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Le PDG de la X-TREM Factory entretiendrait une relation des plus intenses avec sa vice-présidente. On espère que ce n’est pas cette affaire qui a distrait l’ancien Phoenix de son travail et qui a entraîné un manque de sécurité lors de la dernière conférence de presse de l’entreprise où à eu lieu une explosion causant la mort d’un de ses haut-gradés...
Le mystérieux « Mist » dont l’apparition soudaine a récemment secoué la ville serait en fait une association de trolls désoeuvrés voulant profiter de la panique des récents attentats pour gagner plus de popularité sur les réseaux sociaux.
Il paraîtrait que le fondateur de la ville Edward Astrophel aurait été le descendant direct de Diogène, le philosophe grec qui vivait dans un tonneau. Incroyable !
Vous avez cette drôle de façon de vous regarder ; un peu celle de deux animaux perdus, celle de deux cobayes d'une expérience au dénouement encore inconnu. Il t'attrape le poignet avec une brutalité qui n'est pas nécessaire, t'arrachant un sursaut alors que tu te rendais compte que cet homme-là que tu pensais connaître depuis presque un an était en vérité un parfait inconnu. Tu ne savais rien de celui qu'il y avait derrière le masque, et pourtant c'était bien lui qui allait partager tes jours et tes nuits.
« L’espace vital ça te dit vraiment rien, hein ?
— Espace vi-quoi ? »
Tu finis par te redresser, pour inspecter à ton tour la pièce à la recherche de quelque chose qui aurai pu bouger. Mais cette chambre était sans doute la seule pièce non-piégée parmi celles dans lesquelles on allait vous envoyer. Bientôt, et tu le savais, elle serait l'endroit dans lequel tu te sentirais le plus en sécurité. Mais pour le moment, tu étais tout en droit de t'en méfier.
« Je shotgun la première douche. »
Cette épreuve-là est la première que vous devez affronter. Tu n'as aucun problème avec la nudité, toi qui vends ton corps tous les jours pour des milliers de dollars. Mais ça n'a pas l'air d'être le cas de Crimson, et tu es en forme ce matin.
« Tu peux regarder si tu veux, mais il va falloir payer. »
Tu éclates de rire alors que ton pyjama tombe sur le sol carrelé. Et tu plantes ton partenaire à l'entrée de la cabine, tandis que le bruit de la douche vous sépare malgré vos poignets liés. Tu décides de faire durer le moment, pour vous accorder un moment de solitude nécessaire à votre cohabitation. En sortant de cette pièce, tu sais que les caméras seront réactivées et directement braquées sur vous.
Ton second costume t'attend là où on l'a laissé -pendu sur le portant qui sera probablement renouvelé à chaque début de journée. Tu cèdes ta place à ton partenaire et essayes, tant bien que mal, de l'enfiler à une main puisque l'autre est complètement hors d'usage tant que vous êtes attachés l'un à l'autre.
Quand ton partenaire sort de la douche, vous êtes enveloppés dans le nuage de vapeur qui a embuée tous les miroirs de la pièce. Tu désignes sans parler la fermeture de ta combinaison, le seul élément que tu es incapable d'attraper seule, et te retournes pour qu'il t'aide.
« Je tiendrai pas un jour de plus avec ces menottes, tu grommelles. »
Vous sortez de la salle de bain pour retrouver la fraîcheur de la chambre climatisée, et c'est sans grande surprise que vous trouvez la porte d'entrée grande ouverte.
« T'es prêt pour un nouveau show ? »
Un sourire éclaire ton visage ; et c'est le moment de remettre ton masque.
Il y avait eu une étrange lueur dans le regard de Stardust lorsqu’elle avait posé les yeux sur lui après son réveil –comme une once de méfiance qu’il n’avait encore jamais vraiment vu dans ses iris clairs. Il mentirait s’il disait que ça ne lui avait rien fait, car ce n’était pas le cas mais il était incapable d’expliquer l’étrange sensation qui venait de lui serrer la poitrine l’espace d’un instant.
« Je shotgun la première douche. Tu peux regarder si tu veux, mais il va falloir payer. »
Ce genre d’inepties avaient le don de le ramener sur Terre ; ça et son rire qui résonnait déjà dans la pièce.
« Non merci, après j’aurais des remords à t’abîmer à notre prochain combat, ironisa-t-il comme si ce n’était pas lui qui finissait souvent le plus abîmé des deux à chacune de leurs rencontres. »
La vérité, c’était que Ronan n’était pas à l’aise avec la nudité des femmes qu’il pouvait côtoyer de façon régulière. Il les préférait anonymes, coups d’un soir dont il aurait oublié le visage la semaine suivante pour s’éviter l’attachement et les peines qui allaient avec. Stardust n’était pourtant pas une proche ; il ne savait pas même son nom. Mais il y avait cette étrange proximité entre eux qui l’empêchait de la considérer comme une de ces filles. Elle était un peu sa propre catégorie, Stardust.
Appuyé contre le mur tandis qu’elle se douchait, Ronan fixait le plafond silencieusement et sans rien penser, profitant de cette bulle de semi-solitude qu’il appréciait réellement. Il profita ensuite à son tour de la brûlure de la douche et du fracas silencieux des gouttes d’eau sur le carrelage de la salle de bain, laissant l’eau trop chaud lui mordre la peau pour le sortir de sa léthargie matinale et contemplative. Une fois sorti, il remonta machinalement la fermeture de Stardust quand elle le lui demanda tacitement, et s’habilla à son tour d’une main dans le dos de la demoiselle.
« Pour une fois on tombe d’accord, il grogna en réponse à la remarque de la jeune femme. »
Une fois prêts, ils quittèrent la salle de bain pour trouver la porte d’entrée de leur appartement suspicieusement ouverte. Et merde, il ne put s’empêcher de songer comme s’il espérait encore il y a une seconde à peine qu’on lui annoncerait que tout ça n’était qu’une blague.
« T'es prêt pour un nouveau show ? »
Elle avait enfinlé son plus beau sourire commercial tandis que sa moue à lui s’était accentuée davantage –au moins avait il la possibilité de rester plus ou moins le même entre Ronan et Crimson.
« Je suis jamais prêt, Stardust, fit-il dans un ricanement cynique, avant de passer la porte à ses côtés.