Caractère
Le Leo est un drôle d'animal.
Tout d'abord, il semble toujours
passif. Quoi qu'il se passe autour de lui, le Leo ne prend que rarement la peine de changer d'expression. Est-ce que c'est parce qu'il ne sait pas comment faire, ou parce que rien ne l'intéresse ? Un peu des deux, disons ; il est vrai que le Leo est du genre
je-m’en-foutiste, peu de choses arrivent à trouver valeur à ses yeux. Mais il est tout aussi vrai qu'il n'est pas doué pour exprimer ses émotions.
Le Leo est en général un animal au naturel
calme. Il ne réagit que rarement sans s'accorder un minimum de réflexion et est capable de juger une situation sans se laisser aveugler par ses sentiments. Ainsi, il est rare pour lui de dépasser les bornes. Oh, il y a des exceptions bien sûr : par exemple lorsqu'il oublie qu'être trop honnête peut nuire, ou qu'il s’éclate avec ses amis.
Parce que oui, il a des amis.
Notamment, le Leo est
l'ami des animaux. Que ce soient les pieuvres, les lapins ou les mygales, il ne leur fera aucun mal sans une bonne raison. Et dans le cas de certains animaux il ne pourrait pas s'empêcher de les approcher pour les caresser ou jouer avec. Le mieux, c'est que cette affection est réciproque : le Leo est capable de s'entendre à merveille avec une bonne partie de la faune, et il arrive parfois que des animaux l'approchent.
Le Leo a aussi des camarades humains. Ils sont rares puisqu'il ne cherche pas vraiment à se lier à ses semblables - il leur préfère la compagnie des animaux -, mais existent bel et bien.
Envers ses amis le Leo peut se montrer stoïque par moments et taquin à d’autres, mais il est d'une loyauté infaillible. Il pourrait les suivre jusqu'en enfer pour les soutenir. De plus il lui serait impossible de les ignorer s'ils avaient des soucis, ses rares proches peuvent donc toujours compter sur lui.
A noter que s’il n’est pas d’un naturel bavard, sa langue se délie tout de même un peu quand il est avec ses amis.
Que dire de plus ?
Le Leo a
horreur du conflit sous toutes ses formes. Simple querelle ou guerre sanglante, il aura tendance à s'éloigner sans demander son reste - il n'interviendra que si des proches sont en cause et qu'il sent venir le cul de sac. Et lorsqu'on lui cherche des poux, quitte à mentir il préférera donner raison plutôt que d'envenimer la situation. Pour le Leo, la paix comme la vie sont des choses précieuses qu'il faut à tout prix préserver. C'est son côté hippie, disons.
Peace and love bro’.Même si son style favori reste le rock.
C’est aussi un animal
paresseux : n’aimant pas spécialement la fatigue, le Leo aura tendance à en faire le moins possible. C’est ce qu’on appelle le mode économie d’énergie. Et puis, il préfère encore ne pas gaspiller son temps ou son énergie : après tout ce n’est pas parce qu’on se donne à fond qu’on atteindra forcément son but, alors autant ne pas forcer.
Sauf si ça en vaut réellement la peine.
Le Leo est un
révolté. Il ne supporte plus ce système qui gangrenne la ville et met la vie des habitants en danger : pour lui, les sponsors n’ont pas leur place à Astrophel. Alors
il se bat. Lui que le sang et la haine répudie il a choisi de se battre, parce qu’il a trouvé une cause à défendre.
Cependant, s’il a pris les armes, c’est moins pour ses concitoyens que pour lui. Car oui il leur en veut et non, il ne peut pas leur pardonner. Cela ne veut pas dire qu’il est prêt à tout : le Leo fera toujours en sorte que les pertes ne soient que matérielles, et n’apprécie pas de savoir que des innocents perdent parfois leur vie dans cette guerre que Mist a déclaré. Il a beau se dire que quelques pertes sont nécessaires, à chaque fois que cela se produit, une partie de lui ne peut s’empêcher de remettre les actions du groupe en cause.
Enfin, le Leo a une excellente mémoire visuelle. Il est capable d’enregistrer et reproduire les gestes qu’il voit, tant qu’il se concentre assez - et dans les limites de ses capacités physiques évidemment.
Mais ce qu’on remarque avant tout quand on l’observe assez longtemps, c’est cette étrange mélancolie tapie dans ses yeux.
Finalement, peut-être qu’il a déjà trop donné pour se soucier encore de tout ce qui l’entoure.Histoire
-1.
Il peut encore l’entendre lorsqu’il ferme les yeux, cette voix chantante qui l’appelait.
Ha-Long !C’est un accent d’ailleurs qui hante ses souvenirs, un parfum exotique qui ne le quitte jamais.
C’est son enfance sur les terres du Vietnam, avec sa mère qui y avait toujours vécu et son père venu d’Océanie.
C’est sa vie d’antan, paisible et heureuse.
Jusqu’à cette catastrophe.
Il ne se souvient pas très bien, Ha-Long. Ils étaient au bord de l’eau, comme souvent, comme beaucoup. Le temps était magnifique.
Ils ne se sont doutés de rien, jusqu’à ce que les animaux se mettent à paniquer et que la mer se retire dangereusement.
Ce jour-là un mur d’eau s’est abattu sur son petit coin de paradis, emportant tout sur son passage, balayant sa vie en un battement de cil.
Il fut l’un des seuls rescapés, son pouvoir l’ayant aidé.
Après cela, tout ne fut que désastre et désordre. Entre les décombres et les dépouilles plus rien n’était pareil. Il ne savait plus que faire, où aller ; il n’était plus qu’un gamin esseulé.
C’est finalement un docteur étranger qui l’a trouvé.
Cet homme devint son nouveau repère.
Quand Ha-Long fut assez rétabli, le docteur Rhodes lui demanda quelques détails sur les évènements. Il hésita longtemps. Ses parents n’étaient peut-être plus mais pour lui, sa promesse à sa mère tenait toujours : celle de garder le secret.
Cependant, il ne voulait pas lui mentir. Comment un enfant de dix ans le pourrait, dans ces conditions ? Alors lui lui raconta tout : comment il avait découvert son pouvoir en allant se baigner, causant par là même une frayeur monstre chez ses parents qui ne le voyaient pas remonter. Comment ils lui avaient fait jurer de ne pas utiliser son don en public. Ils craignaient qu’on ne leur arrache leur fils unique, si cela s'ébruitait.
En apprenant tout cela, l’étranger décida de ramener Ha-Long avec lui.
A Astrophel City.
-2.
Leo.
C’est le prénom que le docteur Rhodes choisit pour lui.
Le symbole de sa nouvelle vie.
A Astrophel, tout était différent. Les grands bâtiments, les lumières aveuglantes, les klaxons stridents ; il ne connaissait rien de tout cela. Ce monde qu’on qualifie de civilisé n’était que terreurs et stupeurs pour le gamin qu’il était. Rien ne lui paraissait normal.
Heureusement, quelqu’un était là pour le guider et le rassurer.
Son sauveur le prit littéralement sous son aile. Il l’emmena à l’Académie, s’occupa de tous les papiers et décida de veiller sur lui. Durant plusieurs années Ha-Long vécut sous sa tutelle et celle de sa femme, passant son temps libre à visiter la ville avec eux. Rapidement, un lien très fort se forma entre eux.
Si fort qu’au bout de deux ans, le docteur Rhodes lui proposa de devenir officiellement son fils.
C’est ainsi qu’il trouva une deuxième famille.
Lentement, sa vie reprit un cours normal : Leo allait à l’école, rentrait le soir, passait du temps avec sa famille et ses amis. Il parvint à s’habituer au rythme de la mégalopole qu’est Astrophel et commença même à y prendre goût. Les rues étaient toujours animées, qu’importe l’heure. Ca avait quelque chose de rassurant.
Dans sa nouvelle vie il s’était découvert des passions différentes, comme la musique.
Au lycée il décida de suivre les traces de son second père en devenant lui aussi médecin.
Il avait dix-huit ans et venait tout juste de commencer la fac. Lui et ses parents adoptifs avaient profité d’une après-midi de liberté pour sortir.
Leo n’ignorait pas quel spectacle se tramait à Astrophel - il sortait de l’Académie après tout.
Mais il n’en avait jamais payé les frais.
Il n’imaginait pas qu’on ait pu leur mentir à ce point. À lui, aux autres élèves, à tous les habitants.
Ce jour-là, il perdit sa famille pour la seconde fois. Mais ce n’était pas de la faute d’une quelconque catastrophe naturelle, non ; c’était simplement un scénario qui avait mal tourné.
C’était la faute d’Hommes trop cupides pour savoir quand s’arrêter.
Leo essaya d’obtenir gain de cause devant la justice. Mais même celle-ci était corrompue : si les sponsors n’arrivèrent pas à acheter son silence, ils parvinrent à le faire inculper à leur place.
Le jeune homme passa une année enfermé derrière les barreaux, avant d’être libéré pour manque de preuves.
A sa sortie, le regard qu’il portait sur la ville - sur le monde - avait changé.
Une de ses connaissances de prison lui proposa de le former à son métier : tatoueur. Leo estima que c’était une manière comme une autre de s’en sortir - il fallait bien qu’il trouve de quoi se débrouiller, maintenant qu’il était de nouveau seul.
Voilà quatre ans que Leo vit dans un petit appartement au lieu de la maison Rhodes.
Entre-temps, il a fait la connaissance d’une bande de musiciens tous plus chtarbés les uns que les autres. Il est même devenu l’un des leurs, en tant que claviériste.
Les Fallen Devils, sa famille de coeur.
Il a aussi été repéré par un tout autre groupe, à qui il a tendu la main afin qu’ils y déposent ses armes.
Mist, sa rage.
Désormais, Leo est l’un des leurs.
Leo joue du clavier, Leo se bat.