Elle était d’une maladresse alarmante. C’était étonnant quand on l’avait connue quelques temps plus tôt, fière et assurée, femme forte, dirigeante d’acier.
Duncan ne connaissait guère les détails, se contentait des miettes d’informations que Maxence laissait échapper, parfois, quand l’éthanol dans leurs veines leur faisait oublier tout self-control. Il ne l’avait croisée qu’à de - très - rares occasions et n’avait jamais cherché à réellement faire connaissance. Mais cette femme forte, ex dirigeante d’acier, il n’avait pas bien pu en ignorer le retour en ville (pas quand il passait tous les jours devant son établissement naissant, sur le chemin du boulot). Au début, ça ne l’avait pas marqué - mais il avait fini par remarquer ses regards, la façon dont elle s’échappait quand il passait par là.
Il n’avait pas cherché à comprendre pourquoi. Son petit manège ne l’intéressait pas vraiment.
Et puis il fut confronté à sa maladresse alarmante.
Femme d’affaire des tours d’ivoire, elle semblait éprouver quelques difficultés à tenir un établissement tel que le sien. Gérer des hommes ivres, à ses yeux à lui, relevait de l’inquiétude pour sa silhouette frêle et fébrile.
Il s’était découvert une âme charitable.
Peut-être par galanterie, ou parce qu’elle connaissait Maxence - qu’il accordait de l’importance à son existence. Peut-être juste par pitié, compassion ou de bonne grâce. Il était un jour rentré dans l’établissement, encore flou, encore nouveau. Il savait pas Duncan, pas qu’il y recherchait une amie. «
Besoin d’aide, Madame ? » Elle et sa longue chevelure si claire et son regard si sûr - le genre pour qui se damner, le genre à qui s’attacher. «
Même si vous semblez étrangement m’éviter… » Un regard moqueur au sourire léger.
L’enfer pour ses beaux yeux.