Mérida c'est un feu d'artifices, une palette de couleurs toutes plus vives les unes que les autres. C'est le genre de personne qui secoue la tranquillité et éteint l'ennui lorsqu'elle débarque, le genre qui ne se laisse pas ignorer. Mérida fait du bruit, Mérida dérange ; elle parle fort et rit aux éclats, monte sur les tables et profite de l’instant comme si la fin du monde approchait. Elle s'agite dans tous les sens, s'éparpille sans nous demander notre avis - on ne peut pas passer à côté sans la regarder, que ce soit avec amusement ou désapprobation.

Mérida c’est une langue bien pendue, qui aura piqué à vif plus d’un orgueil. Elle parle, souvent beaucoup, parfois trop ; et si en général c’est pour faire de l’humour ou taquiner gentiment, elle est aussi provocatrice à ses heures perdues.
Mérida aime tester les limites.
Oh, évidemment, elle ne s’en tire pas forcément à bon compte. Il lui arrive d’en venir aux mains. Mais Mérida n’est jamais contre une petite bagarre - au contraire, c’est un excellent défouloir pour cette boule d’énergie.
Quelque part, Mérida aime se mettre en danger. Elle y trouve un certain plaisir. Sans doute que son pouvoir n’y est pas pour rien.

Mérida c’est une femme, séduisante et sensuelle. Elle a des formes et n’hésite pas à en jouer, quitte à passer parfois pour une exhibitionniste. La pudeur ? Ca n’existe pas dans son dictionnaire. Mérida ne ressent aucune honte à s’exposer - ce serait même plutôt l’inverse, puisqu’ainsi elle a plus de chances d’attirer. Mérida aime faire du charme, Mérida aime les plaisirs charnels.
Cependant, elle ne laissera jamais personne lui marcher sur les pieds parce qu’elle est une femme qui ose et s’affirme. Mérida a sa fierté, les machos qui l’ont cherchée ont pu s’en rendre compte.
À leurs dépends.

Malgré tout, Mérida reste quelqu’un de sensible. Elle adore les bons films à l’eau de rose et pleure devant les tragédies. L’une de ses plus mauvaises manies est de toujours se mêler de la vie sentimentale des autres, en leur prodiguant conseils et encouragements qu’ils n’ont pas forcément demandé. Que voulez-vous, sa propre histoire étant un fiasco, il faut bien qu’elle se rattrape avec celle des autres.
Mérida, sous ses airs de grande fêtarde qui ne recule devant rien, elle est incapable d’abandonner ses proches ou de trahir sa parole. Elle est bien plus mature et responsable qu’il n’y paraît.
Cela dit, gare à vous si vous lui plantez un couteau dans le dos.

Mérida n’a rien de sage, ni de blanc, ni de noir. Mérida c’est un ouragan - l’orage et la mer déchaînée. Elle voit le monde à sa manière et a parfois sa propre idée de la justice, comme la plupart des gosses qui ont connu la misère.
Seulement, là où certains apprennent à plonger, elle a appris à s’accrocher de toutes ses forces.
C'est un oiseau volage, Mérida, qui tient trop à sa liberté pour se laisser mettre en cage - pour laisser les autres la ranger dans une case. Certains la qualifient d'exubérante, d'autres de timbrée ; à tous elle leur donne dignement raison. De toute façon mieux vaut être bizarre comme elle plutôt que vide comme eux, non ?
Ne déplaise aux bien pensants, Mérida est entière, pleine, vraie.
Mérida elle est vivante, tout simplement.

Tout a commencé par un abandon.
Une soirée d’automne, dans les quartiers mal famés.
Ne reste qu’une lointaine silhouette, une image floue.
Le souvenir d’une main tremblante.

Voilà comment Mérida s’est retrouvée à errer de cachettes en poubelles, à voler les passants pour survivre. Les plus grands n’étaient pas des tendres : ils punissaient sévèrement les gamins qui ne rapportaient pas assez à son goût.
Mérida a galéré ; Mérida s’est battue.
Puis elle a été vendue.

Esclave, marchandise ; elle a été réduite au statut d’objet. D’outil.
Mérida n’avait aucune valeur.
Jusqu’à ce qu’un jour, son propriétaire ne réalise que ses blessures guérissaient plus rapidement. Là, elle devint l’un de ses jouets favoris : quoi qu’il arrive, il n’y avait jamais aucune trace. Aucune preuve. Et elle ne mourrait pas aussi facilement.
Mérida s’est défendue comme elle pouvait. Mais elle a douillé sa race.

Elle avait 12 ans lorsqu’on la tira de cet enfer.
Sirius, qu’il s’appellait. Si c’était son vrai prénom ? Peut-être, peut-être pas. Mais elle s’en fichait : pour la première fois de sa vie, elle avait un toit et un semblant de famille. Ça, c’était on ne peut plus réel - et ça n’avait pas de prix.
Sous l’aile de Sirius, Mérida a pu aller à l’école et s’est quelque peu civilisée. Elle ne s’est jamais réellement calmée cela dit, son tempérament leur aura apporté bien des ennuis.
Le plus souvent, ils en riaient.

Quand vinrent ses 15 ans, Mérida fit son entrée à l’Astrophel Academy. Elle s’y plut rapidement : côtoyer des gens avec des pouvoirs très différents et se mesurer à eux était intéressant. Sans oublier qu’elle s’y fit de très bons amis.
Les premiers mois, Mérida put s’épanouir. Elle était heureuse.
Rien ne l’avait préparée à voir son monde s’écrouler. A ce qu’un jour, qui pourtant s’était déroulé comme tant d’autres, elle trouve des lumières éteintes en rentrant.

Sirius avait disparu. Envolé. En ne laissant derrière lui qu’un peu d’argent sur la table.
Pour la première fois de sa vie, Mérida a pleuré - pleuré la perte de sa famille, de son ami, de cet homme si cher à son coeur.
Mérida s’est effondrée.
Mérida s’est relevée.

Ses études terminées, elle a suivi l’un de ses meilleurs amis chez XTF ; elle y fait encore une belle carrière. On la connaît surtout pour son tempérament intrépide et son sang chaud.
Mérida n’arrêtera jamais de se battre, sans doute.