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“Si vous ne brillez pas d'intelligence, brillez au moins de highlighter { Casey & Romeo
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C.S. "Casey" Van der Rohe
C.S.
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MessageSujet: “Si vous ne brillez pas d'intelligence, brillez au moins de highlighter { Casey & Romeo    “Si vous ne brillez pas d'intelligence, brillez au moins de highlighter { Casey & Romeo EmptyMar 25 Sep 2018 - 23:32

Si vous ne brillez pas d'intelligence,
brillez au moins de highlighter
Casey ft. Romeo

Cassandra jeta un coup oeil dehors. Sa rue était déserte et il pleuvait des cordes. Un temps de chien. Mais cette météo n’allait pas la dissuader et elle se remit à la tâche après avoir détourné les yeux de la fenêtre. Cassandra, dit “Casey”, appliqua son trait d’eye-liner à la perfection tant elle avait pris l’habitude de le faire. Son attrait pour le maquillage s’était manifesté très tôt, on lui achetait ces kits de maquillage pour enfant pratiquement à chaque anniversaire. En plus d’avoir commencé le maquillage à un très jeune âge, elle était désormais l’égérie de sa propre marque de cosmétique - qui sortira prochainement. Elle termina son rituel make-up par un peu de poudre fixatrice sur le nez et essuya son rouge à lèvres mat couleur cerise du bout des doigts sur le côté droit de sa lèvre inférieure. Du fait qu'elle était gauchère, son pinceau finissait toujours à droite et les bavures pouvait arriver. Elle était quasiment prête.

Cela faisait plus d’une heure que Casey avait commencé son opération “Night Out Make-Up” , elle aurait presque pu en faire une vidéo tutoriel tellement ses gestes étaient pensés et millimétré. Chaque couche de maquillage était une étape bien précise. Elle ne laissait rien au hasard : de l’assortiment de la couleur de son rouge à lèvres à ses chaussures, à son fard doré qui devait aller avec sa paire de créoles en or.  

Son portable ne cessait de vibrer sous la montagne de notifications qu’elle recevait des réseaux sociaux, notamment d’instagram. Lorsqu’elle regarda brièvement son téléphone pour s’assurer qu’elle était toujours en tête des stars du réseau social, son regard se figea. 23h52. Et merde. Elle ferma l’application et ouvrit la fenêtre des SMS avant de tapoter sur le clavier à la vitesse de la lumière.  

“20 min late, sry <3”

Escarpins Jimmy Choo noir laqués à bordures rouges, manteau à fausse fourrure blanche, lunettes de soleil rose coral Guess. Son uber allait arriver d’une minute à l’autre. Elle se hâta jusqu’à la porte d’entrée sur la pointe des pieds et enfila sa paire de chaussure sur le seuil de la porte pour une sortie en toute discrétion. Sa mère était bien trop occupée sur la programmation du prochain épisode de leur télé-réalité qu’elle remarquerait à peine son absence.

La pluie diluvienne frappait contre la vitre de la voiture. Pas question de gâcher son lissage. Son chauffeur l’emmenait tout droit aux quartiers festifs de la ville, elle devait être parfaite. Même si Casey était d’humeur un peu morose, elle avait juste envie d’oublier la pression que sa mère mettait sur ses épaules. Quoi de mieux que l’alcool et un peu de…

— Mademoiselle Van de Rohe, nous sommes arrivés.


Son chauffeur ouvrit délicatement la portière et déplia un parapluie d’un diamètre grotesque pour que la jeune Casey ne mouille aucun des poils de sa fausse fourrure. Elle sauta de la voiture pour éviter une énorme flaque d’eau et se dirigea vers l’entrée de la boîte de nuit d’un pas pressé. Alors que Casey passa à droite de la longue file d’attente après avoir eu l’accès par un vigile, une voix s’écria dans la foule :

— C’est qui cette pute qui double tout le monde ?


Plusieurs voix s’élevèrent alors, d’un ton indigné, quant au traitement de faveur de Casey. Mais rien ne la déstabilisa et elle passa son chemin, gardant la tête haute et fière.
Mais une jeune femme, autour de la vingtaine, s’était approchée de la rambarde qui délimitait la queue afin de s’adresser à Casey sur un ton agressif.

—Parce que la célébrité ça te donne tous les droits ?! T’es vraiment la pire race qui puisse exister ! Tu mérites l’attention de personne...Fais la queue comme tout le monde Van de Rohe !


Casey s’arrêta à sa hauteur et glissa ses lunettes de soleil sur le bout de nez. C’est en croisant son regard que certaines personnes la reconnurent, on put entendre l’étonnement ou bien de l’admiration dans la bouche de certains. “C’est une Van de Rohe !”
Un sourire se dessina le long de son visage et Casey répliqua de plus belle en exagérant sa réaction :

— Mais ma chérie, t’es pas en train de me donner justement de l’attention ? Ca me fait plaisir que tu connaisses mon nom, c'est grâce à des gens comme toi que je peux m'acheter toutes ces palettes de maquillage.

Elle remit ses lunettes de soleil avec son majeur qui laissa paraître un doigt d’honneur et passa une main dans ses cheveux avant d’ajouter d’un air moqueur :

— Ah ! Et n’oublie pas de t’hydrater, - Casey caressa sa propre joue - c’est important pour la peau. Allez bisou !

Elle lui envoya un baiser à la volée et fit volte-face pour enfin atteindre l’entrée du nightclub, un sourire vainqueur aux lèvres. On ne s’attaque jamais à la benjamine des Van der Rohe. - Ok, on ne s’attaque pas au Van de Rohe tout court -
Un vigile se présenta à elle et la guida jusqu’au fameux carré VIP où se rencontrait la pire race qui pouvait exister sur Astrophel. Une forte odeur de cigarette mélangée à l'alcool planait dans la pièce. Plus elle se rapprochait de son coin favori, plus l'odeur s'évaporait pour laisser place à une odeur de...
Au loin, elle aperçut un visage qui lui était familier et se dirigea vers lui sans adresser la parole aux nombreuses personnes qui se retournaient sur son chemin. Une démarche de diva, une main sur la hanche, elle lança avec un grand sourire :

— Salut Romeo ! Ca va ? … Tu m’as ramené ce que je t’avais demandé ?

Même si Casey était d’humeur un peu morose, elle avait juste envie d’oublier la pression que sa mère mettait sur ses épaules. Quoi de mieux que l’alcool et un peu de… drogue. Vous savez très bien de quoi on parle.


 
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MessageSujet: Re: “Si vous ne brillez pas d'intelligence, brillez au moins de highlighter { Casey & Romeo    “Si vous ne brillez pas d'intelligence, brillez au moins de highlighter { Casey & Romeo EmptyMer 31 Juil 2019 - 2:41

Musique assourdissante, basses vibrantes ; tout autour des vapeurs d'herbe et d'alcool, des rires éraillés. L'air est opaque des fumées toxiques recrachées, les stroboscopes éclairent par à-coups les corps ivres de substances et de mélanges foireux.
J'imagine que j'devrais être dans mon élément, au beau milieu du chaos de la déchéance humaine, paraît que j'devrais me sentir à mon aise, mais y'a un truc qui ne tourne pas rond. Ça me rappelle la vieille époque, quand je n'étais que le fils de deux hommes plutôt bien lôtis, et que je traînais dans les quartiers huppés. Je détonnais moins, j'avais un semblant de l'assurance des gosses de nantis — puis, avec le temps, j'ai perdu l'habitude et les réflexes, les manières et le verbe.

Aujourd'hui, je jure sur le tableau des riches et des bien nés — pourtant pas si différent ((moi aussi, je m'arrache la gueule ; la différence près, c'est bien que mon budget en souffre plus que le leur)).

Nervosité palpable — j'ai déjà perdu le compte des verres et des cigarettes, du tabac coupé à l'herbe, des pilules qui ont commencé à tourner. J'ai pas pu résister, l'angoisse m'a pris à la gorge sans crier gare — dans la minute j'ai cherché à m'abrutir, à m'enliser l'esprit, jusqu'à ce que le monde autour de moi commence à tanguer et perdre consistance.
Cacophonie tremblante de basses et de voix indéchiffrables — tête renversée sur le canapé, clope entre les lèvres, bière à la main, je fixe le plafond aux intervalles des flashs en me demandant ce que j'fous là, pourquoi j'ai pas encore déguerpis.

Au fond, la réponse ne tient qu'en un seul nom en haut de l'écran de mon téléphone — Casey. Ce seul nom qui fait couler bien de l'encre, hurler bien des gamines ; starlette d'un autre genre de spectacle, d'un autre genre d'arène. Rien qui ne me subjugue, rien pour forcer mon admiration — en elle j'vois rien d'autre qu'une gosse de la télé qui tournera mal, comme toutes les autres pseudo-diva du siècle.
Elle n'en est déjà pas si loin ((et je n'y suis pas innocent)).

Non pas qu'j'lai spécialement incitée à quoique ce soit ((elle se débrouillait déjà très bien avant que nos routes se croisent)) mais, contre toutes attentes, j'ai pas cherché à la freiner. J'ai songé à Emily, un instant, quand j'l'ai vue vriller, mais ça m'a pas autant touché — c'est pas le même profil, et y'a dans la décadence de la it-girl un quelque chose qui n'attise que mon mépris, si ce n'est qu'une simple indifférence.
J'arrive pas à compatir autant, j'arrive pas à avoir suffisamment d'empathie pour faire barrage ((ça ne m'a jamais traversé l'esprit)).

Je somnole presque, lorsqu'une voix familière tranche le tumulte devenu bruit de fond tant je m'y suis habitué, à force de l'attendre ((elles ont ce truc, les nanas des hautes sphères, à ne jamais être ponctuelles, trop occupées à se rendre parfaites, poupées plastiques tartinées de poudre)).
Je me redresse lentement, pose les coudes sur mes genoux, glisse une main dans mes cheveux puis sur ma nuque pour esquisser quelques semblants d'étirements.

« Salut, Cassandra, je lâche, en jetant un coup d'oeil à l'heure sur mon téléphone — c'est presque du foutage de gueule ; heureusement, dans le monde des nocturnes, il est encore tôt. Rectification : je n'ai toujours sur moi que ce que je consomme. Je fais juste tourner, si j'ai l'âme charitable. Et j'ai déjà tapé dedans pour tuer le temps puisque madame se faisait désirer. »

Je jette sur le coin de la table deux sachets — l'un dans lequel restent quelques pilules colorées, le deuxième, encore intact, rempli d'une fine poudreuse couleur plâtre.

« Si j'étais toi je ferais attention. J'ai de la chance d'avoir un dealer qui prend pas trop ses clients pour des pigeons, c'est pas du toc ce qu'il refile. Alors c'est à tes risques et périls. »

J'avais pris l'habitude, au fil des semaines, quand je m'étais tourné vers Daemon — tester le produit à petites doses, augmenter peu à peu jusqu'à trouver celle qui faisait effet sans se mettre ((trop)) en danger, puis recommencer sitôt que la poudre semblait différente ((quand bien même il ne s'agissait parfois que d'une impression)).
Au moindre doute, écarter tous les risques — de rares fois où je m'étais joué du danger, j'avais vrillé bad trip et non loin d'une overdose.
Depuis, j'avais appris à jouer — jouer sans manquer de me tuer, sans que ce soit délibéré.
“Si vous ne brillez pas d'intelligence, brillez au moins de highlighter { Casey & Romeo
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