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Evening between brothers // Akai
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Farfallina (espion)
Fuyuki I. Nishimura
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Farfallina (espion)
MessageSujet: Evening between brothers // Akai   Evening between brothers // Akai EmptySam 8 Sep 2018 - 20:54

Evening between brothers
ft. Akainu "nii-san"

700 mots
pensées en #006666
dialogue en #333399

Fuyuki ouvrit les yeux brusquement et contempla le plafond blanc de sa chambre, son cœur tambourinant dans sa poitrine. Quelques secondes s'écoulèrent pendant lesquelles le jeune homme s'efforça de se calmer.

Il finit par soupirer avec lassitude et s'assit avec lenteur au bord du lit, ses yeux bleus fixés sur ses mains tremblantes.  Un sourire crispé, forcé et quelque peu amer apparut sur ses lèvres et il passa sa main sur son visage couvert de sueur dans un geste las.

Le bleuté ne se souvenait déjà plus des détails du cauchemar qui l'avait réveillé en sursaut, mais il en savait assez pour en avoir la chair de poule. A moins que ce soit dû au froid causé par la fenêtre ouverte et le vent qui agitait cette dernière.

Si ça se trouvait c'était le bruit qui l'avait réveillé plutôt que le cauchemar... Il ne le saurait probablement jamais.

Soupirant de nouveau, le jeune adulte décida de se lever. Cela ne servait à rien de tenter de se rendormir, il vivait avec les insomnies quand ce n'était pas avec les cauchemars et les terreurs nocturnes depuis qu'il avait accepté cette mission de longue durée.

Espionner Persona pour le compter de son véritable sponsor, Farfallina.

Il fallait être cinglé pour accepter de prendre un tel risque. S'il était découvert, il ne donnait pas cher de sa peau. Et ce n'était pas parce que c'était un sponsor de super héros que ses supérieurs même temporaires lui ferait des cadeaux.

Et il n'avait aucune envie de se retrouver en prison ou quelque chose dans le même genre, merci bien. La famille Nishimura avait déjà bien assez donné de ce côté-là et pour toute une vie.

D'ailleurs, Fuyuki jeta un œil à la porte en face de la sienne, celle de la chambre de son frère jumeau Akainu, guettant un signe qui aurait indiqué la présence de ce dernier. Même si la porte était verrouillée et que son frère ne ronflait pas à sa connaissance, il y avait toujours des signes.

Mais comme bien souvent à cette heure-ci, même s'il était tard, même si on était plus proches du matin que de la nuit, Akainu n'était pas encore rentré. Le " cadet " des jumeaux esquissa un sourire las et s'éloigna des chambres pour se diriger vers le salon et la cuisine.

Il n'avait pas encore confronté le rouge à cette question, mais il était presque persuadé que son " aîné " l'évitait. C'était compréhensible dans un sens, lui non plus n'aurait probablement pas envie de voir du monde à la place de Akai', même s'il ne pouvait qu'imaginer.

Mais ce n'était pas parce qu'il comprenait que ça ne l'agaçait pas.

Ils étaient frères, ils étaient censés pouvoir tout se dire.

Mais au final, le bleuté savait que ce n'était que des mensonges.

Car après tout, lui non plus ne lui disait pas tout. Loin de là même.

Après avoir pris une cannette de coca, le jeune adulte s'assit sur une des chaises autour de la table de la cuisine. Il jeta un œil à l'horloge au mur et ne fut pas surpris de voir qu'elle affichait minuit. Akainu rentrait rarement avant cette heure le vendredi et même bien souvent plus tard.

Le bleuté but une gorgée de sa boisson gazeuse en pensant vaguement à sa mère qui serait mécontente de le voir boire une telle cochonnerie à une heure pareille et à son frère qui mettait du temps à rentrer.

Et depuis qu'Akainu avait fait de la prison, Fuyuki détestait plus que tout l'attendre. La peur qui lui serrait le ventre étant particulièrement désagréable à vivre. Comme s'il n'avait pas assez à faire avec ses propres cauchemars !

Même si ça, le rouge ne pouvait évidemment pas le savoir vu qu'il ne lui avait pas avoué ce qu'il faisait. Ni pour qui il travaillait. Ses couvertures de photographe de mode et de graphiste qui étaient également des passions et des moyens supplémentaires de gagner sa vie faisaient bien leur job.

C'est sur ses pensées que Fuyuki s'endormit sans même en avoir vraiment conscience, sombrant dans un sommeil profond pour une fois, réclamé par les suppliques de son corps épuisé dont témoignaient ses cernes.

Espérons que les cauchemars et les terreurs nocturnes le laissent tranquilles cette fois, même si sa position d'affalement sur la table n'était pas des plus confortables et que son dos allait prendre cher...

Mist
Akainu Nishimura
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Mist
MessageSujet: Re: Evening between brothers // Akai   Evening between brothers // Akai EmptyMar 25 Sep 2018 - 14:58

evening between brothers
and all these nights we were alone
Lorsqu'il jeta un énième regard en direction de l'horloge digitale projetée en néons colorés sur le mur, il étouffa un soupir, presque un bâillement – la semaine touchait à sa fin et, à lire les chiffres qui s'alignaient sur le mur comme pour le narguer ((deux heures passées)), il songea avec plaisir au lit qui l'attendait et aux quarante-huit heures de sommeil qu'il pourrait consommer à sa guise, servies sur un plateau d'argent. Et de sommeil, c'est qu'il en manquait – trop d'heures à s'épuiser entre emploi premier à l'italien, stage au White Horse, paperasse amoncelée, dossiers de Mist qu'il écumait les uns après les autres, et les réunions auxquelles il assistait, la tension qui régnait dans les couloirs, les regards en croix, les murmures, les messes basses.

Tout ça l'épuisait.

Il en venait parfois ((presque, et la nuance était importante)) à regretter les murs épais et les barreaux – c'était un autre genre de folie qui régnait là-bas, sur l'île en marge des côtes, là-bas au grand large ; c'était une autre colère sourde, c'étaient d'autres guerres, une autre violence. Les coups étaient plus directs — il avait écopé de plusieurs cicatrices éparpillées sur sa peau, mais l'histoire de la plupart il serait incapable aujourd'hui de la dire. C'était dangereux, c'était mauvais, ça puait la peur, le vice et le sang, et même au dedans les forces de l'ordre étaient corrompues – on avait coincé deux gardiennes qui vendaient leur corps aux prisonniers, un autre qui glissait en douce des barrettes de shit dans les cellules – mais c'était habituel, presque une routine, à chaque heure sonnait son glas et on savait ce qui viendrait – le repas ou le jeûn, casser des pierres ou briser des os, et on apprenait les allées à éviter pour esquiver certains regards et certains poings.

Astrophel, elle, était trop grande, décadente ; impossible d'y retrouver les paramètres auxquels il s'était trop plié pendant près de cinq ans. Il se sentait petit et égaré, comme un enfant qui découvrait à peine le monde des grands – pourtant, il avait traîné les rues de la géante pendant près de quinze ans, à peine moins, et le rêve américain de ses parents il l'avait embrassé lui aussi.

Et puis – et puis, le gris.
Seule nuance qui vibrait encore ; du noir au blanc et trop peu de couleurs, vision achromate du monde.

Il y songeait encore alors qu'il embarquait dans l'un de ces métros nocturnes envahis de jeunes pleins d'ivresse et de travailleurs comme lui – ceux qui ne connaissaient que peu la lumière du grand jour – et encore quand il descendait et perçait la surface sur une place fréquentée par toute heure, et toujours alors qu'il tournait la clef dans la serrure de l'appartement qu'il partageait avec son frère et qu'il laissait glisser sa main contre le mur à la recherche de l'interrupteur.

Il se rendit compte à l'instant où il allait le presser qu'un raie de lumière filait déjà par la porte entrouverte de la cuisine, vers laquelle il se coula sans un bruit et sans avoir allumé l'ampoule du couloir. Il jeta un coup d'oeil dans l'embrasure et, reconnaissant la silhouette de son frère, assis sur l'une des chaises et le dos courbé vers la table, visiblement assoupi, il osa ouvrir la porte toute entière et avancer à pas sereins dans la pièce.
Tout en se remplissant un verre d'eau bien froide – bouteille tirée du réfrigérateur – il lança à son frère endormi des regards en coin – mi-railleur, mi-attendri.

Lentement, soucieux de ne pas le surprendre, il s'approcha et vint poser une main sur l'épaule du jumeau ensommeillé pour le secouer doucement.

« Allez, la belle au bois dormant, debout – le ton employé, paisible, tranchait avec la moquerie franche des mots prononcés. Ce serait con, une scoliose à ton âge pour avoir dormi sur une table. »

Oh, allez, entre frères, ils avaient bien le droit de se charrier un peu, pas vrai ?
Farfallina (espion)
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MessageSujet: Re: Evening between brothers // Akai   Evening between brothers // Akai EmptyMar 25 Sep 2018 - 15:37

Evening between brothers
ft. Akainu "nii-san"

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Fuyuki dormait très profondément, de tout son saoul et c'était assez rare pour être souligné. A croire que son corps avait crié " STOP " et éteint toutes les lumières et la batterie pour récupérer de ces nombreuses nuits d'insomnies accompagné d'autres problèmes nocturnes.

Donc le bleuté ne broncha pas quand on entendit la clé dans la porte d'entrée, le cliquetis de l'interrupteur qu'on allumait, puis les pas et le grincement de la porte. Il poussa un petit grognement quand une main se posa sur son épaule pour la secouer gentiment.

Les mots parvinrent avec difficulté à son cerveau endormi, mais ce fut suffisant pour commencer à le réveiller. Ca et la présence familière enfin à ses côtés. Le plus jeune des deux jumeaux se redressa tant bien que mal, ouvrant avec peine les yeux, baillant à s'en décrocher la mâchoire et grimaçant sous le mal de dos et la lumière qui agressait ses pupilles.

- Lut' frangin, marmonna tant bien que mal le bleuté en s'étirant, comme si la situation était parfaitement normale.

Puis la moquerie parvint enfin à son esprit encore endormi et il plissa les yeux, cherchant une réplique bien placée, mais renonçant avec un soupir agacé. C'était trop d'efforts pour lui à l'heure actuelle, encore dans le brouillard.

Il préféra s'étirer comme un chat, grimaçant à cause de son dos endolori et hausser ensuite es épaules avec nonchalance, lorgnant sur la bouteille d'eau que son frère venait d'utiliser de toute évidence.

- Et toi tu es le prince, le corbeau ou Maléfique ? Demanda vaguement le bleuté en référence à son surnom de tout à l'heure. A moins que tu sois une des fées... Je t'épargne Aurore ou Samson.

Il adressa un regard quelque peu railleur à l'autre avant de se lever pour aller chercher un verre, manquant au passage de se prendre les pieds dans sa chaise et de tomber, puis de faire tomber le verre et la bouteille.

Oups. Il était peut-être encore trop dans le brouillard pour faire des jeux d'adresse. Enfin, il n'avait rien de cassé, c'était déjà ça... Se méfiant, il se retourna vers le roux et lui adressa un regard faussement sévère, lui disant silencieusement de ne pas se moquer.

Comme si ça allait arrêter Akainu...

Blasé d'avance - non mais au fond il aimait être martyrisé par son frère, je vous assure - il but une gorgée d'eau, s'appuyant contre le plan de travail, son regard azur fixé sur son frère avec une indifférence mensongère.

- Tu rentres tard, se contenta-t-il de dire d'une voix posée et quelque peu prudente.

Il ne voulait pas se prendre la tête avec lui ce soir. Sa journée avait été assez difficile, assez pesante, comme sa nuit peuplée d'insomnies, de cauchemars et de douleurs dorsales. Non, il ne voulait pas se disputer et pourtant il aurait aimé avoir le courage de lui poser toutes les questions qui le hantaient.

Mais ses yeux étaient pleinement explicites et il se détourna avant d'en montrer trop, avant de montrer ces reproches qu'il avait à faire et de laisser la tension monter entre eux comme bien trop souvent.

Parce qu'Akainu rentrait toujours tard et partait toujours tôt, parce que bien souvent ils ne faisaient que se croiser, parce que lui Fuyuki se demandait sans cesse si son frère se tenait vraiment à carreau ou s'il refaisait des choses qui pourraient l'envoyer de nouveau en prison, parce qu'il aurait aimé le voir davantage et qu'il se demandait si ses nuits seraient plus sereines si son jumeau était plus souvent là le soir.

Mais seuls les sous-entendus dans sa question, dans son regard, son désormais silence et la tension de son corps le montraient. Ne voulant vraiment pas se disputer avec son frère ce soir, il se força à lui sourire et désigna le frigo d'un geste alors qu'il retournait s'asseoir à la table avec son verre et la bouteille d'eau.

- Je t'ai laissé une part des lasagnes de maman si jamais tu as faim. Ah, et elle a appelé en début de soirée pour s'assurer qu'on mange bien notre faim. Je me suis permis de parler au nom de nous deux et je lui ai dit qu'on ne risquait pas de mourir de faim de sitôt.

Fuyuki esquissa un sourire moitié amusé, moitié railleur avant de boire une nouvelle gorgée d'eau, observant toujours son frère à la dérobée. Même si Akainu donnait le change, l'autre jumeau voyait bien qu'il était bien fatigué.

- On fait la paire tous les deux
, se contenta-t-il de dire en haussant les épaules. T'as passé une bonne journée ?

Lui ne précisa pas que la sienne avait été difficile comme bien souvent. Et que sa nuit avait été trois pire, au point où il n'avait aucune envie de retourner dormir pour l'heure. Un seul regard vers l'horloge le fit grimacer. Le réveil serait difficile demain...

Et non cette fois, il ne demanderait pas à son frère s'il pouvait s'incruster dans son lit pour les quelques heures qui restaient. Il n'était pas un bébé, il devait se débarrasser de cette mauvaise habitude... Mais en aurait-il le courage ?

Mist
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MessageSujet: Re: Evening between brothers // Akai   Evening between brothers // Akai EmptyMer 31 Juil 2019 - 2:48

evening between brothers
and all these nights we were alone
Il se mua dans le silence tandis que l'autre s'arrachait à son sommeil — plus profond qu'Akainu ne l'aurait cru, aux premiers abords. Lui, redressé, bu l'eau fraîche de son verre à petites gorgées, avant de le poser sur la table, encore inachevé.
Aux traits d'esprit — tout du moins, à la tentative — de son frère, il ne su que répondre — peut-être qu'il ne saisissait pas tout à fait les références — et sans doute qu'il aurait dû, puisqu'il avait eu la même enfance que son frère, quoiqu'il avait toujours été moins intéressé par les classiques des dessins animés que lui. Il n'avait souvent regardé que d'un seul oeil, écouté que d'une seule oreille, pour faire plaisir à Fuyuki — mais les histoires de princesses et de chevaliers courageux, ça ne lui avait jamais plu.
À ses yeux, c'était à peu près aussi ridicule que le jeu d'acteurs manqués dans l'arène d'Astrophel City.

« Épargne-moi ta culture de contes de fées, pitié, soupira-t-il en s'appuyant au rebord de la table, étouffant un bâillement dans la cassure de son poignet. »

Il observa en biais son frère qui se levait — manquant en trois pas d'envoyer tout le décor valser avec lui — et choisit de ne faire aucun commentaire quant à sa maladresse — quoique le rictus imprimé sur ses traits en disait bien long déjà, et la lueur moqueuse qui éclaira brièvement son regard bien plus encore. Silencieux, il porta de nouveau son verre à ses lèvres, puis ferma les yeux, massant sa nuque vaguement endolorie de sa main libre.

« Tu rentres tard. »

Le corps d'Akainu se figea instantanément, dans une tension alerte qui ne laissait rien présager de bon — sitôt, il craignit que son frère n'en dise plus, qu'il entame une longue litanie de reproches que l'aîné n'aurait pas su encaisser. Il se connaissait — impulsif et le sang chaud ; trop vite, les mots auraient dépassé la pensée et il aurait claqué la porte dans son dos, se serait enfui dans la nuit pour ne rentrer qu'au petit matin, comme il l'avait déjà fait.
Il n'avait pas envie de ça, ce soir — alors, silencieux, il pria un Dieu auquel il ne croyait pas, et se força à la nonchalance lorsqu'il répondit.

« Si j'avais voulu rentrer tôt, je n'aurais pas pris un travail de nuit, ironisa-t-il, avant de hausser les épaules. On a dû discuter du planning, puis j'ai traîné avec une collègue, on a fait un bout de chemin ensemble, j'ai pas regardé l'heure. Désolé. »

Il préférait lui mentir délibérément et qu'il s'imagine que son frère passait la fin de ses services à flirter plutôt que de lui donner un semblant de vérité — qu'il l'évitait, qu'il se sentait parfois plus léger quand il était loin de son jumeau, et que rien ni personne, même pas lui, ne faisait le poids contre la cause pour laquelle il était prêt à devenir martyr.

Et puis — et puis, songeait-il, il était adulte et rôdé à la vie ; des comptes, il n'en avait plus à rendre à personne, pas même à son cadet et colocataire.

« Je t'ai laissé une part des lasagnes de maman si jamais tu as faim.
Le ciel soit loué ! ricana-t-il, en terminant son verre avant de se diriger vers le réfrigérateur pour en tirer l'assiette de lasagnes qu'il mit aussitôt au micro-ondes. J'étais persuadé que tu n'en laisserais pas une miette.
Ah, et elle a appelé en début de soirée pour s'assurer qu'on mange bien notre faim. Je me suis permis de parler au nom de nous deux et je lui ai dit qu'on ne risquait pas de mourir de faim de sitôt.
Je crois qu'elle n'a même pas conscience qu'elle pourrait nourrir un régiment entier avec tous les tupperwares qu'elle nous refile… »

Il attrapa dans l'un des placards un sirop de menthe qu'il versa dans son verre, suivi d'eau fraîche que son frère avait tiré du réfrigérateur, et bu une gorgée avant que le micro-ondes ne sonne. Il récupéra l'assiette et des couverts, puis revint s'asseoir à table, en face de Fuyuki.

« Ça va. Y'avait vraiment trop de monde et encore plus de bruit que d'habitude, j'ai l'impression, donc autant dire que j'ai pas lésiné sur les aspirines, ça m'a flingué. Mais ça va, le patron nous a même assurés d'une prime sur le prochain salaire, au moins ça ne donne pas l'impression de faire ça pour rien. »

Il était épuisé, mais il tenait bon — il jonglait d'une vie à l'autre sans encore vaciller.
L'une, droite et publique, celle d'un repentis qui faisait de son mieux pour se racheter, reprendre le cours de son existence là où il l'avait laissé, celle d'un homme qui donnait de sa personne sans compter pour redevenir un citoyen à part entière.
L'autre, silencieuse mais transcendante, celle d'un gamin écorché qui n'avait plus qu'une idée en tête : retourner l'ordre des choses, renverser le système tout entier, quitte à en payer le prix fort. Celle d'un engrenage mortel auquel rien ne semblait pouvoir mettre un terme.

« La semaine prochaine j'entame ma période au White Horse, je t'en avais un peu parlé je crois. J'ai hâte mais ça me stresse un peu, aussi, de perdre mes repères même si c'est juste pour quelques semaines. »

Il osa un ricanement léger, entre deux bouchées réconfortantes de lasagnes — la cuisine de sa mère avait toujours eu ce quelque chose d'un peu spécial, comme s'il suffisait d'un kilogramme d'amour inconditionnel dans chaque recette pour les rendre délicieuses.
Même quand il avait été condamné pour avoir commis le pire, elle ne lui avait pas tourné le dos ; il était resté son fils, envers et contre tout. À ses yeux, ni le juge ni les images ne l'avaient transformé en meurtrier.

Chaque fois qu'il y songeait, il se sentait le coeur pris en étau par l'hésitation — il se demandait combien d'erreurs encore il faudrait, pour que ses parents, son frère, son propre sang le maudisse et le profane.

« Et toi, la tienne ? »

Il renvoyait la question — il n'avait plus la force de parler, plus celle de donner le change ; pas celle, non plus, de lui poser la moindre question risquée, pas celle de lui demandait pourquoi est-ce qu'il s'évertuait à l'attendre alors qu'il rentrait toujours plus tard.

Pourquoi est-ce qu'il s'évertuait à l'aimer, quand Akainu était déjà prêt à reproduire les faux pas du passé en mépris de leur famille retrouvée.
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