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Le mystérieux « Mist » dont l’apparition soudaine a récemment secoué la ville serait en fait une association de trolls désoeuvrés voulant profiter de la panique des récents attentats pour gagner plus de popularité sur les réseaux sociaux.
Il paraîtrait que le fondateur de la ville Edward Astrophel aurait été le descendant direct de Diogène, le philosophe grec qui vivait dans un tonneau. Incroyable !
les rumeurs


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O N L I N E ; ((jonas)) // terminé
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Roman Wright
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MessageSujet: O N L I N E ; ((jonas)) // terminé   O N L I N E  ; ((jonas)) // terminé EmptyDim 30 Juil 2017 - 23:30

 
o n l i n e
ft. jonas
Samedi, fin d’après-midi.
Allongé sur son lit, les yeux clos — aujourd’hui, c’étaient les mains dans la poussière. Il en sent encore les brûlures sur ses paumes, qu’il a pourtant apaisées sous l’eau froide du robinet.
S’ennuie.
Pas de message, et la sonnette qui demeure obstinément muette. Appartement plongé dans le silence — maman travaille, beau-papa profite de son jour de repos pour lire le journal devant la télévision, volume trop bas pour être audible depuis la chambre, Louise dort et Hannah fête l’anniversaire d’une de ses amies, trois pâtés de maisons plus loin.
Soupire.
Se redresse, allume la chaîne hifi, clef USB déjà branchée — bon rock, groupe inconnu au rapport, peu de vues sur Youtube, jamais entendu à la radio, faut pas rêver. Sur son ordinateur, page bicolore, couleurs froides, ouverte, onglets de discussion déconnectés. Ferme l’écran.
S’ennuie.
Laura plaquée, huit jours maintenant — huit de vide ; l’accaparait, reste le temps libre désormais. Il en a perdu l’habitude. Laura texto dès le réveil, Laura pause midi, Laura après les cours, Laura le week end, et Laura au téléphone tous les soirs.
Plus de Laura — restent les heures à tuer.

Deux notes dans le vide, notification du téléphone, « Bamba a consulté votre profil ». Popularité, deux pourcent de pris. Il fait défiler, redécouvre, s’amuse, ricane — il avait oublié. Alessia, désespérée de le voir jamais trouver l’amour — pourtant, dix-huit ans, c’est encore toute une vie devant soi pour tenter d’aimer ; l’urgence est loin —, quelques clics vers un site qu’il n’avait plus jamais consulté ensuite, un pseudo qu’il avait refusé de donner et qu’elle avait assigné d’office, un profil sans fioritures, rien de trop attirant quand ce sont les rockeurs qui ont la côte.
Pas d’instrument, pas d’écriture — tape moins dans l’oeil.
S’ennuie — change la recherche, la relation souhaitée. De femmes à hommes, de CDI à interim. « Valider », et la sélection change sous ses yeux. Les miniatures ne sont plus les mêmes, il fait glisser. Il clique, de temps en temps, juste pour voir, « mec timide au grand coeur », « réservé, prêt à se dévoiler au grand amour », c’est cliché, bateau.
S’en doute, sans doute : derrière les déclarations passionnées à l’inconnu.e qui bouleversera leur vie, désir scabreux. Tremper le biscuit, faire mouiller la ménagère ou cracher le puceau sur les draps.
Pixels qui détonnent — du bleu qui pique presque la rétine sur le fond de noir et de rose érotique du site. Bluesnake. Rictus au coin des lèvres, pensée déplacée, c’est plus fort que lui. Ça le fait marrer.
Clique, survole. Vingt ans, blond — sans la teinture, il essaie d’imaginer, échec —, interim, et les grands classiques de la taille, des hobbies, deux-trois infos passées sous silence, les détails dont se foutent ceux qui s’affichent sous la bannière « one shot ». Du zéro blabla, de la baise pour la baise ; à quoi bon savoir qu’il aime le cinéma, la cuisine italienne et l’électro ?

Le voyant rose clignote — connecté.
Clique — fenêtre de discussion ouverte.

Captain : Salut
Captain : Sympa les tifs
Bluesnake : Merci, t’es pas mal non plus malgré tes “tifs” banals
Captain : On n’a pas tous tant d’excentricité à revendre
Captain : Tu vis sur Astrophel même ou à côté ?
Bluesnake : Astrophel, et toi ?
Captain : Astrophel. Saten
Bluesnake : Nahuel pour moi

Ricane.
C’est que ça gagne bien sa vie, les professions non renseignées.

Captain : Ok
Captain : Interim réel ?
Captain : Pas de déclaration enflammée après la baise ?
Bluesnake : lol, qui sait tu arriveras à un miracle ?
Captain : Pas ma prétention
Captain : Le Rudy’s, au pied de la galerie marchande d’Haylen, tu connais ?
Bluesnake : Heureusement
Bluesnake : Oui je connais
Bluesnake : Proposition pour ce soir ?
Captain : Fréquentation sympa vers 21h30
Captain : Si t’es dispo
Captain : ça se tente
Bluesnake : Je serai présent
Captain : J’imagine que je te reconnaitrai
Captain : T’es repérable
Captain : à plus, alors
Bluesnake : à plus

Relit la conversation — il se marre. Ce que ça va bien pouvoir donner ? Il n’y pense pas — c’est comme un jeu de hasard, il lance les dés, verra bien si c’est du deux ou du douze.
Il n’a pas demandé son prénom — délibérément. Il s’amuse à chercher, comme une devinette ; il pense aux prénoms de connards — il les connaît, les mecs, certains de ses potes sont des salauds, et ils s’appellent Thomas, Travis ((faut croire qu’il doit avoir un côté enfoiré, lui aussi)), Julien. Côté nanas, c’est du Jessica, Ashley, Victoria. Il essaie de coller un patronyme sur la belle gueule du type, un nom d’enculé sur son sourire mesuré. Ne trouve pas. Il fait des suppositions, sait qu’il a tort — il ne le sent pas, ça l’éclate d’autant plus.
Premières impressions rarement faussées, pour autant il aime bien s’en jouer — ça l’occupe, comme un délire d’équilibriste avec des allumettes craquées.

Dix-neuf heures trente-quatre.
Trouve le temps long, tout à coup.
La porte d’entrée s’ouvre, il connaît la rengaine, « c’est moi, je suis rentrée », bientôt elle demandera où est Hannah, se souviendra une poignée de secondes plus tard qu’elle dort là-bas, rentrera demain midi. Le silence, les voix ténues, il sait ses parents qui s’embrassent, et puis les pas qui montent — les talons contre le bois de l’escalier. D’abord la chambre de Louise, et puis les trois coups à sa porte, qui le font lever le nez du bouquin qu’il lit — Stephen King.
« Coucou, tu viens m’aider ? »
Souffle un « J’arrive », bientôt un « Je sors, ce soir, non, je ne sais pas quand je rentre, avec des potes, on va boire un coup, je dormirai peut-être là-bas, oui je prends le double des clefs, oui j’ai mes tickets métros, au pire j’ai de la monnaie, non, on conduira pas si on a trop bu, je sais, ouais, promis m’man, on ramène les filles avant. »
Schéma habituel — routine familière.

Vingt-et-une heure, à trois ou quatre minutes près, sort de l’immeuble. Sweat gris, jean délavé, Vans ; décontracté pour ce soir, pas prise de tête. Naturel au quotidien, pas du genre à kiffer les fioritures, le plastique et le superflu.
Première bouche de métro, se fond dans la masse des visages moroses et fatigués. Observe le reflet de l’écran d’un téléphone se refléter dans une paire de lunettes carrées, écoute d’une oreille distraite le guitariste et le chanteur qui sont grimpés à la dernière station. Glisse deux dollars dans leur boîte avant de descendre — il donne rarement ; élan de générosité, c’était sympa, et ça lui occupait l’esprit.
Correspondance, couloirs, escaliers, trois minutes avant le prochain métro, il fait défiler son fil d’actualités blindé de conneries — vieux like sur des pages débiles qu’il ne pense jamais à unliker.
Cinq stations, il descend — sortie, et c’est presque tout droit, dans l’angle d’une intersection.
Traverse le nuage de nicotine de la terrasse, se glisse à l’intérieur par la porte laissée grande ouverte, gueule béante sur le musée de la déchéance — l’air frais de la nuit déjà tombée ne rafraîchit pas l’intérieur, n’atténue pas la chaleur lourde accentuée par les éclairages tamisés et les effluves d’éthanol.

Le regard effleure les silhouettes anonymes, les visages qui ne lui disent rien, ternes, éteints ; et puis, un éclat de couleur, près du comptoir, cobalt rendu plus sombre par les auréoles orangées des ampoules. Les yeux se lèvent, minuit se heurte aux jours de pluie, le cadet esquisse l’ombre d’un sourire pour signifier qu’il est la bonne personne, se glisse sur le siège à sa droite, commande dans un même élan — shot de vodka pour se mettre bien.
Et il a l’assurance telle, sans l’ombre d’une hésitation, l’aisance de l’habitué, qu’on ne songe pas à lui demander sa carte d’identité — on pourrait croire vingt-et-un ans, c’est à s’y méprendre, c’est facile, pourtant il en a trois de moins ; il en manque un aussi à son voisin de comptoir.
« Alors, ce serpent ? Coincé dans la braguette, pour avoir viré bleu ? »
Rictus fourbe — la première pensée n’a jamais quitté son esprit, forcément qu’elle finirait par lui échapper. N’a jamais été très bon quand il s’agit d’entrée en la matière, de toute façon.
« T’as un prénom, ou tu préfères que je souffle Bluesnake sur l’oreiller ? »
Vodka sur le comptoir, lève son verre une seconde, renverse la tête en arrière pour le vider ; douce brûlure, bonne soirée entamée.
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Jonas Sutter
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MessageSujet: Re: O N L I N E ; ((jonas)) // terminé   O N L I N E  ; ((jonas)) // terminé EmptyLun 28 Aoû 2017 - 21:41


Roman

Jonas
ONLINE
Soupir.
Il regarde son portable, fait défiler sa liste de ses contacts, puis ses sms, répond à celui qui vient d’arrêter, réponse déjà calculé sur le message d’avant. Rendez-vous demain soir après . Encore une journée à attendre, sans rien à faire. Ennui total, se désespère d’attendre, alors finalement se décide à reprendre son portable, ouvre au hasard une des applications de site de rencontres. Il cherche, quelques secondes à peine, que tu arrives à lui sans te chercher, toi et ton profil de beau brun tout à fait classique, sur lequel il n’aurait pas prêter attention guère plus que ça, à l’inverse de toi, il n’y a uniquement quand la page de conversation démarre que tu te mets à exister, à ses yeux.

Captain : Salut
Captain : Sympa les tifs


Jonas lit ces quelques mots, regarde ta photo de profil et n’en cherche pas plus à ton sujet, quand de toute évidence il y a l’étiquette plan cul déjà collé à ta figure.

Bluesnake : Merci, t’es pas mal non plus malgré tes “tifs” banals
Captain : On n’a pas tous tant d’excentricité à revendre
Captain : Tu vis sur Astrophel même ou à côté ?
Bluesnake : Astrophel, et toi ?
Captain : Astrophel. Saten
Bluesnake : Nahuel pour moi
Captain : Ok
Captain : Interim réel ?
Captain : Pas de déclaration enflammée après la baise ?


Il regarde, bière à la main prise entre deux réponses, rit devant des propos si ridicule à ses yeux.

Bluesnake : lol, qui sait tu arriveras à un miracle ?
Captain : Pas ma prétention
Captain : Le Rudy’s, au pied de la galerie marchande d’Haylen, tu connais ?
Bluesnake : Heureusement
Bluesnake : Oui je connais
Bluesnake : Proposition pour ce soir ?
Captain : Fréquentation sympa vers 21h30
Captain : Si t’es dispo
Captain : ça se tente
Bluesnake : Je serai présent
Captain : J’imagine que je te reconnaitrai
Captain : T’es repérable
Captain : à plus, alors
Bluesnake : à plus


Un dernier coup d’oeil sur le portable, en direction de l’heure, et c’est un film qu’il regarde pour faire passer le temps, le repas à se préparer et à manger, avant de se préparer à sortir. C’est la moto qu’il enfourche, deuxième casque mit dans le top case fixé à l’arrière, au cas où.

Il ne se permet pas le retard, se sait même en avance quand il jette un coup d’oeil sur son téléphone. Par prudence il regarde la salle, ne constate personne qui te ressemble alors va s’asseoir au comptoir, refuse de boire tout de suite pour avoir la politesse de t’attendre, mais regarde la carte en jetant des coups d’oeils à l’entré, et son choix se fait, quand devant ce nom de cocktail il sourit. Il faut guère de temps alors que la porte ne s’ouvre, que tu l’approche et confirme ton identité. Il t’observe quelques secondes, écoute ta commande et prend note de cet assurance dont tu fais preuve. T’examine, pour être sûr de te contrôler ce soir alors qu’il ne sait rien de ton sujet. Mis à part que tu as envie d’un shot de vodka, en profite pour commander lui même.

« Et pour moi… Ca sera une vodka-martini. Mélangée au shaker, pas à la cuillère. »

Il sourit, te jetant un coup d’oeil le temps de quelque seconde quand il constate que tu semble décider à prendre la parole

« Alors, ce serpent ? Coincé dans la braguette, pour avoir viré bleu ? »

Il ricane, simplement.

« Je vois qu’il y a du haut level concernant les blagues de mauvais goûts, mais quand même tu marques quelques points »

Comme si il allait se prendre la tête en remarque futile quand sans aucun doute, demain tu ne seras plus rien à ses yeux.

« T’as un prénom, ou tu préfères que je souffle Bluesnake sur l’oreiller ? »

Il y a ton verre qui arrive, ne laisse à peine le temps au faux bleu de se tourner vers toi, qu’il se retrouve vide sur le comptoir. Ca l’amuse cette précipitation, et sans hésitation sa main vient sur ton genoux en même temps qu’il approche son visage du tient.

« Je préfère bien plus t’entendre gémir des “Jonas” quand on passera à l’acte. Et toi alors ? Je suis pas intéressé par la domination au lit, encore moins pour te nommer avec trop de respect. Quand bien même tu mérite d’en avoir »

C’est son verre qui arrive, en boit quelques gorgées avant de te regarder de plus belle, sourire taquin aux lèvres.

« En fait, ta façon de boire, c’est une invitation à passer vite aux choses sérieuses ? »

Figure toi que lui en a très envie, mais lui ne le montre pas.
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Roman Wright
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MessageSujet: Re: O N L I N E ; ((jonas)) // terminé   O N L I N E  ; ((jonas)) // terminé EmptyMar 29 Aoû 2017 - 2:37

 
o n l i n e
ft. jonas
Les blagues de mauvais goût.
Sans doute les tient-il de son beau-père — de plaisanteries salaces soufflées hors de portée des oreilles des cadettes en jeux de mots douteux, Arthur attise les regards lourds de sous-entendus et les ricanements grivois au dessus de la table, à chaque dîner qui ne soit pas professionnel. Quelques collègues qu’il invite parfois se prêtent au jeu des ragots croustillants ; depuis l’obtention de son diplôme, Roman s’est entendu raconter toutes les histoires d’hommes, lâchées bières à la main lorsque les femmes sont absentes — les secrets inavouables, comme ceux des conquêtes, des jeux de la faculté qui vont toujours trop loin. On vante les meilleures confréries, les noms qu’il faut connaître lorsque l’on évolue sur le campus d’Astrophel auquel il vient tout juste d’entrer.
Des noms, il connaît aussi ceux des étudiantes qu’ils se sont tous envoyées — qu’ils prétendent s’être envoyées.
Du reste, l’influence gagnée à force de vivre sous le même toît finit par jouer son rôle, dira-t-on.

« Je préfère bien plus t’entendre gémir des “Jonas” quand on passera à l’acte. »

Un rire, comme un souffle à peine sifflé entre les dents, léger soubresaut du buste. Regard soutenu après avoir jeté le sien en direction de la main posée sur son genou, il hausse un sourcil face à l’initiative.
Comprend vite que s’il n’est là que pour le plaisir du jeu qui n’atteindra pas son apogée, l’autre est plus déterminé, l’autre a d’autres idées — ça le fait marrer, cette quête insensée pour la baise, l’attrait du corps comme objet, l’énième nom sur un tableau de chasse de plusieurs pages.
Ça le dépasse, surtout — faut dire que les enjeux ne sont pas les mêmes ; il a déjà du mal à faire l’amour, quel intérêt trouverait-il au cul mécanique, au sexe parce qu’il en faut ?
Lui qui ne sait déjà pas aimer, à quoi bon vouloir coucher ?

« Et toi alors ? Je suis pas intéressé par la domination au lit, encore moins pour te nommer avec trop de respect. Quand bien même tu mérite d’en avoir. »

Il lève les yeux au plafond, les néons brûlent une seconde ses rétines trop claires, lumière reflétée contre les lentilles fines — qu’il n’a pas oubliées, ce soir.

« Quand je disais pas de déclaration enflammée, je voulais aussi dire avant la baise, lâche-t-il dans un ricanement ténu, avant de secouer la tête. Roman. »

Jonas.
Déception, presque ; dans sa tête, prénom moins connard qu’il ne le pensait. Mais le type fait original — dans son genre —, il aime bien quelque part. Aucun remord, cependant, il jubile presque d’avance, foutre un coup dans la fierté d’un mec pareil, beaucoup en rêvent — les nanas qui s’en amourachent quand ils s’arrachent au petit matin en tête de liste.
S’est toujours efforcé de n’être jamais comme eux ; le plus franc jeu possible, facile de mentir et de profiter quand on plaît, mais il n’a jamais aimé l’idée. Les faux espoirs, pas son délire, se tient tant que faire se peut hors de portée du risque — trop frileux, ou trop honnête.

« En fait, ta façon de boire, c’est une invitation à passer vite aux choses sérieuses ?
… Ma façon de boire ? »

Un regard fugace en direction de son verre vide, et il réalise ; soupire, secoue la tête et interpelle le serveur, commande un simple monaco. L’instant d’après, reporte son attention sur l’autre, dans un vague haussement d’épaules.

« Le shooter du début de soirée, sacrilège si je déroge à l’habitude. »

Il aime bien ; vider d’une traite le premier verre, sentir la brûlure, la première vague de chaleur, celle qui n’ébranle pas mais suffit à mettre bien, son objectif des samedis soir, loin des « on se met misère » de ceux qu’il fréquente.

Quart de tour sur son siège lorsque sa boisson est déposée sur le comptoir, et il la lève en direction de son compagnon de baise — le croit-il du moins —, fait tinter les deux verres l’un contre l’autre, son regard matin clair plongé dans les prunelles océan tumultueux qui lui font face. Deux gorgées plus tard, s’approche au plus près de l’oreille pour y souffler.

« Serais-tu pressé, Jonas ? lâche-t-il en un murmure qui n’appartient qu’à lui, amusé sans aucun doute, ses doigts qui viennent effleurer le poignet du type posé sur sa jambe. On peut finir nos boissons, discuter pour passer le temps, enfin s’éclipser… »

C’est facile, si facile, de se faire désirer ; facile, si facile d’emprunter le ton du mec en manque, du queutard qui veut, qui cherche, du chien en rut qui n’en peut plus d’attendre ; facile, si facile d’attiser l’envie, de faire mine d’avoir l’habitude, que ce n’est qu’un parmi tant d’autres.
Facile, si facile au fond, de se donner les airs d’un connard que l’on n’est pas.
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MessageSujet: Re: O N L I N E ; ((jonas)) // terminé   O N L I N E  ; ((jonas)) // terminé EmptyLun 26 Mar 2018 - 22:31


Roman

Jonas
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Pressé, Jonas ? Oui, il l’est, se fiche de la personne à ses côtés, ne te considère que comme un coup d’un soir, au pire beau gosse, tu as de quoi plaire, brun dont il ignore encore le nom, mais ne tardera pas à le découvrir. Bon coup à prendre, très certainement. Tu as déjà une étiquette collé sur le front, étiquette souvent mise, toujours véridique. Il n’est jamais tombé sur des mauvaises surprises Jonas, a toujours su comprendre ce que pouvait lui apporter la personne face à lui. Après tout, tant que le bleu domine, à la maîtrise des soirées passées au lit, comment cela pourrait tourner au mauvais coup ?

« Quand je disais pas de déclaration enflammée, je voulais aussi dire avant la baise. Roman »

Roman, prénom à la fois peu banal mais pourtant non inconnu dans l’esprit du faux bleu,se passe de commentaire sur un prénom qui de toute évidence, ne tardera pas à s’effacer de son esprit quand le jour reviendra. Utile pour le moment, à effacer dans l’avenir. Il passe à autre chose, remarque la disparition rapide de la boisson dans son shot, ne peut s'empêcher de commenter, amusé de cette rapidité dont tu fais preuve, quand lui prend son temps avec un verre rempli.

« … Ma façon de boire ? Le shooter du début de soirée, sacrilège si je déroge à l’habitude. »

Ce n’est pas dans ses habitudes à Jonas, lui qui préfère bien plus les cocktails, qui n’aime pas l’alcool seul et encore moins ne pas apprécier son verre. S’en contente pourtant parfois, en soirée, tous n’ont pas le luxe de se permettre les mélanges, et tous n’en ont pas l’envie.

Jonas regarde ton second verre posé sur le comptoir, sourit quand tu le lève et sans l’ombre d’une hésitation vient faire toucher le sien contre, reprend quelques gorgées rapides avant de le reposer au bar, t’observe quand tu te penches vers lui, sans un mouvement de recul. S’amuse même, de voir ton approche.

« Serais-tu pressé, jonas ? On peut finir nos boissons, discuter pour passer le temps, enfin s’éclipser… »

Il sourit. L’impatience de cet instant se fait un peu plus ressentir en lui, pour toi aussi n’est-ce pas ?, sa confiance s'agrandit et Jonas ne voit plus qu’une seule possibilité quand à comment cette nuit se terminera. Et sa main sur ton genoux, qui s’amuse à approcher lentement ton entrejambe mais à la décence de ne pas venir toucher, doit en être la plus belle preuve.

« J’avoue, tu me donnes envie. Tu n’as qu'à me parler un peu de toi, captain chéri. Sans rentrer dans les détails sur ta vie, bien sur, mais je suis curieux de découvrir quelques choses à ton sujet. »

Il s’amuse du surnom donné à l’improviste, s’amuse d’une curiosité inexistante, présente uniquement pour faire la conversation. Plutôt que de parler de lui, il préfère t'entendre parler, peut être apprendre quelque chose d'intéressant à ton sujet, qui sait ?
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MessageSujet: Re: O N L I N E ; ((jonas)) // terminé   O N L I N E  ; ((jonas)) // terminé EmptyMer 28 Mar 2018 - 11:32

 
o n l i n e
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Coup d’oeil jeté en biais à la main sur sa jambe qui n’est pas tenue immobile, qui s’aventure plus avant sur un territoire que l’envahisseur croit déjà conquis — c’est si facile, vraiment si facile que ça ? Il n’aime pas — ce contact déjà trop entreprenant, et ce type, dans le fond un lâche, il songe. Quitte à rouler des mécaniques, pourrait au moins goûter au défi, c’est trop facile sur un site où tout le monde cherche la même chose.
Cligne des yeux, relève ses prunelles poussière en direction de l’autre — l’air indéchiffrable, pour ne pas trahir le semblant de mépris, de dégoût quand il ne sait pas simuler le plaisir ou l’envie à chaque instant. Il se demande ce qu’il fait — dans quel jeu dangereux il s’est jeté, dans la gueule de quel loup, aux griffes de quel monstre. Frisson glacé — ça lui paraît tellement con, comme idée, tout à coup.

Pourrait éclater de rire, se lever, payer la note et se barrer, le planter là sans demander son reste et sans chercher plus loin. Il pourrait, sans l’ombre d’un doute, et ses couilles à lui n’en souffriraient pas tant de sa dérobade.
Pourtant, il ne cille pas.

« J’avoue, tu me donnes envie. Tu n’as qu'à me parler un peu de toi, captain chéri. »

Captain chéri ?
Grimace passagère.
Tu te fous de ma gueule, là, hein ?

« Sans rentrer dans les détails sur ta vie, bien sur, mais je suis curieux de découvrir quelques choses à ton sujet. »

Sourcils froncés, et ses doigts toujours en caresses légères sur le poignet de l’autre, Jonas ; il le fixe sans un mot, ça s’étire cinq secondes puis il secoue la tête, s’affuble d’un rictus — moqueur, presque. Comme si t’en avais envie, me connaître.
Tu me prends pour un con ?

« Tout ce que tu as besoin de savoir est sur mon profil, Jonas, il lâche, un rire ténu au fond de la gorge. Toute autre information ne serait qu’un amas de détails sur ma vie qui ne te concernent pas ce soir, chéri. »

Paupières plissées, il se mord l’intérieur de la joue l’espace d’un instant — pas suffisant pour se faire mal.

« Par contre, je vais te donner deux informations sur toi. Premièrement… ((il vient entrelacer ses doigts à ceux de l’autre ; emprisonne la main vagabonde pour mieux la libérer sur le comptoir, loin de sa jambe.)) Il me semble que tu avais égaré ta main. Je l’ai trouvée sur mon genou, alors je te la rends. De rien. »

Son rictus s’étire — et il y a quelque chose de plus franc, de plus amusé au fond de ses prunelles ; il prend son pied à l’instant, entre l’insolence et la suffisance, ce petit quelque chose de connerie qu’on aurait entre amis, et le ton du défi qu’il emprunte, jusqu’où t’iras pour me faire tien, ce soir ?

« Ensuite… Soit tu m’as menti et tu fais dans la déclaration enflammée, soit tu m’as aussi menti et tu fais dans la soumission. Donc, deuxième info sur toi : tu es un menteur. ((il ricane, boit une gorgée comme pour trinquer de ses découvertes — s’il savait.)) Je sais que mon pseudo sonne bien, mais sache que j’aime mon prénom, alors appelle-moi juste Roman, ça fera l’affaire, ok ? »

Peut-être que ça lui plaît, finalement,
jouer avec un salaud, pour voir qui l’emporte
du vice ou de la vertu.
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MessageSujet: Re: O N L I N E ; ((jonas)) // terminé   O N L I N E  ; ((jonas)) // terminé EmptyMar 17 Juil 2018 - 23:55


Roman

Jonas
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Amusement visible sur son sourire, de l’impatience peut être aussi, dans le fond de ses prunelles. Intérêt zéro pour toi, si ce n’est que d’ouvrir une conversation. Comme toujours, n’a que d’importance le résultat final, quand sera arrivé l’instant tant désiré, ce pourquoi vous vous êtes rencontré, pour lui.

Toujours à t’observer, toi et tes moindres réactions, il le remarque bien ce sourire un poil moqueur, cette grimace quand tu semblais froissé aussi. Il s’en amuse, ne serait ce qu’un peut, se demande bien ce qui peut se passer dans ton esprit à cet instant précis.

« Tout ce que tu as besoin de savoir est sur mon profil, Jonas. Toute autre information ne serait qu’un amas de détails sur ma vie qui ne te concernent pas ce soir, chéri.»

« Quel déception », pense t-il sans le dire à haute voix, déception vrai qu’à moitié, quand il aurait aimé avoir quelques informations croustillantes. Garde un sourire malgré tout, se demande un instant comment ca sera avec toi, au lit. Certainement pas si différent que les autres, tant que sa domination en est assuré.

« Par contre, je vais te donner deux informations sur toi. Premièrement… Il me semble que tu avais égaré ta main. Je l’ai trouvée sur mon genou, alors je te la rends. De rien.»

Il voit sa main que tu repousses, se retrouver sur le comptoir. La surprise est bien visible dans son regard, quand il relève les yeux vers toi, fronce les sourcils un bref instant. Ne dis rien malgré, tant que tu n’en a pas fini.

« Ensuite… Soit tu m’as menti et tu fais dans la déclaration enflammée, soit tu m’as aussi menti et tu fais dans la soumission. Donc, deuxième info sur toi : tu es un menteur. Je sais que mon pseudo sonne bien, mais sache que j’aime mon prénom, alors appelle-moi juste Roman, ça fera l’affaire, ok ? »

Tu le laisses sans voix. Il te fixe, perplexe, et pourtant ne se froisse pas.
Mieux.
Il éclate de rire,
incontrôlable.


« D’accord, d’accord, tu marques presque un point là ! »

Il lui faut une dizaine de secondes pour qu’il se calme, boit une gorgée pour se redonner contenance, te regardant dans les yeux avec une moue amusée, ignore si tu as cherché à le vexer, mais de toute évidence ce n’est pas une réussite. Après tout, rien de ce que tu pourrais dire n’a vraiment d’importance à ses yeux, alors que dans quelques heures tu ne seras plus rien du tout, une fois parti.

« Mais je rectifie : Je ne suis pas un menteur. Que ca soit faire dans la déclaration enflammée ou dans la soumission, très peu pour moi. Mais soit, Roman.  »

Il fixe le plafond, boit une seconde gorgée, une troisième à la suite sans que son sourire ne s’efface de son visage.

« Moi aussi, j’aurais appris quelque chose te concernant : Tu es bien amusant, comme garçon. J’ai quand même une question pour toi, que tu veuilles ou non parler de ta vie : Ca sera ta première fois, avec un garçon ? Que je sache à quoi m’en tenir. »

Sa voix se veut plus faible, presque murmuré, pour que cette question ne parvienne qu’à tes oreilles.
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Roman Wright
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MessageSujet: Re: O N L I N E ; ((jonas)) // terminé   O N L I N E  ; ((jonas)) // terminé EmptyDim 5 Aoû 2018 - 0:02

 
o n l i n e
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Le rire qui le saisit frôle l'hystérie, laisse perplexe le brun qui se redresse sur son tabouret, les yeux plissés et l'air sceptique. Au fond, sans doute qu'il préfère le voir rire plutôt que de s’agacer — mais ce rire-ci était inattendu, il doit l'avouer. Alors, il se réfugie dans une gorgée d'alcool pour dissimuler son trouble, ses hésitations. Il ne sait pas bien sur quel pied danser face à cet autre si différent — c'est une première, pour Roman, un défi de cette envergure.

Il soutient son regard par dessus son verre — prunelles bleues hilares, et les grises décontenancées mais qui finissent par céder. L'amusement comme un barrage, une couverture, un masque habituel — il connaît, ça, la légèreté, c'est facile à mimer dans toutes les circonstances, même les plus décalées.

« Mais je rectifie : Je ne suis pas un menteur. Que ca soit faire dans la déclaration enflammée ou dans la soumission, très peu pour moi. Mais soit, Roman. »

Et ça sonne étrange, son prénom, sur la langue de ce presque inconnu. Il frissonne sans comprendre, se renferme dans l'instant et c'est plus fort que lui. Quelque part il se sent ridicule, et toute la situation dans laquelle il s'est fourré encore plus. Il n'est même plus certain de savoir précisément pourquoi il est là, ce qui l'a poussé à tenter le diable, à se jouer d'un autre.
Quel ennui faut-il, quel désir d’adrénaline ou de folie pour s'y risquer ?

Ce type pourrait tout aussi bien être un malade mental, une espèce de psychopathe, un tueur en série qui n'attend que de les savoir seuls pour l’égorger et faire fondre son corps dans une cuve d'acide — ou bien, plus plausible, c'est lui qui lit bien trop de thrillers.
Autant le dire, les vieux classiques du King ont encore de beaux jours devant eux avec l'esprit parano des gosses en mal de frissons.

« Moi aussi, j’aurais appris quelque chose te concernant : Tu es bien amusant, comme garçon. »

Il fronce les sourcils, l'air sceptique — amusant ? Il ne sait pas bien ce qu'il a fait au juste, mis à part répondre par la négative à chacune de ses approches — la parole ou le tactile. Mais peut-être que c'est son trip, il se dit, de se faire rejeter pour mieux consommer — sait-on jamais, y'a des ces fétichismes étranges aux quatre coins du globe, et celui-là ne serait pas le plus surprenant.

Soit.
Marrant, et suffisamment plaisant à l'oeil d'un type qui penche pour d'autres types — il ne sait pas bien s'il s'agit de compliments ou non, mais préfère les interpréter comme tels plutôt que de s'interroger sur si peu, futilités bien vite oubliées.

« J’ai quand même une question pour toi, que tu veuilles ou non parler de ta vie : Ca sera ta première fois, avec un garçon ? Que je sache à quoi m’en tenir. »

Il cille, bat des paupières avec la frénésie d'une incompréhension qui se change bien vite en stupeur — sans doute que n'importe qui d'un peu moins à l'aise que l'autre aurait eu cette même réaction, celle du gars un peu maladroit, peut-être pas trop habitué quand même mais pas forcément débutant.
Il pourrait dire la vérité, parce que ce serait plus facile — mais le jeu perdrait de sa superbe. Alors, il rit, il hausse un sourcil et il boit, laisse traîner le silence avec cet air enjoué un peu gamin, presque complice — quand il parle, sa voix ne bute pas sur son mensonge à venir ; il n'est pas parfait comédien, mais trop habitué à parler devant des groupes et des foules pour qu'un seul mec un peu intrusif ne le chamboule de trop.

«  Aurais-je affaire à un gentleman ? ((Il ricane — lui-même n'en crois pas un mot.))  Rares sont ceux qui prennent encore la peine de demander, de nos jours… »

Il fait tourner l'alcool dans son verre et les glaçons à la surface s’entrechoquent, tintent doucement entre eux et contre les rebords. Il hésite brièvement puis, les yeux plissés, se penche vers l'autre, près — bien trop à son goût, mais c'est le jeu qui veut ça.

«  Cela étant dit, c'est quand même plutôt vexant d'être pris pour un bleu -- sans mauvais jeu de mots. C’est quoi ? C'est parce que j'ai repoussé ta petite main aventureuse et que je ne t'ai pas donné le détail croustillant de mes positions et de mes accessoires préférés ? »

Il se redresse en portant son verre à ses lèvres pour y boire une gorgée glacée avant que trop d'eau n'en ait ôté toute la saveur, sans que son regard ne se détache de celui de l'autre — le terrain, glissant, le met mal à l'aise. Pour autant, son orgueil l'empêche de se défiler tout de suite, alors que les choses se corsent enfin — qu'il s'amuse, malgré tout, et aussi bas que ce soit.

«  Je ne voudrais pas avoir l'air d'un homme trop facile, vois-tu… L’aventure perdrait de son charme, tu ne trouves pas ? ((et puis, presque malgré lui, son ton se fait plus provocateur, presque moqueur — il joue avec le feu, ivre à l'idée de s'y brûler.))  À moins que tu sois du genre petit joueur à préférer la facilité au défi ? »

Et pourtant — pourtant, dans le fond, il a bien cette impression, sensation un peu floue et presque désagréable, qu'il est celui qui risque gros, ce soir.
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MessageSujet: Re: O N L I N E ; ((jonas)) // terminé   O N L I N E  ; ((jonas)) // terminé EmptyDim 5 Aoû 2018 - 0:05


Roman

Jonas
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Il se laisse aller, Jonas, par cette soirée et cette rencontre qu’à vrai dire, il ne pensait pas être aussi amusante qu’elle l’est au final. Parce que tu n’es rien, Roman, juste un mec de plus qu’il finira par allonger, puis plus rien. C’est comme ça que cela doit se passer, après tout, et c’est sans aucun doute qu’il peut affirmer que toi aussi, tu ne cherches pas plus. C’est ce qui est bien, sur internet, c’est que le quiproquo est en général impossible.

« Aurais-je affaire à un gentleman ? Rares sont ceux qui prennent encore la peine de demander, de nos jours…
- C’est pourtant une question toute simple, je trouve. »

Qu’il demande peu, avant de poser à l’acte. Mais pourtant, il aime bien savoir, si il passe en premier. Ca donne une espèce de fierté, malsaine, de se dire qu’on est celui que l’autre attendait, sans doute. De se dire que quoi qu’il arrive on sera là, marquant à vie parce que la première fois reste gravé dans les esprits, à ce qu’il parait.

Pourtant, sa première fois à lui, il ne saurait vraiment dire comment elle était. Kiffante certes, mais les détails, il les a rayé de son esprit depuis longtemps. Sa première avec un homme par contre, il se la remémore plus facilement, sans doute parce qu’il y avait ce coté de dangerosité et d’interdit qu’il adore, Jonas.

« Cela étant dit, c'est quand même plutôt vexant d'être pris pour un bleu -- sans mauvais jeu de mots. C’est quoi ? C'est parce que j'ai repoussé ta petite main aventureuse et que je ne t'ai pas donné le détail croustillant de mes positions et de mes accessoires préférés ? »

Dommage, que cela ne semble pas être le cas, pour toi. Il essaye d’imaginer, de quel côté tu t’es déjà retrouvé, si tu es capable d’être les deux à la fois ou si tu te contentes d’être dominé ou dominant. Mais tu n’as pas la tête de ceux qui se laissent facilement prendre, pas la tête non plus de ceux qui ne jurent que par la domination, comme lui.

« Je ne voudrais pas avoir l'air d'un homme trop facile, vois-tu… L’aventure perdrait de son charme, tu ne trouves pas ?  À moins que tu sois du genre petit joueur à préférer la facilité au défi ? »

Et ça lui plait, à Jonas. Ce défi, dont il sortira gagnant, sans l’ombre d’un doute. Tu n’es peut être pas facile, Roman, mais il t’aura. Et tu ne sera rien d’autre, qu’un nom sur sa liste déjà longue, qu’une récompense de plus.

Il prend le temps de quelques gorgées, termine son verre finalement et le repose doucement sur le comptoir, hésite un instant à s’en commander un autre, mais reste sage pour le moment. Parce que lui est pressé pour autre chose, quand bien même cette conversation là l’éclate, d’un amusement quasi mauvais.

« Non, j’aime bien trop les défis pour choisir la facilité, même pour les défis que je suis à tout les coups sur de l’emporter. Même avec toi, Roman. Parce que de nous deux, ce n’est pas moi qui est venu aborder l’autre. »

Peut être, sans aucun doute d’ailleurs, que l’enjeux aurait été plus plaisante si Jonas était venu te parler le premier. Peut être, serait il moins sûr de pouvoir l’emporter. Parce que sur Internet il y a peu de place aux doutes. Tu as vu son profil, sur un site fait pour la baise et ça, tu ne peux pas lui ôter de la tête que ca ne peut finir que comme il le souhaite.

Il se décide à approcher son visage du tien, et il y a les lèvres bien proches, mais qui pourtant ne se touchent pas encore. C’est un sourire amusé qui lui vient, à lui, quand il reste un petit moment dans cette position, avant de reculer.

« Et je savourais ma victoire, quand tu seras le premier décidé à ce que nos lèvres osent se toucher. »

Et ce, bientôt, sans aucun doute.
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MessageSujet: Re: O N L I N E ; ((jonas)) // terminé   O N L I N E  ; ((jonas)) // terminé EmptyDim 5 Aoû 2018 - 0:11

 
o n l i n e
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Il boit quand l’autre parle ; l’autre et son air trop confiant, l’autre et qui étale sa supposée victoire à venir et sans gêne. Le gars est sûr de lui, pour lui le schéma doit être habituel, et Roman ne peut quelque part s’empêcher de s’interroger — combien, avant lui ? Combien qu’il a rencontrés de la même façon, par un bref échange sur un site et puis un direct sous les draps ? Il se souvient des chiffres, les points, il ne sait plus trop comment y’a fonctionne, y’a une histoire de messages reçus, de coups de coeur sur le profil, un truc de queutards et de nanas qui croient changer les mauvais garçons en partenaire idéal. Beaucoup plus élevés que les siens — dans une autre vie, si les interim au pieu l’intéressaient vraiment, peut-être qu’il aurait eu les mêmes ((traîtres d’activité)). Impossible d’envisager un chiffre précis, ni même une estimation — pas certain, non plus, qu’il en ait vraiment envie.

Par contre, les gars comme lui, il imagine très bien ; des types un peu connard en mal de sensations fortes et de distraction, et qui se paient un délire avec dans l’idée d’ébranler l’autre sans jamais le satisfaire, il n’a pas l’air habitué — plutôt à ce qu’on lui dise oui à tous les coups et qu’on se mette à genoux.
Il n’imagine pas être le premier mais, pour sûr, la liste ne doit pas être interminable — et l’idée de rejoindre le tableau des déceptions plutôt que celui des trophées l’intéresse bien mieux.

C’est lui qui est venu le voir, oui,
mais parce que sa gueule de salaud l’a inspiré ((dommage pour lui)).

Et puis, un geste, qui l’arrache à ses pensées ; le visage de l’autre qui s’approche, et le plus jeune ne cille pas ((ne réalise pas)). Il cligne des paupières lentement, soutient le regard trop proche qui lui fait fac — aucun regard coulé vers les lèvres, pourtant le souffle qu’il sent tout proche le fait frissonner. Il force l’indifférence ((d’un homme n’a jamais été si près)).
Il faut entendre « d’un homme qui voulait l’allonger ».
Jamais hésité au moment d’une accolade avec ses potes, dans l’ambiance des matchs et des soirées, le bras autour des épaules, un peu brusque, de cette façon dont les mecs démontrent une affection pudique — des grandes claques dans le dos, des bousculades contre l’épaule, même la main sur la nuque ou l’épaule quand vient l’heure des confidences un peu plus personnelles. Mais jamais rien de déplacé, et jamais la moindre pensée ne lui a filé l’esprit ; ce soir c’est différent — ce soir il lit dans les yeux de l’autre des désirs qui n’ont rien d’innocent, et la proximité le dérange ((il sait que ça n’a rien de bonne enfant)).

Quand l’autre s’écarte, lui retient un soupir ((soulagement, ou lassitude)) et termine son verre ((un peu vite)). Il se dit que s’il faut entretenir pareille ambiguïté le temps d’une soirée, un peu plus d’alcool ne serait pas de refus — il n’avait pas prévu qu’on mettrait à mal son besoin d’espace avec les inconnus ((c’était pourtant prévisible)).
Alors, il commande — encore —, mais du léger, très dilué ((se donner contenance)).

« Et je savourais ma victoire, quand tu seras le premier décidé à ce que nos lèvres osent se toucher. »

Et y’a comme le déclic, qui ravive l’envie de jouer — brièvement, mais le bâton est tendu, et il ne résiste pas à l’envie de le battre sur son terrain ((rien qu’une petite bataille pour l’orgueil)). Il rit, doucement — peut-être un peu narquois, allez savoir — et puis s’enfile deux gorgées, avant de refaire face à l’autre — l’oeil qui pétille de quelque chose d’indéchiffrable.

« Et que me répondrais-tu si je te disais que… »

Il se mordille la lèvre inférieure, y passe sa langue ((provocation)). Puis, lentement, ses doigts qui frôlent main de son vis-à-vis, puis son poignet, se glissent sous sa manche et caressent la peau fine sous laquelle se dessine les ruisseaux de bleu — c’est lui qui s’approche, rompt la distance réinstaurée jusqu’à mêler de nouveau leurs souffles ((alcool et cigarette)).
Au dernier instant, il dévie — se penche à l’oreille.

« ...que je n’embrasse pas les intérimaires ? »

Il s’écarte dans un éclat de rire — encore un peu retenu, toujours discret ((peur de l’attention)).
Il boit pour noyer son hilarité, mais ses yeux brillent encore — lui comme galvanisé par sa propre audace, lui intouchable et persuadé que ce n’est pas si grave ni si mauvais, tout ce qu’il fait, lui assuré que c’est simplement taquin, rien qu’une soirée gâchée, et la suite peu importe.

Pour lui pas de comptes à rendre, puisqu’il ne le reverra jamais
((du moins, il croyait)).
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MessageSujet: Re: O N L I N E ; ((jonas)) // terminé   O N L I N E  ; ((jonas)) // terminé EmptyDim 5 Aoû 2018 - 0:13


Roman

Jonas
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Tu commandes un autre verre, alors lui fait de même, observe, encore. Et c’est drôle, il y a comme un malaise chez toi d’un coup qui lui saute aux yeux, un semblant d’impassibilité que tu conserves malgré tout. Il s’imagine, sans doute, que tu n’es pas aussi confiant que ce que tu parais être.

Semblait-il, avant que tu retrouve l’envie de jouer, tout comme lui. Tu as ce regard bien mystérieux, celui qui pourrait intriguer, celui que Jonas tente de comprendre l’idée qu’elle trahit

« Et que me répondrais-tu si je te disais que… »

Tu te fais d’un coup plus tactile. Tes doigts caressant son bras, ton visage qui approche comme lui l’a fait juste avant, et c’est l’envie de te le voler immédiatement, ce baiser.

Mais il n’a pas le temps, tu te retrouves d’un coup à son oreille.

« ...que je n’embrasse pas les intérimaires ? »

Déception. Tu parais t’amuser, lui non. Il a le regard qui se refroidit, un court instant, un soupir avant de se désaltérer et se détendre, c’est rien qu’un jeu de toute façon. Alors il sourit, yeux levés un plafond un instant.

« Que tu manque d’amusement, de piquant ou de plaisir »

Il tourne le regard vers toi, et l’éclat dans ses yeux, bien dissimulé, pourrait ressembler à du mépris.

« C’est quoi, une question de romantisme ? »

Tu donnes ton corps sur internet, mais pas tes lèvres ? Il ne les comprendra jamais, ceux qui ne se donnent pas entier le premier soir. Ceux dont pourtant Jonas joue le plus longtemps, si cela veut dire tout leur prendre.
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