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Le PDG de la X-TREM Factory entretiendrait une relation des plus intenses avec sa vice-présidente. On espère que ce n’est pas cette affaire qui a distrait l’ancien Phoenix de son travail et qui a entraîné un manque de sécurité lors de la dernière conférence de presse de l’entreprise où à eu lieu une explosion causant la mort d’un de ses haut-gradés...
Le mystérieux « Mist » dont l’apparition soudaine a récemment secoué la ville serait en fait une association de trolls désoeuvrés voulant profiter de la panique des récents attentats pour gagner plus de popularité sur les réseaux sociaux.
Il paraîtrait que le fondateur de la ville Edward Astrophel aurait été le descendant direct de Diogène, le philosophe grec qui vivait dans un tonneau. Incroyable !
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Everything the past owns to the present » Duncan
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Heileen Blauereiss
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MessageSujet: Everything the past owns to the present » Duncan   Everything the past owns to the present » Duncan EmptyLun 27 Fév 2017 - 12:31

Everything the past owns to the present


J’y étais presque. Encore quelques millimètres et j’en avais enfin terminé avec ces préparatifs.
Juste quelques millimètres de plus....

Crac. Le tube de cire rencontre l'émail dans un écho distinct, laissant dessus la preuve de ma maladresse. Un juron m’échappe quand je vois la catastrophe : on dirait un genderbend raté du Joker, du genre parfait pour une soirée d'Halloween en solitaire - sauf qu'Halloween est encore loin et que, pour une fois, j’ai pas prévu de passer la soirée chez moi. Sérieusement, c’est si compliqué que ça de se maquiller ou c’est juste moi qui sait pas m’y prendre ?
Pitié, rassurez-moi en me disant que la légende selon laquelle les femmes ont besoin d’au moins quarante minutes pour avoir un maquillage impeccable n’est pas seulement une légende. Mon estime personnelle vous en remercierait.
Je me dépêche de ramasser le bout de rouge à lèvres échoué au fond du lavabo et de nettoyer cette horreur sur mon visage, puis je prends un autre tube - la couleur de celui-ci est un peu plus claire - et l’ouvre délicatement, sans le laisser dépasser de trop pour éviter de réitérer l’incident. Après un instant passé à me concentrer de nouveau tout en fixant le reflet de mes lèvres comme s’il s’agissait de mon prochain adversaire sur le tatami, je retente l’expérience. Qui s’avère payante cette fois-ci, hourra. Comme quoi j’suis pas une cause totalement perdue.

Bon, autant l’avouer, les tutos d’internet se sont avérés bien utiles. Sans eux j’en serais sans doute à balancer le mascara - et tout le reste de la panoplie - par la fenêtre. C’est que j’ai pas vraiment l’habitude de me maquiller, tant parce que j’ai pas envie de perdre mon temps à ça le matin pour en perdre encore à tout retirer le soir, que parce que dans mon métier on ne demande pas vraiment aux femmes d’être belles. C’est pas en battant des cils qu’on arrête des criminels, hein.

Quand je me recule enfin pour observer mon oeuvre, j’ai l’impression qu’une inconnue me renvoie mon regard à travers le miroir. Une fille qui a la même taille, la même coiffure et les mêmes yeux que moi, mais que je ne connais pas. C’est limite si j’me reconnais pas, et étrangement, ça me rend légèrement nerveuse ; j’me mordillerais bien les lèvres pour me détendre, mais avec une couche de rose toute fraîche dessus, je préfère m’abstenir. A la place je me mets à jouer avec les pointes de mes cheveux, qui pour l’occasion ont subi une petite permanente et ont été ramenés en sidehair. Voilà encore quelque chose qui sort de mon ordinaire : d’habitude mes cheveux sont soit tout raides derrière mon dos, soit remontés en queue de cheval ou en chignon.

Une fois l’inspection du visage terminée - sur un “j’ai l’impression d’en avoir trop fait” tout à fait subjectif -, je passe à la tenue : un haut blanc, ample, doté d’un col bénitier assez dévoilant, rentré dans un mini-short en cuir noir assorti d’un collant de la même couleur. Pour parfaire le tout, quelques bijoux et des bottines à talon aiguille qui mettent en péril mon sens de l’équilibre.
Y’a pas à dire, je pense que j’ai jamais autant ressemblé à une fille.

Le “wow” d’Esther lorsque je la rejoins dans le salon m’informe qu’elle pense exactement la même chose. Elle m’adresse un sourire malicieux tout en me vannant avec un “j’avais presque oublié que tu n’es pas un mec.” Le regard que je lui lance la dissuade de tout autre commentaire. Elle hausse les épaules en feignant l’innocence, puis nous récupérons nos vestes et nos sacs posés sur le canapé.
Tout en ajustant sa tenue une dernière fois avant de partir, mon amie se décide enfin à poser la question qui, je l’avais senti, la taraudait depuis que je lui avais proposé de sortir.

Au fait, pourquoi on sort ce soir ? C’est pas vraiment ton style, les boîtes de nuit.

Je lève les yeux vers elle et réfléchis quelques secondes à ma réponse. “Y’a pas de raison particulière. J’avais envie de changement, c’est tout.” Elle se doute probablement que ce n’est pas vrai, mais mon expression la dissuade de continuer. Et puis elle est mon amie d’enfance, alors elle me connaît assez bien pour savoir que quand je décide de garder le silence, rien ne sert de m’interroger. Et de toute façon, j’estime que la raison derrière cette virée nocturne ne regarde que moi.
Cela dit, je dois avouer que lorsqu’on s’est retrouvées devant le videur, ça m’a fait un drôle d’effet. J’ai pas pour habitude de me laisser impressionner, mais ce bonhomme-là avait un sacré gabarit quand même, et en plus il nous regardait comme s’il était sûr qu’on prévoyait un attentat. Ironique, quand on sait dans quel milieu je bosse. J’vais pas lui en vouloir pour ça, le climat en ville est assez tendu depuis quelques semaines - d’ailleurs j’avais prévu de venir plus tôt à la base, mais ces histoires d’attaques terroristes nous ont surchargés de boulot au poste.

Nous voici donc, Esther et moi, dans l’antre souterrain. Là où jeunesse et alcool riment jusqu’au bout de la nuit. Je regarde avec curiosité cette foule de corps accolés les uns aux autres, dansant au rythme des basses qui me crèvent les tympans, en me demandant ce qu’il y a d’amusant dans ce genre d’atmosphère. J’abandonne bien vite l’idée de comprendre : chacun ses goûts après tout, et j’ai mieux à faire que de m’intéresser à tous ces inconnus.
Ce soir, y’a qu’un seul inconnu qui m’intéresse.

Une fois nos affaires déposées aux vestiaires - suite à une loooooongue attente -, Esther me traîne de force sur la piste de danse pour un duo improvisé. J’ai jamais été douée pour ça mais je l’accompagne quand même en imitant ses gestes au mieux, pour la remercier d’avoir accepté cette sortie. Pour une seule chanson, ça ne va pas me tuer.
Ensuite nous nous séparons ; elle court retrouver d’autres amies qui viennent d’arriver, comme prévu, et je me dirige lentement vers le bar.

L’homme qui se trouve derrière tombe presque dans le cliché du grand brun ténébreux : il est plutôt grand, bien bâti, ses lèvres semblent étroitement scellées et ses iris me font penser à une énigme. Je crois que j’ai jamais vu de regard aussi sombre ni aussi insondable, et croyez-moi, j’ai regardé bien des gens dans les yeux. Je me demande l’espace d’un instant si cet homme ne saura pas lire à travers moi, deviner mes intentions. Non ; à l’école de police et sur le terrain, j’ai acquis des bases en infiltration. Alors entamer la conversation avec ce barman sans éveiller immédiatement ses soupçons ne devrait pas être difficile.
J’agis le plus naturellement possible en m’asseyant sur le tabouret haut et en m’adressant finalement à ma cible. “Un americano, s’il vous plaît.” Le ténébreux s’affaire à son poste, et je regarde ses mains d’expert préparer ma commande en priant pour qu’il ne force pas sur l’alcool. Je n’ai pas pris le cocktail le plus fort qui soit, mais je n’ai pas une grande tolérance et je tiens à garder tous mes esprits.

Quand le barman pose mon verre devant moi, je le remercie puis sirote une gorgée tout en regardant son badge.
Plus de doute possible. Je repose mon cocktail, croise les bras sur le bar et m’incline légèrement vers lui. “Duncan.” Mon regard remonte du petit écriteau épinglé à sa veste, jusqu’à ses yeux qui n’expriment toujours rien. Il est vraiment difficile à cerner, celui-là. Cela dit je ne suis pas vraiment là pour le comprendre, juste pour obtenir de lui quelque chose qui m’intéresse. Je lui adresse un sourire aimable, tout en continuant. “J’m’appelle Heileen.” Je commence à faire glisser mon doigt sur le rebord de mon verre tout en plissant légèrement les yeux. “C’est drôle, j’ai l’impression de vous avoir déjà vu quelque part. On s’est déjà rencontrés ?
C’est un début de conversation comme un autre, oh. J’fais de mon mieux, vous savez.


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MessageSujet: Re: Everything the past owns to the present » Duncan   Everything the past owns to the present » Duncan EmptyMar 28 Fév 2017 - 20:37

Everything the past owns to the present ❞
C'est un énième visage parmi la foule, une autre silhouette dont les traits se brouillent à la lumière des néons, un autre sourire joliment dessiné qui ne lui fait pas lever un sourcil.

Cet environnement d'ivresse et de couleurs artificielles ne lui sied pas vraiment à merveille ; mais là, sous les reflets de verre et derrière un comptoir sur lequel l'égo de l'homme meurtri échoue, il est à sa place, Duncan. Il est à sa place, dans cet univers qui rime aussi bien avec jeunesse qu'avec dépravation – avec amusement qui n'a plus rien d'innocent, avec alcool à foison et, à l'occasion, drogues à consommer derrière une porte de chiottes. Pas comme si cette dernière pensée pouvait sincèrement affecter Duncan, en bien ou en mal ; pas comme si, après tout, il avait travaillé dans ce milieu il n'y a pas si longtemps que cela. Pas comme si, également, sa protégée était actuellement une dealeuse particulièrement prolifique.
Non, tout ça n'est que pure imagination, après tout.

Duncan s'en branle un peu, honnêtement. Tout c'qu'il voit, Duncan, c'est qu'il peut s'abrutir sous les coups d'une basse qui vous empêche même de réfléchir. Tout c'qu'il voit, Duncan, c'est qu'il est bien terré, là. Deux ans qu'il passe sa vie sans jamais réfléchir à demain, qu'il vit de nuit et dort de jour, qu'il s'y fait sans vraiment s'en plaindre. Il se sent juste un peu vide, peut être. Construire quelque chose, avoir sa petite vie, il s'en branle ; il s'amuse à l'occasion, risque sa peau de temps en temps, puis taffe, voit Garance –moins sa moitié–, parfois l'autre gamine sociopathe. Quelque chose comme : « sa vie est passionnante, bordel. »

Mais il y a des fois où, sincèrement, il préfère cette vie plate et morne à ce que certains peuvent déblatérer à moitié mort sur son comptoir. Pas qu'il ressente une quelconque empathie à leur égard ; juste que pour en arriver à se laisser crever sa dignité de la sorte, il faut vraiment tomber extrêmement bas, et il se félicite d'être encore loin du compte. S'il peut un jour l'atteindre, évidemment. Nan, lui il s'laisserait crever sur sa bécane, pas sous des litres d'éthanol. Un peu de classe, tout de même.

Malgré des pensées peu valorisantes, le brun continue d'écouter les déboires de ceux qui finissent à tituber devant ses cocktails. Il ne peut pas vraiment dire qu'il s'en lasse ou s'en amuse ; ça fait juste partie du taff, ni plus ni moins. Puis parfois, il a le droit à des moments plus... intéressants. Parfois, il a le droit de caresser du regard une charmante créatures aux atouts dévastateurs et à la plastique irréelle dans cet univers onirique. Pas qu'il aille beaucoup plus loin que le simple fantasme, la seule pensée, en général ; ses 'dérapages' ne sont pas si nombreux, après tout. La plupart du temps, il s'amuse de la séduction, s'amuse des sourires équivoques et des regards lubriques. S'amuse de ce petit jeu à lui-seul, sans jamais vraiment chercher plus loin.
Et peut être que cela sera pareil avec elle.

Sans doute pas. Ou du moins, la jeune femme qui finit par l'approcher semble différente de ce à quoi il est habitué. Un simple regard lui suffit pour la trouver parfaitement à son goût, tandis que ses azurs semblent redessiner les contours de son badge. Elle n'a sans doute nullement conscience de l'insistance qu'elle porte aux lettres affichées sur son poitrail, mais cela arracherait presque un sourire à Duncan –ou du moins, sans aller jusque là, une lueur de curiosité. Quelque chose chez elle lui rappelle une sorte de malaise, de timidité, comme si cette bombe –littéralement – n'avait en fait aucune foutue idée de comment aborder un homme. Ce qui, sur l'instant, lui fait sincèrement douter de l'interprétation qu'il porte à son comportement. Ce qui, aussi, l'invite à ne pas chercher à décrypter une personne quand elle n'a pas encore ouvert la bouche –bouche ô combien désirable, comme bien d'autres sous cette lueur crue et criarde.

« Un americano, s'il vous plaît. »

Elle semble se décontracter, comme si soudainement, elle devenait naturelle. C'est un comportement quelque peu étrange, mais il ne s'en formalise pas ; elle peut tout à fait ne pas être habituée à ce genre de cadre et chercher à se détendre, ou que sait-il. Cela ne le concerne nullement, et ce quand bien même certains pourraient imaginer le contraire quand ils viennent livrer leur vie au premier inconnu qui leur passe sous la main. Sans plus se formaliser que cela donc, Duncan récupère un verre sur sa gauche et commence sa préparation, le tout avec son sérieux habituel –quoiqu'il est d'avantage sur pilotage automatique. Une fois la boisson concoctée, il la dépose délicatement devant la brune avant de lui lancer un nouveau regard.

Quelque chose le dérange, chez elle. Il n'arrive pas à deviner quoi immédiatement, ce qui peut se montrer très frustrant quand cela en devient viscéral, mais qu'on est incapable d'accéder à cette information qui nous prend pourtant aux tripes. C'est une sensation de... danger. Pourtant, il a beau esquisser les contours de sa silhouettes avec une insistance à peine dissimulée –et qui ne lui ressemble d'ailleurs pas beaucoup –, il n'arrive pas à mettre le doigt dessus. Il aimerait bien se dire qu'il pourrait tout à fait y songer plus tard, mais cette sensation d'insécurité ne le quitte pas, ce qui rend difficile d'oublier son regard clair sur son poitrail –encore à fixer son prénom ? Essaie-t-elle de l'apprendre par cœur, ou a-t-elle juste des problèmes de vue, à la fin ? « Duncan. » Hallelujah ! Visiblement, elle a fini par réussir à le déchiffrer... Son regard remonte jusqu'au visage du barman, qui se contente d'arquer imperceptiblement un sourcil. S'il était plus bavard, peut-être aurait-il laissé échappé un « c'est bien, vous savez lire, félicitations », mais ne l'était pas spécialement, il se contente de continuer à essuyer un verre. Activité très prenante s'il en est. « J’m’appelle Heileen. » S'il pouvait espérer comprendre cette impression de malaise en entendant son prénom –qu'il ne sait même pas s'il est vrai ou non, pour commencer –, il se trompe. Et pour seule réponse, il repose son verre pour en saisir un autre. « C’est drôle, j’ai l’impression de vous avoir déjà vu quelque part. On s’est déjà rencontrés ? » Et là, il a subitement une réalisation.

Ceci est le début de conversation le plus cliché qui soit. Sans compter le fait qu'il sait pertinemment, tout comme elle, ne jamais avoir fait sa connaissance, étant particulièrement physionomiste –et ce n'est pas l'éclairage particulièrement singulier du milieu de la nuit qui changerait quoique ce soit à ce fait. En vient la grande question : essaie-t-elle de le draguer, avec une approche aussi maladroite et une attitude aussi sûre d'elle ? Ou a-t-elle déjà un coup dans le nez ?
Duncan, reviens-en à tes dons de déduction.
Il pourrait se dire qu'elle n'a pas que de bonnes intentions à son égard, s'il en croit l'inconfort qu'elle crée chez lui. Il pourrait se dire qu'elle a engagé la conversation de manière totalement intéressée.
Puis il pourrait se dire qu'elle est sacrément bien foutue et que ce pourrait aussi être intéressant de jouer son jeu, qu'importe comment il se finit. Que ce soit parce qu'il est effectivement lui aussi très intéressé par sa plastique, ou parce qu'il l'est de savoir ce qu'elle pourrait lui vouloir. Alors il se contente de servir une autre commande d'un geste distrait, le tout en lui lançant un regard perplexe, comme sujet à la réflexion. Quand il finit par déposer sa nouvelle préparation devant un énième visage brouillé, c'est un sourcil arqué qu'il tourne vers la brune, un très léger sourire en coin. « Je m'en souviendrai si je vous avais croisé, croyez-moi. » Comment être honnête et cliché en même temps. Autant continuer sur cette lancée. « Heileen, hm ? Je ne crois pas vous avoir déjà vu ici, pour commencer. C'est une première ? » Vivre en société implique de converser –la curiosité implique de pousser un asocial à parler. Si la vie n'est pas bien faite.
Comme les clichés, tiens.
Hey! In her heart, there's a hole
There's a black mark on her soul. In her hands is my heart
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MessageSujet: Re: Everything the past owns to the present » Duncan   Everything the past owns to the present » Duncan EmptyLun 6 Mar 2017 - 19:19

Everything the past owns to the present


La vérité, c’est que même moi je n’sais pas ce que je raconte.

Vous voyez, y’a des filles qui ont l’habitude de ce genre de choses - qui donnent l’impression d’avoir constamment besoin de l’attention des hommes. Y’a aussi des filles dont on ne sait plus trop si elles cherchent réellement leur prince charmant, ou si elles sont juste devenues si dépendantes de l’amour qu’une simple illusion leur suffit. Quoi qu’il en soit, je ne fais clairement pas partie de cette catégorie de femmes habituées à aller plus loin avec la gente opposée ; j’ai plutôt tendance à faire partie de celles qui oublient qu’il peut se passer bien des choses, entre deux adultes. Non pas que je n’ai absolument aucune expérience, mais j’suis tellement habituée à être entourée d’hommes H24 que leur présence ne me fait plus grand chose - s’il fallait que mon cœur rate un battement à chaque prise faite au dojo ou que ma main touche par inadvertance celle d’un de mes collègues devant la machine à café, je serais morte à l’heure actuelle.

Bon, j’ai beau le présenter comme ça, la vérité c’est que je n’ai jamais été particulièrement intéressée en fait. Que voulez-vous, je ressens pas le besoin de partager ma vie avec quelqu’un. Et la seule fois où je me suis lancée dans une relation, parce qu’on s’entendait pas trop mal et que c’était une occasion d’essayer, l’autre a fini par se barrer en me disant en avoir ras le bol - ce qui m’a convaincue que je n’étais pas faite pour ça. Jusqu’ici je m’en suis très bien sortie toute seule, alors pourquoi ça changerait ?

Bref, revenons-en à nos moutons : j’étais en train de dire que même moi, je trouve mon accroche bien nulle. Sérieusement, qui se laisserait avoir par un truc aussi cliché ? Dans les films à l’eau de rose, ça fait partie des bonnes vieilles phrases qu’on a tendance à traduire par “toi et moi c’est le destin qui nous a réunis, et on sera heureux ensemble” - ou encore "j'ai très envie de toi, mais j'sais pas comment le formuler de manière romantique". Si j’avais su que j’allais y avoir recours un de ces jours, j’en aurais peut-être pas ri aussi fort devant ma télé.
Bien évidemment, le prénommé Duncan me regarde bizarrement tout en s’affairant derrière son comptoir. Sur le coup il m’a l’air plutôt doué pour faire deux choses à la fois, parce que c’est évident qu’il n’est pas simplement en train de se demander si ma poitrine est vraie ou non. C’est un exemple comme un autre hé. Et puis j’y peux rien, si j’ai l’impression que mon physique l’intéresse assez - j’crois que le contraire m’aurait frustrée, j’suis pas restée trois heures dans la salle de bains pour rien quand même. Mon but c’était avant tout d’attirer son attention.

Simplement, si je devais faire une comparaison entre le moment où j’ai posé mes fesses sur ce tabouret et le moment où il me regarde tout en servant une commande à un autre client, j’dirais que son regard était passé de celui d’un animal prêt à jouer à celui d’un homme méfiant. Sans doute qu’il avait relevé sa garde bien avant cet instant ; sans doute avait-il un bon instinct. J’me suis un peu renseignée sur lui avant d’aller à sa rencontre, alors sans connaître tous les détails, je sais qu’il a fréquenté des milieux peu recommandables. Je sais aussi que cela affûte tous les sens.
Il me semble aussi, loin au fond de moi, qu’il ne va peut-être pas m’écouter une fois que je rentrerai dans le vif du sujet ; que j’vais parler d’une personne dont il n’aime peut-être pas qu’on prononce le prénom. Ce ne sont que des suppositions, comme je vous l’ai dit je ne connais pas les détails. Et dans tous les cas, ce n’est pas ça qui va m’arrêter : désolée pour toi Duncan, mais j’ai absolument besoin des infos qu’on t’a laissé.
Alors cette petite voix pleine de bon sens, qui me dit que j’vais peut-être blesser quelqu’un en voulant servir mes propres intérêts, je l’étouffe.
Moi aussi il m’arrive d’être égoïste.

Enfin pour l’instant, j’en suis encore à approcher lentement le personnage énigmatique que j’ai en face de moi. Tout comme lui me jauge du regard depuis tout à l’heure. C’est un peu tard pour dire ça, mais je préfère encore son sourcil arqué aux coups d’œil insistants sur mes courbes - oui je sais je me contredis, mais que voulez-vous, c’est pas parce que j’emploie la méthode de la mise en valeur que j’suis forcément à l’aise avec.
Je devine à son sourire en coin et sa réplique aussi cliché que la mienne que malgré sa méfiance, il accepte la discussion. Ça me rassure assez, j’avais peur d’avoir foiré avant même d’avoir commencé. Pour le conforter dans son choix, je le flatte d’un charmant sourire en coin et d’un regard pétillant d’amusement - ce n’est pas bien difficile, le double sens de sa réplique m’amuse effectivement. Ce qui est sûr, c’est qu’il est habitué à parler aux femmes. En temps normal ça m’aurait laissée de marbre, mais j’crois que je commence à rentrer dans mon rôle.

Vient ensuite son tour aux questions ; je décide de ne pas répondre tout de suite et bois plutôt une gorgée de mon cocktail. La sensation de brûlure dans ma gorge n’est pas désagréable, il a bien dosé l’alcool.
Quand je repose le verre sur le bois, une idée me vient subitement. Je pousse le récipient vers lui et l’invite d’un geste de la main à prendre une gorgée, tout en lui répondant finalement. “Effectivement, c’est une première. Mon amie et moi sommes venues parce qu’on nous a recommandé cette boîte, mais elle m’a lâchement abandonnée pour un beau blond.” Je hausse les épaules l’air de dire que ce sont des choses qui arrivent, tout en affichant une mine penaude. Désolée Esther, promis je t’achèterai un gâteau pour me racheter. Même si tu ne sauras sans doute rien de cette discussion.

Ensuite je place mon menton dans la paume de ma main droite, plante mes iris dans celles de Duncan comme si j’allais l’attraper par le col de sa chemise, et lâche sur le ton du faux humour : “personnellement je préfère les bruns.

Honnêtement, là non plus j’sais pas ce qu’il m’a pris. Est-ce que c’était l’alcool ? Normalement je suis un peu plus résistante que ça quand même.

Mais bon, maintenant que j’étais lancée, j’allais pas me dégonfler. Et puis quelque part c'était pas plus mal, si j'arrivais à attiser son intérêt. C'était comme à la pêche : pour attraper le poisson il fallait un appât, sauf que là le poisson c'était lui, et l'appât c'était moi.
Je passe du masque de prédateur à celui de simple petite curieuse et décide de poser une nouvelle question. “Mais dites-moi, ça fait longtemps que vous travaillez ici ?
En y allant doucement mais sûrement, j’allais bien finir par toucher au but non ?


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MessageSujet: Re: Everything the past owns to the present » Duncan   Everything the past owns to the present » Duncan EmptyDim 26 Mar 2017 - 20:00

Everything the past owns to the present ❞
Plusieurs éléments poussent Duncan à accepter de converser. Déjà, malgré son statut d’homme peu social, il refuse rarement de répondre à une belle femme. Ensuite, sa curiosité a été titillée ; et sa méfiance ne fait que l’accentuer, paradoxalement. Enfin, Heileen est déjà infiniment plus intéressante que les ivres morts qui lui racontent leurs déboires de temps à autre. Alors quitte à être cliché, il préfère largement l’être avec cette gente dame que de supporter un ivrogne. Puis elle reste canon et intrigante.

Alors après la réplique la plus clichée de son existence, il s’autorise à se foutre complètement du contenu de cette discussion, dans le sens où il ne prendrait plus rien au sérieux - sauf si sa vie est en péril, à la limite. Et encore. Duncan a beau avoir un certain esprit de conservation, il a sans doute tendance à l’oublier quand l’adrénaline circule dans ses veines. C’est donc un esprit de conversation “relatif” ? Quelque chose comme ça. Duncan, y a une part de lui qui crève, une part de lui qui hurle “plus rien à perdre”. Une part de lui, à Duncan, qui est foutrement égoïste, aussi. Comme s’il avait le droit de tout arrêter pour un bleu au coeur - pour une plaie béante - et lâcher Garance ou Serah.
Ce qui ne le pousse pas à beaucoup réfléchir pour autant quand il est question de foutre sa vie en péril, il est vrai.
Ce qui n’est pas bien différent du comportement des deux jeunes femmes citées précédemment, d’ailleurs.
Alors il reste sur ses gardes, mais en même temps, en même temps il décide de marcher quand même. Et tandis qu’il prend cette décision, la jeune femme semble presque lire dans ses pensées - ou réagir à ses paroles, c’est une éventualité totalement plausible - et lui offre un sourire tout à fait plaisant. Ses yeux se mettent à pétiller. Après qu’il ait fait un effort incommensurable et l’air à son tour questionné, elle décide de lui répondre en buvant paisiblement son cocktail. Cocktail qu’elle finit par délicatement pousser vers lui, dans une invitation à le partager. Dans un premier temps, Duncan se contente de légèrement hausser un sourcil ; pas que boire le dérangerait réellement ni que cela serait un problème puisqu’il est au travail. Il songe seulement quant à savoir s’il a envie de répondre à son invitation, aussi charmante soit-elle.

Un autre visage l’interpelle, et Duncan s’affaire calmement à sa nouvelle boisson, sans avoir touché au verre. C’est une réponse sans doute glaciale à laquelle elle ne s’attendait pas, mais peut être interprétera-t-elle seulement qu’il est occupé actuellement - ce qui est la stricte réalité - et pas un refus catégorique - ce qui est la stricte réalité aussi. « Effectivement, c’est une première. Mon amie et moi sommes venues parce qu’on nous a recommandé cette boîte, mais elle m’a lâchement abandonnée pour un beau blond. » Elle semble chagrinée, mais pas réellement surprise. Etrangement, sa mine arrache un léger sourire à Duncan, sentant bien l’absence de peine totale qu’elle ressent malgré ses paroles. Plus aucun client à l’horizon - ou qui le quémanderait dans l’immédiat -, Duncan se penche vers elle, plissant légèrement les yeux, sans lancer le moindre regard à sa boisson. Il n’a pas encore décidé de sa future action quand son regard change, tout comme sa position ; et elle semble le dévorer au fond de ses azurs, ce qui surprend le barman - changement d’attitude pas spécialement drastique, mais au moins semblait-elle plutôt maladroite jusque là, ou au moins, encore très soft. Elle tournait autour du pot quoi. « Personnellement je préfère les bruns. »
Ok. Il lui concède, il ne s’y attendait absolument pas. Chez certaines personnes, le fait qu’elles soient très entreprenante est tellement évident que ce genre de réplique est presque convenue sur leurs lèvres. Mais quand on songe au début de leur conversation - souvenez vous, le film tout moisi à l’eau de rose avec des scènes tellement prévisibles et les répliques assorties - il faut avouer qu’une telle remarque est plus… inattendue. Un sourcil se hausse tandis que Heileen semble tout à fait ravie de sa répartie. Alors pour toute réponse, Duncan décide de boire une gorgée de son cocktail. Même si c’est à l’encontre de ses habitudes et de son instinct de conservation. Reposant délicatement le verre, c’est une lueur, non pas traduisant d’un intérêt purement charnel, mais de curiosité qui brille dans ses billes d’encre. « Intéressant à savoir. » Il aurait bien rajouté ‘T’es tout à fait mon genre aussi’ s’il avait été du style à sortir pareil phrasé, mais il s’en abstient très naturellement. Il n’est juste pas dans ses habitudes de se montrer aussi expansif - pas aussi rapidement. « Mais dites-moi, ça fait longtemps que vous travaillez ici ? » Considérant qu’elle a elle-même répondu à question de ce genre précédemment, il ne voit pas réellement d’inconvénient à garder une telle information pour lui. Pas qu’il s’agisse d’un secret, pour commencer. Balayant les environs du regard, il peut constater avec ravissement - très bien dissimulé, le ravissement - que personnes ne viendrait les déranger dans leur petite conversation dans l’immédiat. A la limite, le seul détail un peu gênant est qu’il a parfois besoin d’hausser la voix pour se faire parfaitement entendre. « Deux ans. » Elle a pas besoin de plus de détails, elle n’en demande pas dans sa question. Répondre le stricte minimum, ouais. Être plus précis n’est ni dans ses habitudes, ni dans son intérêt. Premièrement parce qu’il sait que toute information peut faire la différence et qu’il n’a pas un des passés les plus cleans. Deuxièmement parce que nourrir le mystère est souvent plus efficace que la plate et fade réalité. Il n’est pas pour autant question de couper court à la conversation, la jeune femme ayant fortement titillé son intérêt. Il désigne son verre d’un coup d’oeil, « le prochain c’est cadeau. » Elle lui fait agréablement passer la soirée - pour le moment - alors il peut bien se montrer généreux. « C’est toujours agréable de discuter avec autre chose que des ivrognes. Résistante à l’alcool ? » Il a un sourire légèrement mesquin, à la lueur des néons.
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MessageSujet: Re: Everything the past owns to the present » Duncan   Everything the past owns to the present » Duncan EmptyMar 28 Mar 2017 - 13:16

Everything the past owns to the present


Si l’on considère mon accroche des plus nulles et sa méfiance première, je trouve que je m’en sors pas si mal.
Oh bien sûr, quand il se met à travailler sur une autre commande sans avoir touché au verre que j’ai gentiment poussé vers lui, je me dis que rien n’est encore gagné. Le fait qu’il refuse de boire durant ses heures de travail n’aurait rien de surprenant en soi, seulement voilà ; je suis persuadée qu’il n’est pas du genre à se gêner pour si peu. Non je pense plutôt qu’il se demande quelle attitude adopter, s’il accepte ou non d’augmenter la mise. Mais je peux toujours me tromper. Dans tous les cas, il est vrai qu’une réaction aussi froide ne me laisse pas de marbre. Je le regarde en plissant légèrement les paupières tandis qu’il sert un énième cocktail à un énième client - se souviendrait-il de ce type, rien n’était moins sûr -, en me demandant ce qu’il pouvait bien se passer dans sa tête.
J’me rend compte, tandis qu’il revient vers moi, que j’avais hâte de découvrir sa prochaine action. On dirait bien qu’il me rend curieuse.

Stop. J’en ai peut-être l’air, mais j’suis pas là pour jouer.

C’est ce que je me dis, tout en déballant l’excuse de l’amie déserteuse.
Puis y’a ce léger sourire en coin qu’il affiche - sourire fugace, que je devine rare sur ces lèvres peu bavardes, que je suis donc plutôt fière de provoquer.
Sourire assez séduisant je dois l’admettre.
Bien sûr j’suis pas là pour ça. Ça n’a rien à voir avec mon objectif.
Par contre j’crois qu’il n’y est pas pour rien, dans ma réplique suivante.

C’est pas dans mes habitudes de sortir ce genre de truc. D’ailleurs y’a une partie de moi qui trouve que c’est assez embarrassant. Mais cette partie est en large minorité : elle se fait vite étouffer lorsqu’il hausse un sourcil puis saisit mon verre pour le porter à ses lèvres.
Eh ben voilà, on y est.
Je récupère ma boisson dès qu’il l’a reposée, prend une gorgée à mon tour sans le quitter des yeux. A ce moment-là, il m’a semblé que son regard avait encore changé. Que cette fois-ci, il y brillait plus qu’un simple intérêt pour mon physique. Et au cas où je douterais de mon interprétation, Duncan eut la prévention de joindre au regard la parole.
Mes lèvres sont sèches quand le cristal les quitte ; je passe ma langue dessus pour les humidifier. Puis je me penche sur le comptoir en prenant appui sur mes avants-bras et reprends la conversation.

Avant de me répondre, mon vis à vis balaye les environs du regard - sans doute pour s’assurer que personne n’avait une petite soif dans l’immédiat. “Deux ans”. Je fais celle qui ne savait rien, pour qu’il ne pense pas que je connaissais déjà la réponse - même si c’était le cas. Je venais tout juste d’obtenir de lui qu’il s’ouvre un peu plus, ce n’était pas pour tout gâcher.
Il désigne ensuite mon verre en proposant de m’offrir le suivant, ce à quoi je répond dans un premier temps par un haussement de sourcils et un sourire en coin. “Quel gentleman ! Ce ne serait pas de refus.” Non pas que j’en étais transcendée de bonheur - de un je suis pas non plus une grande fan d’alcool, de deux j’me doute bien qu’il en est pas à son premier verre offert -, mais refuser serait malpoli.

Bref. On a beau être dans un lieu où consommer de l’alcool est presque une obligation, ce qui m’intéresse vraiment, c’est Duncan.
Du moins, la conversation que j’ai avec lui.
Et j’dois dire que je commence à l’apprécier. Il a l’art et la manière de dire beaucoup de choses en peu de mots, et de compléter lorsque c’est nécessaire par un regard, un sourire, une expression. Celle qui accompagne sa question ne manque pas de provoquer un frisson en moi ; un sursaut de fierté.
Mais surtout, une bonne dose d'amusement.

Mes lèvres s’étirent imperceptiblement - comme les quelques secondes qui s’écoulent avant que je ne réponde. “Vous posez souvent cette question aux femmes ?” Je me redresse un peu. “Il faudra m’offrir plus d’un verre si vous voulez connaître la réponse. Cela dit, j’ai cru comprendre que vous me préférez sobre. Je me serais trompée ?” J’incline un peu la tête. “Ou alors, seriez-vous en train de prévoir votre after ? Par exemple, en envisageant de me garder sobre le temps de votre service pour que je vous fasse la conversation, puis en me proposant de tester ma résistance à l’alcool avec votre cave personnelle.” Je ris moi-même de cette idée totalement absurde en inclinant la tête vers le bar, comme pour l’assurer que je n’y songeais pas vraiment.
Entre l’alcool et l’hilarité, mes yeux brillent un peu lorsque je les relève. “Evidemment, si tels étaient vos plans, vous m’auriez plutôt demandé ce que j’avais prévu une fois la fête terminée.” Etais-je en train de lui faire une suggestion l’air de rien ?
Bien sûr que oui. Mais ce n’était certainement pas pour les raisons qu’il pouvait s’imaginer.

Je m’éclaircis la gorge, fronce un instant les sourcils et reprend un peu de contenance. “Donc vous travaillez ici depuis deux ans. Mais vous me donnez l’impression d’avoir plus d’expérience que ça. Ce n’est pas votre premier job en tant que barman, si ?
Oui Heileen, c'est ça ; change de sujet.


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MessageSujet: Re: Everything the past owns to the present » Duncan   Everything the past owns to the present » Duncan EmptyMar 6 Juin 2017 - 23:31

Everything the past owns to the present ❞

En général, Duncan n'est pas réellement ravi que le second barman, Klaus, déserte le boulot pendant ses heures de service. Mais puisque la soirée n'est pas surchargée – et puisque Heileen est là – le brun se surprendrait presque à être ravi de son absence. Sans compter qu'il apprécie la solitude, et plus encore à la présence de cet énergumène. Mais là n'est pas la question ; cette petite discussion en tête-à-tête n'est pas pour lui déplaire. En plus de se rincer les yeux – elle est ravissante ne nions pas –, elle l'intrigue ; et cela a largement le mérite de l'occuper. Puis, on ne le répétera jamais assez : une belle femme – avec bonus mystérieuse – serait toujours bien plus agréable que quelques ivrognes.

Duncan l'interroge, un léger sourire mesquin accroché aux lèvres ; Duncan l'interroge, la boutade absolument pas innocente aux lèvres. Et elle mord à l'hameçon. C'est quelque chose qu'il a souvent eu l'occasion d'observer : la fierté. La fierté, c'est cette chose qui vous pousse à faire des conneries hallucinantes pour garder la tête haute. La fierté, aussi, c'est quelque chose de fort agaçant mais tellement plus intéressant que son inverse, et plus encore chez une femme.
Ouais, Duncan a un faible pour les belles femmes – mais surtout, pour les belles femmes de caractère. Et la fierté, souvent, est plus qu'omniprésente chez ces femmes là. On pourrait simplifier en disant qu'elle gagne des points, sinon. « Vous posez souvent cette question aux femmes ? » Elle se redresse un peu et, bien que peu fier de ce fait, il doit avouer – à lui même – qu'il lutte afin de ne pas baisser le regard. Après tout, elle est très bien faite, et ses fringues, très bien adaptées. Autrement dit, il fait des efforts impressionnants afin de continuer à la regarder droit dans les yeux, sans ciller, et non à caresser ses formes. Maintenant que cette réflexion est évacuée, il peut se reconcentrer sur l'action principale et évacuer les songes périphériques. « Il faudra m’offrir plus d’un verre si vous voulez connaître la réponse. Cela dit, j’ai cru comprendre que vous me préférez sobre. Je me serais trompée ? » Hmm, il est vrai. Elle perdrait une bonne partie de son charme si elle se mettait à vaciller – et à pleurer sur sa vie n'en parlons pas. Quoiqu'il visualise difficilement la demoiselle pleurer sur quoique ce soit, dans l'immédiat. « Ou alors, seriez-vous en train de prévoir votre after ? Par exemple, en envisageant de me garder sobre le temps de votre service pour que je vous fasse la conversation, puis en me proposant de tester ma résistance à l’alcool avec votre cave personnelle. » Ça y est, elle prend de l'assurance. Son rire, tout comme son regard, ont beau appuyer qu'il ne s'agit que d'une vanne et qu'elle le charrie, il ne faut pas s'y tromper : rappelons qu'initialement, elle était tellement à l'aise qu'elle l'abordait avec une réplique déjà dépassée quand son père essayait de draguer pour la première fois.
Essayait.
Elle a le regard qui brille, et Duncan est tenté de lancer un regard au cocktail qu'elle boit depuis son arrivée ; si un premier verre la détend autant, il se demande sincèrement combien il lui en faudra avant qu'elle ne lui saute dessus ou se mette à danser sur le comptoir.
On comprend l'idée.

Il ne lui répond pas, préférant la laisser continuer sur sa lancée – elle a l'air à fond. Néanmoins, il vient se pencher légèrement vers elle, s'appuyant sur le bar, les bras de chaque côté des siens, bien qu'assez loin pour ne pas la surplomber. Le comptoir étant assez large, il ne l'enferme nullement, et seul son regard peut être très intense pourrait la mettre mal à l'aise – si le sien ne l'était pas tout autant, du moins. Mais les paroles ne sont pas toujours nécessaires, non ; et le sourire, plutôt énigmatique, qu'il lui renvoie, laisse planer un doute. Comme s'il approuvait ce qu'elle disait, mais en même temps, qu'il ne le disait pas réellement. Une possibilité, un « peut être », « qui sait ? » qui plane entre eux sur des paroles en l'air d'une brune au rire facile.
Peut être.
Qui sait ?


« Evidemment, si tels étaient vos plans, vous m’auriez plutôt demandé ce que j’avais prévu une fois la fête terminée » Duncan hésite. Et s'il la prenait au mot ? Ce serait un bon moyen de prolonger ce moment de jeu fort intéressant et divertissant ; ouais, elle l'amuse. Ce n'est qu'une seconde, deux ; mais la voilà qui balaye ce moment d'égarement – ce moment de pur délire – d'un raclement de gorge et d'un froncement de sourcil. Quoi, déjà ? Ou alors, elle joue.
Encore.
Sans doute.
« Donc vous travaillez ici depuis deux ans. Mais vous me donnez l’impression d’avoir plus d’expérience que ça. Ce n’est pas votre premier job en tant que barman, si ? »
Duncan a un sourire quelques peu ironique, mais léger. Pas un sourire amusé ni moqueur ; juste un sourire de circonstances qui signe qu'il sent qu'elle se fout de sa gueule ; ou quelque chose y ressemblant. Pas nécessairement quelque chose de désagréable – au contraire, il accepte de ne plus se montrer totalement impénétrable. Mais pas quelque chose de très engageant non plus, avouons-le.
« Il est intéressant de constater que vous changez de comportement particulièrement vite, très chère. »
Et là, c'est lui qui se fout de sa gueule.
Il se penche légèrement encore, assez pour qu'il n'ait pas besoin de crier afin de se faire entendre, assez afin qu'elle seule n'entende ses paroles. « J'attise tant que cela votre curiosité ? » Répondre à une question par une autre question. Classique. Il n'avait pas l'intention d'être honnête sur une question qui risquerait de devenir compromettante ; alors lui aussi changeait de sujet. Le tout avec ce regard toujours aussi intense, par ailleurs. « À moins que vous ne la vouliez réellement cette after. » Il continue de la fixer ainsi quelques secondes, avant qu'un sourire moqueur – et qui rendait le sérieux de sa proposition plus complexe à saisir, à savoir s'il l'était ou non – ne vienne légèrement étendre ses lèvres.
Ce sourire qui était fort rare d'ordinaire ; mais pas ce soir.

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MessageSujet: Re: Everything the past owns to the present » Duncan   Everything the past owns to the present » Duncan EmptyDim 16 Juil 2017 - 19:24

Everything the past owns to the present


Bon ok, elle se laissait un peu avoir et beaucoup aller.
Ce n’était pas très sérieux de sa part, non. Mais Heileen n’arrivait pas à réprimer ce frémissement - tiens, qu’est-ce donc ? Cette étrange sensation qui inhibe ses barrières une à une, ces palpitations qui lui viennent lorsqu’il s’approche. Comme si elle se trouvait au bord d’un précipice, tête baissée vers le vide.
Sauf que le vide, en l'occurrence, avait la forme de deux sombres prunelles. Et ce peut-être silencieux était la main dans son dos qui la poussait vers le bas. Elle ne sait plus rien.

La jeune femme se lançait sans filet, guidée par un instinct qu’elle ne se connaissait pas : l’instinct du jeu.
Instant d’égarement, plaisir coupable.
Avant de retourner à autre chose.

Cependant, Heileen comprit tout de suite en voyant l’expression que Duncan afficha lorsqu’elle l’interrogea. S’il se prêtait au jeu, il n’ignorait pas pour autant qu’elle avait une idée derrière la tête.
Ce qui lui fait évidemment se demander pourquoi il n’avait pas encore battu en retraite.
Et qui, plus surprenant, provoque une décharge d’adrénaline en elle. Cet entretien prenait une tournure légèrement différente, ils étaient désormais quelque part entre de la drague ouverte et un jeu du chat et de la souris. Et contre toute attente, ça lui plaisait. La brunette ne pensait pas un jour s’amuser autant avec ce type de conversation - peut-être bien que Duncan avait ce soir réveillé quelque chose en elle.
Intéressant. Voilà ce que cet homme était.
La voilà suspendue à ses lèvres sans même s’en rendre compte.

« Il est intéressant de constater que vous changez de comportement particulièrement vite, très chère. » Aie, ça provoque des dégâts. Il savait lancer des piques sans en avoir l’air, celui-là. Heileen plisse les paupières sans le lâcher du regard. Elle ne pouvait décemment pas le laisser s’en tirer comme ça.
Mais avant qu’elle n’ait le temps de répliquer, le jeune homme se pencha encore un peu et dévia à son tour le sujet, en lui renvoyant l’air de rien son invitation de tantôt. Sur le coup elle aurait très bien pu répondre oui sans même réfléchir - allez savoir si ç’aurait été avec son objectif en tête ou simplement parce qu’il la captivait -, s’il ne lui avait pas ensuite adressé un sourire moqueur qu’il était impossible d’interpréter avec précision.
Oh, alors monsieur était à la fois joueur et réservé.
Très bien.

La demoiselle lui renvoie son sourire en levant son verre. “Je suis indécise, comme bien des femmes. Cela vous déplaît ?” Puis elle descend le regard vers sa boisson, qu’elle faisait tourner lentement dans son contenant. “Pour être plus claire, je ne sais pas quel comportement adopter. Vous m’intriguez effectivement Duncan, mais je ne voudrais pas aller trop vite.
Quand elle lève de nouveau les yeux, un intérêt nouveau s’y reflète.
Lui.
Mais.... Et si je vous disais que cette after me tente bien ?
Une lente gorgée de son cocktail, histoire de lui laisser le temps de répondre - s’il le souhaite. Après tout, jusqu’ici, il lui a prouvé plusieurs fois qu’il savait se passer des mots.
Puis quand le cristal retrouve le comptoir, son expression s’illumine. Heileen reprend alors la parole. “Quoi qu’il en soit, la soirée est encore jeune et j’ai envie d’en savoir plus sur vous. Alors pardonnez ma curiosité ; prenez-le comme ma manière de passer le temps, mais aussi comme un gage de mon intérêt.

Ses paroles n’étaient qu’une vérité déguisée ; elle ne pourrait les nier, pas plus qu’elle ne pourrait nier leur avoir donné un double sens.
Et en cet instant, Heileen s’accorda une permission ; celle de savourer cette soirée en compagnie de Duncan, sans calculer tous ses faits et gestes en fonction de son objectif. Jouer, oui, mais sans oublier sa destination.
C’est ce qu’on appelle joindre l’utile et l’agréable.



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MessageSujet: Re: Everything the past owns to the present » Duncan   Everything the past owns to the present » Duncan EmptyDim 10 Sep 2017 - 14:05

Everything the past owns to the present ❞
Elle vacille. Entre l'assurance enjôleuse et la précipitation maladroite, les changements de comportements trop drastiques pour être parfaitement maîtrisés. Au fond, à l'image du début de leur conversation, Heileen cherche sans doute encore ses marques, et elle n'est que progressivement à l'aise dans ce dialogue. Pourtant il y a cette lueur qui s'est allumée dans son regard, cette lueur un peu folle d'un être captivé. Et il serait malhonnête de dire le contraire ; Duncan est pour le moins flatté qu'on lui offre un tel regard. S'il ressent toujours cet infime frisson désagréable, de temps en temps, cette impression de danger – à laquelle il a sans doute trop pris goût – il est balayé par l'attrait qu'elle a pour lui, la curiosité qu'elle suscite en lui aussi bien que le désir.
Au cas où ce ne serait pas déjà assez évident : elle lui plaît.
Elle lui plaît beaucoup, même.
Ce sont donc sans doute ses hormones qui éliminent présentement le peu d'instinct de survie qui lui reste. Quoiqu'il n'est pas dupe pour autant, mais bien prêt à (être con) baisser ses barrières et s'exposer à des ennuis pour sa belle gueule. Ou ce qui se trouve en dessous, en l'occurrence.
Sans oublier l'attraction qu'elle exerce sur lui au delà de sa plastique ; avec son regard flamboyant et son discours tantôt maladroit, tantôt aguicheur, la façon dont ses lèvres articulent le désir et dont son regard caresse l'imagination. Elle n'est pas vulgaire, elle est juste belle ; belle et passionnée, et intéressée, et vacillante, et brusque, et rieuse, et moqueuse.
« Je suis indécise, comme bien des femmes. Cela vous déplaît ? »
Et indécise ; il arque un sourcil, dessine un léger sourire. Ainsi est-ce donc la sa répartie ; vérité moqueuse et assumée ou mensonge éhonté déguisé sous un joli cliché ? En tout cas, cette question est soit rhétorique, soit piège ; et encore une fois, c'est par un regard qu'il lui répond, intensément plongé dans ses billes céruléennes, un sourire mi-amusé, mi-approbateur aux lèvres.
Question piège, dirons-nous.
« Pour être plus claire, je ne sais pas quel comportement adopter. Vous m’intriguez effectivement Duncan, mais je ne voudrais pas aller trop vite. »
Un nouveau sourcil se hausse ; là, elle essaie de se rattraper. C'est difficile, mais Duncan réprime un rire – un vrai rire – mais il n'a pas à lutter bien longtemps. Après tout, ses prunelles se redressent bien vite vers lui, et cette lueur folle continue d'y briller, plus fort encore peut-être que jusqu'alors. Alors il reste là comme un con à la fixer, puis en espérant de toute ses forces que son désarroi ne s'est pas vu même un peu – sans doute pas, au vu de son apparence insondable. Parce qu'au delà de la simple maladresse, elle semblait plus animée d'une certaine curiosité, agissait telle une enfant essayant de jouer aux grands ; mais ce regard-là, lui, est différent.
C'est celui d'une femme qui veut. Alors il l'observe sans ciller, puis approche alors qu'elle lui parle.
« Mais.... Et si je vous disais que cette after me tente bien ? »
Il a l'impression d'être comme pris au piège, non pas par ce regard, mais bien par ses propres désirs, ceux là-mêmes qu'elle alimente un peu trop violemment. En a-t-elle seulement conscience ? Est-ce délibéré, ou encore sous la marque de l'hésitation, de la découverte ? À cet instant exact, Duncan est convaincu qu'elle sait ce qu'elle fait, convaincu qu'elle ne joue plus qu'à moitié. Alors il hausse un sourcil, lui offre un nouveau sourire, plus affirmé que tous ceux qui l'ont précédé. « Je dirais que j'en serais ravi. » Son regard s'illumine et Duncan redevient un peu plus sobre, quoiqu'un léger sourire continue de trôner sur ses lèvres. « Quoi qu’il en soit, la soirée est encore jeune et j’ai envie d’en savoir plus sur vous. Alors pardonnez ma curiosité ; prenez-le comme ma manière de passer le temps, mais aussi comme un gage de mon intérêt. » Duncan a un regard en l'air, une seconde de réflexion avant de hausser légèrement les sourcils, fermer les yeux dans une figure d'acceptation.
Pourquoi pas, après tout.
Tant qu'il gardait sous silence ce qui avait la moindre once de chance de lui poser problème... le frisson continue de le saisir, tel un lointain souvenir d'une prudence qu'il a oublié.
« Disons, si vous vous prêtez vous aussi au jeu, pourquoi pas ? Comme... qu'avez-vous dit, déjà ? « Gage de mon intérêt » ? »
Un nouveau sourire, franchement moqueur, aussi affirmé que le précédent, vient poindre sur ses lèvres. Duncan n'est pas contre le fait de passer agréablement le temps.

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MessageSujet: Re: Everything the past owns to the present » Duncan   Everything the past owns to the present » Duncan EmptyDim 1 Oct 2017 - 0:29

Everything the past owns to the present


Heileen aimait les sensations fortes, les pics d’adrénaline et le sentiment de lâcher-prise ; elle aimait aussi les soirées au calme devant sa télé, à s’enfiler un paquet de chips tout en faisant des critiques à voix haute ; Heileen elle aimait la justice et la vérité, parce qu’elle s’y sentait en sécurité, parce qu’elle voulait y croire. Y croire encore.

Mais ce soir, ce qui la faisait vibrer, c’est le mystère.
Ce soir, ce qui lui faisait tourner la tête, c’est le désir.
Duncan était les deux.

Tandis que la soirée avançait, qu’elle prenait ses marques, la jeune femme se découvrait un attrait particulier pour cet homme. Était-ce à cause de la manière dont il la regardait, de ces secrets qui l’entouraient, ou de cette inconscience volontaire qui l’avait poussé à rentrer dans la partie ? Un peu de tout cela, probablement. Parce que son regard la faisait frissonner ; que ses secrets lui donnaient envie de le découvrir ; que cette inconscience la mettait au défi d’augmenter la mise. Ajoutons à cela son physique avantageux et on obtient un homme qui a tout pour lui plaire.
Comment rester insensible ?
Il ne fut pas le seul à choisir le plaisir du risque.

Alors Heileen ne vacillait plus. Elle allait faire comme à son habitude : agir sans réfléchir. Assurance et culot, voilà ses maîtres mots.

Et pour son plus grand plaisir, cela fonctionna. Comment le savait-elle, alors que Duncan n’avait encore rien dit ? Tout était là, voyons. Dans ce regard qui la dévorait désormais, la manière dont il se pencha vers elle et ce sourire plus vif - sourire qui eut un effet dévastateur sur elle. Allez savoir si c'était là son but. En tout cas la brunette se demanda si, à ce moment, ils se ressemblaient ; s’ils avaient tous les deux l’air d’un prédateur en chasse.
Sans doute.
Quand son verre quitta ses lèvres elle laissa glisser un “tant mieux” fluet, qui n’était nullement un engagement quant à la suite de la soirée. C’était plus un accord tacite : si c’est ce que l’on veut tous les deux, autant ne pas se priver.

Maintenant que cet accord était conclu, la conversation pouvait continuer. Cela dit, puisque Heileen était sur sa lancée, elle décida de passer à la vitesse supérieure.
L’instant de réflexion de Duncan ne lui échappa pas. La demoiselle se demanda un instant si elle n’avait pas sauté des étapes, mais ses craintes s’avérèrent rapidement infondées : il renonça rapidement à toute prudence. Pour son plus grand plaisir, elle devait bien l’admettre. Devoir s’arrêter en si bon chemin l’aurait contrariée. Parce que son objectif était encore loin d’être atteint, certes ; mais aussi parce que la Blauereiss ne voulait pas perdre cette agréable sensation qui l’électrisait.
Elle ne savait plus trop laquelle dominait, entre la raison et la déraison.
Les deux s’effaçaient devant cette emprise que le jeune homme avait sur elle.

Heileen inclina la tête sur le côté tout en lui adressant un sourire amusé. C’est un intérêt réciproque, alors. Cela fait toujours plaisir à savoir. Elle se pencha ensuite par-dessus le bar en prenant appui sur ses avants-bras, pour se rapprocher un peu plus. En étant si près elle pouvait sentir un léger parfum de Cologne mélangé à un relent de nicotine.
Vous permettez que je fixe les règles ?” La lieutenant marqua un temps de réflexion en levant les yeux au plafond. “Trois questions, chacun à tour de rôle. Sur les trois réponses que nous donnerons, nous aurons à chaque fois droit à un mensonge. Ça vous va ?” Pour un homme qui cultivait le secret comme Duncan, sans doute qu’il serait heureux d’entendre ces règles. La brune tenait à lui faire ce petit cadeau, car elle avait l’avantage des quelques renseignements récoltés sur lui avant de venir à sa rencontre.
Non pas que cette règle ne lui servirait pas aussi.

Une fois certaine qu’ils étaient d’accord sur les règles, Heileen décréta “Je commence, honneur aux dames.” Puis elle fixa son vis à vis en plissant des yeux. Que voulait-elle demander en premier ? Le dilemme était cornélien. Beaucoup de questions s'étaient ajoutées, depuis qu'elle s'était installée face à lui.
Finalement, elle décida de débuter doucement. “Votre âge ? Ça fait combien de temps que vous travaillez comme barman ? Et enfin…” L’officière prit un air mutin. “Vous terminez à quelle heure ?
Bon ok, la seconde question, c’était juste pour se venger de tout à l’heure.
Et la troisième… Eh bien, parce que ce serait toujours une information utile de prise. Pour différents motifs.
Ouais.


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Everything the past owns to the present » Duncan
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