondateur de la ville Edward Astrophel aurait été le descendant direct de Diogène, le philosophe grec qui vivait dans un tonneau. Incroyable !
──Un frisson lui parcourt la colonne vertébrale. Peut-être que c'était juste le froid. Elle savait pas, Ambroise. Son sourire écorche ses lèvres gercées et elle se sent vibrer, son cœur semble s'arrêter lorsqu'elle se met en marche. Elle s'emballe quand le danger la prend à la gorge et ses doigts tremblent sous l'excitation fébrile de son âme déchirée. Elle sautillerait presque, si l'électricité qui parcourait son corps ne la plombait pas au sol. Elle aurait ri, Ambroise, si seulement tu n'avais pas été là.
──Ta gueule d'ange et tes jolis yeux bleus, t'as changé c'est vrai mais elle se souvenait bien. Et elle aurait voulu t'approcher, Ambroise, si seulement ton regard l'avait pas paralysée. Elle se sentait perdre pieds et son monde s'émietter autour d'elle. Et le soleil qui tapait si fort dans ses yeux, dorés par ses lentilles, elle s'était sentie éblouie. Ça lui prenait la gorge et elle avait envie de t'arracher la tienne, peut-être juste pour te faire payer ton existence. Elle sait pas, Ambroise. Ça lui prenait comme ça, ses ongles plantés dans la paume de ses mains. Abîmées.
──T'étais belle, elle le savait et ça la rendait malade. T'étais belle et elle se sentait nauséeuse, elle avait besoin de prendre l'air mais elle était déjà dehors. Claustrophobe. Alors elle avance, et ses semelles noires rencontrent le toit d'une voiture devant toi. Elle s'accroupit et se penche, s'approche, elle s'imagine que tu auras peur et ça lui fait du bien.
─ Je te croyais morte ou peut-être qu'elle espérait que ce soit le cas mais t'aurais peut-être du l'être t'étais partie et elle ose pas te dire qu'elle s'était inquiétée.
──C'était le temps où son cœur battait pour la vie et pas pour la mort, c'était le temps où elle espérait se faire des amis mais qu'elle y arrivait jamais. C'était le temps où elle se battait pour ne pas se faire battre et seulement pour ça. Maintenant tu viens la hanter et elle a l'impression que c'est une blague, et elle n'aime pas ton humour, Ambroise. Parce que cet humour là, il lui fait mal.
─ Tu devrais fuir elle te met en garde contre elle-même, mais elle sait que t'iras pas bien loin avec son sang qui t'accroche les chevilles allez dis-moi que je te fais peur, maintenant.
would you wake me up when my fears are gone ? ✘ Ambroise
C’est la peur qui la paralyse et l’étouffe entre ses mains froides. C’est le souvenir acéré de la grande roue qui tangue, celui du câble qui lâche, celui de son dos qui craque et de la douleur qui tue. Elle a grandit Meera, mais elle reste la gamine terrifiée au moindre mouvement de panique. Elle a pas changé contrairement à ce qu’elle veut faire croire avec ses fringues de rebelle et ses cheveux bleus. Elle tremble de peur dans son blouson de cuir clouté, alors que son regard accroche la silhouette familière et pourtant ô combien effrayant qui la tétanise sur le trottoir, alors que d’autres préfèrent s’enfuir loin pour s’épargner la vue et les aléas de ces Supers et de leurs combats. Ses pupilles vacillent lorsqu’elle s’approche et son souffle se bloque quelque part entre sa gorge et ses poumons. C’était un peu comme croiser un de ces fantômes qui la font hurler la nuit, mais en différent ; il est bien de chair et de sang le spectre qui se tient devant elle, ses épaisses semelles noires écrasant le toit de tôle de la voiture sur laquelle elle se tient, et qu’elle pourrait facilement imaginer en train de lui écraser la poitrine contre le bitume.
Au fond, elle lui a toujours fait peur Ambroise, même quand elle la défendait de ces méchantes filles de l’orphelinat. Elle avait –a toujours– cet air froid et hargneux flottant sur le visage qui lui glaçait le sang dans les veines depuis la première fois. Elle n’avait jamais été méchante envers elle pourtant.
▬ Je te croyais morte. (le ton de sa voix lui gèle les poumons.) Mais t'aurais peut-être dû l’être.
Elle n’en était pas passée loin, c’est vrai. Meera voudrait parler mais pas un son ne sors de sa gorge. Elle se perd dans ce regard doré sans le vouloir, elle oublie de respirer, elle se sent paniquer de l’intérieur ; elle a bien pris ses cachet pourtant ce matin, putain.
▬ Tu devrais fuir –ô, si elle savait comme elle en a envie ; mais y’a ce regard qui l’en empêche, qui la cloue sur place, plus encore que ce rouge qu’elle sent se nouer autour de ses chevilles frémissantes– allez dis-moi que je te fais peur, maintenant.
Elle inspire, finalement, et c’est un rire étouffé qui s’échappe d’entre ses lèvres. Rire amer, rire apeuré, le genre qu’on pousse quand on ne peut rien faire d’autre, à part trembler.
▬ Tu m’as toujours fait peur Ambroise, j’pensais que tu le savais.
Et elle l’avait regretté au fond, de jamais s’être accrochée, de toujours s’être éloignée tête baissée en promettant de ne plus la déranger quand elle lui crachait que c’était seulement parce que leurs gueules ne lui revenaient pas qu’elle la défendait. Elle s’en était voulu d’être faible, et apeurée, alors que l’autre fille n’était pas forcément plus assurée qu’elle à l’époque. On pouvait peut-être pas en dire autant maintenant…
▬ T’as l’air en forme…
Non, clairement pas ; elle a jamais eu l’air en forme Ambroise. Un peu comme elle, au fond.
──Il arrivait, à de rares occasions, qu'Ambroise ait des éclairs de lucidité sur sa folie sombre et décadente. Il arrivait qu'elle hurle de voir ce qu'elle était devenue, il arrivait qu'elle pleure en sentant son cœur se déchirer d'être si mauvaise. Mais ça lui rattrapait bien vite et alors elle se sentait mieux, parce qu'alors elle se sentait libre. Libre de culpabilité, de tout espoir, libérée de la moindre étincelle d'humanité.
──Alors quand tu lui esquisses un compliment poisseux d'hypocrisie, Ambroise elle rit, d'un rire claquant et clair, rongé par l'ironie et teinté d'une colère froide, presque imperceptible. Elle rit parce qu'elle est consciente que sa gueule t'aurait fait reculer si t'avais pu bouger, elle rit parce qu'elle est folle mais qu'elle n'est pas bête et qu'elle sait bien qu'elle est hideuse. Qu'elle l'a toujours été.
─ Surveille tes paroles son sourire lui écorche les lèvres et elle avance une main vers ton visage, qu'elle attrape, ses doigts tachant ta peau d'ivoire dire que je rêvais de ressembler à ça.
──Elle baisse les yeux et elle te lâche, elle entrouvre les lèvre et ses paupières tombent, mi-closes. Ses bras pendent devant elle et elle se balance sur le toit, deux fois avant de se relever d'un bond, déclenchant l'alarme du bolide. Elle se laisse tomber les pieds au sol, de l'autre côté, comme pour te rassurer qu'elle te touchera plus, que tu peux souffler maintenant.
─ Pourquoi t'es là ? pourquoi toi ? elle grogne, elle sait pas pourquoi. Ça lui vient comme ça et un frisson parcourt sa colonne vertébrale. t'es différente pourtant.
──Elle sait pas pourquoi elle s'était sentie obligée de le relever. Peut-être qu'elle essayait de te complimenter, mais qu'elle y est pas arrivée. Peut-être qu'elle essayait d'être gentille, mais c'était pas une de ses qualités. Et elle rit de nouveau. Elle rit parce qu'elle te trouve belle mais qu'elle sait pas te le dire. Elle rit parce qu'elle aimerait te défigurer juste pour se sentir plus jolie. Mais elle était laide, et elle devrait bien s'y faire.
─ Peut-être que t'as de la chance, finalement..
──Elle hausse les épaules et saute pour poser ses fesses sur le toit, elle balance les jambes et elle casse les vitres. Le verre lui rentre dedans et ça lui fait rien. Elle avait l'habitude que son sang coule. Une promesse murmurée au bout des lèvres et son souffle se fait plus chaud. Elle relève la tête et serre les dents. Amère.
─ Si ça avait été quelqu'un d'autre, tu serais peut-être morte. Mais je te tuerai pas moi, tu le sais, pas vrai ?
Sujet: Re: feeling nervous // MEERA Mar 11 Oct 2016 - 20:09
ALWAYS FEELING NERVOUS
would you wake me up when my fears are gone ? ✘ Ambroise
▬ Surveille tes paroles.
Ça fouette l’air à ses oreilles, aussi cinglant qu’une ceinture de cuir, aussi frappant que son rire. Elle s’était bien doutée que le compliment ne lui plairait pas des masses ; c’en n’était pas vraiment un en même temps. Elle déglutis quand sa main s’approche, poisseuse –elle ne veut pas savoir pourquoi– et s’empare de son visage. Elle s’efforce de maîtriser ses tremblements, elle y arrive même, et son regard se fait plus assumé, moins fuyant, même quand elle le plonge dans ses yeux d’or. On pourrait saluer l’effort, mais elle a toujours le souffle irrégulier et ce tic nerveux qui agite ses doigts qui la trahissent. Ils étaient pas comme ça ses yeux, avant. Elle se souvient de leur couleur émeraude qu’elle avait souvent trouvé jolie parce que c’était la couleur des feuilles des arbres de la cour au printemps, et que c’était bien moins commun que de bêtes yeux bleus. Y’en a combien rien qu’en ville sérieux, des blondinettes aux yeux bleus comme elle ?
▬ Dire que je rêvais de ressembler à ça.
Meera ne répond rien –qu’est-ce que tu veux répondre à ça ? Elle sait ce que ça fait d’avoir voulu être différente, elle, elle aurait voulu avoir des yeux gris et des cheveux châtains comme son père et ne pas être la copie-conforme de sa mère comme il le lui avait souvent répété avec une tristesse et une amertume dans le regard qu’elle n’avait jamais vraiment compris du haut de ses six ans. Elle ne dis rien non plus quand Ambroise s’écarte, se balance du toit de la voiture –presque hypnotisée par ses mouvement, elle n’entends même pas l’alarme anti-vol du véhicule qui se déclenche– et se laisse tomber sur ses pieds, au sol, plus loin. C’est tout un monde qui les sépare, pas juste quelques mètres.
▬ Pourquoi t'es là ? Pourquoi toi ? T'es différente pourtant.
Je comprends pas de quoi tu parles Ambroise.
▬ J’avais des courses à faire, on appelle ça le hasard j’imagine, elle souffle, désabusée –le destin, elle a jamais eu envie d’y croire, mais même le hasard fait le con des fois.
Elle aurait préférer la retrouver plus heureuse et épanouie qu’avant, pas plus paumée. Qu’au moins une d’entre elle s’en soit sortie, merde.
▬ Peut-être que t'as de la chance, finalement...
▬ Il parait ouais… elle lâche avec une amertume qui ferait grimacer n'importe qui.
« T’as eu de la chance de pas y être restée, Meera ! T’as eu de la chance de pouvoir marcher sur tes deux jambes aussi bien qu’avant ! T’as de la chance d’en être là ! »
Ça tourne dans sa tête comme une comptine infernale. Elle les exècre ceux qui lui disent ça sans savoir, sans avoir la moindre idée de sa vie. Quoiqu’Ambroise, c’est plus compliqué pour elle de l’exécrer.
En un bond, elle se retrouve de nouveau sur le toit du véhicule, assise, ses jambes battant le vide, puis les vitres qui explosent sous l’impact. Meera ne peut s’empêcher de détourner le regard une seconde à la vue du verre qui lui rentre dans la peau, du sang qui coule le long de sa chair trop pâle. Mais qu’est-ce que vous avez tous à faire ça devant moi ?
▬ Si ça avait été quelqu'un d'autre, tu serais peut-être morte. Mais je te tuerai pas moi, tu le sais, pas vrai ?
Elle rit amer ; les tueurs non plus elle les aime pas. Ils sont nombreux ces spectres qui lui ont rendu visite la nuit à cause d’eux.
▬ Ça serait bête de me tuer après m’avoir défendue, j’imagine…
Elle fait n’importe quoi Meera. Même dans des instants pareils elle ne se sépare pas de son sarcasme puant, seule arme qui lui reste quand tout le reste du corps ne sert à rien. Mais c’est pas avec des mots qu’on évite le tranchant d’une lame ou la brûlure d’une balle, elle le sait bien. Faible. C’est tout ce qui lui vient en tête sur le moment. La mine froncée par le dégoût que lui inspire le sang, elle repose pourtant le regard sur les jambes blessées et ses traits se plissent un peu plus. Elle s’inquiète mais ça lui fout les tripes en boule, elle voudrait lui prendre la main et lui hurler d’arrêter de se faire du mal mais elle a peur qu’elle la rejette. Un peu récurrent comme combat intérieur, ces derniers temps… Pourtant elle hausse le ton et laisse sa voix s’élever, tremblante, suppliante presque.
Sujet: Re: feeling nervous // MEERA Mer 26 Oct 2016 - 17:50
ambroise & meera «feeling nervous»
──Le hasard, c'était une chose qu'elle aimait, Ambroise. Une variable indomptable, une lancée incontrôlé, incontrôlable. Hasard, c'était le nom qu'elle aurait aimé se donner, si elle n'avait pas été si violente, cruelle et irrationnelle. Hasard, ça lui allait bien, si on oubliait que le hasard n'était pas aussi mauvais qu'elle ne l'était.
──Mais le hasard, il n'a pas l'air de te plaire et tu aurais toutes les raisons du monde de ne pas en vouloir. Ambroise elle le sait, que t'aurais préféré qu'elle soit pas là. Mais peut-être que c'était pas si mal, finalement, que ce soit elle qui ait été engagée pour le carnage qu'elle devait provoquer. Alors elle se rassurait en disant qu'il y avait pire qu'elle et se déchirait en se rappelant qu'elle n'avait rien qu'on puisse envier. Et ta voix trahit ton ironie, et ça bouillonne dans ses veines, cette colère, froide et dévastatrice. Comme si tu pouvais te plaindre, toi à qui elle a toujours envié tant de jolies choses.
──L'ordre claque, timide et hésitant. Et ça explose, sa voix déchirant l'espace. Elle ne hurle pas vraiment, mais ça fait le même effet. Elle s'est levée et son sang avec, dansant autour d'elle. Il ne quittait jamais vraiment son système. Du sang, elle n'en avait jamais vraiment perdu.
─ Ferme-la !
──Elle plisse le nez, fronce les sourcils, et son regard se plante à nouveau dans le tien, comme pour vérifier que t'étais encore une petite fille fragile, tremblante à l'idée que la douleur soit trop insoutenable. La douleur. C'était drôle, finalement. Alors elle rit, parce qu'elle trouve que la plaisanterie est amusante, en y repensant.
─ J'aime bien quand tu me supplies. C'est comme si elle avait enfin du pouvoir. Recommence.
──Sauf que du pouvoir, elle n'en avait que par sa menace - elle était dangereuse, instable, et les gens s'étaient mis à lui obéir lorsqu'elle menaçait leur vie. Là, ce n'est pas ta vie qu'elle menace, c'est la sienne. Alors pourquoi tu t'inquiétais pour elle ? Elle qui avait promis de te protéger, elle n'avait pas le droit de décéder. De toutes façons, rien n'était plus important que sa propre vie, elle n'allait pas la laisser filer. Mais la douleur, ça n'allait pas la tuer.
─ De quoi t'as peur ? je t'ai dit que t'allais vivre et t'arrives encore à geindre.
──Elle ne pouvait pas imaginer que d'autres choses que la mort puissent être source de mal-être. C'est qu'elle imaginait être seine d'esprit, Ambroise. Les fous, ils étaient là tout autour, à se plaindre d'avoir raté le train ou à pleurer parce qu'ils se sont fait jeter par un pauvre imbécile qui ne valait pas la peine qu'on s'intéresse à lui. Ambroise était restée une enfant, qui ne comprenait pas les maux des adultes et des adolescents, qui ne comprenait pas la futilité de leur quotidien stressant, à ces stressés.
─ De quoi t'as peur, dis-le moi.
──Et sa voix avait claqué comme une menace, alors qu'elle s'était voulue douce. Elle avait voulu se sentir rassurante et elle s'est entendue agressive. Alors elle a courbé le dos et elle a calmé son souffle, parce que c'est ce qu'ils faisaient, les Autres, quand ils avaient honte, elle l'avait vu dans les films et elle s'était mise à les imiter pour communiquer avec ce qu'elle appelait des Monstres.
Sujet: Re: feeling nervous // MEERA Dim 6 Nov 2016 - 17:09
ALWAYS FEELING NERVOUS
would you wake me up when my fears are gone ? ✘ Ambroise
Elle se sent trembler de nouveau, quand Ambroise se lève et la surplombe de toute sa hauteur depuis le toit de la voiture, et c’est comme une décharge électrique qui lui parcourt la colonne vertébrale quand elle hausse le ton. Elle n’a pas crié pourtant, mais ça résonne dans ses oreilles, ça laisse comme un sifflement désagréable au creux du tympan –ou peut-être que c’est juste dans sa tête ? Ce serait pas la première fois. Et elle essaye de toutes ses forces de soutenir son regard Meera, elle s’efforce de l’imaginer d’émeraude et d’oublier ce jaune doré qui a un côté presque inhumain, et qui inéluctablement lui rappelle la couleur argentée, presque blanche des yeux de ses fantômes et autres ennemis de la nuit. Mais c’est dur, ça fait trop remonter trop de mauvais souvenirs, et au fur et à mesure que l’échange se prolonge, elle se sent perdre pied, elle se sent écrasée, elle se sent toute petite. Toute petite et plus faible que jamais. Impuissante. Ridicule. Ambroise au moins elle est forte. Quand elle rit, ça sonne vrai.
▬ J'aime bien quand tu me supplies. Recommence.
Elle a la mâchoire qui se crispe de frustration et les sourcils qui se froncent plus encore. C’est pas tant qu’elle se sent vexée ou atteinte dans son orgueil –il est déjà si malmené le pauvre, ça fait à peine une piqûre, un tiraillement désagréable dans la poitrine mais tellement anodin si on veut comparer à ces nuits où ce sont de véritables coups de poignard qu’elle sent déchirer son amour-propre. Mais c’est frustrant, si frustrant, que de vouloir aider quelqu’un qui n’y voit pas d’intérêt. Ça irrite que de se sentir aussi impuissant. Ça lui donne des sueurs froides, et d’un coup elle a peur de se mettre à craquer et faire une crise là, maintenant, sous ses yeux. Elle a pris ses médicaments pourtant merde. Elle s’en souvient, elle les prends tous les matins Pourquoi ça déconne toujours quand il faut pas ?
▬ De quoi t'as peur ? je t'ai dit que t'allais vivre et t'arrives encore à geindre.
Parce que tu trouves pas ça effrayant de vivre, Ambroise ?
▬ De quoi t'as peur, dis-le moi.
Ça a sonné comme un ordre dans un premier temps. Une menace, un truc agressif qui l’aurait fait se braquer en temps normal. Mais avec Ambroise, elle a apprit qu’il faut toujours y regarder à deux fois avant d’interpréter quoique ce soit, parce qu’elle est pas toujours simple –ou alors elle l’est trop et ça la perturbe– ni toujours très raccord. Et elle croit comprendre Meera, en la voyant courber l’échine et baisser la tête, elle croit comprendre que c’est celle qu’elle a connu et apprécié qui a voulu s’exprimer cette fois. Son souffle se perd au bout de ses lèvres qui s’étirent en un sourire triste et fatigué.
▬ J’ai peur de plein de choses, Ambroise –elle ne pourrait même pas en faire la liste si on le lui demandait– je crois que j’ai peur de tout en vérité...
Pourtant elle est brave Meera, elle attrape à mains nues les araignées qui effrayent ses amis et aime risquer se blesser au nom de l’adrénaline quand elle dévale les pentes de la ville en skate. Mais à choisir, elle aurait préféré avoir peur des insectes plutôt que de tout le reste.
▬ J’ai peur des fantômes et d’avoir mal, j’ai peur d’être folle, d’être toute seule, j’ai peur de jamais être assez pour réussir quoique ce soit…
Mais peut-être que ça te parle plus vraiment maintenant.
▬ J’ai peur que Saul ne se réveille jamais, elle lâche enfin dans un murmure qui se brise sur la fin tant la simple idée lui donne l’envie d’aller dormir à jamais elle aussi.
Sujet: Re: feeling nervous // MEERA Dim 13 Nov 2016 - 21:55
ambroise & meera «feeling nervous»
──Tu lui refaisais ce numéro, la pauvre fille qui a peur de tout, de la mort comme de la vie, de la douleur et de toutes les peurs que tous les êtres humains avaient. Ambroise elle savait déjà ce dont les humains avaient peur, mais elle voulait le ressentir comme eux, elle voulait vivre l'adrénaline qu'ils sentaient quand ils imaginaient qu'ils allaient mourir. Elle voulait ressentir ce souffle perdu au bord des lèvres, précipité, étouffant.
──Ambroise elle avait pas peur d'échouer, parce que Ambroise, elle avait toujours été un échec. Ambroise elle avait pas non plus peur de réussir, parce qu'elle n'avait aucun but à atteindre et qu'elle était alors immunisée à la déception. Ambroise elle avait pas peur du noir parce qu'il hantait déjà toute son âme, elle avait pas peur des fantômes parce qu'elle en était un, elle avait pas peur d'être seule parce qu'elle l'était déjà. Alors Ambroise, quand elle t'écoute, elle trouve ça drôle, elle trouve ça pathétique, mais tu la réveilles, d'un coup sec, précis, comme si tu avais visé pile à la faible lueur qu'il restait de vie dans ses yeux morts.
─ J’ai peur que Saul ne se réveille jamais
──Son prénom sonne comme une malédiction et elle se sent perdre pied. Son regard planté dans le tien, les lèvres entre-ouvertes échappant ce souffle perdu, irrité, étouffé et étouffant, le dernier, dévoré par la détresse apparente. Et elle ressent enfin la douleur, elle ressent son palpitant qui bat, elle se sent comme les autres et elle se trouve faible, elle panique. Et elle se sent terriblement maladroite, tout à coup.
─ Que s'est-il passé ?
──Elle regarde autour les quelques courageux qui étaient restés dans le périmètre, prêts à sauter si la menace se faisait plus grande, à te sauver toi, qui a l'air si innocente. Pour tes beaux yeux, ils étaient prêts à défier le monstre. Ça se voyait dans leur posture, un pied en avant et un air prudent. Ils étaient si pathétiques. Et la jalousie lui reprend à la gorge lorsqu'elle se rend compte qu'on ne l'avait jamais aidée, elle. Toi, tu avais encore tout. Et le nom de Saul retentit dans son esprit, une tourmente qui tourne dans ses pensées chaotiques. Lui aussi, c'est toi qu'il regardait. Ambroise aussi, c'est toi qu'elle regardait.
─ Réponds, quelques secondes étaient passées à peine et déjà sa patience avait atteint la limite.
──Le sang tout autour s'était mis à vibrer, à glisser sur le sol et puis jusqu'au bout de ses doigts. Elle avait le souffle chaud et rauque, le regard brillant et glacial et tout le monde autour s'était mis à reculer, devant la menace grandissante de son aura chaotique.
would you wake me up when my fears are gone ? ✘ Ambroise
Saul. Ça lui fait un truc de prononcer son nom, d’entrevoir son visage endormi, et pendant une seconde, de le voir dans un cercueil au fond d’un trou plutôt que dans son lit d’hôpital. Ça fait mal, dans sa chair, dans son coeur, dans tous ses organes ; comme s’il était l’oxygène dont elle a besoin pour vivre, et que sans lui ne restent que douleur et tristesse –pas tout à fait car elle a d’autres gens sur qui compter maintenant, mais elle le sait au fond d’elle, que sans lui elle n’y arriverait pas, même avec toute l’aide du monde. Meera, elle a toujours supposé que Saul est pas vraiment humain, pas vraiment fait comme tout le monde –c’est possible d’être lumineux comme lui ? De ne semer que la joie là où il passe et d’allumer des étoiles dans les yeux des autres à chaque sourire ? Elle s’est toujours posée la question au fond. Et la réaction d’Ambroise suffit à renforcer cette impression, car d’un coup ce n’est plus la terrifiante meurtrière qui se tient face à elle ; c’est Ambroise, celle de l’orphelinat, et elle s’inquiète pour lui –ça la rassure quelque part de voir qu’il lui reste encore des émotions, des sentiments, même s’il faut chercher loin pour les deviner.
▬ Que s'est-il passé ?
Elle tourne la tête et Meera l’imite ; elle voit tous ces gens autour qui semble s’inquiéter pour elle et qu’on croiraient prêts à accourir au moindre mouvement trop menaçant de la "persécutrice" –chevaliers en carton. Elle a pas besoin d’être sauvée Meera, pas comme ça. Et eux ne peuvent rien pour elle, malgré toutes leurs bonnes intentions et leur semblant de courage fort louable.
▬ Réponds.
Elle a la voix empressée, presque maladroite, et pourtant même comme ça elle reste intimidante –elle l’a toujours été, pourquoi ça changerait ?
▬ Il… elle souffle en croisant les bras sur sa poitrine, le regard fuyant parce qu’elle sait pas annoncer les mauvaises nouvelles en regardant les autres dans les yeux, il est dans le coma. Depuis deux ans.
Inspiration, expiration –souffle tremblant comme la flamme d’une bougie, probablement tout aussi fragile.
▬ On était à la fête foraine sur la grande place et y’a eu un combat qui a mal tourné.
Elle n’a jamais su quels sponsors étaient impliqués, n’a jamais voulu savoir –elle aurait eu beaucoup trop de haine en elle si elle l’avait su, et Saul n’aurait pas aimé, alors elle s’est tenue loin des explications. Mais tout de même, elle n’arrive pas à les apprécier ces Supers. Elle relève les yeux vers elle, ose affronter son regard doré.
▬ Je… J’pourrais te donner son numéro de chambre éventuellement… si t’as envie…
Elle hésite, se mord la lèvre et ne sait pas sur quel pied danser. Est-ce bien raisonnable que de la laisser l’approcher, elle qui est si instable ? Probablement pas. Et pourtant…elle a comme une certitude au fond d’elle, une petite voix qui lui assure que si elle ne lui a pas fait de mal à elle, elle ne lui en fera pas non plus à lui –peut-être bien qu’elle peut être sauvé aussi Ambroise, et si elle peut aider un peu Meera, alors elle veut bien essayer.
▬ Pourquoi tu fais tout ça Ambroise ? elle répète dans un souffle que seule son interlocutrice peut entendre.
À quoi bon tout détruire ainsi ? Le goût de la cendre n’est pas meilleur que le reste, tu devrais le savoir.
Sujet: Re: feeling nervous // MEERA Mer 15 Mar 2017 - 17:59
ambroise & meera «feeling nervous»
──La sentence tombe et elle se sent fragile, Ambroise, quand elle se rappelle que son cœur bat et qu'il le fait pour une raison. Ses yeux s'étaient humidifiés, le regard vaguement triste, les mâchoires serrées. Une chaleur fébrile et dangereuse émana d'elle, et ses pensées allaient à toute vitesse. Qui avait lancé ce combat ? Qui étaient les coupables ? Elle l'aurait su, si c'était elle qui avait déclenché le carnage, pas vrai ? Elle avait fait tellement de bruit, tellement de combats, déclenché tellement d'explosions qu'elle ne savait plus, Ambroise, si c'était de sa faute s'il ne se réveillait pas.
──Elle n'avait même pas entendu ta proposition, parce qu'elle y pensait un peu trop. Peut-être que l'idée de le revoir l'effrayait. Elle l'avait toujours trouvé intimidant, Saul. Pas vraiment parce qu'il était dangereux ou violent, mais plutôt parce qu'il révélait chez elle quelque chose de plus douloureux encore. ──L'Amour était douloureux pour Ambroise.
─ Pourquoi tu fais tout ça Ambroise ?
──Son regard s'était figé dans le tien, alors que tu l'avais extirpée de ses pensées. Lorsqu'elle devait s'associer à d'autres Super-Vilains, ses compagnons étaient toujours avertis du caractère instable et dangereux d'Ambroise, ils avaient des consignes claires. Ne pas lui donner d'ordres, Ne pas lui poser de questions. Mais toi, elle n'allait pas te tuer pour te faire taire, elle n'avait pas envie de te couper la langue. Non, toi, elle avait envie de te répondre, parce qu'elle avait le sentiment que tu pouvais la comprendre.
─ Peut-être que tu imagines que ce que je fais est mal, parce qu'à toi comme à tous les autres, on a appris que c'était mal de faire ce que je fais.
──Elle haussa les épaules. Ambroise n'avait jamais considéré aucun sentiment de culpabilité, n'avait jamais admis les notions de bien et de mal car elle les trouvait absurdes. Si elle n'avait pas de conscience pour se blâmer, qu'elle fasse le bien ou le mal n'avait pas d'importance. Elle n'aurait pas été moins malheureuse à tenter de sauver le monde qu'à vouloir le détruire.
─ Des gens meurent. Des gens pleurent. Le monde est ainsi.Toi, moi, tous, nous nourrissons ce système où les hommes restent malheureux de vivre mais ont peur de mourir.
──Son regard bifurqua aux alentours. Ils ne tarderaient pas à venir, à vouloir l'arrêter, Blast. C'est que sa mort devait valoir cher, après tous ses carnages. Mais c'était ça qui la gardait en vie. L'adrénaline, le sang, la mort, les cris.
would you wake me up when my fears are gone ? ✘ Ambroise
Il a suffit d’un mot pour que son attitude change en un battement de cil. Un nom. Instinctivement, la part de Meera qui voulait garder Saul pour elle toute seule se crispe de voir enfin l’humanité mouiller les yeux dorés d’Ambroise. Mais d’un autre côté, elle sait quelle place elle occupe dans son coeur à lui, elle sait qu’elle est indétrônable –tout du moins elle s’en persuade– et si c'est pour Ambroise, alors peut-être, peut-être qu’elle peut essayer de le partager. Parce qu’elle a beau être toute de sang et de larmes séchées, elle reste Ambroise, celle qui la défendait des autres filles de l’orphelinat, celle qui aurait dû avoir une meilleure enfance parce qu’elle n’était pas moins bien que les autres là-bas. Du point de vue de Meera, elle était même plus agréable que certains enfants adoptés plus tôt qu’elles.
Comment elle a pu tourner comme ça ? Qu'a-t-elle loupé pour manquer de voir ce qui se passait ? Pourquoi tu fais ça Ambroise ?
▬ Peut-être que tu imagines que ce que je fais est mal, parce qu'à toi comme à tous les autres, on a appris que c'était mal de faire ce que je fais.
Meera déglutit avec difficulté devant la froideur de ses paroles.
▬ Des gens meurent. Des gens pleurent. Le monde est ainsi. Toi, moi, tous, nous nourrissons ce système où les hommes restent malheureux de vivre mais ont peur de mourir.
Mais l’espoir t’en fais quoi Ambroise ? elle se retient de souffler. L’espoir et les rêves, la passion qui fait bruler les veines, ça t’évoque quoi tout ça ? Elle a peur de lui demander, car elle, qui n'a que ça auquel s’accrocher, n'est pas sûre de vouloir entendre sa réponse. À quoi bon me démener pour Saul et pour tout le reste si tout est vain comme tu le dis ?
▬ Moi non plus, je n'ai pas envie de mourir. ▬ Mais si tu continues, tu finiras toute seule, Meera souffla dans un sanglot qui commençait à faire briller ses yeux. Et tout le monde te détestera.
Elle déglutit à nouveau, tentant d’avaler la boule qui lui serre la gorge et rend les mots difficiles à articuler.
▬ J’ai pas envie de te détester moi. J’ai envie de t’aider Ambroise.
Parce qu’elle ne sait faire que ça de toute façon. Essayer d’aider les autres pour en jamais avoir à s’aider elle-même.
—au loin les sirènes commencent à se faire entendre.