Un sourire poli, et Jonas s’éclipse, s’éloigne de ses parents et du collègue de son père avec qui ils sont pris dans leur discussion, et quand bien même la conversation était intéressante, lui souhaite s’en défaire. Pour profiter de la soirée, d’autres rencontres qui finiront autrement que par la fierté de ses parents face au bon comportement devant ceux qui pourraient servir leurs intérêts, à la place lui compte se charger de convives pouvant servir aux siens, pour un objectif qui n’avait rien à voir avec ses futur projets d’avenir. Il cherche, parmi la liste des têtes qu’il reconnaît, lui qui a bien bien étudié celles ou ceux qu’il peut approcher, surement blesser quand il fuira une fois de plus après avoir laissé l’autre se prendre par des faux espoirs, sans que cela ne porte jamais préjudices à sa famille.

Le choix est vite fait, l'approche rapide lorsqu'il se saisit de deux verres de champagne, approche une demoiselle non loin en train de se servir à manger avant de s'éloigner du buffet. Quelques paroles, un compliment dans la foulée, et la voilà qui se met à rougir, un jeu d'enfant qui Jonas ne pourra même pas se satisfaire de la difficulté de l'enjeu, tant qu'elle paraît si peu difficile à mettre dans son lit. Il s’en satisfait, aujourd’hui, de la simplicité qui permettra à Jonas de s’éloigner le temps d’un instant mouvementé dans les bras d’une inconnue. Il y a que ça pour l'occuper d'une soirée où il a suivi ses parents à moitié contre coeur, croit-il, jusqu'à ce qu'une voix se fait entendre derrière lui.

« Jonas Sutter. Encore en train de chercher qui sera la belle à pendre à ton tableau de chasse ? »

Yonas. La prononciation de son prénom, ta voix, il faut à peine deux secondes pour reconnaître ton identité, Cassandra. Jonas roule rapidement des yeux, tourne la tête pour pouvoir te regarder du coin de l’oeil sans tourner le dos à celle qu’il comptait convoiter,  lacher un sourire narquois en ta direction sans rien dire, écoute discrètement le vaguement de celles qui les entourent et s’amuse de la réputation que tu sembles avoir au vu du regard qu’elles te lancent. Et c’est surtout un rire qu’il retient, le doigt sur la bouche, quand il voit que sans un mot tu tiens sous tes ordres la demoiselle face à lui, qui paraît même plus se rendre compte de son existence à lui, quel dommage.

« Tant qu’à faire, porte ma coupe de champagne, déjà que c’est dur de porter ma beauté... Mon cher Jonas, comment vas-tu ? Ca fait un bail. Enfin… Deux semaines depuis la dernière soirée chez les Montgomery. »

Mais Jonas ne parvient guère à se retenir plus longtemps en t’entendant, et c’est un ricanement qui s’échappe de ses lèvres rapidement, fini par se tourner vers toi en reprenant contenance, mais son sourire moqueur n’est pas parvenu à s’envoler.

« Deux semaines, ca fait un bail pour toi ? Je te manque si facilement, ma chère Cassandra ?
- J'ai bien envie de pourrir la soirée de quelques uns dans la pièce. Pas toi ? »

Jonas ne montre aucune surprise en t’entendant, il connaît bien trop ton fonctionnement pour savoir que tu aimes ça, emmerder ton monde, et lui aime être ton partenaire pour une des choses qui fait que vous vous entendiez bien, même si à ses yeux tu resteras toujours une gamine. Il sourit, seul réponse approuvant ton idée, se met à regarder à nouveau tout ce beau monde. Dont il ne connait personne, si ce n’est que les intérêts de sa famille et leurs ennemis, les noms et visages dont son père lui a déjà tant parlé pour être sûr que Jonas ne se mêle pas à eux, et la "poufiasse" dont sa mère est persuadé qu’elle a des vues sur son mari. Peut être, Jonas s’en fout, ce n’est pas une femme qui détruira sa famille indestructible à ses yeux.

« De quelques uns dans la pièce, par exemple ? Même sans avoir d’envie particulier sur quelqu’un, pour ma part, ça serait avec plaisir que je t’aiderais. »

Il regarde celle qu’il draguait juste avant, devenu inexistant à ses yeux comme elle l’a fait pour elle, à cause de la même personne, lui sourit avant de lui saisir la main doucement, l’approche de ses lèvres en la regardant dans les yeux.

« Excuse-moi, mais je dois m'entretenir avec mon amie, je reviens vite je te le promet. »

C’est sur ce mensonge qu’il avance, te jette un coup d’oeil pour te demander silencieusement de le suivre, et sort dans le jardin où le calme règne, sort une cigarette avant de tendre sans un mot le paquet devant toi le temps que tu décides ou non à piquer dedans. Il ne sait plus vraiment si tu as ce genre d’occupation, à vrai dire.

« On sera plus tranquille le temps d’une clope, tu ne crois pas ? On peut discuter plus tranquillement de tes fameuses envies, en évitant les oreilles indiscrètes. »

Il en rit plus que de s’en inquiéter, après tout la soirée s’annonce un peu plus intéressante en ta présence, du moment que vous partagez le même intérêt.