C’était un bête objet avec un quelque chose de ridicule. Mais c’était ce que désirait William-Tyler. James-Callan savait déjà du haut de son jeune âge qu’ils ne pouvaient pas compter sur leurs parents. Pour une des très rares fois où les deux frères avaient accompagnés les adultes dans la vraie ville, ils étaient aussi seuls qu’à Scitlali.

Coincés dans la vieille voiture, ils attendaient. La faim dans le creu du ventre, ils avaient déjà terminés les sandwichs qu’on leur avait donné en prévention. Les consignes étaient simples : rester dans la voiture et attendre. James-Callan avait trouvé une occupation dans le fait de dessiner sur la vitre à l’aide de la buée sortant de sa bouche. William-Tyler, enfoncé dans le siège bébé, avait le regard fixé sur le restaurant et les enfants qui en sortaient. Lorsqu’il avait appelé son aîné avec son vocabulaire limité d’enfant de trois ans, celui-ci avait tout de suite compris.

James-Callan avait cette capacité étonnante de toujours comprendre les paroles monosyllabiques de son frère. Et face à la demande de ce petit être, le seul à avoir une réelle importance à ses yeux, il n’avait pas beaucoup réfléchi. Désobéissant à ses parents, coupables par leur absence, il déverrouilla la portière et se faufila hors du véhicule. Courant aussi vite qu’il lui était possible, totalement ignorant des voitures qui pouvaient circuler sur le parking, il entra dans le restaurant, s’empara de sa cible et fit le chemin inverse. Et il y avait un sentiment d’amour et de fierté dans sa petite poitrine lorsqu’il mit la couronne de papier trop grande sur le crâne trop petit de William-Tyler.