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Le PDG de la X-TREM Factory entretiendrait une relation des plus intenses avec sa vice-présidente. On espère que ce n’est pas cette affaire qui a distrait l’ancien Phoenix de son travail et qui a entraîné un manque de sécurité lors de la dernière conférence de presse de l’entreprise où à eu lieu une explosion causant la mort d’un de ses haut-gradés...
Le mystérieux « Mist » dont l’apparition soudaine a récemment secoué la ville serait en fait une association de trolls désoeuvrés voulant profiter de la panique des récents attentats pour gagner plus de popularité sur les réseaux sociaux.
Il paraîtrait que le fondateur de la ville Edward Astrophel aurait été le descendant direct de Diogène, le philosophe grec qui vivait dans un tonneau. Incroyable !
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Etre une victime crée parfois des liens (PV Romeo)
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Shawn Light Anderson
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MessageSujet: Re: Etre une victime crée parfois des liens (PV Romeo)   Etre une victime crée parfois des liens (PV Romeo) - Page 2 EmptyLun 14 Mai 2018 - 11:30

Shawn faisait tourner son macaron framboise entre ses doigts avec un air pensif placardé sur le visage. Enfin, c'est vite dit puisque ledit visage restait complètement insondable comme bien souvent. Mais à l'intérieur de sa tête, le blond aux oreilles d'elfe réfléchissait vraiment.

Que voulait-il faire de sa vie ? Excellente question. Maintenant qu'on le mettait en face de la réalité, il réalisait à quel point sa vie actuelle n'avait aucun sens. Devenir un héros pour honorer la mémoire de ses parents et continuer à faire perdurer le nom familial ? Ah. Quelle bonne blague. Quel était l'intérêt ? Shawn n'en avait aucune idée en fait.

Douce, mais amère ironie quand tu nous tiens. Et c'était terriblement frustrant de se rendre compte que sa vie était décidée par quelque chose d'aussi futile que le souvenir de fantômes. Bien sûr, c'était important d'honorer la mémoire des disparus, Shawn le pensait et continuerait à le croire éternellement, mais était-ce sain de ne vivre que pour ça ?

Probablement que non. C'était sans doute ce que son frère et sa sœur essayaient de lui dire depuis tout ce temps... Eux n'essayaient pas de respecter à tout prix le serment non-dit de poursuivre les ambitions parentales. Et au fond, probablement que leurs parents ne les auraient pas forcés à les poursuivre.

Mais pour Shawn ça avait toujours coulé de source, il s'était toujours mis la pression là-dessus. Et s'il abandonnait ça, que lui resterait-il ? Que lui resterait-il de ses parents ou même de lui-même ?

Être quelqu'un d'autre c'était tout ce qu'il lui restait. C'était ce qui lui permettait de tenir, de ne pas s'effondrer, d'avancer. Horriblement malsain et triste certes, mais qu'avait-il d'autre ?!

Le jeune homme pinça les lèvres à ces pensées amères. Elles n'étaient pas très agréables, mais probablement nécessaires. Le garçon tourna encore une fois le macaron entre ses doigts avant de se décider à le croquer. Le goût sucré et fruité lui arracha un faible sourire, vraiment la framboise était exquise.

L'étudiant leva alors les yeux vers Romeo qui semblait lui aussi avoir attendu pour se donner contenance ou pour chercher ses pensées ou ses mots. Shawn était curieux de l'entendre, lui qui avait su titiller et réveiller ce qui était caché au fond de lui-même.

Une passion... Quelque chose qui le faisait vibrer...

Les mots résonnèrent dans l'âme de Shawn qui fronça les sourcils au point de faire rider son front sous la concentration. L'environnement et Romeo n'existaient pratiquement plus tant ces questions et ces interrogations résonnaient en lui, le titillaient, le boostaient.

Il devait bien y avoir quelque chose. Il n'était pas une coquille vide même s'il y ressemblait dangereusement par moments. Il devait bien y avoir quelque chose... Cherche, Shawn, cherche.

Finalement, après quelques instants qui semblèrent interminables, le garçon porta sa tasse à ses lèvres pour boire une gorgée chaude et réconfortante. Ses épaules toujours tendues se détendirent légèrement et son regard clair se posa sur son aîné avec une sérénité toujours trop faible, mais déjà plus présente.

- Quand j'étais gosse, je voulais à tout prix devenir super héros. Ce n'était pas comme maintenant la responsabilité parentale qui me poussait à le devenir. Du moins, pas complètement. Cela me fascinait de voir à la télé le spectacle que mes parents et leurs collègues nous offraient, de les voir arrêter les super vilains et triompher du mal...

L'adolescent marqua une pause avant de s'affaler un peu plus dans son siège, avec toujours autant d'élégance cependant, et de hausser les épaules avec décontraction, un sourire amusé aux lèvres. Plus détendu et sincère qu'il ne l'avait été depuis longtemps.

- Je ne suis plus aussi naïf aujourd'hui, je sais bien ce que tout ça représente, mais peut-être qu'au fond je rêve toujours de faire ce que le gosse que j'étais voulait. Si je devais me trouver une passion... Ce serait probablement ça, continuer ce que je fais actuellement, mais pour moi-même au lieu de le faire pour les autres.

Cette réponse n'était peut-être pas la meilleure, mais c'était la sienne. Et c'était certainement plus sain que de courir après des fantômes. Après tout, ses parents lui avaient laissé un héritage précieux qui lui appartiendrait toujours. Il pouvait en faire ce qu'il voulait au lieu de continuer à le brandir comme quelque chose qui appartenait aux morts uniquement...

- Merci. Je n'y avais jamais songé auparavant. On a probablement besoin des autres pour voir ce qui est pourtant évident...

L'étudiant adressa un sourire presque timide à son sauveur, loin de son assurance habituelle et croqua le dernier morceau de son macaron avant de demander avec une curiosité presque enfantine.

- Et toi ? Tu fais quoi de ta vie ? T'as une passion ?


Peut-être que Romeo ne voudrait pas partager ça avec un inconnu, un gamin de surcroit, mais Shawn n'avait pas envie de continuer à jouer les enfants modèles en ce moment en se mêlant de ses affaires. Autant laisser tomber le masque...


P.S Mon code rp déconne donc en attendant d'en trouver un autre je poste sans rien xD
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MessageSujet: Re: Etre une victime crée parfois des liens (PV Romeo)   Etre une victime crée parfois des liens (PV Romeo) - Page 2 EmptySam 4 Aoû 2018 - 0:44

être une victime...

Je t’observe quand tu te perds en toi-même, dans une réflexion qui m’échappe, mais dont je devine à peu près les contours. Tu n’y as jamais songé, pas vrai ? Tu ne t’es jamais demandé pourquoi tu continues, qu’est-ce qui te donne la force de te lever chaque matin ; comme tant d’autres, et comme moi, avant. Ce sont ces choses tellement imprégnées en nous-mêmes qu’on n’y songe pas, on n’y met pas de mots, on n’en a pas besoin. C’est là et comme acquis, pas besoin de définition ; du premier jour jusqu’au dernier. Ne vient la peine d’y réfléchir que si l’on nous y pousse — pas une vulgaire question, ou par un coup du sort.
Il m’a fallu me trouver au bord de me perdre, une lame au creux du poignet pour y songer enfin. J’ai pesé le pour et le contre ce jour-là : ce qui me pousse au vide et ce qui me retient sur la terre ferme. Et si les pour ne sont pas toujours suffisants quand la détresse s’empare de ma raison, je sais que ce sont ces pour qui me donnent la force de me tenir là en ce moment.
Face à toi, vivant.

Le chocolat me brûle les lèvres et la langue quand j’en bois une gorgée dont ne ressort aucun goût — papilles anesthésiées par la brûlure soudaine. Je grimace brièvement en reposant la tasse sur la coupe et, par dépit, me rabats sur la patisserie à côté. Je sens encore l’eau glaciale transpercer mes vêtements et couler le long de mon dos, provocant frisson sur frisson, et même l’atmosphère lourde et presque moite à l’intérieur de la brasserie peine à me réchauffer.
Je soupire, m’étire le dos et étends les jambes sous la table, après m’être assuré de ne pas risquer bousculer les tiennes — à l’instant je croise ton regard qui se pose enfin sur moi, et mon attention t’es aussitôt adressée toute entière.

« Quand j'étais gosse, je voulais à tout prix devenir super héros. Ce n'était pas comme maintenant la responsabilité parentale qui me poussait à le devenir. Du moins, pas complètement. Cela me fascinait de voir à la télé le spectacle que mes parents et leurs collègues nous offraient, de les voir arrêter les super vilains et triompher du mal… »

C’est plus fort que moi, le rictus qui s’imprime sur mes lèvres, l’espace d’une seconde ; la pensée amère qui me traverse. J’arrive pas à comprendre comment ce que je fais pour les thunes et que je quitterai dès que possible peut foutre des étoiles dans les yeux des autres ; p’t’être quand t’es gosse, quand les garçons veulent être des chevaliers et les filles des princesses, mais après ? Les sponsors ne sont rien d’autre que des barraques à fric. La différence avec les autres téléréalités de l’époque, c’est qu’on demande aux starlettes de se dandiner en collants Canard Vaisselle plutôt qu’en strings Channel. On vend nos dons plutôt que nos corps, mais quelle différence ? C’est de la prostitution scénarisée. Y’a rien pour faire rêver les plus de sept ans dans ce système pourri.

« Je ne suis plus aussi naïf aujourd'hui, je sais bien ce que tout ça représente, mais peut-être qu'au fond je rêve toujours de faire ce que le gosse que j'étais voulait. Si je devais me trouver une passion... Ce serait probablement ça, continuer ce que je fais actuellement, mais pour moi-même au lieu de le faire pour les autres. »

J’acquiesce lentement, refoule les mots durs qui se battent à l’orée de mes lèvres — je me tais sans trop savoir pourquoi ; si, peut-être, rien d’autre qu’un vulgaire manque de franchise à l’égard de ceux face à qui je n’ai pas le privilège de la quasi immunité procurée par la proximité.

« Merci. Je n'y avais jamais songé auparavant. On a probablement besoin des autres pour voir ce qui est pourtant évident…
Des autres ou d’épreuves, tout dépend. Certains passent leur vie entière sans savoir ce pourquoi ils existent. »

Et c’est sans doute, du monde entier, la chose la plus malheureuse qui soit.

« Et toi ? Tu fais quoi de ta vie ? T'as une passion ?
Hm… A ton avis ? je lâche, yeux plissé et sourire amusé ; c’est presque un défi que je lui lance, rien qu’au ton que j’emploie. Dans quoi tu me vois ? »

Je m’accoude de nouveau à la table, porte ma tasse à mes lèvres — sans me brûler, cette fois ; en trois gorgées j’ai l’impression de revivre, je tremble moins, le froid me fout enfin la paix, un peu. Je dégage une fois de plus les mèches qui retombent devant mes yeux à la moindre occasion, lâche un soupire en jetant un regard de l’autre côté de la fenêtre, où la pluie bat encore à pleine force, et où les coups de tonerre se succèdent aux éclairs — ça fait du bien de ne plus être sous le déluge, putain.

« La musique, je cède enfin, sans le regarder, mais un sourire léger que je sens s’étirer au bord de mes lèvres — comme chaque fois que j’y songe. Mon truc, c’est la musique. Ma meilleure amie a fondé un groupe y’a tout juste un an et demi, et évidemment elle m’a presque foutu un couteau sous la gorge pour que j’en sois. Genre, la guitare, le chant, bref. Voilà, quoi. La musique. »

Je me mords la lèvre — vaine tentative d’être bref et concis, il m’en faudrait peu pour déborder et parler d’eux, de nous pendant des heures. Mon Grand Rêve, nos grands projets ; il m’en faudrait peu pour m’emballer et ne plus pouvoir m’arrêter — parce que je suis comme ça, passionné jusque dans l’excès.
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MessageSujet: Re: Etre une victime crée parfois des liens (PV Romeo)   Etre une victime crée parfois des liens (PV Romeo) - Page 2 EmptyDim 5 Aoû 2018 - 11:58

Shawn était conscient que son discours devait sonner creux, vide de sens et même risible. Après tout, vivre pour soi-même était la moindre des choses, ce que tout le monde devrait logiquement faire.

Le contraire était un fardeau, le fils Anderson pouvait l'attester.  Et pourtant, cela faisait bien longtemps qu'il ne l'avait pas... Enfin, en vérité ça ne faisait que quelques mois depuis la mort de ses parents, depuis son naufrage, sa dérive, sa transformation en quelqu'un qu'il n'était pas.

Peut-être qu'il commençait tout juste à vivre. A ressentir. A se permettre de vivre et de ressentir surtout.

Ce n'était pas une trahison envers leur mémoire. Mais s'oublier en était certainement une envers lui-même.

Le garçon prit une brusque inspiration, parfaitement conscient de l'étau qui lui comprimait douloureusement la poitrine en même temps que la réalisation parvenait à son esprit.

Il croisa machinalement les jambes sous la table, serra la cuillère entre ses doigts et remuant un peu ces derniers, soudain plus agité que la plupart du temps. Oh, ce n'était pas flagrant pour ceux qui ne savaient pas observer ou qui ne le connaissaient pas. Mais ça l'était sans doute pour les autres.

Le tout était de savoir à quelle catégorie appartenait son sauveur...

Mal à l'aise à l'idée d'être percé à jour, l'adolescent évitait soigneusement son regard, fixant son assiette vide à l'exception de quelques miettes roses. Ce petit manège dura quelques instants avant qu'il ne soupire et se redresse, relevant enfin la tête pour fixer son aîné.

- Dans ce cas, je suis content d'avoir la chance de commencer à savoir pourquoi.

Son ton était à la fois rempli de sincérité et d'un mélange de sarcasme et d'ironie, comme si c'était plus fort que lui. Et c'était probablement le cas puisque les habitudes avaient la vie dure.

Se cacher derrière une façade pour se protéger, dresser des barrières entre son esprit et le reste du monde, croire que le monde entier était contre lui... Les automatismes avaient la vie dure.

Shawn fixa Romeo d'un air songeur après avoir esquissé un sourire amusé, parfaitement conscient du défi qui lui était lancé. Bonne question d'ailleurs, dans quoi le voyait-il ? Il n'en avait aucune idée à vrai dire.

Un sport quelconque peut-être. Du skate, du basketball, du football ou n'importe quoi d'autre à l'exception sûrement du patinage artistique et de la danse classique. Ou peut-être le jardinage, les voyages, la cuisine et la pâtisserie. A moins qu'il ne collectionne les timbres ou n'importe quel objet étrange ou commun.

Le futur super-héros pouffe intérieurement à ses propositions muettes des plus saugrenues. Oh, il est bien placé pour savoir qu'il ne faut pas juger sur les apparences et qui sait peut-être que Romeo a une étonnante passion pour les fleurs, mais c'est quand même improbable.

Shawn est d'ordinaire observateur et doué pour juger les gens, mais là il n'y arrive pas, comme si son aîné était indéchiffrable, hors de sa portée. Et c'est assez frustrant de ne pas arriver à le saisir.

La vérité tombe finalement et le blond cligne des yeux, ne pouvant s'empêcher de marquer quelque peu sa surprise. Oh. C'est donc ça. Le blond note distraitement le sourire sincère et léger qui arrive sur les lèvres en face de lui et le regard légèrement plus brillant qu'auparavant alors qu'il réfléchit.

La musique. C'est donc ça. Tout simplement.  Une pointe d'envie traverse son cœur meurtri qui commence tout juste à ressusciter. Lui aussi aimerait avoir quelque chose à se raccrocher, quelque chose de plus solide, de plus vrai aussi que ses fantasmes d'enfant créés inconsciemment par ses parents.

Lui aussi aimerait avoir des gens avec qui passer du temps, avec qui partager une passion ou tout simplement quelque chose. Les portraits de sa fratrie et de Jude - parce que ce dernier est probablement le seul ami qu'il a - envahissent alors son esprit, mais Shawn sait qu'il ne les mérite pas. Qu'il ne leur accorde probablement pas autant que ce qu'il devrait faire.

Et qu'il ne sait tout simplement pas comment faire pour être enfin lui-même.

- Tu as de la chance, finit-il par dire en prenant un air pensif. De savoir ce qui te plaît vraiment... Ce qui te fait vibrer, vivre.

Le garçon soupire, finit son verre d'une dernière gorgée avant de le reposer un peu brusquement peut-être, sa colère n'étant cependant pas dirigée contre l'autre en face de lui. D'ailleurs, il ne l'est probablement pas. Envieux sans doute, plein d'espoir peut-être, songeur certainement.

- J'aimerais bien t'écouter un jour,
lâche-t-il ensuite, plus hésitant que jamais en relevant les yeux vers son aîné.

Et pour la première fois depuis une éternité, ces yeux bleus étaient plein d'un espoir muet. Comme s'il saisissait tout juste la lumière au lieu de simplement l'effleurer pour la voir s'éloigner sans lui.
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MessageSujet: Re: Etre une victime crée parfois des liens (PV Romeo)   Etre une victime crée parfois des liens (PV Romeo) - Page 2 EmptySam 1 Sep 2018 - 18:50

être une victime...

« Tu as de la chance, de savoir ce qui te plaît vraiment... Ce qui te fait vibrer, vivre. »

De la chance ?

Je fronce les sourcils malgré moi, au dessus de ma tasse encore chaude — ce n’est rien d’autre que ça, tu crois ? De la chance ? Du hasard ? Une loterie ? Un vulgaire tirage au sort de la vie ; cette chienne de vie qui décide à pile ou face si t’auras plutôt de quoi rire ou de quoi pleurer ?

J’admets n’y avoir jamais songé, avant — ne m’être jamais demandé pourquoi. J’me suis souvent demandé à quel point, à quel point c’est tangible, à quel point c’est fragile, à quel point c’est fou ou réaliste. Mais l’avant, les routes croisées, les détours, les chemins de traverse — jamais. Et, pour être tout à fait honnête, j’aime pas c’te notion de chance, cette idée que l’on n’a d’emprise sur rien, du moins pas grand chose — ça s’met un peu au même niveau que le destin et la religion, à mes yeux ; une façon d’se conforter dans la misère.

C’est pas d’la chance, c’est loin d’en être ; les Devils c’est ma plus belle histoire, et c’est pas qu’une histoire de pièce tombée du bon côté — c’est un ensemble complexe de probabilités, de décisions, de « oui » et de « non » lâchés au bon moment, parfois dans les pires situations, des raccourcis des fois, des opportunités saisies.
Hors de question de réduire la musique à un simple hasard — les Devils, c’est un choix. À contrecoeur le premier jour, et aujourd’hui l’apothéose de mon existence, le groupe comme point de repère, pilier, centre de gravité.

Rien à voir avec une simple chance de cocu.

« J'aimerais bien t'écouter un jour.
De quoi ? »

Me faut une poignée de secondes pour comprendre, lier tes mots à notre conversation — on disait quoi, déjà ? Ah, oui — désolé.

« Oh, euh, je bafouille l’espace d’un instant, pris au dépourvu — me recentre dans un rire léger. Si tu veux nous entendre en direct, on joue dans un bar à Hiawatha, L'Échappatoire, j’sais pas si ça te dit un truc vu que t’es mineur… »

J’raille, l’air de rien ; techniquement, j’ai pas non plus vingt-et-un ans — mais ça, c’est rien d’autre qu’un détail.

« Tu peux voir le programme sur internet, mais en général on est sur scène à peu près tous les vendredis et samedis soirs, à partir de vingt heures trente, vingt-et-une heure, dans ces eaux-là. »

Presque tous ;
parfois la scène nous est dérobée par d’autres groupes qui cherchent tremplin, la plupart qui ne restent pas bien longtemps — deux ou trois soirées tout au plus —, d’autres ont décalé leurs dates de façon exceptionnelle.

Et parfois — parfois, c’est moi qui déconne, moi qui part en vrille ; et c’est Olympe qui appelle dans l’instant et qui annule tout, puisqu’il ne reste plus rien d’autre que ça à faire une fois que j’ai tout gâché.

Inspiration profonde, soupir — ne pas se laisser prendre au mauvais jeu des idées noires, pas ici, pas maintenant, pas face à toi ni face à personne.
Tenir bon, donner le change.

« Mais si avant de t’y risquer tu préfères t’assurer que c’est d’la bonne… ((je tire mon portable de ma poche et y branche les écouteurs, farfouille dans les dossiers à la recherche des fichiers familiers puis, l’un de mes morceaux favoris sélectionné — TFD_maquette_3_stamina_2_insecure — je tends les écouteurs vers toi, sourire que j’espère engageant aux lèvres.)) Je t’assure que ma voix et nos instrus n’ont encore rendu personne sourd… Jusqu’ici, du moins. »

Ricanement léger — l’autodérision comme art bien maîtrisé.
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MessageSujet: Re: Etre une victime crée parfois des liens (PV Romeo)   Etre une victime crée parfois des liens (PV Romeo) - Page 2 EmptyJeu 6 Sep 2018 - 14:57

Shawn ne put s'empêcher d'esquisser un sourire quelque peu narquois devant l'air paumé de Romeo. Ce dernier semblait s'être perdu dans ses pensées pendant quelques instants et ne comprenait visiblement pas le sens de sa phrase.

Le plus jeune s'en amusa tout comme de la légère gêne de son aîné quand ce dernier comprit enfin le sens de sa demande. Ce n'était pas si étonnant qu'il veuille entendre jouer le groupe de son sauveur, non ?

Cependant, charitable, il ne fit aucune remarque, se contentant de son sourire narquois et de son regard plein d'un amusement contenu. Romeo avait des airs de durs à cuire et le voir déconcerté et embarrassé était plutôt mignon.

S'ils se connaissaient mieux, le lycéen se serait certainement permis une boutade, quoique ce n'était pas ça qui l'arrêtait en temps normal... Bah, lui aussi pouvait faire preuve de clémence de temps en temps, hein. Il n'y avait pas de quoi applaudir ou lui jeter des fleurs.

Il en recevait bien assez comme ça.

Ahem.

Le cadet fronça légèrement les sourcils, quelque peu vexé par la raillerie discrète du plus âgé à propos de son âge. Mais le reste de sa phrase était intéressante et il retint mentalement le nom du bar qu'il noterait dès qu'il pourrait pour ne pas oublier. C'était bien davantage le groupe et Romeo qui l'intéressaient que le bar en lui-même néanmoins.

Parce qu'il tenait à son image de garçon et fils modèle en plus de ne pas être sûr d'être à l'aise dans ce genre d'endroits. Et encore moins certain d'aimer le goût de l'alcool ou d'y résister

- J'y penserai. Après tout, je suis sûr que s'ils te laissent entrer ils ne feront pas non plus trop d'histoire pour moi. Tu n'as pas l'air très vieux non plus, après tout,
railla-t-il à son tour en posant sa joue sur la paume de sa main. Et je suis sûr que tu as une trop jolie voix pour que je laisse échapper une occasion pareille...

L'étudiant adressa un regard quelque peu moqueur et provocateur à son aîné bien qu'il était étrangement sûr de passer un bon moment pendant le concert. Mais se montrer sentimental pour de vrai et l'avouer n'était pas vraiment son genre, voyez.

Il hocha la tête aux paroles qui suivirent, se demandant s'il allait pouvoir retenir tout ça, heureusement qu'il avait une bonne mémoire en règle générale. Et puis comme le disait le musicien-chanteur internet existait pour ça aussi.

Shawn fut quelque peu surpris de se voir proposer les écouteurs pour écouter tout de suite la musique du groupe, mais sourit à son tour, rendant le sien à Romeo sans aucune moquerie, provocation ou ironie cette fois.

Et c'était assez rare pour être souligné.
Attrapant les écouteurs, il remercia d'un hochement de tête avant de les mettre en répondant à la remarque amusée de leur propriétaire d'un sourire quelque peu narquois cette fois. On ne se refaisait pas.

- Content de le savoir. J'espère que ça va continuer. Ce serait dommage de le devenir avant d'avoir pu venir vous voir et vous écouter en direct. Je suis sûr que le spectacle vaut coup d'œil.


Ouais, il était sincère malgré les apparences railleuses. Il ferma un instant les yeux par réflexe pour écouter la musique et tenta de reconnaître la voix de son vis-vis, entrouvrant parfois les paupières pour lui adresser des regards narquois.

- Au fait, c'est con, mais j'ai oublié de te demander le nom du groupe. Ce serait bête de me pointer au mauvais concert et de voir la tête d'autres personnes que tes propres camarades.

Bah oui, il n'allait pas non plus avouer que c'était surtout son sauveur lui-même qu'il voulait voir et entendre, hein. Shawn Anderson n'était pas censé être quelqu'un de sentimental à la base. Ce n'était pas pour rien qu'il se cachait derrière ses railleries et ses provocations en permanence.

Parce que oui en vérité peut-être que Shawn réalisait plus qu'on ne le croyait qu'il avait enfin trouvé une possible bouée de sauvetage en la personne de son aîné. Et qu'il s'y accrochait en désespoir de cause pour ne pas sombrer davantage.

Parce qu'il avait cru sentir la mort arriver quand les coups avaient plus sur lui aujourd'hui. Parce qu'il en avait marre de cette vie. Parce qu'il commençait à se demander si sa vie méritait d'être vécue peut-être.

Parce que depuis que sa maman et son papa étaient morts il n'arrivait plus à y trouver un sens puisque sa vie n'était plus vraiment la sienne à présent qu'ils n'étaient plus là pour continuer la leur.

Détournant le regard devant sa souffrance intérieure soudainement remontée à la surface en partie à cause de la musique qu'il écoutait - c'était beau bordel - et en partie à cause de sa faiblesse, Shawn fut soulagé que ses yeux restent secs.

Même si l'amertume et la souffrance qui s'y lisaient valaient toutes les larmes et tous les mots probablement.

- Tu crois qu'on pourra rester en contact ?


En apparence, il garda le contrôle, sa voix resta neutre, détachée, comme si sa demande n'en était pas une, comme si ça n'avait pas d'importance. Alors que ça en avait une monstre en vérité.

Parce que ce jour-là on lui avait tendu une main pour la première fois depuis longtemps et bon sang ça faisait du bien.
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MessageSujet: Re: Etre une victime crée parfois des liens (PV Romeo)   Etre une victime crée parfois des liens (PV Romeo) - Page 2 EmptyJeu 6 Juin 2019 - 14:33

être une victime...

« Au fait, c'est con, mais j'ai oublié de te demander le nom du groupe. Ce serait bête de me pointer au mauvais concert et de voir la tête d'autres personnes que tes propres camarades.
The Fallen Devils. »

J'ai pas pu le retenir – le rictus léger au bord de mes lèvres qui s'y imprime chaque fois que je prononce le nom du groupe. C'est craignos et ringard, c'est bateau, téléphoné, stéréotypé, et ça sonne plus dans les tendances d'il y a deux siècles que celles d'aujourd'hui – et pourtant, ce nom moisi, adopté en vingt secondes sur un bord de canapé, j'ai fini par m'y attacher ((et, avec, ce surnom risible qu'on se donne les uns les autres au sein du groupe)). Ringard, oui, mais aujourd'hui je crois que je ne l'échangerais pour rien au monde – et c'est sous ce nom que le monde entier nous connaîtra.

Ensuite, le silence – je laisse courir mon regard de l'autre côté de la vitre, là où l'averse commence enfin à se calmer, les gouttes d'eau à se faire plus éparse. Sur le trottoir d'en face, un jeune couple se tient le bras sous un parapluie, en traversant, une adolescente aux longs cheveux blonds visiblement lissés s'abrite sous sa veste qu'elle tient à bout de bras au dessus d'elle, au passage piéton, un gamin, écouteurs enfoncés dans les oreilles, retire sa capuche maintenant qu'il ne pleut plus tant. Le monde, dehors, tourne encore, et si vite que c'en est troublant – à en perdre l'équilibre.

« Tu crois qu'on pourra rester en contact ? »

Je relève les yeux dans ta direction, incline la tête sur le côté – à la vérité je ne sais pas bien ce que tu attends de moi, si ta question en est vraiment une.
Je finis par hausser les épaules, et mise sur la carte du trait d'humour.

« Reviens me poser la question après le concert, ok ? Ça te donne une bonne raison de venir, pas vrai ? »

J'étouffe un rire ténu, porte ma tasse à mes lèvres pour terminer le chocolat qui a tiédi entre deux. Puis, je m'affale un peu plus sur la banquette pour te regarder, en jouant avec mon briquet contre la table. Silence, encore – j'hésite à parler, dire les mots qui me pèsent sur le coeur.
C'est que c'est dingue, que ça fait un mal de chien – est-ce que c'est pas un peu hypocrite, de te demander d'avoir la force que je n'ai jamais eue ?

« Tu sais, ce qu'ils te font… C'est pas normal, et y'a rien qui peut les justifier ou les excuser. »

Sentiment de déjà vu – je crois qu'à l'époque, c'est Olympe qui m'a parlé comme ça, pour tenter de me convaincre que ce n'était pas ma faute.
Verdict ; verdict aujourd'hui j'oscille encore entre des phases d'accusation et d'autres d'auto-flagellation – tantôt à m'dire que merde, moi aussi j'étais qu'un gosse, et que j'méritais pas, tantôt à m'cracher à la figure que j'ai cherché, que j'étais pas assez bien, que j'avais provoqué, parfois même qu'ils auraient dû cogner plus fort.

J'sais pas si on guérit un jour de ces choses-là.

« Je… Je connais rien à l'Académie, mais, j'sais pas… T'as pas moyen de parler à un adulte de là-bas ? Même si ces enfoirés te chopent pas dans les bâtiments, de mémoire les établissements peuvent agir si ça se passe dans un certain périmètre autour de l'école, ils sont encore figure d'autorité, alors… J'sais pas, en fait. »

J'sais pas ce qu'il est possible de faire pour protéger des enfants, j'sais pas quels sont les pouvoirs humains pour empêcher le harcèlement et toutes ses séquelles – en vérité, les moyens pour y mettre un terme sont infinis et pas si compliqués, faudrait juste un de nos marioles hauts placés de l'état pour se bouger et changer la donne. Ça dure depuis trop longtemps et on continue de fermer les yeux – et y'a des courts métrages réalisés dans les écoles mieux foutus que les campagnes de prévention surjouées que l'état diffuse sur nos télé ou nos ordis.
Y'a définitivement un truc qui tourne pas rond – y'a plus rien de normal quand un enfant ne va plus à l'école pour apprendre et grandir mais pour purger une peine à laquelle il a été condamné sans procès.
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Etre une victime crée parfois des liens (PV Romeo)
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